Argumentaire :
En collaboration avec la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi, la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Salé accueillera le prochain Colloque International de l’Enseignement Supérieur (CIES) 2025. La nouveauté de cette édition est qu’elle sera autour du thème de l’intelligence artificielle (IA).
Pourquoi l’IA ? Le choix du thème découle du fait que l’IA a envahi notre quotidien que ce soit dans la vie privée ou sur le plan professionnel grâce, particulièrement, au gain en efforts et du temps qu’elle favorise ainsi que la précision et la qualité des tâches réalisées par l’automatisation et les robots.
De même, Il faut souligner que l’intégration de l’IA dans le processus éducatif est très utile et à encourager et même nécessaire dans certains contextes comme l’a montré la crise du COVID 19. En effet, elle présente des avantages multiples rendant l’enseignement accessible, efficace, personnalisé, interactif et dynamique.
Dans ce sens, le recours à l’IA est favorable à la fois aux établissements notamment par l’automation des tâches administratives telles que les inscriptions ou la planification des salles et des séances de cours, mais elle est bénéfique surtout aux enseignants et apprenants à travers l’apprentissage à distance et adaptatif (degré de difficulté), l’amélioration des compétences numériques, la génération de contenu digital, l’évaluation formative en temps réel avec des recommandations en vue d’une amélioration, l’assistance aux éducateurs pour les tâches secondaires (feedback, gestion de notes, …etc.), le suivi des progrès des étudiants, la facilitation de la collaboration entre eux. Sans oublier, enfin, son intérêt pour les parents relativement à la supervision des performances des enfants.
Sur le plan international, l’intérêt pour l’IA est croissant et sans limite. Pour discuter et bénéficier des avancées de l’IA, les rencontres se multiplient dans les milieux académiques aussi bien qu’au niveau mondial, regroupant les entreprises les plus avancées de la technologie moderne et les industriels, voire entre les pays sur le plan bilatéral, ou sous l’égide des Organisations mondiales telles que l’ONU ou l’OCDE.
La volonté du Royaume de constituer une locomotive en IA pour l’Afrique : Avec un rang de88ème en 2023 sur le plan international, le classement du Maroc doit être amélioré, cependant, il a été relativement mieux placé arrivant le 4ème en Afrique. Le Maroc cherche à devenir une locomotive pour le continent africain, considéré comme un marché porteur en matière de l’IA. Dans ce sens, il a accueilli le premier forum africain de l’IA au mois de juin 2024.
Ainsi, pour accompagner l’administration, l’économie et la société dans cette transition numérique inévitable et s’insérer dans la mouvance de l’IA, un centre international lui a été dédié, abrité par l’Université Mohamed VI Polytechnique faisant de la collaboration avec l’université un gage de la réussite de ce défi. Les établissements de formation universitaires ont un rôle à jouer pour se préparer à cette dynamique et combler le manque sur le marché du travail en réponse aux besoins pressants. En effet, des millions de postes de travail seront perdus sous l’effet de l’IA mais autant ou plus seront créés (87 millions sur le plan mondial contre 97 millions). Dans cette perspective, le pacte ESRI 2030 se propose de répondre aux manques de compétences en matière de l’IA. D’ailleurs, la transformation numérique est l’un des piliers majeurs de ce pacte lancé en 2022 par le Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation.
D’où un certain nombre de questions se posent :
Quels sont les bienfaits de l’utilisation de l’IA dans l’éducation en général et particulièrement dans l’enseignement supérieur ?
Est-ce que l’université marocaine est suffisamment ouverte à la pratique de l’IA et à l’offre de formation en la matière ?
Quels sont les efforts accomplis au Maroc pour un bon usage de l’IA dans l’éducation ? Quel bilan peut-on faire et quelles sont les perspectives de sa pratique ?
Quels sont les avantages de l’IA dans le domaine de la recherche scientifique ? Comment le chercheur et / ou l’enseignant chercheur essentiellement peut exploiter l’IA pour améliorer son output que ce soit pour l’enseignement ou la publication scientifique ?
Dans quelle mesure l’IA peut-elle être considérée comme un assistant au chercheur marocain ? De plus est-elle en mesure d’en profiter réellement ?
Quelles sont les opportunités de collaboration entre les établissements marocains de la recherche scientifique et les entreprises dans le domaine de l’IA ?
Ainsi, le colloque sera une occasion de s’interroger et d’apporter des éléments de réponses à ces questionnements, de discuter et d’échanger sur un certain nombre de points principalement en relation avec la pratique de l’IA dans l’éducation et la recherche scientifique au Maroc. Cela n’empêche de participer avec d’autres sujets en relation avec le thème de l’édition. A cette fin, sans être exhaustifs, les axes suivants sont proposés afin de susciter un débat fructueux et interdisciplinaire :