Origines et histoire de l'alcool

Entrepôt de vin et bière, tombe de Nebamon. Source : Metropolitan museum of art.

La consommation d’alcool date probablement du néolithique. On en trouve les traces en Chine en 10 000 av J.C. et certains anthropologues ont suggéré que la technique de fabrication de la bière avait sans doute précédé celle du pain.

Mais ce n’est que quelques millénaires plus tard qu’un alcool bien plus fort entra dans les habitudes de consommation humaine : le vin. Si l’on ne peut dater et localiser avec précision cette innovation, il est admis que la fabrication du vin se généralisa dans l’Égypte antique 4 000 ans av JC.



Mosaïque du Triomphe de Bacchus.Source : musée de Sousse.

Quelques millénaires plus tard le vin et l’alcool se sont peu a peu répandus dans le nouvel acteur dominant le monde européen : l’Empire Romain. Celui-ci privilégiait initialement une consommation modérée des boissons alcoolisées mais la conquête du reste de l’Italie par l’Empire qui s’acheva en 200 av J.C. s’accompagna d’une valorisation des excès dans la consommation d’alcool.


Les vendanges, dans le Martyrologue obituaire de Saint-Germain-des-Prés, de Maître Honoré.Source : BnF

Quelques siècles plus tard, après l’effondrement de l’Empire Romain, ce furent les monastères qui devinrent les principaux dépositaires du savoir-faire concernant la fabrication du vin et la bière ainsi que le principal vecteur de propagation. La consommation de ces alcools se répandant donc via les monastères. Et ceux-ci prenant de plus en plus d’importance à tel point qu’à la fin du Moyen-Âge, l’adultération de la bière et du vin étaient passibles de la peine de mort en Écosse.

Et c’est dans ce contexte que justement, en Irlande ou en Écosse, au début du XIIIe siècle, une innovation technologique majeure dans la fabrication de boissons alcoolisées arriva en Europe: la distillation. Quand cette technique fut introduite, l’eau-de-vie était essentiellement considérée comme un médicament. La technique se propagea lentement, à travers les moines, les physiciens et les alchimistes.


Un café au XIXe siècle.Source : BnF

La consommation d’alcools forts (spiritueux), ne se généralisa que plus tard. C’est en effet à partir du XVIIIe siècle que la consommation d’alcool commença à être réellement perçue comme problématique.

D’abord comme un vice puis au XIXe siècle comme une maladie. On peut considérer que ce changement de perception fut aussi lié à l’industrialisation et à l’urbanisation.

Cette nouvelle perception de l’alcool aboutit à la mise en place pendant plusieurs dizaines d’années de la prohibition. Ce qui nous amena à la popularisation d’une dernière innovation majeure : le cocktail. Le premier cocktail, le Sazerac apparaît en 1830.