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Jeudi 11 Mars 2010 -- Le président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, le Pr. Tahar Rayane, a indiqué hier au forum d'El Moudjahid que «seulement 1.000 greffes rénales ont été réalisées depuis 1986 pour des patients algériens souffrant d'insuffisance rénale chronique terminale, dont 600 effectués au niveau national». Il a commenté ce bilan en estimant que «ce chiffre devrait représenter la moyenne annuelle de ces greffes». L'intervenant a déploré le caractère préoccupant de l'augmentation régulière du nombre de malades atteints de cette pathologie, dont de nouveaux cas de malades présentant une insuffisance rénale terminale, qui nécessite un traitement soit par dialyse ou par transplantation, et dont le nombre est estimé à 3.500 cas par an. Le Pr. Rayane a souligné que la prévalence de l'insuffisance rénale chronique terminale en Algérie a atteint 408 personnes par million d'habitants en 2009. Toutefois, il a souligné que le pays a connu un essor important dans le traitement de la maladie par le développement des méthodes substitutives de la fonction rénale.

Dans ce contexte, il a indiqué que 13.000 patients bénéficient actuellement de ce traitement dans plus de 270 centres de dialyse répartis sur l'ensemble du territoire national, ajoutant que près de 400 patients sont traités par dialyse péritonéale. Tout en déplorant le fait que le traitement par transplantation rénale, qui constitue la meilleure méthode thérapeutique, ait été délaissé au profit de techniques plus onéreuses (hémodialyse et dialyse péritonéale), le spécialiste a appelé les parties impliquées dans la prise en charge de cette affection à l'élaboration d'un plan national de l'insuffisance rénale chronique. Ce dernier qui sera précédé, selon lui, par la mise en place d'un registre national de l'insuffisance rénale chronique, permettra de mesurer en terme de prévalence, la répartition actuelle des patients selon les différents modes de traitement (dialyse et greffe), d'estimer l'incidence de la maladie et de connaître les principales étiologies et d'apprécier les besoins futurs.

Le plan proposé permettra également d'établir une carte sanitaire afin de mettre un terme à l'ouverture anarchique des centres d'hémodialyse dans le secteur libéral et de mieux évaluer la qualité de prise en charge. Le professeur a rappelé que les principales causes des insuffisances rénales chroniques sont l'hypertension artérielle et le diabète et que le souci majeur actuel concerne la qualité de la prise en charge des patients et de la sensibilisation. Il a déclaré à ce propos: «il ne faut pas seulement traiter ces malades, mais, aussi, s'occuper de leur qualité de vie». Il a relevé qu'il y a «des dérives dans beaucoup de centres d'hémodialyse, notamment ceux relevant du secteur privé», avant de commenter que l'ouverture de ces centres doit être organisée, évaluée et contrôlée».

Par ailleurs, le Pr. Rayane a estimé à presque 6 millions, les Algériens qui présentent un risque d'atteinte rénale et à 1,5 million le nombre de ceux qui ont une maladie rénale chronique, précisant que cette affection touche 20% des hypertendus, 30% des patients dyslipidémiques, 25% des sujets âgés de plus de 60 ans et 60% des patients traités contre un cancer. Le professeur Rayane s'exprimait dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du rein, qui coïncide avec le 11mars de chaque année, et à l'occasion de la commémoration du trentième anniversaire de la création de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation.

Source : El Moudjahid

La demande actuelle dépasse l'offre en Algérie

Le centre pour les insuffisants rénaux inauguré en 2003, dans l’enceinte du secteur sanitaire Mohamed Boudiaf de Bouira, est le seul spécialisé au niveau de la wilaya.

Les travailleurs de ce centre tentent de satisfaire et de prendre en charge les insuffisants rénaux recensés sur le territoire de la wilaya par les services de la DSP, en mettant au profit des malades les conditions nécessaires pour les séances d’hémodialyse.

Des conditions meilleures que celles qui existaient durant l’année 2000 dans le premier centre d’hémodialyse ouvert en 1996 à l’intérieur de l’ancien hôpital de Bouira. Ce centre était alors doté d’une station ne pouvant faire fonctionner que huit générateurs d’hémodialyse.

Cependant, il semble que les moyens et les équipements dont est doté le nouveau centre, sont loin de contenter un certain nombre de malades. Pour ces derniers, il y a «une mauvaise prise en charge, en raison de l’insuffisance du nombre de machines d’hémodialyse».

Alors que du côté des responsables de l’hôpital de Bouira, notamment le surveillant du centre d’hémodialyse, il ne s’agirait que d’un problème de sureffectif en malades, car le centre est doté d’une station de traitement qui ne peut faire marcher actuellement que 17 générateurs.

Ces responsables que nous avons rencontrés sur place ont indiqué, après nous avoir fait visiter les salles de soins et des compartiments dudit centre, que le nombre de malades pris en charge est de 108, programmés selon leurs besoins, sur trois, deux ou une séance d’hémodialyse par semaine, en plus il y a dix malades inscrits sur des listes d’attente en attendant l’acquisition d’une autre machine.

Contrairement au passé, ce centre qui a coûté plus 50 millions de dinars dispose d’un néphrologue, quatre médecins généralistes, 24 paramédicaux et un laborantin, ainsi q’un technicien spécialisé en maintenance des équipements médicaux.

D’autre part, le responsable de l’association des dialysés de la wilaya nous a fait savoir que les conditions de prise en charge des insuffisants rénaux sont meilleures que par le passé.

Tout en se préparant à l’instauration d’une quatrième séance par jour afin de mieux prendre en charge les cas d’urgence, les responsables ajoutent que la solution est de créer d’autres centres au niveau de Lakhdaria, et Sour El Ghozlane afin de prendre en charge les 52 malades qui résident près de ces deux localités.

Sur ce point, nous avons appris que dans le cadre du programme spécial pour les Hauts Plateaux, la wilaya a obtenu l’inscription d’un projet pour la réalisation d’un centre à Sour El Ghozlane. Interrogés sur les doléances de certains malades, nos interlocuteurs ont fait savoir que chaque insuffisant rénal exige une hémodialyse pendant des heures qui l’arrangent dans la journée, ce qui est impossible d’après eux, compte tenu de la programmation et du manque de générateurs.

Par ailleurs, ces derniers affirment que le coût d’une séance revient à plus de 6 000 DA prise en charge par la CNAS. De plus, les malades bénéficient du transport gratuit et du remboursement des repas et ils donnent un chiffre de 9 593 séances par mois, ce qui est important en matière de prise en charge.

Plus de 32 malades sont traités au Rocormon pour revitaliser et limiter la pâleur de leur peau après chaque séance d’hémodialyse. Les responsables du centre indiquent que près de 90 doses sont injectées par semaine aux malades pour un coût de 1 256 DA la dose.

Par Nacer Haniche - La Tribune

Insuffisance rénale et greffes, l’état des lieux en Algérie :

Entre 1 500 et 3 000 nouveaux cas par an

Jeudi 13 Mars 2008 -- Douze mille Algériens souffrent d’une insuffisance rénale. Entre 50 et 100 nouveaux cas sont détectés annuellement par million d’habitants. Soit 1 500 à 3 000 nouveaux patients par an. Depuis la première transplantation rénale en 1986, 389 greffes ont été réalisées grâce à des donneurs vivants apparentés. Ces chiffres sont révélés par les membres de la société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation lors d’une conférence de presse organisée, hier, au Centre d’El Moudjahid. L’occasion pour cette organisation de faire le bilan de la prise en charge de l’insuffisance rénale chronique depuis 1980 à 2007, de sensibiliser les gens à faire don de leurs organes et de manifester sa solidarité avec les Palestiniens de Gaza privés de dialyse à cause de l’embargo des Israéliens et des coupures d’électricité.

Dans notre pays, la prise en charge de cette pathologie a débuté dans les années 80, quand les premiers néphrologues algériens formés en Europe sont rentrés au bercail pour soigner des patients qui étaient jusqu’alors pris en charge exclusivement à l’étranger. Actuellement, il existe, selon le professeur Rayane, secrétaire général de la SANDT, 230 centres d’hémodialyse traitant près de 10 000 malades. La prévalence des insuffisances rénales reste en dessous de la réalité, car ne prenant pas en compte le nombre de malades qui n’arrivent pas aux structures sanitaires et qui meurent faute de soins.

Pour ce qui est du nombre des patients dialysés, il serait moins important, affirme le professeur Benamadi, si les médecins traitants orientaient leurs malades vers le service néphrologie dès qu’un dysfonctionnement rénal est détecté et n’attendent pas jusqu’à qu’ils arrivent au stade terminal. En effet, les maladies glomérulaires sont la première cause de l’insuffisance rénale dans le pays (28%), suivie par les néphrologies vasculaires (16%) et le diabète qui a vu, soutient le Pr Rayane, son incidence multipliée par trois ces dernières années. 90% des centres de dialyse sont situés au nord du pays. Beaucoup trop de malades meurent de l’insuffisance rénale faute de place. Le privé se taille la part du lion dans le domaine du fait de la saturation au niveau des établissements publics et le remboursement de cette prestation médicale par la Sécurité sociale. Le prix d’une séance d’hémodialyse oscille entre 7 000 et 12 000 dinars, en fonction de la prise en charge des complications, sachant qu’un malade a besoin d’une séance de dialyse tous les deux jours.

Pour ce qui est de la greffe rénale, 116 transplantations ont été réalisées l’année dernière dans 12 centres greffeurs, dont le CHU de Bab El-Oued, Béni Messous, Hussein Dey, Annaba, et l’EHS Dr Maouche. Le premier obstacle à l’expansion de la greffe de rein est une législation confuse qui fait que jusqu'à présent, seuls les ascendants ont droit de faire don de leur organe de leur vivant. Excluant ainsi, selon le professeur Boukhari, l’époux ou l’épouse qui peuvent aussi être compatibles. S’agissant des possibilités de prélèvements sur un cadavre, en dépit des dispositions législatives favorables, elles restent très limitées. Cette réticence à faire don de ces organes après la mort n’a rien à voir avec les problèmes d’éthique et religieux, explique le professeur Boukhari.

Elle est due, on le constate chaque jour, à une mauvaise prise en charge au niveau des hôpitaux, particulièrement en soins intensifs. Généralement à l’annonce de la mort, les membres de la famille pensent que tout n’a pas été fait pour sauver leur proche et, de ce fait, sont peu réceptifs à une telle doléance qu’ils qualifient souvent d’indécente dans un moment pareil. À cette frilosité vis-à-vis du don d’organe s’ajoute le fait que les services de réanimation, même dans les CHU, ne sont pas tous en mesure de prendre en charge le donneur cadavérique jusqu’au moment du prélèvement.

Source : Algeria.com

Alors que l’Algérie compte plus de 13.000 insuffisants rénaux :

La prise en charge d’un malade coûte deux millions de dinars

Mardi 16 Mars 2010 -- L’Algérie compte 13.200 insuffisants rénaux et plus de 1.000 greffés, et la prise en charge d’un insuffisant rénal coûte deux millions de dinars, ont souligné les intervenants des différentes spécialités en rapport avec les maladies rénales. Selon les spécialistes, le rein assume des fonctions importantes. En effet, il expulse les déchets provenant du métabolisme azoté, de même qu’il régularise la pression osmotique et l’équilibre acido-basique de l’organisme. Les spécialistes estiment qu’un simple dysfonctionnement dans ce «noble organe» peut entraîner des maladies graves.

Le Pr Abdelkrim Berrah, président de la Société algérienne des hypertendus, a précisé que «l’hypertension touchait 30 % de la population adulte [7 millions de malades]», affirmant qu’elle entraînait dans la plupart des cas une insuffisance rénale. Il a qualifié l’hypertension de maladie silencieuse qui évolue lentement chez la plupart des personnes, ce qui rend difficile son dépistage, lequel se précise suite à l’apparition de plusieurs autres maladies, dont l’insuffisance rénale. De son côté, le président de l’Association algérienne des diabétiques, le Pr Mustapha Khalfa, a indiqué que «le diabète, qui touche actuellement 8 à 10 % de la population âgée de 30 ans et plus, reste la première cause de la cécité, de l’amputation de la jambe et de l’insuffisance rénale». «Le drame, relève le Pr Khalfa, est que beaucoup de malades porteurs de la maladie ignorent qu’ils en sont atteints.» Le Pr Djamila Adghar, de l’établissement hospitalier des maladies cardiaques Mohand-Maouche du CNMS, a souligné la nécessité de procéder à des examens du rein en cas d’apparition de complications chez les cardiopathes.

Le Pr Mustapaha Belmansour, néphrologue dans l’ouest du pays, a mis l’accent sur l’importance des examens du rein chez les personnes âgées de 60 ans, même en bonne santé, les symptômes de la maladie rénale n’étant pas évidents. En effet, dès leur apparition chez les personnes atteintes, c’est un pénible parcours qui commence. Les biologistes ont mis en avant l’importance des analyses médicales des maladies rénales pour un dépistage précoce de la pathologie, et ce afin d’éviter toute complication. Les spécialistes en pédiatrie ont appelé de leur côté à un dépistage précoce des maladies rénales héréditaires chez l’enfant, pour une meilleure prise en charge et une meilleure prévention des complications. Le chef du service de néphrologie au CHU Nfissa-Hammoud (ex-Parnet), le Pr Farid Haddoum, a présenté les différentes maladies entraînant l’insuffisance rénale en insistant sur la nécessité de la prévention.

Source : Algeria.com