LE TYMPAN ARCHAÎQUE DE L’ÉGLISE DE VOUDENAY

Roland Niaux

(2002)

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Voudenay : 21230.

Dans le mur nord de la nef, contre la saillie du transept, une porte aujourd’hui obturée fait face aux prairies descendant jusqu’à l’Arroux. La présence de cette porte implique une ancienne occupation des sols différente de l’actuelle. Une porte s’ouvre normalement sur un espace de circulation, ici précédant un espace qui fut habité, que l’on suppose être une maison forte ou un prieuré suivant la tradition, confortée par le relief et le dessin parcellaire.

Cette porte est remarquable par son tympan aux décors archaïques partiellement cachés par les restes d’un enduit en voie de désagrégation (photos en fin d'article)

L’arc est entouré d’une archivolte moulurée composée de petits moellons ajustés, ornés chacun d’une perle sous la moulure. Le panneau présente une croix latine patée, sortant du linteau et légèrement décentrée, trois rouelles à huit quartiers de diamètres différents, réparties sans souci de symétrie, l’une à l’est, les deux autres à l’ouest de la croix (la plus élevée de ces deux dernières, abîmée, est peu visible). A l’est, et un peu au-dessus de la croix une quatrième rouelle présente quatre lobes un peu évidés, séparant les quatre autres formant une croix de Malte. Une partie du tympan étant encore couverte par les restes de l’enduit, est susceptible de livrer d’autres décors. Tous ceux visibles actuellement, sauf la dernière rouelle, sont simplement gravés au ciseau.

Le linteau est orné d’un bandeau décoré de simples dents de loup formant une succession de triangles dont un seul, près de l’extrémité ouest, présente un macaron en relief.

Tous ces motifs décoratifs, croix patée, rouelles, dents de scie, se retrouvent fréquemment en décors de monuments funéraires du haut Moyen Age. On hésitera toutefois à voir ici le remploi d’un panneau de sarcophage. L’espacement et le désordre des décors font plutôt penser au terrain d’exercice d’un graveur débutant. Seuls, l’archivolte et le bandeau sont des travaux finis et cohérents.

© Roland Niaux 2002 (Publication électronique : Mars 2006)

Ouvrages consultés :

Naissance des arts chrétiens / ouvrage collectif, Impr. nationale, 1991, spécialement :

- B. Young, « Les vivants et les morts », p. 144 : On retrouve sur une stèle mérovingienne du Val d’Oise, une croix patée sous un arc gravé en dents de scie.

- P. Perin, « Les sarcophages mérovingiens », p. 298-305 : tous les motifs du tympan de Voudenay, croix patées, rouelles gravées au ciseau, croix latines, croix de Malte, perles, bordures en dents de scie, figurent sur des sarcophages mérovingiens de diverses origines.

- Ch. Sapin, « Le Matériel lapidaire du Haut Moyen Age au Musée Rolin » , Mémoires de la Société Eduenne, T. LIV, fasc. 2, 1980-82, spécialement p. 114-115 : fragments de dalle ou linteau avec décor gravé, comportant une suite de petits cercles en dents de scie...

viviane niaux, éditeur

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