Trafic de l'Adour

Histoire de la navigation et de la batellerie 

Pendant des siècles les voies de navigation naturelles - fleuves et rivières - ont été utilisées pour le transport des marchandises … et des hommes. Ces derniers ont même enrichi le réseau navigable, par une multitude de canaux. Ouvrages souvent remarquables de technicité et fiabilité pour un trafic commercial intense. Les transports par rail et par route à la fin du XIXe siècle, ont mis à mal leur utilité commerciale. Le tourisme aujourd'hui leur donne une seconde vie.

Pas de canaux dans le bassin Adour - voir projets abandonnés - mais les 126 kms du fleuve séparant Bayonne de Saint Sever étaient classés voies navigables jusqu'au XIXe siècle.

Trafic sur l'Adour 

Outre cette voie navigable d'eau principale, étaient aussi navigables la Midouze - du confluent à Mont de Marsan -, le Luy sur 30 kms et les Gaves Réunis à partir de Peyrehorade.

De nombreux documents témoignent souvent des difficultés de navigation à cause du manque d'entretien des chenaux - financements de travaux impossibles -, dégradés par les crues, et de celui des chemins de halage, les riverains refusant souvent d'y participer. Bien que le débit du fleuve soit plus important que de nos jours, les étiages gênent également la circulation des plus grosses embarcations - transbordements nécessaires -, et parfois même empêchent tout trafic.

C'est en 1775 que les plus grands travaux de nettoyage et remise en état du chenal et du chemin de halage entre Dax et Port de Lanne ont été effectués. Par la suite, la dégradation de la voie fluviale entraînera celle du trafic déclinant. Seule la partie des Gaves Réunis et de l'Adour de Horgave à Bayonne connaîtra une belle activité jusqu'en 

Marchandises transportées 

Produits résineux, bois, vins, céréales, minerais et pierres de construction ont constitué de tout temps la plus grosse partie des chargements embarqués ou débarqués sur les cales des ports entre Saint Sever ou Mont de Marsan et Bayonne.

Le brai (calfatage) et le bois ayant beaucoup d'utilité dans la construction navale sont les matériaux transportés il y a des siècles. Le bois était "descendu" de l'amont par radelage, une pratique abandonnée en 1894, date des deux derniers radeaux sur la Midouze et l'Adour.

Dax : port important où 600 charrettes amènent hebdomadairement grains, produits résineux, vins et bois.

Saint Sever, Mugron, Hinx : ports où sont embarqués les vins de Chalosse, du Tursan et Armagnac.

Mont de Marsan : port spécialisé dans les grains avec sel pour le fret de retour.

Saubusse : port d'embarquement des produits résineux du Marensin.

Peyrehorade : port spécialisé dans les vins du Béarn et les bois Pyrénéens pour construction navale.

Remarques :

Lors de l'aménagement du port de Bayonne au XVIe siècle d'énormes quantités de matériaux (bois et pierres) à transporter d'amont vers l'aval, ont intensifié le trafic fluvial. Il déclinera vers 1920, mais perdurera jusqu'en 1993 avec les allées et venues entre Guiche et Bayonne d'une barge (2000 tonnes) poussée par un bateau à moteur.