Les tiques sont des acariens qui se nourrissent de sang. L’œuf se transforme en larve, en nymphe et ensuite en adulte sexué. Toutes les espèces de tiques ont besoin d'au moins un repas de sang pour changer de stade de développement. La plupart ne prennent qu'un repas par stade. Elles s' accrochent à un hôte plusieurs jours pour obtenir un repas complet. Pour éviter que l'hôte ne s’aperçoive de leur présence, elles injectent une substance qui rend la morsure indolore. Sur l'être humain elle passent facilement sous les vêtements et s'accrochent préférentiellement dans des plis ou recoins tels les parties intimes, le nombril, le dessous de bras, creux de genoux ou les cheveux. Après son repas elle se laisse tomber au sol pour changer de stade. Chaque stade peut attendre plusieurs années à l'affût avant de trouver un hôte adéquat. Les larves ont 6 pattes et les adultes 8 pattes. Leur corps a la forme d'un ovale aplati avant le repas, et la forme d'un haricot sec après repas de sang.
I. ricinus est un vecteur confirmé de nombreux organismes pathogènes pour l’être humain. Plusieurs facteurs contribuent à son efficacité.
Les populations de cette espèce de tique sont en augmentation avec 64% de tiques en plus en 2013 que la moyenne des cinq années précédentes aux Pays-Bas.
Ixodes hexagonus est un vecteur confirmé de la borréliose (28% de tiques infectées). C’est une espèce nidicole qu’on trouve dans les terriers mais aussi occasionnellement dans les grottes. Cela réduit les possibilités de contacts entre ce vecteur et l’homme, cependant:
Cette espèce semble moins fréquente et plus localisée. Il semble que cette espèce ne pratique pas l’affût lors des mois les plus chauds lorsque les humains fréquentent davantage les zones naturelles. L’espèce a été trouvée sur des sangliers, cervidés, chiens, chevaux, chats, loups et plus rarement sur oiseaux. Elle peut mordre l’homme. Les adultes chassent à l’affût sur la végétation mais les juvéniles sont nidicoles et donc principalement dans les terriers.
Cette espèce semble en expansion en Europe. Elle a un rôle pathogène important.
C’est une espèce tropicale très commune sur les chiens du pourtour méditerranéen. Elle a été transportée par cet hôte dans de nombreuses régions. Dans le nord, elle est importée sur des chiens ou plus rarement des lièvres, bovidés, chevaux ou plantes. La tique ne peut survivre à l’extérieur au nord de paris mais elle survit et se multiplie à l’intérieur des maisons et des chenils.
Contrairement aux autres espèces ci-dessus, cette espèce chasse activement et cherche un hôte en se déplaçant, elle peut boire de l’eau et survivre pendant des années à l’intérieur des bâtiments. Elle cause des infestations dans les maisons aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse et à Berlin. Les populations de tiques peuvent passer d’une femelle gorgée à des milliers de tiques et d’œufs en quelques années. Les œufs sont cachés dans les crevasses et les tiques se déplacent. La température moyenne limite probablement sa distribution au nord. Cette espèce est rarement trouvée sur l’homme mais semble occasionnellement plus agressive, représentant par moment 7% des tiques qui mordent les hommes. On a relevé en France jusqu’à 22 tiques de cette espèce sur une seule personne. Des études suggèrent une augmentation de l’agressivité liée à l’augmentation de température mais cela doit encore être clarifié.
Son rôle pathogène est très important. Elle transmet la fièvre boutonneuse ou fièvre de Marseille, une rickettsiose due à Rickettsia conori, endémique sur le littoral méditerranéen. L’organisme pathogène passe de la tique adulte aux œufs, avec une prévalence dans les nymphes qui infestent les maisons qui peut atteindre 40% contre 1% en milieu naturel.
Argas reflexus est fréquent sur les pigeons mais mordra l’homme, les chevaux ou les poulets dans les bâtiments si leur hôte préférentiel disparaît. La famille des Argasidés diffère des Ixodes par ses habitudes alimentaires. Les tiques de cette famille prennent de nombreux repas très courts (moins d’une heure). Elles se nourrissent sur 8 à 12 hôtes par cycle de vie et passent la majorité du temps dans l’habitat de l’hôte. Les habitations infestées restent non détectées pendant des années à cause du comportement nocturne des tiques qui y chassent activement, de leur préférence nette pour les pigeons et de la rapidité des repas. Cependant, quand les pigeons sont éradiqués, les A. reflexus apparaissent à la recherche d’hôtes alternatifs. Bien que la constitution d’une large population de tiques dans une habitation puisse prendre des années, des milliers de tiques ont été découvertes à plusieurs reprises lors d’investigations de 188 buildings infestés en Allemagne. La recherche de tiques avant la rénovation est actuellement une recommandation classique en Allemagne.
Les particularités de cette espèce comprennent : un long cycle de vie dont jusqu’à 9 ans sans nourriture, un taux bas de perte en eau, une absorption de la vapeur d’eau à humidité relative de 75% et une haute tolérance aux températures extrêmes. Les mouvements sont réduits à la période de recherche d’hôtes. Le reste du temps les tiques sont agrégées dans les crevasses des murs. Les morsures peuvent causer des allergies, chocs anaphylactiques et pertes de conscience.
Rôle de vecteur non confirmé
Morsures dans les maisons avec présence saisonnière de chauve-souris en sous toiture
Argas vespertilionis parasite les chauves-souris. L'espèce reste l’année entière près des grottes ou autres abris des chauves-souris (dessous de toit de maison), que les chauves-souris soient présentes ou non. Les tiques mordent d’autres hôtes en l’absence de leurs hôtes préférentiels et mordent volontiers l’homme. Des personnes rapportent des morsures dans les grottes ou dans leur lit quand les chauves-souris sont sous leur toit. La larve s’attache à l’hôte 19 jours mais les nymphes et adultes se nourrissent en moins d’une heure. Elles font de nombreux petits repas sur des hôtes différents et peuvent donc accumuler de nombreux pathogènes. A. vespertilionis cause des morsures irritantes aux hommes, et des spécimens du pathogène de la fièvre Q (Coxiella burnetii) ont été isolés sur des tiques mortes depuis un an. Une étude de pathogènes sur des spécimens de musée a montré la présence de borréliose dans 84% des spécimens . Des borrélies ont été découvertes sur une chauve-souris moribonde parasitée par A. vespertilionis.
Les petits mammifères et notamment les rongeurs sont des réservoirs de nombreuses maladies. En plus des tiques Ixodes ricinus, Ixodes hexagonus et Dermacentor, ont trouve aussi les tiques suivantes sur ce type d’hôtes :
Les oiseaux transportent probablement des tiques dans la plupart des localisations géographiques. La présence de 6 espèces de borrélies pathogènes pour l’homme dans les tiques Ixodes frontalis et Ixodes arboricola en Belgique suggère un rôle potentiel dans le cycle de la borréliose. 30% des tiques collectées sur mésanges étaient infectées. Jusqu’à 50% des I. frontalis et également Ixodes lividus étaient infectés dans d’autres pays. Si ces tiques mordent rarement l’homme, elles contribuent sans doute à maintenir la borréliose dans la faune sauvage.