2022

© Paul Krulic

PIERRE ET PAUL

Le champ des possibles

Paul Krulic, Pierre Saunier

Cette exposition présente les œuvres en dialogue de deux jeunes artistes issus des formations artistiques proposées par l’Ecole Supérieure d’Art (ESA), et le département Arts plastiques de l’Université de Lille, situés à Tourcoing.


Il s’agit avant tout d’une rencontre entre deux univers artistiques assez distincts qui frôlent le décoratif sans y succomber, et se rejoignent autour d’une thématique commune à savoir : le champ pictural non figuratif et son territoire.


En effet, quand la peinture s’émancipe de l’image tout en s’y référant, alors elle nous laisse la liberté d’errer visuellement dans le monde des formes et l’espace de la toile.


Pierre Saunier et Paul Krulic nous invitent ici à un égarement dans leurs réalités intérieurs, pour tenter d'atteindre “l'espace du dedans” selon le titre d’un recueil de poésie d’Henri Michaux.


Quand la planéité de la surface picturale produit littéralement la profondeur, cette sorte d’abîme de la couleur, et n’est plus conçue comme une fenêtre sur le monde, mais une introspection dans “Un Monde”, alors tout est possible.


Nous sommes conviés à une pérégrination à travers des cartographies résiduelles, où toute géographie des signes évolue, comme des fragments en errance sur la surface du tableau ou de l’estampe.


Dans leur quête artistique et leur terrain de recherches formelles qu’est l'atelier, ces deux jeunes artistes recourent à l’identification d’une certaine réalité.


En se laissant prendre à l’exclusivité des formes sans basculer dans un formalisme, ils s’efforcent de leur donner une signification nouvelle, pour produire une non figuration.


Texte d'Éric Harasym

GRANDS MAÎTRES /

PETITS FORMATS,

COLLECTION LYDIA H.

Dürer, Callot, Rembrandt, Hiroshige, Manet, Cézanne, Renoir, Bonnard...

Exposition présentée du 15 octobre au 5 novembre 2022, à la médiathèque André Malraux à Tourcoing en collaboration du conservateur de la bibliothèque d'arts plastiques, Éric Harasym.

Ce rassemblement d’œuvres sur papier communément appelées “belles feuilles”, réunies durant plus de vingt ans par des acquisitions dans les salles des ventes, chez les antiquaires ou de manière parfois hasardeuse dans des brocantes, ont toutes la particularité d’avoir été produites par de grands maîtres de la peinture, qui ont considéré le procédé de l’eau-forte (gravure sur plaque de cuivre ou de zinc, puis morsure des traits à l’acide, et encrage avant tirage sous presse sur papier) comme une technique complémentaire totalement autonome, aussi importante que leur pratique picturale.

Cette exposition permettra au public de découvrir de manière chronologique, dix très rares estampes de ce fonds précieux, valorisant en premier lieu les précurseurs de cette “modernité gravée” à savoir : le peintre et graveur allemand de la Renaissance Albrecht Dürer, puis le nancéien Jacques Callot pour le XVIe siècle, et enfin le hollandais Rembrandt, représentant à lui seul le XVIIe siècle septentrional.

La modernité extra européenne au début du XIXe siècle est représentée ici par Hiroshige, cette immense figure mythique de l’estampe japonaise qui influencera de nombreux artistes dont Vincent Van Gogh, et surtout Paul Cézanne présent dans cette collection, à travers sa première et unique oeuvre gravée, réalisée chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise en compagnie de son maître impressionniste Pissarro et son ami Guillaumin.

Le peintre Edouard Manet, inaugurant dès 1863 une ère de modernité picturale avec son tableau intitulée “l’Olympia”, dont sont encore redevables aujourd’hui la plupart des peintres contemporains, est bien sûr représenté dans cette collection par un portrait gravé de son ami le poète Charles Baudelaire, ouvrant ainsi la voie aux impressionnistes tels que Renoir, ou aux artistes du mouvement Nabi représentés ici par Edouard Vuillard et Pierre Bonnard, ces derniers étant essentiellement fascinés dans leur quotidien par la représentation de la femme.

C’est le graveur animalier japonais du tout début du XXe siècle Ohara Koson, dernier grand maître de l’ère Meiji, qui vient clore cette présentation d'œuvres gravées, à travers son extraordinaire dextérité et sa virtuosité technique lui permettant de représenter la faune sauvage dans toute sa force expressive et son extrême vitalité.

Chaque estampe originale de cette collection sera accompagnée d’une monographie présente dans le fonds de la médiathèque, créant ainsi une sorte de dialogue entre l’image et le livre.

Texte d'Éric Harasym