Les Burgondes

Les Burgondes sont un peuple germanique du rameau ostique, probablement originaire de Norvège ou de l'île de Bornholm [Burgundarholm]). Il serait aussi possible qu'ils viennent de la Pologne actuelle; ce territoire serait délimité à l'est par la Vistule, à l'ouest par la Warta jusqu'à son confluent avec la Notec, au nord par la vallée de la Notec et au sud par le territoire des Ruges[1]. Ce peuple a participé aux invasions et migrations de la fin de l'Antiquité et du haut Moyen Âge, période durant laquelle ils s'établissent durablement en Gaule.

 

Arrivés en Poméranie dès le IIe siècle, sous la pression de la première vague migratoire des Goths vers le limes pontique, au terme de migrations en Germanie et sur le plateau bavarois, les Burgondes s'établissent autour de Mayence et Alzey. Pris entre les Alamans au sud et les Francs au nord, menacés par les Huns à l'est, leur objectif est de devenir un des peuples "fédérés" de Rome mais dans un premier temps cette entreprise échoue, les Romains voyant dans la sédentarisation des Burgondes sur le limes rhénan un danger potentiel. La tâche de défendre le limes rhénan leur revient toutefois un siècle plus tard au moment de la seconde vague migratoire des Vandales, des Suèves et des Alains vers la Gaule. Venant appuyer Jovin lors du soulèvement en Germanie seconde, les Burgondes reçoivent un territoire sur le cours inférieur du Rhin qu'ils constituent en petit Royaume avec Worms et Alzey comme capitales (début du Ve siècle).

Dès cette période, des clans royaux burgondes se convertissent au christianisme orthodoxe (catholicisme) ou à sa variante l'Arianisme, mais le peuple et la noblesse restent cependant en grande majorité païens, au contact des Goths.

En 436/437, sous la conduite de leur roi Gondichaire et profitant des difficultés de l'Empire romain d'Occident, les Burgondes s'attaquent à la Belgique, ils rompent alors avec les Romains et se heurtent au général Aetius qui les défait grâce notamment à ses fidèles contingents de cavaliers huns. 20 000 guerriers burgondes seraient morts dans ce combat avec leur roi, le Gunther des Nibelungen ; le choc est terrible pour le peuple burgonde, terrorisé. Une partie d'entre eux sont soumis au roi hun Attila et s'établissent en Pannonie, tandis que les autres, certainement la majorité et bien que vaincus, se voient intégrés, à leur demande, comme auxiliaires de l'armée romaine et sont installés en SapaudiaPays des Sapins »), région qui couvrait les territoires frontaliers entre les Alpes et le Jura laissés à l'abandon par les Helvètes qui avaient reflué depuis longtemps vers la Suisse Allemande. Rome s'assure ainsi d'un fort contingent de soldats sur un des axes commerciaux essentiels de Gaule vers Rome.

Le royaume burgonde dans la deuxième moitié du Ve siècle

En 443 commence officiellement le royaume de Burgondie avec Genève pour capitale principale et plus tard les villes de Lyon, prise en 457, perdue et reprise en 459, Dijon, Besançon, Autun, Langres (vers 460) et Vienne en (463). Le peuple burgonde, un des peuples scandinaves les moins nombreux, divisé en deux groupes et réduit par les attaques hunniques et alémaniques des décennies précédentes (autour de 80 000 individus tout au plus), s'installe essentiellement autour de Genève, sur la rive Nord du lac Léman, en Romandie, et dans la vallée de la Saône. Des détachements militaires seront quant à eux cantonnés dans quelques points stratégiques comme notamment la forteresse d'Avignon et à Embrun ; rien d'une invasion massive en Gaule. En 475, ils atteignent la Durance et espèrent atteindre la Méditerranée. En 500/501, leur extension est entravée par les Francs qui battent le roi Gondebaud près de Dijon, sur l'Ouche à cause de la trahison du frère de Gondebauld, Gondégisèle momentanément allié aux Francs.

En 451, les Huns avaient été défaits aux Champs Catalauniques par l'armée des fédérés de Rome(Wisigoths, Francs, Burgondes...) sous la conduite d'Aetius. Le renfort des contingents burgondes (2 à 3000 guerriers) avait contribué à la victoire dans la phase finale du combat. Attila, vaincu, se retira vers l'actuelle Hongrie.

Dès 457, les cités gallo-romaines voisines s'agrègèrent volontairement au royaume naissant burgonde afin d'être protégées des incessantes incursions des Alamans. Les patrices de l'est de la Gaule firent alors allégeance à Gondioc, beau-frère de Ricimer, général en chef de l'armée romaine. Les Burgondes commencèrent à devenir incontournables tant en Gaule qu'à Rome. Ils cherchèrent à étendre leur royaume vers la Méditerranée mais ne parvinrent pas à prendre ni Arles ni Marseille. Ricimer, d'origine Suève, ne put accéder à la dignité impériale, il demanda de l'aide à Gondioc pour prendre Rome, qui lui envoya son fils Gondebaud. Ricimer dut finalement élever Olybrius à la dignité impériale tout en gardant l'essential du pouvoir jusqu'à sa mort (de maladie). Gondebaud lui-même à la mort d'Olybrius tenta de réaliser le rêve de Ricimer en essayant de s'imposer mais il dut à son tour élever à la dignité impériale Glycérius dont l'origine reste obscure. Gondebaud fut maître de la milice à Rome.