Tchad, du passé au présent
Mission au Tibesti (1930-1931). Mémoires de l’Académie des Sciences de l’Institut de France, Tome soixante et unième, deuxième série, pages 1 à 373, 20 planches et une carte. Paris, Gauthier-Villars, 1934.
« Le 30 juillet 1930, M. le Ministre des Colonies décidait la constitution d'une Mission scientifique pour l'exploration du Tibesti en lui assignant comme but principal l'étude de la géologie et des ressources minérales. Sur la proposition de l'Académie des Sciences, du Muséum national d'Histoire naturelle et du Directeur du Service de la Carte géologique de la France, Marius Dalloni est désigné chef de cette mission avec M. H. Simon, capitaine d'artillerie coloniale, en qualité d'officier géodèse ; M. R. Cance, lieutenant d'infanterie coloniale (devenu capitaine en cours de mission), en qualité d'officier topographe ; M. A. de Choubersky, licencié ès sciences, chargé de la prospection des gîtes minéraux qui pourraient être rencontrés. »
Marius, Gustave Dalloni (2 octobre 1880, Marseille – 14 avril 1959, Alger), député d’Alger à la IIème assemblée constituante -11 juin - 27 novembre 1946. Lors de cette mission scientifique au Tibesti il professeur de géologie à l’université d’Alger et adjoint au maire de cette ville.
En 1944-1945 il participe à la mission scientifique du Fezzan qui a été libéré par l'armée Leclerc. Au cours de l'hiver 1953, âgé de 73 ans, pour prolonger ses explorations antérieures du Tibesti et du Fezzan, il parcourt seul et entièrement à pied plus de 2000 km à travers l'Ennedi.
Andrei, Vladimirovitch Choubersky (5 septembre 1907, Gatchina, Russie - 18 avril 1989, Saint Leonards-on-Sea, Sussex, Angleterre) est d’ascendance princière russe et de l’empire austro-hongrois.
Le lieutenant Caigné apparaît trois fois dans le texte, dans les remerciements en tant que chargé de la sécurité ou comme ayant trouvé un échantillon de roche. Il s’agit en réalité du lieutenant Cagnier que l’accumulation des fautes dans l’orthographe de son nom anonymise. C’était en quelque sorte le ‘logisticien’ de l’équipe… sans lequel bien évidemment rien n’aurait pu se faire. Il laisse un document très détaillé sur le parcours tant sur la toponymie, la géologie, la faune, la flore… Le parcours du terrain à pied permet l'observation de nombreux faits aujourd'hui bien utiles pour le naturaliste.
Charles, Vendelin Cagnier
Charles, Vendelin Cagnier (16 juin 1902 Toulon, Var - 31 janvier 1975, Toulon) est le fils de Aristide, Louis Cagnier (14 décembre 1874, Saint Tropez, Var - 2 avril 1943, Toulon), pilote de l’État à la défense, commandant d'un navire, il servit dans les Dardanelles, et de Leonor Manuela Torregrosa, couturière, née le 1er janvier 1874 à Oran. Ils s’étaient mariés le 16 juillet 1901 à Mustapha, un quartier d’Alger. Charles, enfant unique, s’est marié à Toulon en présence de sa mère, le 5 novembre 1945 à Madeleine, Suzanne, Gabrielle Baud (3 juin 1914, Toulon - 30 janvier 2010, Cloyes-les-Trois-Rivières, Eure-et-Loir). Elle est la fille de François Hippolyte Baud (19 septembre 1879, Fouras, Charente-Maritime – 27 décembre 1965, Toulon), deuxième maître torpilleur, et de Marie, Isabelle Goudeau (6 novembre 1882, Fouras – 21 octobre 1956, Toulon). Ils s’étaient mariés le 20 octobre 1903 à Fouras où ils ont eu leurs deux premiers enfants (1904 et 1908). Charles et Madeleine ont eu une fille, Marie, Jeanne (30 novembre 1948, Toulon – 21 septembre 2022, La Seyne-sur-Mer, Var).
Grand (1,73 mètre), les yeux ‘bleu verdâtre’, Charles s’engage pour huit ans à la mairie de Toulon le 12 octobre 1923 au titre de l’École militaire spéciale de Saint Cyr. Il en sort sous-lieutenant le 1er octobre 1925 en étant affecté au 4ème régiment de tirailleurs coloniaux. Sa carrière africaine débute le 8 juin 1926 lorsqu’il embarque à Bordeaux sur le vapeur Asie à destination de l’Afrique équatoriale française étant affecté au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il y est promu lieutenant le 30 septembre 1927. Son séjour achevé il embarque à Matadi le 19 août 1928. Son séjour achevé il réembarque à Bordeaux le 15 avril 1930 encore à destination de Matadi étant à nouveau affecté au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il quittera l’Afrique équatoriale française en embarquant à Matadi le 3 août 1932.
Promu capitaine le 20 mars 1934 il est désigné pour poursuivre son service en Afrique occidentale française. Il embarque le 26 juin 1934 à Marseille sur le vapeur Touareg à destination de Dakar étant affecté au bataillon de tirailleurs sénégalais n°3. En fin de séjour il embarque à Lagos le 26 septembre 1936 pour congés à l’issue duquel un décret du 10 avril 1936 l’avait désigné pour servir au régiment d’infanterie coloniale du Maroc. Son ‘tour colonial’ étant reporté, il est à nouveau désigné pour servir en Afrique occidentale française et embarque le 11 juin 1938 à destination de Conakry.
Le 5 septembre 1940 il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Durant la Seconde guerre mondiale il est promu chef de bataillon et touche sa rente de la Légion d’honneur, dont le versement est semestriel, le 1er juillet 1941 à Alger, du 9 février 1942 au 30 juin 1943 à Akjoujt (Mauritanie) et du 31 janvier 1944 au 31 juillet 1945 à Saint-Louis (Sénégal). Marié le 5 novembre 1945, le 29 mars 1946, à sa demande, il est ‘dégagé des cadres de l’armée de terre (active)’. Enfin par décret du 25 novembre 1950, pour prendre rang au 1er septembre 1950, il est promu au grade de lieutenant-colonel de réserve.
Son ‘Carnet d’étapes de l’escorte de la mission du Tibesti’, est un document manuscrit de soixante-cinq pages sur papier à petits carreaux rédigé à Faya-Largeau en deux exemplaires. Il contenait également d’origine vingt planches hors-texte d’illustrations photographiques. Malheureusement pour l’exemplaire consulté (celui archivé à Vincennes), toutes les illustrations ont été arrachées.
Alain Beauvilain