BULLETIN N°4

Association de solidarité entre la Région

de Dourou/ Mali et Cuisery

La Toguna

Siége social : Mairie de Cuisery

71 290 Cuisery

Bulletin n°4 – Décembre 2010

enfants à Dourou

L’Edito

L'année 2010 a été pour l'association une année particulièrement bien remplie. Jugez-en: séjour d'une délégation à Dourou en février; organisation, avec les Amis du Club Bénin, RESF et les villes de Cuisery et Tournus, de deux représentations en mars du « Destin du clandestin » de la compagnie théâtrale sénégalaise Bou-Saana; accueil en avril d'une délégation de trois responsables de « l'association pour le développement de Dourou » qui est notre partenaire au Mali; organisation d'une soirée d'échanges entre adhérents le 28 août; soirée « solidarité Afrique le 20 novembre; tenue d'un stand pour le 8 décembre à Cuisery et plusieurs ventes d'artisanat dogons , notamment au moment de la fête des mères. Voilà pourquoi nous avons tant tardé à donner des nouvelles aux adhérents: à tant faire , nous ne trouvions plus le temps de faire savoir!

Deux très bonnes nouvelles enfin en cette fin d'année; la première: grâce à votre générosité, aux actions menées et aux aides du Conseil Régional de Bourgogne et du Conseil Général de Saône et Loire, nous avons réussi à financer en deux ans la totalité de la réfection des six logements de fonction des enseignants initialement programmée sur trois ans en même temps que nous avons maintenu notre effort sur l'apport de fournitures scolaires et financé la venue des trois représentants de Dourou.

La deuxième est prometteuse d'avenir: trois élèves du lycée Gabriel Voisin souhaitent créer, avec l'aide de la conseillère principale d'éducation, un « club Dogon » en lien avec la Toguna; nous allons les rencontrer le 13 janvier prochain pour construire les bases de cette collaboration. Celle-ci nous tient d'autant plus à coeur qu'elle sera l'occasion de réaffirmer la vocation initiale d'éducation à la solidarité de l'association.

C'est dire que nous avons encore plus besoin de vous, adhérents et sympathisants, à travers le renouvellement de votre adhésion pour 2011 (bulletin ci-joint). Nous espérons aussi vous rencontrer et échanger avec vous sur l'action de l'association à l'occasion de l'Assemblée Générale qui aura lieu le mardi 18 janvier 2011.

Nous vous souhaitons, dans un monde qui en a de plus en plus besoin, une très bonne année solidaire 2011!

Le Président

Mali, février 2010

Compte rendu de nos 2 jours de visite à Dourou dans le cadre d’un 4ème échange entre les membres de l’association de « la Toguna » de Cuisery, et l’association pour le développement de Dourou (ADD).

Ont été du voyage au Mali cette année: Claire Mazoyer; Hélène Scarna, Isabelle Magdinier; Mario Scarna et Jean-Paul Pin

Nous avons été accueilli comme d'habitude, à notre arrivée à l'aéroport de Sévaré-Mopti, par Idrissa Banou avec qui nous somme allés d'abord acheter des fournitures scolaires à la papeterie de Mopti, devenue notre fournisseur habituel (l'achat sur place permet de faire travailler l'économie locale, évite les frais de transport en avion et est d'un moindre coût)

1. L’accueil au village:

Cet accueil a été impressionnant comme à chaque fois: A l'entrée du village, il y a d'abord les chasseurs qui tirent des coups de feux pour saluer notre arrivée; sont aussi là les notables du village que nous saluons ainsi que la foule des élèves de l'école et du collège avec une partie de la population de Dourou. C'est au son rythmé des tambours que nous nous rendons alors tous ensemble sous l'arbre, dans l’enceinte de réception des hôtes de Dourou.

Les discours de bienvenue et de remerciements pour l'accueil étant prononcés par les uns et les autres, nous avons remis publiquement le matériel apporté pour les élèves du collège et du lycée[1] . Nous avons fait part de l'engagement de l'association de remettre pour cette année une somme de 4000 € pour financer la deuxième tranche des travaux de réfection des six logements des enseignants.

Au-delà, et durant les deux jours que nous avons passé au village, il y a eu encore plusieurs grands moments: participation à une danse traditionnelle (même si notre participation fut bien maladroite au regard des qualités de danseurs de nos hôtes), présentation de la danse des masques par la société secrète des masques de Dourou -masques, musiques et danses magnifiques – participation au lever des drapeaux avec les élèves de l'école primaire; visite guidée par M le Maire du village de Dourou. Et de tous ces moments, ce qui reste le plus, c'est le côté chaleureux des échanges et le sens extraordinaire de l'hospitalité des habitants de Dourou.

Danse traditionnelle

Réunion à la mairie et visite du chantier

Nous avons pu constater l'avancement des travaux financés par la Toguna: la première tranche prévue a été réalisée, trois logements sur six sont rénovés: rehaussement des murs, toits refaits en tôle et dalles de béton coulées sur le sol. Il reste donc à faire la même chose pour les trois autres logements et à changer les huisseries des six logements par des portes et fenêtres en dur (en métal plutôt qu'en bois vite ravagé par les termites comme nous avons pu le constater).

La visite a aussi été l'occasion de saluer tous les élèves des différentes classes du collège et de l'école primaire. Isabelle Magdinier a aussi saisi l'occasion pour enregistrer des chansons apprise par les élèves avec l'idée de les faire écouter par les élèves de l'école primaire de Cuisery dans le cadre d'un échange « musical « entre Cuisery et Dourou.

Une réunion à la mairie avec plusieurs responsables de l'association pour le développement de Dourou, le nouveau maire et quelques uns de ses adjoints nous a permis de faire le point. Ainsi l'ADD a décidé finalement de rénover aussi le sixième logement qui, vu son état de délabrement, devait être initialement rasé. Il est donc envisagé pour 2010 de rénover les trois logements restants et de commencer à changer les huisseries (en fait aux dernières nouvelles, la totalité des travaux, programmés initialement sur trois ans, avaient été réalisés durant cette deuxième année).

Un des logements refaits

Concernant le collège, beaucoup de choses ont avancé: à côté des trois et uniques salles qui le composait pour plus de 500 élèves, l'Etat malien a construit trois nouvelles salles de classes et une salles des professeurs en 2008, puis trois nouvelles salles en chantier pour cette année 2010 qui devraient être opérationnelles à la rentrée. Par ailleurs deux autres collèges ont été créés aux environs (l'un à Nombori et l'autre à Indjeli-Na) qui ont permis de baisser les effectifs au collège de Dourou à 387 élèves (dont 147 filles).

Toutes ces évolutions permettent enfin d'envisager la fin des « doubles vacations » (le manque de locaux obligeait, pour plusieurs classes, à scinder en deux le groupe des élèves, les uns venant le matin et les autres l'après-midi pour des effectifs en classe très chargés (des effectifs de 60 à 80 élèves en même temps étaient jusque là monnaie courante).

Nous apprenons aussi qu'aujourd'hui les problèmes sont plutôt du côté de l'école primaire:

quatre enseignants présents alors que six seraient nécessaires;

des effectifs chargés :

· 72 élèves en 2è année pris en charge irrégulièrement par un maître remplaçant parfois appelé ailleurs; des élèves assis par terre car les tables et les chaises sont à, réparer;

· 3ème année: 92 élèves venant en double vacation;

· 4éme année: 83 élèves en double vacation aussi;

· 5ème année: 48 élèves;

· 6ème année: 73 élèves; Lever du drapeau

· 7ème année: 127 élèves répartis en deux classes;

· 8ème année: 87 élèves (en classe entière);

· 9ème année: 156 élèves répartis en deux classes

les logements des maîtres sont en nombre insuffisant: il en faudrait six alors qu'il n'y en a que quatre; certains sont aussi dégradés: le logement du directeur n'a plus ni portes ni fenêtres, le huisseries d'un autre sont dévorés par les termites et la couche protectrice de banco (crépi d'argile préparé) est attaquée sur un troisième.

Nous décidons enfin d'attendre la délégation 2011 pour définir ensemble les prochaines actions.

Jean-Paul Pin

Rencontres

Les petites filles

croisées sous le tunnel de Sangha, chantant « ave maria » à tue tête

Petites filles de 6, 7 ans portant des bébés sur le dos, des charges sur la tête. Apprentissage très précoce des postures (cambrure et verticalité)

Deux filles (9 ou 10 ans) nous accompagnent en chantonnant et esquissant des pas de danse pendant la balade à Iréli

puis se prêtent à l'enregistrement de leurs chansons.elles sont rejointes petit à petit par une puis 2 puis 5 autres.

Chansons traditionnelles dont elles trouvent tout de suite le ton, qu'elles chantent à l'unisson avec beaucoup de souplesse et qui semblent accompagner des tâches de la vie quotidienne, des danses et des élément de l'organisation sociale (« toguna » souvent cité). On peut supposer que les petites filles ont appris ce répertoire avec leurs mères, portées tout bébé puis dans le travail quotidien (piler le mil, chercher l'eau et le bois, s'occuper des petits frères et soeurs). Ces chansons sont très différentes de celles apprises à l'école, destinées à leur faire apprendre le français, et qui, au moins dans certaines classes, sont apprises avec l'aide d'un lecteur de cassettes (des écoliers de Dourou nous en ont chanté quelques unes : on y entend la difficulté à adopter une langue et des mélodies étrangères à leurs oreilles...).

Les femmes

La femme vient habiter dans le village ou le quartier de son mari, qui lui construit un grenier . Petite construction ronde au toit pointu, divisée à l'intérieur en 4 compartiments avec un creux au milieu. La femme y garde les céréales qu'elle a cultivés pour elle (ou une part de la récolte familiale ?) et range ses bijoux dans le creux du milieu.

Les femmes se lèvent les premières et vont en dehors du village pour piler le mil

Dans une famille polygame, les femmes font la cuisine pour toute la famille à tour de rôle. Chaque jour, le mari sort de son propre grenier (plus grand) la part de céréale qu'il faut pour nourrir la famille et la donne à celle qui doit cuisiner ce jour-là. Une fois assuré le repas, elle peut, si elle veut, cuisiner autre chose pour elle ou un des enfants.

Les femmes peuvent vendre au marché un peu de la production de leur jardin, ou quelques marchandises qu'elles ont achetées grâce au prêt de l'association des femmes (tontine), ou la bière de mil qu'elles préparent dans leur cour pendant plusieurs jours.

Les teinturières, groupées en association, vendent leur production chacune pour son propre compte, semble-t-il. Mais ce n'est pas très facile de comprendre coment elles sont organisées. Celles que nous avons rencontrées à Dourou travaillaient ensemble dans le même quartier, et des enfants, garçons et filles, avaient l'air de les aider. Ce qui est sûr c'est que ce travail exclut la possibilité de cultiver la terre.

La société dogon se compose des nobles (les cultivateurs) et les gens dits « de caste » (les griots, les forgerons et les... qui se transmettent leur savoir faire de père en fils ou mère en fille).

Traditionnellement, une femme confie son premier enfant à sa mère et le deuxième à la famille de son mari.

Isabelle Magdinier

Rencontres de femmes en Pays Dogon

Les femmes jouent un rôle essentiel dans la vie économique et sociale du Mali, particulièrement dans les villages. Les rencontres que nous avons faites en pays Dogon nous permettent d’en témoigner.

A notre arrivée, ce sont les douanières de l’aéroport de Sévaré que nous avons croisées en premier, mais ce ne sont pas les femmes malienne les plus représentatives, ni par leurs mines plutôt renfrognées (Il est vrai qu’il était 5h du matin et après une nuit de travail, elles pouvaient être fatiguées…), ni par leur costume strict, un uniforme bleu marine… A la papeterie de Mopti, la vendeuse a déjà plus d’allure, vêtue de façon élégante et colorée, mais son aplomb pour tenter de nous vendre ses cahiers 20% plus cher que l’année dernière n’a rien à voir, non plus, avec la modestie des femmes vendant quelques légumes, beignets beurre de karité ou autres, sur les marchés. De même, une autre jeune femme de Sévaré montrera beaucoup d’opiniâtreté à nous vendre ses colliers, juste avant notre retour en France. C’est d’ailleurs la seule femme vendeuse d’artisanat que nous ayons rencontré, il semble que ce soit un métier plutôt masculin. Jean-Paul parviendra malgré tout à la désarçonner en lui offrant un bijou en bronze, cadeau d’un artisan de Dourou… A l’hôtel de Bandiagara où nous passons notre première nuit, la serveuse a l’air triste, elle serait malade… Il s’agit là de citadines bénéficiant de plus de confort (L’électricité par exemple) que les villageoises, mais peut-être sont-elles plus isolées que ces dernières qui nous ont paru mener beaucoup de leurs activités en groupe. Cela est bien sûr tout à fait relatif car nous avons vu aussi quelques femmes laver ensemble leur linge à genou dans les rues de Mopti à deux pas des égouts à ciel ouvert.

Parvenus dans la commune de Dourou, les femmes nous accueillent joyeusement par des chants et des danses auxquelles, elles nous invitent à participer en nous jetant une écharpe sur les épaules chacune à notre tour. Nous avançons ainsi en faisant quelques pas de danse avec elles au son des tambours et des tam-tams, au milieu de la haie d’honneur qu’ont formé les habitants pour nous accueillir. De nouveau, l’après-midi, elles nous manifestent leur chaleureuse hospitalité en organisant des danses accompagnées du griot et de deux autres joueurs de djembé qui donnent le rythme. Les villageois font cercle autour d’elles et délimite ainsi la piste de danse. C’est la plus âgée qui semble mener le jeu et qui commence. Elle danse pieds nus face aux musiciens, torse et bras tendus en avant, faisant onduler l’écharpe devant elle. Elle s’arrête après avoir touché le sol de la main droite devant le griot. Elle jette alors son écharpe sur les épaules des suivantes qui dansent à leur tour par groupe de deux ou trois. Elles se passent ainsi le relai des plus âgées et expérimentées, aux plus jeunes et novices, en nous intégrant au passage. Nous faisons de notre mieux pour les imiter, y compris en touchant le sol de la main avant de quitter la piste de terre battue, ce qui les fait beaucoup rire (Idrissa, notre guide, nous expliquera que les femmes dansent courbées en signe de respect pour le griot, et, toucher le sol à la fin est une façon de signifier qu’elles reprennent leur honneur avant de se retirer). C’est la fête, tout le village est présent, depuis les vieillards, à qui on a avancé un banc pour s’assoir, jusqu’aux bébés qui tètent leurs mères restées debout au premier rang pour ne rien perdre du spectacle. Scène qui, parmi d’autres, impressionne notre sensibilité européenne…

C’est un groupe de femmes qui, midi et soir, cuisinent chez elles et nous apporte à manger dans de grands plats transportés sur leurs têtes : un de céréale (mil, fonio, riz ou pâtes) et l’autre de viande (essentiellement du poulet) et légumes (choux, aubergines, tomates…) en sauce. Les menus sont peu variés mais c’est tellement bon de manger des produits locaux…

La visite du village commence, bien sûr, par l’école et le collège (387 élèves dont 38% de filles) où nous rencontrerons une institutrice (pour 6 enseignants au total, bien que seulement 4 remplissent actuellement leur fonction…) et une professeure de biologie. Les conditions d’enseignements sont difficiles, le nombre d’élèves par classe oscille entre 48 et 127… L’institutrice, un peu amère du manque de soutien manifesté par le maire qui lui dit que les enseignants n’ont pas à se plaindre, n’a pas envie de s’éterniser à Dourou… Ainsi, les femmes (les hommes aussi bien-sûr) ayant fait des études, et donc connu de meilleures conditions de vie dans les villes, ont beaucoup de difficultés à accepter la vie spartiate des villages, d’où l’importance de participer à l’amélioration de leur habitat. Notre voisine de chambre du campement de Dourou, dont la mission est d’aider les associations de femmes à se structurer, avait aussi du mal à s’adapter aux conditions d’hébergement qui lui étaient réservées.

Hormis ces femmes ayant fait des études, les autres ne parlant pas français, nous ne pourrons pas échanger directement avec elles. C’est le cas des deux matrones de la maternité qui nous accueillent à distance. Mais aussi des teinturières qui nous montrent leur travail de trempage dans des bains d’indigo et leur technique pour obtenir les motifs désirés sur les tissus (Avant de procéder à la teinture, elles cousent (ou font des nœuds) certaines parties de l’étoffe qui ne seront pas teintées lors du trempage, si bien qu’à la fin de l’opération, et après avoir défait les coutures, apparaissent des motifs blancs sur le tissu teint en bleu indigo), sans pouvoir nous l’expliquer verbalement elles-mêmes. La communication directe ne sera pas possible non plus avec une femme du campement de Banani qui extrait, à la main, l’huile d’une pâte d’arachide en la pressant contre une pierre concave, puis la recueille avec une cuillère pour la transvaser dans une bouteille. Seuls les messages émotionnels passent, ainsi, cette femme qui vannait le mil et s’est crue, à tort, prise en photo : nous n’avons pas eu besoin de comprendre ses mots pour deviner sa colère…

Les fillettes participent très tôt aux travaux des femmes, comme celle que nous avons vu piler le mil, muni d’un pilon à sa taille et frappant alternativement avec sa mère l’intérieur du mortier ; ou encore cette autre de 8-10 ans, au campement de Banani, grimpant de nombreuses fois sur la terrasse avec une bassine pleine d’eau sur la tête pour remplir le réservoir destiné à alimenter les douches que nous utiliserons dans la soirée…

Dès le départ, les femmes de notre délégation avaient reçu pour mission de rencontrer l’association des femmes du village ; mais c’était sans compter avec le fait qu’il y en a plusieurs et que notre proposition créait ainsi une concurrence entre elles, l’enjeu étant notre intention de leur donner un peu d’argent pour favoriser leur activité. Laquelle voir ?… Nos hôtes ont décidé pour nous… et, in extrémis avant notre départ, une demi-douzaine de femmes sont venues nous rejoindre au campement de Dourou, certaines avec un de leurs enfants. Elles représentent une association de 30 femmes, existant depuis 5 ans. La secrétaire de l’association, Hawa Sagara, (la seule des 6 femmes parlant français) et La trésorière, Kadida Kéné sont présentes, mais pas la présidente, Mariam Kéné (sœur de la trésorière). En réponse à notre question, Hawa nous dit fièrement qu’elle a dix enfants.

Elle joue donc le rôle d’interprète et nous montre un cahier où sont notés les noms des adhérentes. Elle nous explique que chacune verse une cotisation de 100 FCFA (environ 15 ct d’euro) par semaine Dogon (5 jours). L’association peut alors faire de petits prêts à ses membres qui font du maraîchage et du petit commerce. Hawa ajoute qu’elles prêtent aussi à des femmes non adhérentes qui remboursent ensuite avec un intérêt plus élevé.

Elles cultivent oignons, aubergine, choux, betteraves, haricots verts, tomates… Les semis se font en novembre. Nous étions en saison fraîche, qui s’étend d’octobre à février, au cours de laquelle la culture maraîchère se pratique autour des mares et des points d’eau qui persistent quelques mois après la saison des pluies. Nous avons ainsi pu voir des jardins soigneusement arrosés à l’aide de calebasses, formant de belles tâches vertes au milieu du désert.

Tous les jours, après avoir préparé le repas, ces femmes partent à pied au marché, lequel a lieu tout les cinq jours, c’est-à-dire une fois par semaine Dogon, dans chaque village. Elles fréquentent donc les marchés des différents villages alentour ; ce jour-là elles doivent se rendre au marché de Nombori en bas de la falaise, alors que Dourou est sur le plateau. Comme nous devons nous y rendre aussi, nous constaterons avec admiration leur habileté à descendre les escarpements abrupts et pierreux, chaussées de simples tongues avec leur cargaison sur la tête, certaines enceintes ou portant un bébé dans le dos. De même, lorsque nous remonterons la falaise de Banani à Sangha nous croiserons d’autres femmes chargées cette fois-ci de grande bassine pleine de bière de mil grimpant sans perdre une goutte de leur précieux liquide pour le vendre sur le marché.

Notre entretien avec les femmes de cette association a été assez bref et difficile en raison de la langue mais aussi, semble-t-il, de la proximité des hommes. Isabelle, munie d’un branchage, s’est chargée de les chasser avec autorité en frappant le sol devant elle et faisant mine de leur fouetter les pieds (Comme nous l’avions vu faire la veille par le masque gendarme pour repousser les spectateurs empiétant sur la scène au cours de la danse des masques), ce qui a beaucoup fait rire les femmes Dogon. Lors des prochaines visites, il faudra donc renouveler ces rencontres pour mieux connaître le fonctionnement de ces associations, mais aussi, peut-être, les recenser pour partager plus équitablement notre aide… Hawa parlent de leur besoin de graines de semences, mais aussi de cahiers et de bics (objets également convoités par de nombreux enfants que nous croiserons au cours de notre séjour)…

Enfin, avant de quitter Dourou, nous avons rendu visite au chef du village, grand vieillard digne. Il n’avait pas pu assister aux festivités organisées en notre honneur en raison de la maladie de sa femme restée alitée. Nous allons saluer cette dernière dans sa case où nous la trouvons en compagnie de ses deux co-épouses, la plus jeune des trois prenant soins des deux autres. Ainsi va la vie africaine, si chaleureuse et si différente de la nôtre…

Pour finir sur l’importance du rôle des femmes dans la société Dogon, peut-être faut-il se rappeler que c’est une femme qui a trouvé les masques dans la brousse, même si ensuite elle en a été dépouillée par les hommes qui en ont, alors, interdit l’accès aux femmes, selon la légende rapportée par notre guide…

Hélène Scarna

Les Masques

(explication orale donnée par Idrissa Banou après la danse des masques)

« On ne peut pas faire sortir les masques pour rien

On les fait sortir pour un bonheur ou pour un malheur. Aujourd'hui on a eu la danse des masques parce que c'était pour un bonheur, on a eu des visiteurs qui venaient de la France, vous apportez beaucoup de choses.

Pour le malheur aussi, par exemple si il y a eu un décès dans le village, ou si la personne qui est décédée est âgée de 60 ans, après l'enterrement il faut accompagner l'âme. Tant que l'âme n'a pas été accompagnée, l'âme erre tous les soirs, l'âme se promène dans le village. Comment il faut accompagner l'âme ? Ils font le mannequin de la personne qui est décédée. Si la personne était guérisseur, on peut prendre un bois, habiller le bois, prendre un habit du guérisseur avec tous ses outils de travail à côté de lui. Si la personne était chasseur avant de mourir, le mannequin est habillé avec la tenue d'un chasseur. A côté du mannequin, on dépose un fusil et la petite hache avec laquelle il va à la chasse. Après avoir accompagné l'âme, on va prendre le mannequin, on va dans la brousse, on ouvre une grotte, pour la première fois et la dernière fois. On va mettre le mannequin dans une grotte et fermer. Après il faut économiser un peu. Si la famille a les moyens, tout de suite ils vont organiser la fête des funérailles. S'ils n'ont pas les moyens, ils peuvent attendre 2 ans ou 1 an. Et une fois que la date des funérailles est fixée, le village voisin dit que le masque.... chaque village envoie sa contribution. Pas en argent liquide mais en céréales ou des coqs ou des chèvres.

Tous les villages amènent leurs masques dans ce village et les funérailles durent pendant 4 semaines. (tous les 5 jours, ça fait une semaine au pays dogon). Chaque matin, de bonne heure très tôt, a partir de 5 heure et demi les masques vont commencer à danser jusqu'à 9 heures. A partir de 9 heures ils se reposent jusqu'au petit soir. Ils recommencent à danser de 16 h jusqu'à 18 h. ça c'est tous les jours. Pendant les 4 semaines, il y a 2 jours où ils dansent toute la journée et toute la nuit. Ça c'est les funérailles des masques.

Aujourd'hui, vous avez vu beaucoup de différents masques :

un masque qui faisait à pu près 2 mètres, ou 3 ou 5 : c'est le masque sigui. D'autres l'appellent le masque à étages. Ça représente la fête de sigui (tous les 60 ans, soit un siècle dogon).

Les masques kanaga : les bras levés représentent le ciel, les bras qui descendent représentent la terre. Le masque représente un homme initié.

Les masques brigands ont des fouets pour frapper les gens. Ce masque est très important. Par exemple à l'approche de l'hivernage (quand on dit l'hivernage, vous allez comprendre « l'hiver » ; chez nous quand on dit l'hivernage, c'est la saison des pluies) les arbres commencent à donner des fruits. C'est la période où on peut manger beaucoup de fruits. Souvent il y a des femmes ou des hommes qui partent en brousse cueillir des fruits qui ne sont pas mûrs. Donc le masque brigand se promène dans la brousse pour empêcher les gens de cueillir les fruits pas mûrs. Ça c'est son rôle. Et en plus s'il y a des funérailles, ou des grandes fêtes, les garçons non initiés n'ont pas droit à voir les maques, et les femmes aussi. Donc si les enfants non initiés s'approchent, ils les empêchent de s'approcher des masques, et les femmes aussi. Ça c'est le rôle des masques brigands.

Les masques chacal ou masque policier. Le vrai nom c'est le masque chacal. Vous en avez vu deux ils sautaient par là, ils sautaient par là.

Les masques de la jeune fille qui ont une très belle tresse avec beaucoup de cauris. Normalement c'est le masque jeune fille peule. C'est à cause des Peuls que nous les Dogons on a quitté le pays mandingue. Donc les femmes peules avaient des tresses comme ça, et même toujours maintenant quand il y a des fêtes chez les Peuls.

Vous avez vu le masque chasseur aussi ; il est chasseur, il est voleur, il faisait beaucoup de choses.

Chaque masque a son rythme de danse, et son pas de danse.

Il y a des danses communes pour tous les masques, puis des danses pour chaque masque.

Après la danse, un homme est venu avec un baton, il parle la langue secrète des masques. C'est le maître des masques, c'est un professeur de masques, il parle la langue secrète des masques comme sa langue maternelle. On peut apprendre cette langue : il faut suivre les trois étapes d'initiation et à la dernière étape on peut apprendre à parler cette langue. (première étape la circoncision ; un an après on amène les enfants dans la brousse, on leur fait porter des feuilles d'arbre, on leur apprend les pas de danse des différents masques, pendant 3 ou 4 semaines et après la troisième année, on les amènent dans un grotte particulière où ils vont apprendre la langue secrète des masques, c'est la dernière étape). Après l'initiation, si tu veux, tu peux oublier, si ça t'intéresse, tu peux toujours pratiquer. Comme ça fait partie de la culture, on est obligé de faire mais après l'avoir fait si tu veux tu oublies. Tu as le droit de choisir le masque que tu veux porter. »

Idrissa Banou, guide dogon et membre de l'ADD

Contes dogons

Ces contes nous ont été raconté oralement par Idrissa Banou qui se livrait à l'exercice périlleux d'une traduction simultanée du dogon (langue dans laquelle il les a toujours entendus) en français. Il s'agit là de la transcription littérale.

le chien et le caïman

A l'époque, ils faisaient toutes les cérémonies ensembles, ils étaient bons amis. Tellement l'amitié, il y avait la confiance entre eux, et un jour, le chien appelle le caïman : est-ce qu'on peut pas arranger un festival ou une fête ? Ils sont allés quelque part, ils ont préparé la viande, et beaucoup de bière de mil. Ils ont préparé ça très loin d'un fleuve, la viande et la bière de mil. Au bout d'un moment la viande était prête et la bière de mil aussi était prête. Seulement le caïman est malin. Il dit : « mais le chien, ici c'est la brousse, y a pas d'eau et si mange ici, si on a soif, la bière, là, ça peut pas remplacer l'eau, hein ?c'est pas mieux qu' on y va au bord du fleuve ? » Le chien dit : « y a pas de problème on peut aller au bord du fleuve ». Ils sont allés au bord du fleuve . Arrivés au bord du fleuve, qu'est-ce que le caïman fait ? De suite il vient, il récupère la viande, il fait rentrer dans le fleuve, il récupère la bière de mil, il fait rentrer dans le fleuve, il a tout mangé ! Et le chien il est resté toute la journée au bord du fleuve, il voit pas le caïman, il voit pas la bière de mil. Après le caïman est sorti de l'autre coté. Le chien il a couru tellement pour rattraper le caïman, mais s'il le trouvait c'était grave. Il dit : bon, le fleuve, faut transmettre le message au caïman : si jamais je le vois dehors, gare à lui. Et le caïman aussi il sort de l'autre côté et dit : le chien si jamais je te vois au bord du fleuve, gare à toi. Ils se sont jurés comme ça. C'est là-bas où l'amitié du caïman et du chien est finie. C'est la raison pour laquelle, quand tu vois un chien tout de suite, quand il voit une petite mare, il fait comme ça, il regarde s'il y a quelqu'un qui vient. Et le caïman aussi, quand il sort de l'eau, il fait beaucoup attention au chien. Leur amitié est finie.

L'âne et le phacochère

Ils étaient de bons amis. Un jour, bien avant qu'ils soient de bons amis, le phacochère se promenait dans la brousse, l'âne aussi se promenait dans la brousse, un jour ils se sont croisés dans un coin. L'âne pose la question au phacochère, il lui dit : « où tu vas ? » le phacochère dit qu'il se promène. Le phacochère pose la même question à l'âne, il lui dit : « mais où tu vas ? » L'ane aussi dit qu'il va se promener. Le phacochère a demandé s'ils pouvaient être des compagnons. L'âne a dit : y a pas de problème, ils sont devenus compagnons. Après quelques jours ils sont devenus de bons amis. Un jour ils cherchaient à manger, ils n'ont pas eu. Ils ont passé toute la journée, ils n'ont pas eu. A la fin de la journée, ils sont allés dans une grotte. Ça se trouvait que le lion avait accouché, il avait ses enfants. Le lion avait trouvé des farines de mil, ou n'importe quelle céréale. Le lion dit : bon, comme le repas de demain est assuré, aujourd'hui je me repose, je vais aller me balader tout seul, je n'ai pas besoin d'aller chercher de nourriture pour les enfants. Et le lion est allé se promener. Et le phacochère et l'âne, comme hier, toute la journée ils n'ont pas mangé, le lendemain ils sont allés là où le lion avait ses enfants. Entre temps le phacochère et l'âne ont mangé ce que le lion a réservé pour le repas de la journée pour ses enfants. Le phacochère a dit : « on mange, non ? » L'âne il dit : « ah vraiment non, moi, je n'ai pas envie de risquer ma vie . Manger le repas du lion, ça c'est vraiment grave. Si toi tu sais pas qui il est, lui le lion il sait très bien qui il est. Moi j'ai pas envie de risquer ma vie ici ». Le phacochère dit : « bon si tu n'as pas envie de manger, moi je vais manger. Le Phacochère a mangé et après il dit à l'âne: « on y va! Moi maintenant j'ai le ventre rempli, on peut continuer ». Ils ont commencé à partir. A quelques kilomètres, le lion était de retour de promenade, il venait pour donner à manger à ses enfants, et il est venu trouver qu'il y avait plus rien du tout. Il pose la question à ses enfants: « parce que aujourd'hui c'était une journée de repos pour moi, je vais pas aller me promener à chercher de la nourriture pour vous. Pour moi donc il y a suffisamment pour la journée. Mais qui a mangé ? » Et les enfants ont dit : « il y avait le phacochère et l'âne qui sont passés ici et ils ont bien mangé. Le lion dit: « ah ? D'accord ! » Le lion s'est levé d'un bond et dit: « ils sont partis dans quelle direction ? » Les enfants disent: « il sont partis comme ça ». Il couru tout le long du chemin, il les a poursuivis, poursuivis, poursuivis, à certain endroit il les a trouvé. Il dit : « hé! Hé vous! là, arrêtez-vous! arrêtez-vous! Ils se sont arrêtés tous les deux. Il dit: « ah! Moi je me fatigue pour chercher de la nourriture pour mes enfants, vous venez manger ». Il dit : « entre vous deux, qui a mangé la farine ? » Ils n'ont pas répondu. Il dit : « entre vous deux qui a mangé la farine ? Ça c'est la deuxième fois. Maintenant je vais poser la question pour la dernière fois : entre vous deux qui a mangé la farine ? Si vous ne répondez pas je vous tue tous les deux! » L'âne n'a pas répondu, le phacochère, il a répondu. Il dit : « bon monsieur le lion, vous savez bien que la personne qui a mangé la farine, ça se voit tout de suite : la personne a des lèvres blanches » Et le lion a regardé, a trouvé que l'âne avait des lèvres un peu blanches et le lion il a bien frappé, il a frappé très bien, il a frappé sans arrêt l'âne, comme il faut, comme il faut. Il dit: « voilà, je me suis... voilà... retourné, si jamais vous vous moquez de moi, je vais faire plus grave que ce que j'ai fait à l'âne ». Et le lion il est parti.

L'âne comme il était pas intelligent, c'est le phacochère qui l'a rendu intelligent, il a rigolé et

et le lion s'est retourné il dit : « mais, je vous ai pas dit de pas se moquer de moi ? Qui s'est moqué de moi ? » L'âne dit: « mais le lion, la personne qui a rigolé là, c'est direct: ses dents se trouvent dehors. Le lion a regardé, le phacochère, ses dents étaient dehors, et le lion, il a fait tout ce qu'il peut, il a tellement frappé le phacochère, tellement que le phacochère a pleuré, que les larmes sont rentrées dans l'œil. C'est la raison pour laquelle le porc ou le phacochère ont l'œil petit.

Le Destin du clandestin

« En tant que noir, je me suis investi au noir dans le nettoyage des rues, dans le bétonnage des ronds points, j’ai été même saisonnier à la neige dans une brasserie Alsacienne à laver des piles d’assiettes pleines de reste de cochons.

Quand j’ai été trop sous-traité au noir, « on » m’a expliqué que l’investissement humain n’avait plus cours ni en bourse ni en brousse, on m’a dit « l’Europe est pleine, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde »

Evelyne et Bruno Lambey avaient remarqué ce spectacle pour sa qualité et sa justesse lors du festival d'Avignon 2009 et, en collaboration avec les Amis du club Bénin de Tournus, RESF Tournus et les mairies de Cuisery et Tournus, nous avons saisi l'occasion d'une tournée en Europe de la compagnie Bou-Saana pour organiser en mars 2010 deux représentations de leur spectacle, l'une à Cuisery et l'autre à Tournus.

La compagnie est basée en Casamance et donne une vision depuis l'Afrique de ce que peut être le destin de ceux, nombreux, qui, désespérés, tente malgré tous les obstacles, les risques et les dangers de venir travailler en Europe pour subvenir aux besoins de leur famille restée en Afrique. Il donne à saisir de l'intérieur le sort que nous réservons en France à ceux qui ne tentent ainsi que de survivre.

Il nous a paru qu'il était de la vocation d'une association qui appelle aux solidarités Nord/Sud de se joindre ainsi, modestement, aux combats menés ici, par RESF par exemple, pour résister aux politiques indignes de l'immigration. Ne serait-ce qu'en contribuant à donner un nom, un visage, une parole à ceux qu'un ministère - au nom, lui, de sinistre mémoire - réduit à la barbarie froide et bureaucratique d'objectifs chiffrés d'expulsions.

Pari réussi puisque 70 personnes ont répondu présente à Cuisery et 110 à Tournus

Soirée solidarité Afrique

Pour la troisième année consécutive, nous avons organisé une soirée qui vise à permettre échanges, informations et découvertes autour de l'Afrique dans une ambiance conviviale et festive. Le tout à la salle de la Maison du Temps Libre de Cuisery que nous prête gracieusement la mairie.

Cette année le programme comprenait:

Un spectacle de contes et musiques pour enfants pendant l'après-midi par Philippe Adjanon qui l'a fait avec la vivacité et la fougue qui sont les siennes; il était, pour notre chance, de passage en France, à cette époque là, à l'invitation des Amis du club Bénin;

la projection, en collaboration avec l'association « Paysans sans frontières » et « l'AMAP des paniers de Nizerel » de « Chroniques africoles » un documentaire sur la condition paysanne en Afrique (Burkina Faso, Ethiopie et Guinée Conakri) réalisé par deux jeunes ingénieurs agronomes, Cécile Marque et Valérie Rosenwald.

De décembre 2002 à décembre 2003, elles avaient rencontré et filmé des paysans africains tout au long d'une année agricole commencée en Ethiopie lors du battage des céréales, poursuivie au Burkina Faso à la période des semis de coton, de maïs et d'arachides et achevée en Guinée avec la récolte du fonio et des pommes de terre.

Au fil de ces trois séjours de 4 mois chacun passés au plus proche des paysans, dans leur village, elles ont filmé leurs gestes au travail et recueilli des paroles riches de toute une expérience du travail de la terre, ainsi que d'une culture et d'une histoire qui font l'Afrique d'aujourd'hui.

Elles nous ont fait le plaisir de venir présenter le film et échanger avec la salle. Débat auquel ont aussi participé Marc Gauthier et Daniel Berthenet deux responsables de « Paysans sans frontières » qui développe, eux, un partenariat avec des agriculteurs de Madagascar. Autant dire que le débat a été riche et passionnant et aurait pu durer longtemps s'il n'avait fallu passer à la partie suivante.

Bernard Bacherot a fini la soirée en contant, merveilleusement bien, des contes africains d'une grande richesse humaine.

Enfin un espace « découverte »: atelier « atébas » assuré par Lisa Masoyer; exposition de peintures de Philippe Aurat; stand d'artisanat dogon; stands des associations invitées: 'Paysans sans frontière » et l'AMAP (association pour le maintien de l'agriculture paysanne) des paniers de Nizerel; espace de projection de films et d'images sur le pays dogon; exposition de livrees sur l'Afrique et panneaux de présentation de la Toguna.

Par ailleurs buffet (alimenté par les fabrications des bénévoles de l'association) et buvette permettait de tenir et d'échanger pendant une soirée qui s'est étalée de 16h à 23h.

Cette soirée avait le soutien du Conseil Régional qui nous a octroyé à cette fin une subvention de 1000 €. Subvention comprise, la recette nette a été de 1704, 29 €. Même si cette recette est en baisse par comparaison avec les deux précédentes années, les bénévoles qui l'ont organisée sont unanimes dans l'appréciation de son intérêt: qualité des contes, du documentaire, vivacité des débats, convivialité et plaisir tout simplement de se rencontrer autour d'une découverte concrète et sensible de l'Afrique.

Rendez-vous l'année prochaine pour une autre soirée le samedi 5 novembre!

La délégation de Dourou à Cuisery

Prévue depuis 2008, plusieurs fois repoussée, sans certitude de pouvoir aboutir, la venue de trois représentants de l'association pour le développement de Dourou a enfin pu se réaliser en avril 2010.

Etaient de la partie: Seydou Diallo, le directeur du collège et membre de l'ADD, Idrissa Banou, chargé des relations avec la Toguna pour l'ADD et Soumaïla Sagara, président du comité de gestion du collège, membre de l'ADD. Tous trois venaient pour la première fois en France, aussi nous avions concocté un programme qui alliait les rencontres liées à notre partenariat et la découverte du pays

Côté rencontres: accueil par M le Maire de Cuisery, plusieurs moments de rencontres ont permis aux adhérents et sympathisants de l'association, notamment ceux qui n'ont pu jusque là se rendre à Dourou, d'échanger directement et de mieux se connaître avec nos amis de Dourou. Ils ont pu aussi, grâce à Vincent Rouget, visiter l'école primaire et Cuisery, grâce à Daniel Villerot, rencontrer des agriculteurs.

Ce dernier avait aussi mobilisé l'association des jardiniers de France qui ont organisé une collecte de semences permettant aux représentants de Dourou des graines difficiles à trouver au Mali ou hors de prix ramener, au bénéfice notamment de la coopérative des femmes de Dourou. IL faut en effet savoir que les dogons sont un peuple d'agriculteurs, véritables jardiniers du désert capables de faire surgir des cultures légumières sur un un plateau rocailleux (mais facilitant la rétention des eaux pendant la saison sèche).au milieu de ce qui nous apparaît comme un désert.

Maryse Faure, membre également d'Emmaüs a fait rencontrer la délégation avec des responsables d'Emmaüs et ont fait don d'autant de vêtements qu'ils pouvaient en emporter dans leurs valises. Par ailleurs des fournitures scolaires réunies à cette occasion par ces responsables attendent que nous puissions les emmener ou que nous organisions un affrètement. A suivre.

Côté tourisme, chacun a été mis à contribution pour leur faire découvrir la région et au-delà: la roche de Solutré, le marché de Louhans, la Bresse, Paris, la ville de Lyon, la Méditerranée (merci, Mario!), etc.

Un seul regret: arrivés avec une semaine de retard pour des problèmes de délivrance de visas, leur séjour a coïncidé avec les vacances de Pâques et n'a pas permis de réaliser les interventions prévues avec des professeurs et leur classes aux collèges de Cuisery et de Tournus.

Enfin le retour lui-même a été mouvementé. Tandis qu'Idrissa Banou poursuivait en allant voir un ami à Angers, Seydou Diallo et Soumaïla Sagara se sont retrouvés à l'aéroport d'Orly le jour même où le volcan islandais entrait en éruption! Après deux jours d'attente dans l'appartement en banlieue parisienne d'un ami d'Idrissa (guidé en pays dogon quelques temps auparavant), nous les avons rapatriés sur Tournus une semaine supplémentaire en attendant que le volcan se calme. Le retour finalement, accompagné par Evelyne Pauget, n'a pas été sans aventure: retard de l'avion, ratage de la correspondance à Casablanca, attente de 24h dans un hôtel de luxe et finalement arrivée à Bamako au milieu de la nuit où les attendait une nouvelle épreuve. De façon humiliante, le consulat de France exige des maliens qu'ils viennent physiquement se présenter au consulat pour faire la preuve de leur retour. Arrivés à Bamako le vendredi soir, ils ont du attendre le lundi pour se présenter (le consulat étant fermé pendant le week-end...) et le mercredi pour prendre le car pour Bandiagara. En comptant le temps passé à Bamako pour obtenir les visas avant leur départ, c'est près de six semaines passées loin de chez eux qui leur aura été nécessaire pour quinze jours de séjour en France! La France, terre d'accueil?!?

Les autres activités de La Toguna en 2010

Rappelons aussi pour mémoire, les autres évènements qui ont rythmé en 2010 la vie de l'association:

Ø Vente d'artisanat en mai sur le marché de Tournus et à l'entrée de Simply market à l'initiative d'Evelyne Pauget et d'Annie Deboeuf;

Soirée conviviale de rencontre et d'échanges entre les adhérents de l'association le 28 août autour d'un pique-nique à l'étang de Votentenay, site bressan enchanteur mis gentiment à notre disposition par Daniel Villerot

Bruno Lambey à pu nous présenter les thèses du livre « L'Afrique est-elle maudite » de Moussa Konaté, auteur plus connu pour ses romans policiers qui mettent en scène les enquêtes du commissaire Habib dans les différentes régions du Mali (« l'empreinte du renard » se passe par exemple entièrement en pays dogon). Ce livre est paru au printemps et est particulièrement intéressant en ce qu'il pose de l'intérieur la question de l'état actuel de l'Afrique à partir de son histoire et de ses formes de socialité.

Daniel Villerot a terminé la soirée en projetant des films en plein air sur le pays dogon et Dourou.

Là encore, les participants étaient unanimes pour renouveler l'expérience en 2011.

Ø Participation à la journée du 8 décembre 2010 à Cuisery.

C'est l'occasion précieuse d'échanger avec les cuiserotins, de faire connaître localement l'association et de contribuer au financement de nos actions avec un record cette année qui nous a permis de réaliser une recette nette de 268,75 €. Initiative que nous reconduirons donc l'an prochain.

BULLETIN D’ADHESION 2011

ASSOCIATION LA TOGUNA

71290 CUISERY

NOM : ……………………………………………….

Prénom : ……………………………………………

Date de naissance : ……………………………

Adresse : ……………………………………………………………………………………..

……………………………………………………………………………………………………

Adresse mail :………………………………………………………………………………….

Téléphone : ……………………………………….

Je verse pour mon adhésion:

- annuelle minimum: r 5.00 EUROS

- don de soutien aux actions de solidarité …………… ... euros (don déductible des impôts)

Je souhaite :

rêtre seulement informé(e) des activités de l’association.

rparticiper à des actions ponctuelles en fonction des besoins.

rparticiper régulièrement à la vie de l’association.

Fait à ……………………………………… le ………………………..

Signature :

A retourner par courrier à :

Association La TOGUNA -Françoise Peubey – Place du champ de foire – 71290 - Cuisery

[1] Ont été remis à l’association ADD, au directeur du collège et au directeur de l'école primaire:

- Un lot de matériel scolaire pour l’école primaire et le collège , 900 cahiers de 100 pages; 100 cahiers de 200 pages, 2700 bic et 16 boîtes de craies blanches;

- 2 jeux de maillots et shorts de foot offert par le football club de Tournus pour le collège et l'école primaire;

- des ballons de foot et deux gonfleurs répartis entre l'école primaire et le collège;

- diverses autres petites fournitures;

- quelques médicaments pour le centre de santé;

- des semences pour une association de femmes.