2011

AFTER GOYA

Bibliothèque du Campus Arts plastiques de Tourcoing

du 4 au 28 janvier 2011


L’exposition « After Goya » présentée à la Bibliothèque du Campus Arts plastiques de Tourcoing, regroupe un ensemble d’œuvres gravées, d’exercices, réalisés par les étudiants de l’atelier de gravure d’Alexis Trousset d’après des eaux-fortes et aquatintes de Goya.

Il ne s’agit pas ici de copies fidèles du maître, réalisées deux siècles plus tard, mais de gravures d’interprétations libres, de « dérivations » ou « déviations ». Les étudiants ont mis à contribution leur imagination au service d’une copie libre, en se référant à l’œuvre originale, pour mieux la transformer.

L’exercice était de confronter l’étudiant aux gravures de Goya et de le mettre en prise directe avec la modernité de l’artiste, au risque de l’approximation ou de la déformation.

Travailler d’après Goya, c’est déjà analyser plastiquement son œuvre , à travers une forme de critique dans le plus grand respect. Cette exposition tente de prouver que l’œuvre de Goya peut encore inspirer de nouvelles générations d’artistes.

Texte d'Éric Harasym

FILM W

"Les enveloppes sont vidées des lettres. Conservées et rangées, elles sont recouvertes de saynètes peintes, dessinées, et de petits textes. De la surface intériorisée. Ça dure depuis vingt ans. De l’adresse écrite par un expéditeur inconnu, ressurgit sous les dessins, le nom fantomatique du peintre magistral : Watteau. L’adresse fait la signature. Les mots sont des mots volés à des auteurs : Godard, Jouve, Musil, Sade, Walser… Les couches d’images se font du cinéma avec les mots dans une trame narrative infime, jamais finie, jamais fixée. Surimpressions en constellations, ces digressions, ces petites galanteries épistolaires, feignent de trouver un destinataire. Rien ne peut mieux se dire qu’entre les mots et les images. "J'invite des impressions à venir se promener en moi. (Walser)" D. W."


Diane Watteau -> voir des photos de l'exposition


LE JARDIN DE SAINT JEAN-BAPTISTE

État des lieux

du 4 avril au 20 mai 2011

Bibliothèque du Campus arts plastiques de Tourcoing.

Sous l'influence conjuguée de sa double culture, iranienne et mexicaine, l'artiste Nil Abbas nous invite à découvrir au cœur de la Bibliothèque du Campus arts plastiques de Tourcoing, son étrange jardin, conjonction de l'Orient et de l'Occident.

A travers son exposition, ce dernier rend hommage à un des martyrs les plus importants du nouveau testament à savoir : Saint Jean Baptiste l'acéphale, cousin du Christ, curieux ermite couvert d'une peau de chameau et sorti comme par miracle d'un lointain désert, selon les textes anciens.

Cette figure du saint «acéphale », qui a fasciné l'écrivain Georges Bataille, vénérée tant par les chrétiens que par les musulmans, se retrouve ici, figurée à travers un panthéon très personnel, que Nil Abbas décline sous la forme de statuettes féminines de style oriental, décapitées ou parfois démembrées.

Ici, l'artiste inverse les rôles en inversant les sexes. Ces femmes fatales, deviennent à leur tour victimes de supplices, comme le saint évoqué précédemment. Du reste, l'histoire de l'art regorge de scènes cruelles où la possession précède la destruction, l'enlèvement, le sacrifice. L'aspect séduisant des œuvres de Nil Abbas nous révèle donc très vite leur vraie nature et leur vrai langage : la cruauté.

Cette statuaire de type populaire, vive dans sa polychromie, nous rappelle les Orishas, ces petites figurines vaudou de saintes catholiques, introduites en Amérique latine par les cultes afro-brésiliens ou afro-cubains, du Macumba ou de la Santeria.

A l'instar de ces riches iconographies, issues du croisement de croyances antagonistes, l'artiste Nil Abbas joue d'un certain syncrétisme, mêlant les images, les histoires, les époques, dans un répertoire de formes intemporelles et parfois paradoxales.

Nous sommes immergés dans un joyeux «jardin des supplices » selon la formule de l'écrivain Octave Mirbeau, sorte de « paradis terrestre des martyrs et des saintes » où se côtoient des personnages profanes et des figures sacrées, des signes zoroastriens et des calligraphies persanes.

Saint Jean Baptiste croise Holopherne, autre personnage ayant également subi la “décollation” par une femme fatale, Judith. Dans son travail plastique, tant sculptural que pictural, Nil Abbas fait dialoguer des récits choisis de ses deux cultures lointaines auxquelles il appartient, et auprès desquelles il trouve des sources d'inspirations identitaires. Il convoque les mythes et légendes du passé tout en superposant ses souvenirs de lectures métissées, émanations des effluves capiteuses et des parfums mêlés entre Téhéran et Mexico.


Texte d'Éric Harasym

Nilian ABBAS -> pour voir des photos de l'exposition