Citations émotions
Citations émotions
Des mots pour mieux dire :
Garrulité, subst. fém.a) [En parlant d'un oiseau] Cri. Rien n'était si charmant que cette solitude, Que ces milliers d'oiseaux et leur garrulité (A. Pommier, Océanides,1839, p. 107).b) Au fig. [En parlant d'une pers.] Bavardage immodéré.
Tenue unique pour dire uniforme ! Ou comment inventer une nouvelle formule pour faire accepter une idée flobalement refusée !
"Voilà la morale parfaite: vivre chaque jour comme si c'était le dernier; ne pas s'agiter, ne pas sommeiller, ne pas faire semblant."
Marc Aurèle (121-180 ap. J.-C.) Pensées, VII, 69
Les arbres naissent arbres, même ceux qui ne portent aucun fruit ou des fruits sauvages ; les chevaux naissent chevaux, quand bien même ils seraient inutilisables ; mais les hommes, crois-moi, ne naissent point hommes, ils le deviennent, par un effort d'invention.
Erasme- DE PUERIS INSTITUENDIS, 1528
"Non quia difficilia sunt non audemus, sed quia non audemus difficilia sunt. "
"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."
Sénèque (4 av. J.-C.- 65 ap. J.-C.) Lettres à Lucilius, livre XVII, Lettre 104, 26
« Ton être vrai n’est pas caché tout au fond de toi; il est placé infiniment au-dessus de ce que tu prends communément pour ton moi »
Nietzsche
"Mes frères, je ne vous conseille pas l’amour du prochain, je vous conseille l’amour du plus lointain ".
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra
« L’homme, cet animal complexe, menteur, artificiel et impénétrable, que sa ruse et son astuce, plus que sa force, rendent redoutable aux autres animaux, a inventé la bonne conscience pour jouir de son âme comme d’une chose simple ; et toute la morale est une longue et intrépide falsification sans laquelle il serait impossible d’éprouver aucune jouissance au spectacle de l’âme. Considérées sous cet angle, il y a peut-être plus de choses qui relèvent de l’ «art" qu’on ne le croit communément. »
Par-delà le bien et le mal (Jenseits von Gut und Böse) (1886)
« La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités. »
— Mon fils, tout est physique en nous, dit le bon vieillard ; toute sécrétion fait du bien au corps, et tout ce qui le soulage soulage l'âme : nous sommes les machines de la Providence. »
Voltaire, L’Ingénu, 1767
Citius, altius, fortius
"L'ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance".
Charles Darwin
Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur.
Ecclésiaste > 1 : 18
Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
Femmes éveillez-vous et soyez dignes d'elle.
Constance de Théis, Epitre aux femmes , 1797
« Le plaisir n’est qu’un artifice inventé par la nature pour la obtenir de l’être vivant la conservation de la vie ».
Bergson
Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.
La Rochefoucauld, 1665
Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement
L'hypocrisie est l'hommage du vice à la vertu
La Rochefoucauld, 1665
Je meurs de seuf auprès de la fontaine,
Chaud comme feu, et tremble dent à dent ;
En mon pays suis en terre lointaine ;
Lez un brasier frissonne tout ardent ;
François Villon, Ballade du concours de Blois, 1458
« Le feu qui me brûle est le feu qui m’éclaire »
Etienne de La Boétie
Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.
Jean 4 :14
« Que si le moi est haïssable, aimer son prochain comme soi-même devient une atroce ironie. »
Valéry
« distrait de la distraction par la distraction ».
T.S. Eliot - Burnt Norton, premier poème des Quatre Quatuors
Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Nerval, "Vers dorés", 1853 in Odelettes
Vous devez avoir, dit Candide au Turc, une vaste et magnifique terre ? Je n’ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux, l’ennui, le vice, et le besoin.
Voltaire, Candide, 1759
J'aime la grâce de cette rue industrielle
Apollinaire
« (…) l’orgueil et la paresse, qui sont les deux sources de tous les vices. »
Pascal
"Quand les gens sont de mon avis, il me semble que je dois avoir tort."
Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray, 1891
"Pour pouvoir supporter sa vie, un homme a besoin de connaître des moments de vacuité absolue. Or, je me sentais perpétuellement exposé et perpétuellement lucide; même pendant mon sommeil, je ne cesais de m'observer, butant sur l'absurdité de mon existence, perdant la tête devant mon incapacité à jouir un instant de la vie, inconscient de moi-même, enviant le sort de tous ces simples- employés de bureau, révolutionnaires ou commerçants- qui croient à leurs petites occupations et s'y adonnent avec enthousiasme"
Nabokov, Le Guetteur, 1965
" Tant que dure ta jeunesse, acquiers des choses qui ensuite te consoleront du dommage de ta vieillesse "
Léonard de Vinci
"La vie est une chose grave. Il faut gravir"
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord : Notes (1930-1936)
« Nous souhaitons la vérité et ne trouvons en nous qu'incertitude. Nous cherchons le bonheur et ne trouvons que misère et mort. Nous sommes incapables de ne pas souhaiter la vérité et le bonheur et sommes incapables ni de certitude ni de bonheur. Ce désir nous est laissé tant pour nous punir que pour nous faire sentir d'où nous sommes tombés. »
Pascal
Nous connaissons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur, c’est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes et c’est en vain que le raisonnement, qui n’y a point de part, essaie de les combattre. Les pyrrhoniens, qui n’ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point, quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison ; cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l’incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent.
" Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passion, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir."
Plus l'homme cultive les arts, moins il bande. - Il se fait un divorce de plus en plus sensible entre l'esprit et la brute. - La brute seule bande bien, et la fouterie est le lyrisme du peuple.
Baudelaire
Ce qui suffirait pour démontrer que le comique est un des plus clairs signes sataniques de l’homme et un des nombreux pépins contenus dans la pomme symbolique, est l’accord unanime des physiologistes du rire sur la raison première de ce monstrueux phénomène.
Baudelaire, De l’essence du rire et généralement du comique dans les arts plastiques, 1855
« Le charme de l’auberge réside dans le chemin qui y mène ».
Lorca
« Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! »
Proust
"Et quand les mouvements que dans notre esprit nous avons fait répéter à l'autre personne, et qui la font agir à notre gré, nous voulons les lui faire exécuter dans la vie, tout change, nous nous heurtons à des résistances imprévues qui peuvent être invincibles. L'une des plus fortes est sans doute celle que peut développer en une femme qui n'aime pas, le dégoût que lui inspire, insurmontable et fétide, l'homme qui l'aime."
Proust
Car quand nous étions ensemble avec Albertine, il n'y avait pas de propos si pervers, de mots si grossiers que nous ne les prononcions tout en nous caressant.
Proust
Ainsi se recompose l'interminable série des affrontements dérisoires mobilisant un intérêt sous-ludique, du sport de compétition aux élections.
Guy Debord, La société du spectacle, 1967
« Il faut porter en soi un chaos pour mettre au monde une étoile qui danse »
Nietzsche
« une formule d’acquiescement supérieur, née de la plénitude et de la surabondance, un oui dit sans réserve à la vie, et même à la douleur, et même à la faute, à tout ce qu’il y a de déroutant et de problématique dans la vie ».
Ecce homo, « Naissance de la tragédie », § 2 Nietzsche
« Un voyage de mille lieux commence par un pas »
Lao-Tseu
Je suis, comme vous le voyez, cette véritable dispensatrice du bonheur que les Latins nomment Stultitia, les Grecs, Moria.
Erasme, Eloge de la folie, 1511
Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable.
Boileau, Art poétique, 1674
Et tes jeux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le Ciel, muet et ténébreux.
Ton vice vénérable étalé dans la soie,
Et ta vertu risible, au regard malheureux,
Douce, s’extasiant au luxe qu’il déploie.
(...) Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir
Charles Baudelaire, Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal, 1861
Sutor, ne supra crepidam ! (Cordonnier, pas plus haut que la chaussure !)
Bene vixit, bene qui latuit !
« Tout est dit, et l'on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. »
La Bruyère, Cacatères, 1687
Et, tandis que Cypris passe, étrangement belle,
Et, cambrant les rondeurs splendides de ses reins,
Étale fièrement l'or de ses larges seins
Et son ventre neigeux brodé de mousse noire,
- Héraclès le Dompteur, qui, comme d'une gloire,
Fort, ceint son vaste corps de la peau du lion,
S'avance, front terrible et doux, à l'horizon.
Rimbaud, " Soleil et chair"
“La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde.”
Rimbaud
"La poésie doit être faite par tous. Non par un. Pauvre Hugo ! Pauvre Racine ! Pauvre Coppée ! Pauvre Corneille ! Pauvre Boileau ! Pauvre Scarron ! Tics, tics, et tics."
Lautréamont
On doit laisser pousser ses ongles pendant quinze jours. Oh ! Comme il est doux d’arracher brutalement de son lit un enfant qui n’a rien encore sur la lèvre supérieure, et, avec les yeux très ouverts, de faire semblant de passer suavement la main sur son front, en inclinant en arrière ses beaux cheveux! Puis, tout à coup, au moment où il s’y attend le moins, d’enfoncer les ongles longs dans sa poitrine molle, de façon qu’il ne meure pas; car, s’il mourait, on n’aurait pas plus tard l’aspect de ses misères. Ensuite, on boit le sang en léchant les blessures ; et, pendant ce temps, qui devrait durer autant que l’éternité dure, l’enfant pleure.
Lautréamont
Le pessimisme est d'humeur; l'optimisme est de volonté. Tout homme qui se laisse aller est triste..
Alain
La jouissance, c'est ce qui ne sert à rien.
Lacan
Qu’est-ce que l’âme ? – C’est ce qui s’échappe des yeux, des cheveux secoués, de la bouche, des boucles, du torse, du sexe.
Jean Genet, Pompes funèbres, 1953
« La véritable sécrétion commune du mollusque homme … : je veux dire la parole »
Ponge
« – Qu’est-ce que l’âme? – C’est ce qui s’échappe des yeux, des cheveux secoués, de la bouche, des boucles, du torse, du sexe »
Jean Genet, Pompes funèbres
"Nous déclarons que la splendeur du monde est enrichie d’une beauté nouvelle la beauté de la vitesse. "
Filippo Tommaso Marinetti , « Manifeste du futurisme », 1909
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Gérard de Nerval El Desdichado
Il faut à un certain moment, je crois, arriver à résoudre par la légèreté les questions les plus tragiques, si quelque chose mérite du respect, c’est bien la légèreté...
Georges Bataille, Entretien avec Madeleine Chapsal, février 1961
La résilience est un mot français qui veut dire qu'un organisme tient le coup. Malgré les pressions du milieu et malgré les coups du sort, il reste stable et peut même rebondir. Il peut même reprendre vie et reprendre son cours évolutif. Pour ça, il faut quand même qu'il y ait des éléments, un petit peu d'aide.
Boris Cyrulnik.
Nullum habeo jus conquerendi (Je n'ai aucun droit de le plaindre)
Descartes, Discours de la méthode, 1637
La discrétion est la première des vertus ; on lui doit bien des instants de bonheur.
Vivant Denon, Point de lendemain, 1777
La rose de la Raison dans la croix du présent.
Hegel
Je connais tout fors que moi même.
Villon, Ballade des menus propos, 1457
Rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie. (...) Tout ce qui est utile est laid, car c'est l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. - L'endroit le plus utile d'une maison, ce sont les latrines. Moi, n'en déplaise à ces messieurs, je suis de ceux pour qui le superflu est le nécessaire, - et j'aime mieux les choses et les gens en raison inverse des services qu'ils me rendent.
Théophile Gautier Préface de Mademoiselle de Maupin (1835)
Je pense à la mort, surtout quand je mange des sardines en boîtes...
Salvador Dali
On peut trouver de méchants vers méchants, et s’ennuyer de plein droit à la lecture d’un sot livre.
Nicolas Boileau
Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage
Ce que l'on conçoit bien, s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées...
L'acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule.
André Breton Second manifeste du surréalisme , 1929
Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement. Or c'est en vain qu'on chercherait à l'activité surréaliste un autre mobile que l'espoir de détermination de ce point.
André Breton Second manifeste du surréalisme , 1929
L’homme sauvage, quand il a dîné, est en paix avec toute la nature, et l’ami de tous ses semblables. S’agit-il quelquefois de disputer son repas ? Il n’en vient jamais aux coups sans avoir auparavant comparé la difficulté de vaincre avec celle de trouver ailleurs sa subsistance et comme l’orgueil ne se mêle pas du combat, il se termine par quelques coups de poing. Le vainqueur mange, le vaincu va chercher fortune, et tout est pacifié, mais chez l’homme en société, ce sont bien d’autres affaires ; il s’agit premièrement de pourvoir au nécessaire, et puis au superflu ; ensuite viennent les délices, et puis les immenses richesses, et puis des sujets, et puis des esclaves ; il n’a pas un moment de relâche ; ce qu’il y a de plus singulier, c’est que moins les besoins sont naturels et pressants, plus les passions augmentent, et, qui pis est, le pouvoir de les satisfaire ; de sorte qu’après de longues prospérités, après avoir englouti bien des trésors et désolé bien des hommes, mon héros finira par tout égorger jusqu’à ce qu’il soit l’unique maître de l’univers. Tel est en abrégé le tableau moral, sinon de la vie humaine, au moins des prétentions secrètes du cœur de tout homme civilisé.
Rousseau, Discours sur l'origine et les dondements de l'inégalité entre les hommes, 1755
Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède. On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on est heureux qu'avant d'être heureux. En effet, l'homme est avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu'il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige disparaît devant l'objet même ; rien n'embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu'on voit ; l'imagination ne pare plus rien de ce qu'on possède, l'illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d'être habité, et tel est le néant des choses humaines, qu'hors l'Être existant par lui-même, il n'y a rien de beau que ce qui n'existe pas.
Rousseau, La Nouvelle Héloïse, 1761
« Tel se croit le maître des autres, qui ne laisse pas d’être plus esclave qu’eux ».
Rousseau, Le contrat social, 1762
« Au surplus, quelque parti que vous puissiez prendre, songez que les vrais devoirs de la religion sont indépendants des institutions des hommes » ; « Que d’hommes entre Dieu et moi ! »
Rousseau, Profession de foi du vicaire savoyard, 1762
« L’astronomie est née de la superstition ; l’éloquence de l’ambition, de la haine, de la flatterie, du mensonge, la géométrie de l’avarice, la physique d’une vaine curiosité, toutes, et la morale elle-même, de l’orgueil humain. Les sciences et les arts doivent donc leur naissance à nos vices : nous serions moins en doute sur leurs avantages, s’ils la devaient à nos vertus »
Rousseau,Discours, La Pléiade, III, p. 17.
"C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser."
Montesquieu, De l'esprit des lois, 1748
Je cherche l'or du temps.
Breton
Le concept du temps a puissamment aidé au progrès de la civilisation, et, peut-on dire, au développement de l’esprit humain. Mais il a eu de néfastes conséquences à d’autres points de vue. C’est par lui que l’homme a pris conscience de la brièveté des heures, de leur fuite irrémédiable ; par lui qu’il a connu le regret du passé, l’appréhension de l’avenir, qu’il s’est laissé aller à l’habitude de s’évader continuellement hors du moment présent, oubliant de jouir de chaque minute bien vécue ; c’est par lui qu’il a vu nettement la mort, et cherché à mesurer la distance qui le séparait de l’inévitable, qu’il a souffert en comparant sa vie éphémère aux siècles passés. C’est l’idée du temps, ressassée, qui a donné aux religions l’épouvantail de l’éternité, aux philosophies la déception du devenir !
Charles Renel, Le décivilisé, 1923
La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil.
René Char Feuillets d'Hypnos (1946)
L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence...
Averroès, XIIe siècle
Je fus esprit et matière ; ne pleurez pas la matière car elle ne vit pas, ni l'esprit car il ne meurt pas.
Lao Tseu, milieu du milieu du Ve siècle av. J.-C
On doit accorder que les bons soins, la propreté, l'ouvrage fait en conscience, ont une vertu pour amener à bien ce que la négligence ou la bêtise sont empirer"
George Sand, La petite Fadette, 1847
La femme est l'avenir de l'homme.
Louis Aragon, Le fou d'Elsa , 1964
Deviens ce que tu es.
Nietzsche , Ainsi Parlait Zarathoustra, 1882
Sans prison, nous saurions que nous sommes déjà tous en prison.
Maurice Blanchot, L’Écriture du désastre, 1980
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs.
Descartes, Discours de la méthode, 1637
"Il dépend de celui qui passe Que je sois tombe ou trésor, Que je parle ou me taise, Cela ne tient qu'à toi, Ami, n'entre pas sans désir."
Valéry
Au reste, si la chair n’est qu’un leurre, la parole n’est que du vent ; elle est donc de l’esprit.
Pierre Klossowski, Les lois de l'hospitalité , 1965
On ne naît pas femme, on le devient.
Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe, 1949
Qui ne continue pas à apprendre est indigne d’enseigner.
Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique, 1938
Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. impératif pratique
Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux aussi vouloir que cette maxime devienne une loi universelle. impératif catégorique
Considéré comme personne, l'homme possède une dignité par laquelle il force au respect de lui-même toutes les autres créatures raisonnables.
Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, 1785
L'homme est une corde, entre bête et surhomme tendue - une corde sur un abîme. Dangereux de passer, dangereux d'être en chemin, dangereux de se retourner, dangereux de trembler et de rester sur place!
Ce qui chez l'homme est grand, c'est d'être un pont et de n'être pas un but; ce que chez l'homme on peut aimer, c'est qu'il est un passage et un déclin .
Friedrich Nietzsche , Ainsi parlait Zarathoustra , 1885
Mène ta vie en sorte que tu puisses souhaiter qu’elle se répète éternellement.
Friedrich Nietzsche
"Le style, c'est l'homme même."
Buffon, Discours sur le Style ,1753
"On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
Philippe Muray, Après l'histoire, 1999
« Chers djihadistes,
L’Occident s’achève en bermuda […] Craignez le courroux de l’homme en bermuda. Craignez la colère du consommateur, du voyageur, du touriste, du vacancier descendant de son camping-car ! Vous nous imaginez vautrés dans des plaisirs et des loisirs qui nous ont ramollis. Eh bien, nous lutterons comme des lions pour protéger notre ramollissement.
Chers djihadistes, chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont les propriétaires de longue date ont entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. […] Vous êtes les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. Les premiers incendiaires en concurrence avec des pyromanes. […] À la différence des nôtres, vos démolitions s’effectuent en toute illégalité et s’attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c’est dans l’enthousiasme général que nous mettons au point nos tortueuses innovations et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre ancienne civilisation.
Chers djihadistes, nous triompherons de vous. Nous vaincrons parce que nous sommes les plus morts. »
Philippe Muray, Chers djihadistes, 2002
"Etroniformes est le mot sublime qui classe cette espèce de végétaux merdoïdes "
George Sand, Correspondances avec Flaubert, 1867
"ll est bien des endroits où la pleine franchise
Deviendrait ridicule et serait peu permise;
Et parfois, n'en déplaise à votre austère honneur,
Il est bon de cacher ce qu'on a dans le cœur."
Molière, Le Misanthrope , 1666
Et quel homme si froid ne seroit plein de bile,
À l’aspect odieux des mœurs de cette ville ?
Qui pourroit les souffrir ? et qui, pour les blâmer,
Malgré Muse et Phébus n’apprendroit à rimer ?
Boileau
Souvent de tous nos maux la raison est le pire
Boileau, Satire IV
Décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux !
Epictète, Manuel, 125 av. JC
Les passions de l’habitus dominé (du point de vue du sexe, de la culture ou de la langue), relation sociale somatisée, loi du corps social convertie en loi du corps, ne sont pas de celles qu’on peut suspendre par un simple effort de la volonté, fondé sur une prise de conscience libératrice.
Bourdieu, Méditations pascaliennes, 1997
Notre condition est merveilleusement corporelle.
Montaigne, Essais, 1588
Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’être pas fou.
Pascal, Pensées, 1670
“Que le coeur de l’homme est creux et plein d’ordure”,
Pascal, Pensées, IX, “Divertissement”
Vos figures sont belles, si vous voulez ; mais il y manque la verrue à la tempe, la coupure à la lèvre, la marque de petite vérole à côté du nez qui les rendraient vraies.
Diderot, Les Deux Amis de Bourbonne , 1770
Les sauvages, ainsi que tous les ignorants, attribuent à des esprits tous les effets dont leur expérience les empêche de démêler les vraies causes. Demandez à un sauvage ce qui fait marcher votre montre, il vous répondra : "c'est un esprit". Demandez à nos docteurs ce qui fait marcher l'univers. Ils vous diront : "c'est un esprit".
D'Holbach, 1723-1789)
La seule chose qui élève l’homme au-dessus de l’animal est la parole ; et c’est elle aussi qui le met souvent au-dessous.
E.-M. Cioran , Cahiers, 1957-1972
Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort
Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ?
Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux
je ne laisserai pas — non ! — les louanges de mépris vous enterrer furtivement.
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France.
Léopold Sédar Senghor, « Poème liminaire », Hosties noires , 1948
"C'est un boulot de prolotte, fille du X - les mecs deviennent boxeurs et les filles font du porno."
Virginie Despentes, Vernon Subutex, t2, 2015
« Au commencement était le Sexe. Sauveur. Chargé d'immortalité. Il y a la Bête. Héroïque. Puissante. Et au-delà de la Bête il n'y a rien. Rien sinon Dieu Lui-même. Magnifique et pesant. Avec son œil de glace. Rond. Statique. Démesurément profond. Fixe jusqu'à l'hypnose. Tragique regard d'oiseau. Allumé et cruel. Impénétrable de détachement. Rivé sur l'infini d’où tout arrive. »
Calaferte, Septentrion, 1963
« Il est dangereux de trop faire croire à l’homme combien il est égal aux bêtes, sans lui montrer sa grandeur. Il est encore dangereux de lui trop faire voir sa grandeur sans sa bassesse. Il est encore plus dangereux de lui laisser ignorer l’un et l’autre, mais il est très avantageux de lui représenter l’un et l’autre. Il ne faut pas que l’homme croie qu’il est égal aux bêtes, ni aux anges, ni qu’il ignore l’un et l’autre, mais qu’il sache l’un et l’autre. »
Pascal, Pensées, 1670
Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre.
Spinoza, Ethique, 1677
Qui a un corps apte au plus grand nombre d’actions, a un esprit dont la plus grande partie est éternelle.
Spinoza, Ethique, 1677
Qui sait avec plus d'éloquence ou de subtilité accabler l'impuissance de l'esprit humain passe pour divin.
Spinoza, Ethique, 1677
Un homme d'esprit, dans la solitude la plus absolue, trouve dans ses propres pensées et dans sa propre fantaisie de quoi se divertir agréablement, tandis que l'être borné aura beau varier sans cesse les fêtes, les spectacles, les promenades et les amusements, il ne parviendra pas à écarter l'ennui qui le torture. Un bon caractère, modéré et doux, pourra être content dans l'indigence, pendant que toutes les richesses ne sauraient satisfaire un caractère avide, envieux et méchant. Quant à l'homme doué en permanence d'une individualité extraordinaire, intellectuellement supérieure, celui-là alors peut se passer de la plupart de ces jouissances auxquelles le monde aspire généralement; bien plus, elles ne sont pour lui qu'un dérangement et un fardeau.
Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie, 1880
Aussi n'apprécions-nous pas les trois plus grands biens de la vie, la santé, la jeunesse et la liberté, tant que nous les possédons.
Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation, 1819
Si l'on croit malgré tout que la volonté choisit sans être déterminée, on ne fait qu'ignorer les causes qui l'ont déterminée, car les hommes sont souvent conscients de leurs désirs sans être conscients des causes de ceux-ci.
Spinoza, Éthique I, appendice
Le visage de mon prochain est une altérité qui ouvre l’au-delà.
Levinas
La mystification est éminemment créatrice
Malraux
Rien n’est plus drôle que le malheur.
Beckett
Je déchirerai les rires Banania sur tous les murs de France.
Léopold Sédar Senghor, Hosties Noires, 1948.