November 2019
Une équipe d’archéologues de l’Inrap mène une fouille, sur prescription de l’État (Drac grand Est), à Saint-Memmie (Marne), en périphérie de Châlons-en-Champagne, en amont de la création d’un supermarché LIDL. Étendue sur une surface de 5 000 m2, cette fouille a été l'occasion d'une découverte exceptionnelle avec la mise au jour d’un hypogée, datant du Néolithique, vers 3500 à 3000 ans avant notre ère. Les hypogées, monuments funéraires, sont particulièrement représentés dans le département de la Marne : 160 ont été identifiés au fil des siècles, mais la plupart ont été visités et vidés sans étude archéologique. Aujourd’hui, seuls cinq de ces monuments ont été correctement documentés. La fouille en cours à Saint-Memmie, qui bénéficie des dernières méthodes et technologies de l’archéologie préventive, va permettre de renouveler profondément les connaissances sur cette pratique funéraire et l’architecture de ce type de sépulture.
Les hypogées sont des tombes creusées dans le sol (sous-sol ou flanc de colline), constitués d'un couloir menant généralement à une chambre unique. Souvent directement creusé dans la craie, l'hypogée prend la forme d’une cave ou d’une grotte et il est plus particulièrement représenté dans la Champagne crayeuse, entre Épernay et les marais de Saint-Gond. Celui en fouille à Saint-Memmie est constitué d’une entrée ouvrant sur un couloir en pente long de 3,80 mètres. Il mène à une antichambre permettant d’accéder à la chambre funéraire par une ouverture étroite où seul peut passer un homme recroquevillé. Cette chambre de 6 m² est caractéristique des hypogées de la Marne, mais l’entrée du monument interroge les archéologues : une partie du monument était-elle en élévation, accessible depuis le niveau du sol de l’époque, ou l’intégralité de la tombe était-elle souterraine ?
La fouille de la chambre funéraire a révélé à ce stade plusieurs niveaux d’ossements denses et imbriqués, particulièrement le long des parois et au fond du monument. Plus d’une cinquantaine de crânes sont déjà comptés et une trentaine de défunts aux ossements identifiés sont en cours d’étude par les anthropologues. Dans la zone la plus dense, les archéologues retrouvent de nombreux os brûlés. Dès la fouille du premier niveau, les anthropologues ont constaté que la chambre réunissait des hommes et des femmes ainsi que des nourrissons, des enfants et des adolescents.
La méthode de fouille utilisée permettra de comprendre les mouvements des corps, de leur dépôt à leur état actuel. Grâce à cette fouille, les anthropologues disposeront des informations liées à la décomposition des chairs et aux remaniements des corps lors des dépôts progressifs réalisés dans la chambre funéraire. Lors de l’étude, les analyses en laboratoires détermineront le nombre d’individus inhumés dans cette sépulture ainsi que la composition de cette population : estimation des âges, détermination du sexe, ADN, état sanitaire...
Par ailleurs, des éléments de parure sont également retrouvés sur les défunts : perles de colliers, canines d’animaux perforées en pendentifs, des outils en silex... Ces objets, également en très bon état de conservation, permettront d’enrichir les informations sur la population de cette période et leur organisation principalement clanique.
https://www.inrap.fr/un-hypogee-du-neolithique-saint-memmie-marne-14764#
August 2019
Une équipe de l’Inrap vient de fouiller une série d’alignements de menhirs à Veyre-Monton (Puy-de-Dôme). C’est la première fois que de tels alignements, cairn et statue-menhir sont mis au jour en Auvergne, et plus largement dans le centre de la France.
Encadrée de reliefs volcaniques, caractéristiques de la « Limagne des buttes », la fouille, d’1,6 hectare, a révélé une trentaine de monolithes, d’1 m à 1,60 m. Ces menhirs forment un alignement plus ou moins rectiligne et continu, s’étirant sur 150 m dans l’emprise de la fouille et vraisemblablement au-delà. Ils sont bordés d’un autre alignement de gros blocs de pierre, dans la continuité duquel, cinq pierres composent un ensemble en fer à cheval. Enfin, six blocs, régulièrement espacés, forment un cercle de 15 m de diamètre.
Bien visible dans le paysage, le plus grand alignement présente une étonnante perspective : les plus grands menhirs sont principalement en haut de pente au nord, les plus petits au sud, moins espacés les uns des autres. Cet alignement suit un axe nord-sud, à proximité immédiate du passage d’un col, désormais emprunté par les automobilistes.
À l’image de certains monuments, dont Belz dans le Morbihan, les menhirs de Veyre-Monton ont été abattus. Poussés dans de grandes fosses, parfois mutilés ou recouverts de terre, les monolithes semblent avoir été intentionnellement éliminés du paysage (changement de communauté ? de croyances ?).
Cet ensemble évoque de prime abord les grands monuments mégalithiques armoricains, celui de Carnac notamment, mais il s’insère dans un dense maillage d’expressions mégalithiques présentes dans toute l’Europe occidentale.
Au sein de l’alignement principal, l’un des menhirs se distingue par la nature calcaire de sa roche et par le fait qu’il soit sculpté. Grossièrement anthropomorphe, la statue présente une éminence arrondie, posée sur des épaules sommairement dégrossies, ainsi que deux petits seins. Ces reliefs ont été obtenus en taillant l’ensemble de la surface de la pierre. Une cinquantaine de centimètres sous les seins, des enlèvements symétriques, très érodés, mais formant un chevron gravé pourraient correspondre à des avant-bras posés sur l’abdomen.
Cette statue-menhir est, actuellement, le seul exemplaire connu en Auvergne. Ces statues sont rares sur le territoire français, principalement attestées en domaine méditerranéen (Occitanie, Provence, Corse). Toutefois, la statue-menhir de Veyre-Monton montre des dissemblances avec ces exemplaires méridionaux, son style fruste et ses petits seins rapprochés invitant davantage aux comparaisons avec les rares exemplaires septentrionaux, bretons ou suisses.
Le cairn de 14 m de long et 6,5 m de large, quadrangulaire, est construit autour d’une tombe. Cette sépulture accueille les restes d’un homme de grande taille. Son corps était protégé par un réceptacle de bois aujourd’hui disparu, entouré et calé de blocs. Au vu de leurs dimensions, certains de ces blocs peuvent correspondre à des menhirs déplacés, voire même volontairement fragmentés.
À l’image de l’alignement de menhirs, le cairn a finalement été délibérément effacé du paysage. Les pierres qui constituaient son élévation ont été arrachées du monument et rejetées dans une grande fosse accolée à celui-ci.
30 tonnes de pierres, transportées sur quelques kilomètres, ont été nécessaires à l’édification du cairn. Les menhirs de basalte proviennent de différentes origines. Leur poids inférieur à la tonne, n’implique pas de prouesse technique pour leur transport, mais représente néanmoins un investissement humain considérable. Entre autres hypothèses, on peut envisager que différentes communautés aient contribué à l’alignement en acheminant des pierres provenant de leur territoire. Deux des sites d’extraction possibles, les plateaux du Crest et de Corent, sont d’importants lieux d’occupation durant le Néolithique et la Protohistoire.
Alors que les sites archéologiques d’habitat livrent généralement des objets qui permettent de définir précisément leur période d’occupation, le site de Veyre-Monton est particulièrement pauvre en la matière. Ainsi, si son occupation s’inscrit vraisemblablement sur le temps long, les communautés qui s’y sont succédé ont laissé bien peu d’indices de datation. La chronologie précise des occupations demeure par conséquent à établir sur la base d’analyses à venir, en particulier par le radiocarbone, que ce soit sur le squelette de l’individu occupant le centre du cairn ou sur les rares restes de faune. En dépit du caractère nouveau des structures, les éléments de comparaison extrarégionaux permettent, pour l’heure, de situer l’occupation principale du site au sein d’une période couvrant plusieurs millénaires, du Néolithique à l’âge du Bronze.
Florian Cousseau est soulagé : "des parois apparaissent, des chambres aussi, nous sommes désormais sûrs qu'il s'agit bien d'un cairn néolithique". Le directeur de recherche qui a fait sa thèse sur le cairn de Barnenez, gardait en tête cette étrange butte près de Carhaix. Le chantier a commencé fin juillet, une quinzaine d'étudiants suisses et bretons y participent.
Si l'origine néolithique ne fait plus de doutes, plus loin dans la butte, d'autres éléments ont été découverts dont un four. "Ce type de construction daterait de l'époque médiévale, cela permet de comprendre l'occupation du site à travers le temps" explique Florian Cousseau.
Des murs dans la butte permettent d'imaginer que des dolmens se cachent en dessous. "C'est assez exceptionnel, le monument est conservé sur un mètre de hauteur" confie Florian Cousseau. "Le cairn s'étendrait de 80 mètres de long à 25 mètres de large, quasiment la même taille que le cairn de Barnenez".
A quelques mètres du chantier, la carrière ayant servi à la construction du monument a elle aussi été découverte cette semaine. Des datations vont être effectuées pour confirmer l'époque des découvertes. Les fouilles continueront jusqu'à la fin de l'année, date jusqu'à laquelle l'équipe de recherche détient une autorisation. Florian Cousseau compte déjà demander un renouvellement de l'autorisation.
July 2019
C’est une des plus grandes découvertes archéologiques de ces dernières années, selon les responsables de l’office israélien des sites archéologiques. Ce sont les travaux pour la construction d’un nouvel accès routier pour Jérusalem qui ont permis de mettre au jour cette agglomération préhistorique qui s’étendait sur une zone aussi grande que Tel Aviv.
« C’est un village énorme de l’époque néolithique, qui remonte à 9 000 ans. Il y a des rues et le témoignage d’une planification urbaine », raconte l’archéologue Jacob Vardi, co-directeur du site. « On peut voir qu’il y avait une gestion très avancée de l’agriculture. Nous avons trouvé des ossements d’animaux en grand nombre. Notamment des moutons et des chèvres domestiques. Les habitants étaient aussi des chasseurs mais l’économie du village reposait sur l’agriculture. »
Les fouilles ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges architecturaux, notamment des lieux de culte, des sépultures, des figurines d’argile et de pierre, ainsi qu’une abondante industrie sur silex et obsidienne. Le tout daté au carbone 14.
Ces fouilles ont provoqué à plusieurs reprises des manifestations de juifs ultra-orthodoxes face au site archéologique. Selon la tradition juive, en effet, la création du monde date d'il y a seulement 5 779 ans.
Un alignement de six stèles a été mis au jour par des archéologues au Petit-Chasseur. La découverte confirme la place majeure qu’occupe Sion parmi les sites archéologiques de référence de la préhistoire.
Un alignement de six stèles implantées dans un fossé a été mis au jour par des archéologues dans le cadre de la construction d’un immeuble à l’avenue du Petit-Chasseur à Sion. Cette découverte est de première importance pour la compréhension des rituels sociétaux du néolithique final (vers 2500 av. J.- C.) en Europe centrale.
Contrairement aux fouilles déjà réalisées dans ce secteur, ce nouveau gisement n’a pas livré de dolmen, mais un double alignement de stèles dressées, dont trois étaient gravées. La principale trouvaille de cette fouille est une magnifique stèle gravée de près de deux tonnes représentant un personnage masculin portant, au-dessus d’une ceinture stylisée, un vêtement aux dessins géométriques complexes et dont le visage est orné d’un motif rayonnant, évoquant le soleil. Parmi les six stèles découvertes sur ce chantier, on note également la présence d’une dalle ornée de nombreuses cupules, des petites cavités circulaires, un élément inédit à ce jour en Valais.
Le Petit-Chasseur n’en est pas à sa première découverte puisque c’est en 1961 que les archéologues mettent au jour ce qui deviendra l’un des sites funéraires néolithiques les plus célèbres des Alpes. La nécropole, composée de treize tombeaux mégalithiques et trente stèles funéraires décorées pour la plupart, est utilisée du troisième millénaire avant J.-C. jusqu’au début de l’âge du bronze. L’étude des monuments du Petit-Chasseur restera à jamais notable dans sa manière d’aborder les rites funéraires. Elle aura de plus permis de poser les fondements de la méthodologie utilisée en archéologie préhistorique.
Les fouilles révélées aujourd’hui permettent ainsi de rouvrir l’enquête du Petit-Chasseur entamée il y a 58 ans...
Noémie Fournier, Le Nouvelliste :
May 2019
In south of France, Inrap archaeologists have unearthed a dry stone village dating from the late Neolithic.
This site, which is around 2500 BC, delivers an unexpected discovery: a menhir!
watch the video on facebook :
April 2019
vidéo de la stèle : https://www.lenouvelliste.ch/dossiers/morceaux-d-histoire-valaisanne/articles/sion-l-envol-de-la-derniere-stele-de-don-bosco-834687
Rappel sur le site et de dolmen de Don Bosco : https://www.letemps.ch/opinions/un-dolmen-neolithique-exceptionnel-5000-ans-decouvert-sion
March 2019
Alors qu’en décembre 2000 il découvrait cette statue-menhir Monsieur Bonnefous, considérant qu’il s’agissait d’un patrimoine universel, souhaitait la mettre à disposition d’un grand public. Elle fut mise en exposition publique dans la cour d’entrée de la Caminada.
Fin 2018 les services de la DRAC recommandaient que cette statue soit protégée au titre des Monuments Historiques. La statue-menhir de Jouvayrac est une des sculptures les plus remarquables du corpus par ses spécificités : une statue double présentant deux personnages sculptés successivement tête-bêche, la présence d’une bouche très rarement figurée. Ce monument est une pièce importante pour la compréhension de l’évolution de cette statuaire mégalithique présentant une concentration et des spécificités stylistiques uniques en Europe.
Les statues-menhirs sont associées aux cultures préhistoriques de la fin du Néolithique et du début de l’âge du Bronze. Elles sont datées à cheval entre le IIIe et le IIe millénaire avant notre ère. Ces monuments font partis des plus anciennes représentations humaines monumentales sculptées en Europe occidentale. Il s’agit des premiers témoignages de la naissance d’une figuration humaine grand format.
Sachant que l’espace muséographique local le plus adapté à l’intérêt de l’œuvre est le musée Fenaille à Rodez (labélisé musée de France), des contacts ont été pris avec la direction du musée afin de satisfaire la volonté de Monsieur Bonnefous et la demande de la DRAC.
La statue de Jouveyrac rejoint la plus importante collection de statues-menhirs de France (20 exemplaires) et va donc profiter de la plus haute protection en devenant un élément du patrimoine national, inaliénable et imprescriptible. Cette sculpture bénéficiera d’une campagne d’étude, de restauration et de soclage en accord avec les préconisations du C2RMF (Centre de recherche et de restauration des musées de France) avant d’envisager sa présentation au public aux côtés de la célèbre Dame de Saint-Sernin.
February 2019
A new megalithic monument was excavated as part of a preventive archeology operation of the French National Institute for Preventive Archaeological Research in the South of France.
It is a kind of cromlech stones erect forming a circular arc to restore a monument of 80 meters in diameter.
The rare archaeological objects discovered dates from the Middle and Late Neolithic (4th and 3rd millennium).
Among the stones, a statue-menhir was unearthed.
Excavation : Philippe Cayn and Marie Bouchet (Inrap).