2017

LE CRÉPUSCULE DES MAÎTRES

Exposition du 16 au 22 septembre 2017

Galerie 36 bis

École Supérieure d’Art Nord-Pas de Calais / Dunkerque - Tourcoing

36 bis rue des Ursulines Tourcoing

Dans le cadre des journées du patrimoine 2017

Gravures des étudiants de l’École Supérieure d’Art Nord-Pas de Calais / Dunkerque - Tourcoing en dialogue avec une sélection d’œuvres du Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines, ainsi que du MUba Eugène Leroy | Tourcoing.

Rembrandt, Francisco Goya, Eugène Leroy, Pierre Soulages, James Ensor, Rodolphe Bresdin, Anna-Eva Bergman, Richard Davies, Huabang Wei, Jürg Kreienbühl, Charles François Daubigny, Henri-Joseph Harpignies, Jacob Gole, Florence Gillet, Gabriel Perelle, Abraham Bosse, Charles-Marie Dulac, Gabrielle-Marie Niel, Philip Gilbert Hamerton, Alexandre Leleu, Théodore Gudin, Jan Van de Velde

Dans son roman Ferdydurque, publié en 1937, l’écrivain d’origine polonaise Witold Gombrowicz écrivait : « Quand nous nous perdons dans le clair-obscur d’un crépuscule, tout cela n’est-il pas de l’art ? »

C’est sur cette citation de Gombrowicz que s’appuie l’exposition « Le Crépuscule des maîtres » dont le titre est un clin d’œil à l’œuvre musicale de Wagner « Le Crépuscule des dieux. »

En effet, c’est en observant cette lumière qui annonce petit à petit l’approche de la nuit que de nombreux peintres et graveurs en ont recherché les effets particuliers afin de mieux aborder le thème de l’obscurité, comme une « leçon de ténèbres », métaphore d’un monde en déclin, ou d’une journée passée, qui laisse deviner sa fin prochaine.

Cette « course à l’abîme », pratiquée par de nombreux peintres et graveurs à travers les siècles, entraîne notre regard et nous invite à nous perdre dans des horizons éteints, annoncés par le retrait progressif de la lumière, tout en affectant notre lisibilité du monde.

Paradoxalement, le crépuscule devient une obscurité qui donne à voir quelques instants encore, et qui permet, par cette lueur, de nous éclairer de manière éphémère, en nous conviant aux portes de la nuit, pour mieux prendre conscience de notre existence furtive.

Cette exposition, véritable « hymne à la nuit », tente donc d’explorer l’envers d’une réalité visible, en rendant à l’image sa part d’obscurité, comme la métaphore d’une cécité volontaire. Elle interroge les rapports complexes du clair et de l’obscur en gravure, à travers le rapprochement d’œuvres de grands maîtres et de travaux d’étudiants de l’ESA.

Puisant dans les chefs-d’œuvre des collections du Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines et du MUba de Tourcoing, les étudiants de l’ESA entrent ainsi en dialogue avec ces gravures, afin de restituer des propositions plastiques interrogeant leur rapport à l’obscurité, à l’étrangeté et aux mystères nocturnes.


Texte d'Éric Harasym

ULTIME UTOPIE

Dachuan Zhang - Ultime Utopie

Église Saint-Louis, Tourcoing (quartier de l’Epidème)

Dans le cadre des journées du patrimoine 2017

À travers ses œuvres, Dachuan Zhang met en exergue notre rapport au monde, et particulièrement nos modes de vie, dont les conséquences sont de plus en plus visibles (anthropocène).

L’ensemble des travaux présentés par Dachuan Zhang forme une sorte de « dernier musée anthropologique », marqué par le sceau de l’humour noir, où « le rire jaune » de ses smileys, symbolisant le bonheur artificiel (de la culture hippie des années 1970 au mouvement techno New Beat des années 1990), nous incite à prendre du recul face à notre propre destin, bien sombre.

La présence de cet artiste au sein de l’Eglise Saint-Louis, nous permettra certainement de confirmer l’idée que la notion de « patrimoine » va bien au-delà d’une sauvegarde des vieilles pierres, mais qu’elle concerne surtout l’humanité tout entière, dans un souci de préservation de notre planète en danger.


Texte d'Éric Harasym