Athènes, 440 avant J. C.
Diosphos, un aristocrate, se voit contraint par un métèque et son féroce molosse de retrouver le propriétaire d’un fragment de céramique.
Sa fonction de logographe et son réseau de connaissances lui permettent d’enquêter. Ses recherches le mèneront du Céramique, quartier des potiers, à Brauron, lieu d’un culte à Mystères.
Il devra mettre en œuvre tout son art de l’observation et de la déduction pour déjouer le complot qui se trame dans l’ombre de Périclès.
prix : 15 €
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Les "mystères" de Brauron participaient dans la Grèce antique à l'initiation de la jeune fille au moment de la puberté.
Le titre du roman joue sur le double sens du mot "mystère".
Ces cultes à mystères constituaient un rite initiatique pour les jeunes aristocrates athéniennes. Il n'était pas permis à une vierge de vivre sous le toit d'un homme avant d'avoir "fait l'ours" en l'honneur de la déesse Artémis. Ils avaient donc une place primordiale dans la vie des jeunes athéniennes.
Si ces mystères sont au cœur du roman et ils sont aussi prétexte à découvrir la condition de la femme en Grèce antique à travers les figures féminines de l'histoire.
On peut suivre au fil des pages un morceau de la vie d'une jeune fille, d'une aristocrate, d'une esclave, d'une concubine.
"Mystères à Brauron" est aussi un roman policier en contexte historique, vous allez suivre les investigations d'un des premiers enquêteurs de l'Histoire !
Ce roman est né d'une photo prise dans le musée de Brauron, en Attique.
Voici l'histoire de sa naissance.
A 10 minutes de l'aéroport d'Athènes, il est possible de visiter un site archéologique peu connu mais qui gagne à l'être !
Si vous avez quelques heures avant de prendre l'avion, direction... Vravrona !
C'est en octobre 2010 que j'ai visité Vravrona, en Attique. Je suis tombé sous le charme du site archéologique de l'ancienne Brauron. Au milieu de la nature qui lui sert d'écrin, c'est un véritable joyau. Calme, bucolique, apaisant, on sent encore tout le mysticisme qui l'a animé. En effet, Brauron a été un lieu de culte à Mystères très célèbre pendant l'Antiquité.
Le musée présentait des objets originaux que j'ai pris en photo.
J'avais photographié ce fragment d'assiette dans le musée de Brauron, j'ai voulu retrouver le personnage qui était peint sur ce tesson.
Mais l'affaire était compliquée. La scène représentée n'était pas courante.
J'ai donc dû mener l'enquête et je me suis pris au jeu. Comme je l'avais fait lors de mes études universitaires, j'ai remonté le temps de l'objet et j'ai imaginé son destin...
- Qu’est-ce qui est représenté dessus ?
- Un personnage porte un casque corinthien orné d’un cimier. Il brandit une javeline de la main gauche et tient un bouclier de l’autre. On distingue son carquois tenu en bandoulière sur son flanc gauche. Il est vêtu d’une tunique et de cnémides (jambières de protection). Il a toute la panoplie de l’hoplite mais on ne distingue pas de cuirasse hoplitique au niveau du thorax. […] et le personnage tient le bouclier de son bras droit. Les hoplites le tiennent de l’autre bras au cours du combat en phalange. […]
J'ai retrouvé l'histoire racontée par l'assiette grâce à une poème épique peu connu, "Le bouclier d'Héraclès" qui raconte le combat d'Héraclès et de Cycnos, le fils d'Arès. https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycnos_fils_d%27Ar%C3%A8s
Le Bouclier d'Héraclès est un fragment épique faussement attribué au poète Hésiode, nommé alors Pseudo-Hésiode. Généralement daté du début du VIème siècle avant J. C., il est l'œuvre d'un aède qui imite la célèbre description du bouclier d'Achille du chant XVIII de l’Iliade.
Le poème tire son argument d'un épisode des exploits d'Héraclès, dans lequel celui-ci tue Cycnos, fils d'Arès. Il s'agit surtout d'un prétexte pour une longue description du bouclier du héros.
Le poème étant un peu long, je vous propose un lien vers la traduction de Leconte de Lisle.
Quelques représentations de cet affrontement :
Combat d'Héraclès et Cycnos, amphore attique à figures noires, v. 550-530 av. J.-C., British Museum
Zeus repousse le bouclier d'Héraclès pour séparer les combattants, amphore du Peintre de Princeton, v. 545-530 av. J.-C., British Museum
Héraclès et Cycnos
Amphore à col à figures noires - Peintre de Diosphos, début 5ème siècle av J.-C., Musée du Louvre
Les recherches concernant le tesson ont été une véritable enquête et j’ai eu envie de la faire partager dans un roman. Mais voilà, il fallait trouver un personnage apte à faire des recherches dans l’Athènes de Périclès. La police ne correspondait pas du tout à la nôtre et je me suis tourné vers la fonction de logographe.
Un logographe (du grec ancien λογογράφος / logographos, de λόγος / logos « parole, discours » et γράφω / graphô, « écrire ») est celui qui écrit le discours d'un citoyen pour qu'il se défende lors d'un procès.
En Grèce antique, les avocats n’existent pas. Le citoyen accusé ne peut pas se faire représenter par un orateur ; il peut cependant partager son temps de parole avec un ami ou un parent : le synegore.
Au IVe siècle, on peut payer quelqu'un pour rédiger des discours que l’accusé apprend par cœur. Ce sont des logographes.
Les athéniens étant très procéduriers, les logographes avaient donc du travail ! Certains procès ont permis à certains d'entre eux de devenirs célèbres et certains discours sont parvenus jusqu'à nous
Définition : https://www.cnrtl.fr/definition/logographe
A. − [Dans la Grèce antique]
2. Rhéteur qui composait des discours, des plaidoyers pour des citoyens incapables de les écrire eux-mêmes :
Rien de plus artificiel et de plus bizarre, semble-t-il, que les conditions imposées au logographe, la loi athénienne ignore les avocats; elle impose à l'accusé de se défendre lui-même : tout au plus lui tolère-t-elle un aide, parent ou ami, dont l'assistance est d'ailleurs exceptionnelle, l'homme de l'art n'intervient qu'en lui fournissant une défense écrite, qu'il apprend par cœur et récite. Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 53.
Voici la liste des logographes célèbres telle que nous la donne Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Logographe_(droit)
Je me suis inspiré de Lysias, un des dix orateurs attiques retenus par le Canon alexandrin et en particulier de deux de ces écrits: "Sur le meurtre d'Eratosthène" , considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et "Sur l'olivier sacré". https://fr.wikisource.org/wiki/Sur_le_meurtre_d%E2%80%99%C3%89ratosth%C3%A8ne
Diosphos, mon enquêteur est donc un logographe. Il fait partie de la machine judiciaire. Il a l'habitude des histoires de procès et il rédige des plaidoyers pour les citoyens. Il a la particularité de s'attacher aux faits, il cherche "des preuves" pour innocenter ses clients. Il lui est donc possible d'enquêter de "façon moderne" dans l'Athènes du Vème siècle avant J. C.
Il est aussi moderne par sa façon de vivre, il n'est pas marié et partage sa vie avec Euphrosyne, une concubine. Il a ceci de commun avec Périclès.