Showcase "Tous les Marins"
le spectacle intégral
Le 6 janvier 2013, nous avons donné notre premier spectacle sous la forme d'un showcase
entremêlant poésies et chansons. Nous étions accompagnés de Didier Sylvère à la guitare,
Bruno Paille à la batterie, et Jean-Luc Bouzid, comédien-narrateur aux côtés de Lucie.
Voici l'intégralité de celui-ci en version audio.
À Côté de chaque titre, une petite flèche vous guidera vers les paroles et le contenu des synopsis…
Par ici pour écouter les 21 pistes à la suite…
(Sinon, plus bas pour lire chaque piste individuellement avec les textes associés…)
AU MAGASIN DES ÂMES
Au magasin des âmes
On habille la Vie
De fumées et de flammes
Ou d’éther et d’oubli…
Qu’importe le costume
Il est fait d’éphémère,
De chance ou d’infortune,
De ténèbres en lumière…
Au magasin des êtres
On habille les corps,
De l’enfant qui va naître
Au vieillard de la mort…
Mais les petites mains
Font parfois des erreurs ;
Quelques points mal en point
Cousus trop près du cœur !
Au magasin des rêves
On fait du sur-mesure ;
Entre deux brèves trêves,
On soigne les coutures…
Quelle que soit la saison,
Quel que soit le carcan,
Quelle que soit la prison
Vous serez bien dedans !
Au magasin des âmes
On habille la Vie
De promesse ou de drame
Et d’espoir en sursis…
Qu’importe le costume,
Il est fait d’éphémère
Puis à titre posthume
De bien vaines prières !
TOITS ÉMOIS
Seuls sous les toits émois,
Seuls enfin toi et moi…
La douceur de tes mains
Me montrant le chemin…
De tes rêves
Sous les cieux de ton lit,
Sous les draps de l’oubli,
La chaleur de ton corps
Sans peur et sans remords,
Une trêve…
Dans le lit des rivières,
Dans tes yeux verts ouverts,
Je m’endors si souvent
Sur ton âme d’enfant,
C’est un rêve.
Et la nuit s’éternise,
Et son parfum me grise
Ö mon arbre de Vie,
Ö mes larmes d’envie,
Ö ma sève !
GUEULES CASSÉES
Vois ces gueules cassées par des années de lutte,
Ces regards asséchés, désertés par les larmes,
Ces souvenirs piégés, blessés par tant de chutes,
Ces villes assiégées par des foules en armes …
Vois ces doigts déchirés d’avoir creusé sans fin
Des canaux, des rivières qui ne s’écoulent pas …
Vois ces lèvres figées d’avoir parlé en vain,
Vois ces pieds écorchés d’avancer pas à pas …
Pour trouver quelque port,
Quelque part
Au hasard,
Jeter un coup du sort,
Un regard,
Un retard
Aux confins d’une aurore …
Vois ces gueules cassées par tant d’années de guerres,
Ces visages froissés qu’on oublie ça et là,
Ces sourires clandestins de frontière en frontière
Et ces terres brûlées, ces « plus rien au-delà » …
Vois ces corps atrophiés de n’avoir su frôler
D’autres corps libérés corps à corps mis à nu,
Vois ces rêves figés, formatés, contrôlés,
Tous ces mots hémophiles, ces illusions perdues …
Pour trouver quelque port,
Quelque part
Au hasard,
Jeter un coup du sort,
Un regard,
Un retard
Aux confins d’une aurore …
Synopsis "Tous les Marins"
La mer est une amante redoutable, tout ce qu’elle donne, elle le reprend.
Mère abusive et persuasive, elle se nourrit d’âmes perdues ;
Marin marri, mari trompé qui paiera de sa vie quelque instant de bonheur.
Une étreinte d’écume pour linceul éternel, pour un jour s’oublier dans la tourmente du Grand Large !
À tous ces vagues à larmes, éternels rêveurs qu’elle a su nous ravir !
À tous nos disparus.
TOUS LES MARINS
Tous les marins ne rentrent pas
Quelques uns sont partis
Tout droit vers l’infini
Glissant les vagues du trépas
Dans un vieux sac en toile.
Tous les marins ne rentrent pas,
L’océan les reprend
Quand, devenus trop grands,
Ils se marient fixant leur pas
Dans les yeux d’une étoile.
Quand un marin ne rentre pas
C’est qu’il paye un amour,
Frêles instants si courts
Au prix des pleurs et du fracas
Du ressac sur ses voiles.
Tous les marins ne rentrent pas
Quelques uns sont partis
Tout droit vers l’infini
Glissant les vagues du trépas
Dans un vieux sac en toile.
Synopsis "14 avril 1912"
23 heures 45,
En cette nuit fatale du 14 au 15 avril 1912 !
Un cœur de glace, en mal de solitude, s’est jeté dans les bras d’un titan qui, sous la puissance de l'étreinte, s'est brisé en deux avant de sombrer corps et âmes !
C’est dans ces moments-là qu’on se demande s’il existe un autre exil !
Que faut-il faire pour faire l’amour
Sans que ça ne tourne à la catastrophe ?
QUATORZE AVRIL 1912
Tu m'fais le coup du coup de blues,
Le mélo des instants-panique,
Le scénario du Titanic ;
Quatorze avril 1912...
Tu m'jettes en face
Un mur de glace !
Tu m'apostrophes
En catastrophe
Pour quelques mots
Jetés à l’eau !
Tu m'fais le coup du coup du sort,
La parano du coup d’état ;
Dossier brûlant, danger de mort,
Mêlant l'X file à l’omerta !
Secret défense
Mur du silence ;
Colis piégé,
Rues enneigées,
Rivières gelées
Et barbelés !!!
Tu m'fais le coup du mauvais jour,
Le mauvais plan du mauvais temps
C’est pas l’moment ! Ce n’est pas l'instant,
Que faut-il faire pour faire l’amour ?
Existe-t-il
Un autre exil ?
D’autres histoires,
D’autres tiroirs
D’autres désirs
Qu’on peut ouvrir ?
Tu m'fais le coup du coup de blues,
Le mélo des instants-panique,
Le scénario du Titanic,
…quatorze avril 1912...
Synopsis "Chasseur d'images"
Photographe par passion, pornographe par instinct !
Regarde-moi encore que je fixe ton sourire dans mon éternité !
Fais la moue,
Fais l’amour,
Fais le jour et la nuit,
Ferme les yeux
Si tu veux,
M’ouvriras-tu tes cieux ?
CHASSEUR D’IMAGES
Chasseur d’images ou photographe
Demande au ciel un autographe !
Briseur de cages
Ou pornographe
J’attends qu’enfin tu te dégrafes !
Paparazzi
D’une émotion
Je veux capter ton attention
Voleur de vie
Mon horizon
S’égare où portent tes visions !
(Refrain)
Tel Icare, mes ailes se brûlent
Et dans mon cœur, tout se bouscule !
Ou sont parties nos libellules ?
Où est tombé le funambule ?
Tel Icare, mes ailes se brûlent
Et dans mon cœur, tout se bouscule !
Qui donc avance nos pendules ?
Qui s’est glissé dans notre bulle ?
Chasseur d’images
Ou reporter
Où sont passés tous nos repères ?
De nos orages
En pluies amères
Je suis correspondant de guerre !
Paparazzi
D’une espérance,
Le temps nous revêt d’indécence !
Puis d’hérésies
En déchéance
Le vent glace en nous l’abstinence !
Synopsis "Fin de la discussion"
Plus rien à dire,
Stop !
Silence !
Je ne veux plus rien entendre !
Les mots filent, hémophiles !
La rumeur,
C’est un couteau rouillé dont les mots sont les dents !
Je ne vous entends plus !
Fin de la discussion !
FIN DE LA DISCUSSION
Les mots font parfois plus mal que les coups
Ils nous entraînent vers des luttes interminables
Et la douleur vient toujours après coup
Conclure nos réflexions minables.
C’est comme un point de côté,
Un point de suspension ;
Fermez les guillemets,
Fin de la discussion !
Les mots sont parfois plus traîtres que nous,
Ils vont plus loin qu’on ne voudrait les taire,
S’alourdissant, nous laissant à genoux,
Ils sont le ferment de nos guerres.
C’est comme un point de douleur,
Un point d’exclamation
Toujours trop près du cœur ;
Fin de la discussion !
Les mots sont larmes et l’arme médisance
Ils insinuent, s’insinuent dans l’éther,
Se voudraient culte, insulte et complaisance,
Mesquins venins, langues de vipère !
C’est comme un point de suture
Voire même un point-virgule ;
Prolonger la torture
Et vouloir qu’on se brûle !
Les mots font parfois plus mal que les coups,
Songe ou mensonge, la belle affaire !
Je ne contredis plus car, après tout,
J’ai tellement d’autres choses à faire…
…Qu’écrire des points de rupture,
Points d’interrogation,
Y’a trop longtemps que ça dure ;
Fin de la discussion !
Synopsis "Indifférence"
Pourtant, j’avais mis FIN À LA DISCUSSION !
Pourquoi revenir quand tout est dit ?
Croit-on vraiment me faire souffrir encore ?
Devrais-je me répandre en larmes pour vous voir orgasmer d’orgueil ?
Raté !
Tant pis pour vous !
En tout cas, moi, je préfère faire face à votre crise de jalousie puérile qu’à votre indifférence !
Ça me prouve au moins une chose :
QUE J’EXISTE !
INDIFFÉRENCE
Plus toi tu cries,
Plus ça m’inspire
Alors j’écris,
Oui, je respire !
La jalousie
Que tu transpires,
Tes p’tits soucis
Me font bien rire !
(Ha ! ha !)
Tu donnes encore trop d’importance
Aux lumières qui nous irradient,
Alors, tant pis ce que tu dis
Vaut bien mieux que l’indifférence !
(ha ! ha !)
Plus tu me fuis
Comme la peste
Moins je te suis,
Plus moi je reste !
Si tout cela
Ça te délivre
Mon au-delà
À moi c’est Vivre !
Si tu prends pour impertinence
Les feux follets de mes délires,
Alors tout ce que tu peux dire
N’a vraiment plus grande importance !
Plus tu te tais,
Moins je m’offense ;
J’ai du respect
Pour le silence
Mais si tu armes
La parole
De sang, de larme,
De vitriol
Plus rien n’aura tant d’importance
Que guerres entre nos univers
Et de ce nucléaire hiver
Ne restera qu’indifférence !
(Au premier couplet)
Synopsis "Ces trucs à la con"
Nul besoin de sondage ou de statistique pour se rendre à l’évidence :
Il n’existe aucun accident connu qui ait une cause intelligente !
Tenez,
le dernier en date dont j’ai été le témoin :
Ils sont mes amis,
Ils se sont aimés
Et moi je les aimais très fort tous les deux !
Ils sont mes amis,
Ils ne s’aiment plus
Et moi,
je les aime toujours très fort tous les deux
Mais séparément…
…C’est con !
CES TRUCS À LA CON
C’est toujours quand tout est construit
Qu’on prend le coup qui vous détruit,
Quand tous nos maux sont bien écrits
Qu’on se maudit, qu’on se décrie !
Ces faux procès que l’on instruit,
Tant de rumeur et tant de bruit !
C’est insensé tous ces débris
Là où nous avions notre abri !
Et toujours ces trucs à la con :
″Tu m’aimes encore ? Moi non, c’est con !″
Et toujours ces trucs à la con !
Et toujours ces trucs à la con :
″Tu m’aimes encore ? Moi non, c’est con !″
Et toujours ces trucs à la con !
C’est toujours quand tout est inscrit,
Qu’on s’inscrit en faux par écrit ;
Tant de violence et tant de cris,
Tant de silences incompris !
C’est quand on croit qu’on a compris
Qu’on prie, qu’on prie, Dieu qu’est ce qu’on prie !
C’est quand on pense avoir appris
Qu’on apprend qu’on n’a rien compris !
Et toujours ces trucs à la con :
″Tu m’aimes encore ? Moi non, c’est con !″
Et toujours ces trucs à la con !
Et toujours ces trucs à la con :
″Tu m’aimes encore ? Moi non, c’est con !″
Et toujours ces trucs à la con !…
…C’est con !
Synopsis "Petit coin de ciel"
À l’échelle du ciel, nous sommes tous si petits qu’on ne prend qu’un petit coin chacun !
Qu’il soit tout bleu, comme les petits bonheurs de la vie, ou bien pluvieux quand les larmes nous submergent, il sera toujours là, au-dessus de nos têtes !
À nous de lui offrir nos plus belles couleurs !
PETIT COIN DE CIEL
D’image en mirage
De virage en rivage ;
D’étage en otage
Mon cœur trop sage est en voyage !
De rire en plaisir,
Souvenir ou soupir,
De dire en médire
Mon âme sœur est à venir !
C’est un petit coin de ciel
Qui s’est perdu là, sous mes yeux,
Un petit bout de ficelle
Dont j’avais coupé tous les nœuds !
D’histoire en grimoire
Dans l’armoire à mémoire,
De savoir en tiroir
Mon rêve est juste un grand miroir !
D’ivresse en paresse,
De caresse en tendresse,
De liesse en tristesse,
Tant de maudits mots dits me blessent !
Mais ce petit coin de ciel
Parfois tout bleu, parfois qui pleut,
Délavé sur l’aquarelle
S’est répandu là, dans tes yeux !
Synopsis "Bienvenue sur le jour"
À MARIELLA,
Petite fée d’hiver, où donc as-tu posé tes ailes ?
Les blonds épis du blé de la Vie, cheveux d’or que caresse le vent !
Tu t’éveilles juste à peine
Et déjà quatre années !
Bienvenue sur le jour où je t’ai rencontré !
BIENVENUE SUR LE JOUR
Tant d’autres mots qui bercent mon ivresse,
D’autres flammes s’animent,
Des parfums s’enveniment
Et les héros se blessent en ta sagesse ;
Je te vois venir,
Je te vois grandir !
Tant d’autres cieux se couvrent en mes regards,
Une fée dans ce monde,
Petite boule blonde,
Tant d’autres yeux qui s’ouvrent en mes hasards ;
Je te vois venir,
Je te vois grandir !
Bienvenue mon Amour,
Bienvenue sur le jour
Au ciel sans fin d’un aller sans retour !
Bienvenue mon Amour,
Bienvenue sur le jour
À l’ombre d’un subtile et grand détour !
Tant d’autres cieux qui bercent mon enfance,
Des manèges de rires,
Des arpèges-avenir !
Des nains joyeux qui percent l’insouciance ;
Je te vois venir,
Je te vois grandir !
Tant d’autres cieux lointains à conquérir,
Rien n’est jamais fini,
Quelque-part sur la Vie,
Je vois tes yeux coquins qui vont s’ouvrir !
Je te vois venir,
Je te vois grandir !
(Au refrain)
Présentation d'Anne & Stacy
Chanson dédiée à ma grande sœur, Hélène, et à sa compagne, Nathalie…
ANNE & STACY
Anne et Stacy
Ont bien du mal à s’endormir…
Anne et Stacy
Qui ont leurs deux cœurs à ouvrir
Cherchent la clef du paradis
Mais Anne et Stacy
Ont autre chose à faire la nuit
Que regarder tomber la pluie…
Anne et Stacy
Brûlent dans les flammes de l’enfer
Anne et Stacy
Ne savent plus qu’alors y faire
Pour protéger tous leurs mystères…
Anne et Stacy
Ferment la porte de derrière
Et puis… Éteignent la lumière…
Et dans les grincements fatigués, pathétiques
D’un vieux sommier dans la force de l’âge,
Elles balancent des hanches narcissiques et lubriques
Au son d’une musique faite d’amour et de rage…
Sur les murs blasés
De la pièce carrée
S’affiche en projection privée
L’ombre chinoise
Qui les toise…
Alors elles se décroisent un instant pour se sourire déjà… (x2)
Et déjà le compteur noctambule
Se fond dans la pendule,
En gravant son tarif sous leurs paupières mi-closes…
Anne et Stacy se désaltèrent à l’eau de rose,
Parlent de choses et d’autres choses…
Le jour se lève… (x2)
Anne et Stacy peuvent à présent se rendormir…
S’endormir…