SELF-RECORDINGS
Quelques chansons enregistrées sans filet, bien souvent dans la foulée de leur composition…
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PARLE-MOI
N'attend pas, pour apprendre à nager,
D’avoir percuté les récifs,
N'attend pas d’être trop âgée
Pour apprendre à sortir tes griffes…
(Refrain)
Parle moi,
Parle encore,
Parle parle parle
De ce qui brûle au fond du corps !
Parle-moi,
Parle encore,
Parle parle parle
De ce qui nous rendra plus forts !
Terrain miné,
Contaminé,
Dommage collatéral,
Terrain miné,
Contaminé,
Gommage et lacrymal…
Terrain miné,
Contaminé,
Ferme tes cieux cernés d’étoiles !
(Au refrain)
Dis, cette main qui nous caresse,
A-t-elle appris à nous tuer le temps ?
Et, de ce matin qui paresse,
A-t-on appris à prolonger l’instant ?
Qui a blessé l'enfant ?
Qui a blessé l'enfant ?
(Au refrain)
AUJOURD'HUI COMME HIER
Tu sais, la neige-arpège
est tombée comme un piège...
Là-bas, l'enfant perdu
ce matin ne joue plus ;
seul sur le toit du monde,
il compte les secondes...
Les flocons, silencieux
dansent devant ses yeux
lui comptant les secrets
d'avant le grand regret ;
le vent souffle un voyage
au pays des nuages...
Comme un songe irréel,
assis sur l'éternel,
il attend, sagement,
le prochain dénouement ;
Les regards sont magiques
et les cieux hypnotiques...
Et soudain le tonnerre
qui fait trembler la terre !
Soudain les yeux ouverts
et le froid de l'hiver !
Aujourd'hui comme hier
c'est un matin de guerre
RENDEZ-VOUS
J’ai donné, pris, vendu, troqué
Aimé, haï, bâti, brisé,
Exhibé, tu, volé, repris
Les années perdues de ma vie…
J’ai fait des croix sur ce Messie,
Prétendu Roi du Pain Rassis !
Quel est cet étrange mystère
Où le vin change nos prières ?
J’entends, je vois, je cherche encore
Un peu d’espoir, un cri plus fort
Que la rumeur cancérigène ;
Il est une heure où le sang gène !
Et par les yeux du monde entier,
Sous d’autres cieux, d’autres sentiers,
J’ai aperçu l’Eternité
Toute vêtue de vérité…
J’ai dit, redit, écrit, menti,
Triché, griffé, souligné, ri,
Masqué, pleuré, regretté, bu
Les larmes de mon inconnu…
Mais ça valait le coup d’attendre
Un regard flou pour tout comprendre !
Oui, ça valait le coup d’attendre
Un rendez-vous pour te surprendre !
LES ORGUES DE SATAN
L’esprit brouillé,
Passagers clandestins
Du petit matin
Blême,
L’esprit rouillé,
Noyés par le destin,
Deux êtres humains
S’aiment…
Et le monde, ignorant
Ces fragiles instants,
Renverse, indifférent,
Ses soleils flamboyants !
Nuit de promesses,
Entre deux réverbères,
Un banc, sous la lumière,
Songe…
L’esprit tendresse
Et la tête à l’envers,
Deux enfants ; l’univers
Plonge…
Mais la guerre, arborant
La tragédie du sang
Détone sur le vent
Les orgues de Satan !
VOLEURS DE FEU SACRÉ
Voleurs de feu sacré, ils ont meurtri nos yeux
D'écrits indélébiles…
Alors ils ont craché le venin de leur dieu
Sur nos cris inutiles…
Les roses sont fanées d'émotions condamnées,
Les croix se sont gammées…
Les apprentis sorciers ont jeté sur le ciel
Une étrange mixture,
Leurs aigles faits d'acier nous barbouillent de fiel
Une nuit "No Futur"…
Dans l'oubli profané, les mots se sont gommés,
Les croix se sont damnées…
Voleurs de feu sacré, pourfendeurs de silence,
Ils ont brûlé nos villes,
Déporté nos secrets, déchiré notre enfance
En trahisons futiles…
Dans ce monde de haine, on enchaîne sans gène,
On enchaîne sans peine
Et tant de matins blêmes ont souillé nos poèmes ;
Comment se dire… "Je t'aime" ?
DES NUAGES DE LAINE
De petits moutons blancs sur l'océan si pur,
j'ai cinq ans, je suis bien,
l'horizon m'appartient ;
des yeux d'enfant rivés sur un futur azur…
Des nuages de laine aux hivers de blancheur,
crépitent les brindilles
aux rêves qui scintillent ;
C'est Noël et je t'aime, et j'ai chaud dans le cœur !
Des dentelles d'ivresse
aux premières caresses...
J'ai quinze ans, je le jure !
Les grillons d'un été sous l'orage rebelle,
j'ai vingt ans dans les mains
mais demain c'est trop loin ;
l'horizon n'attend pas pour embraser le ciel !
Les premières brûlures au soleil indiscret,
les derniers gardes-flous,
les premiers rendez-vous,
ces gestes qu'on murmure et qui restent secrets…
Des dentelles d'ivresse
aux dernières caresses
quand le temps nous injure…
De petits moutons gris de poussière et d'usure,
j'ai mille ans d'habitude,
mille ans de solitude,
et mes cieux sont cernés entre nos quatre murs !
Des nuages de laine aux hivers de froidure ;
se ferment les volets
d'où tu t'es envolée…
De petits moutons gris de poussière et d'usure…
UNE ÎLE FLOTTANTE ET DEUX COUVERTS
Une île flottante et deux couverts
Pour deux naufragés volontaires,
Un océan de crème anglaise
Trop sucre ne vous en déplaise...
Comme un malaise
En plein dessert,
Livide chaise
En plein désert !
Une île flottante et deux couverts
Comme un sorbet en plein hiver,
Un tsunami de caramel
Les yeux battus fermant le ciel...
Et nos appels
Qu'il faudrait taire
Pour que dégèle
La colère !
Une île flottante et deux couverts
Pour deux naufragés volontaires
Et puis voici venir l'orage ;
Il vient lester notre courage !
Et cet instant,
Comme un trou noir,
Stupide instant
Gâchant l'histoire !
Aléa de la Météo
Détournant la proue des navires
Accidentel et bien idiot ;
Une seconde et tout chavire !
Une île flottante et deux couverts…
TOITS ÉMOIS (À Lucie)
Seuls sous les toits émois,
Seuls enfin toi et moi…
La douceur de tes mains
Me montrant le chemin…
De tes rêves…
Sous les cieux de ton lit,
Sous les draps de l’oubli,
La chaleur de ton corps
Sans peur et sans remords,
Une trêve…
Dans le lit des rivières,
Dans tes yeux verts ouverts,
Je m’endors si souvent
Sur ton âme d’enfant,
C’est un rêve...
Et la nuit s’éternise,
Et son parfum me grise
Oh mon arbre de Vie,
Oh mes larmes d’envie,
Oh ma sève !
CE DOIT ÊTRE LA NEIGE
Ce doit être la neige
Ou bien la nudité de cette lune blême ;
L’émotion des mots pièges
Et puis l’humilité de ces larmes qui t’aiment…
Probablement la nuit
Qui n’en fini jamais d’attendre ton retour ;
Cette voix qui s’ennuie
De se taire sans s’éteindre et de brûler toujours…
Loin de tout,
Loin de toi,
Loin de vous,
J’ai si froid…
J’ai caché quelque chose tout au fond d’une malle,
Un rêve en overdose au ciel paranormal,
Cette douleur qui n’ose avouer que ça fait mal !
C’est peut-être le doute
Ou la peur intérieure d’avoir oublié d’être
Un brouillard sur la route
Et ces regards livides où rien ne semble naître…
Ces foules sans visages
Aux mains tendues, perdues, l’âme infiniment vide…
Ces prisons de passage,
Hôtels d’hypocrisie sur sentiments arides…
Loin de tout,
Loin de toi,
Loin de vous,
J’ai si froid…
J’ai perdu tant de choses que tout paraît banal,
Mourir pour une dose ne semble pas normal,
Demain sera morose au goût de lacrymal !
Ce doit être l’envie
De ne jamais sortir de ton cocon tendresse
Quand mes doigts qui dévient
Frôlent ta peau satin pour s’y noyer d’ivresse…
Dehors, j’entends le vent
Qui n’en finit jamais de souffler ses tempêtes
Et qui, de temps en temps,
Dans ma cage de givre et sur mon cœur s’arrête…