Echange avec C. Bernadat

Rencontre entre les 1ere S et une agronome

Ce jeudi 28 mars 2019, en lien avec la célébration de la Francophonie au lycée La Condamine de Quito, les élèves de 1ere S ont rencontré Céline Bernadat, agronome auprès de l'Agence Française pour le Développement.

La rencontre avec Céline Bernadat, a débuté par la présentation orale d'un des projets élèves : « Une ferme intégrée résiliente ». L'occasion de réinvestir les compétences « d'improvisation » développées en enseignement de français.

L'expertise scientifiques de l'intervenante a permis de soulever la pertinence du projet qui cherche à rompre le cercle vicieux de l'apport d'intrants qui rend le sol dépendant de ces apports : « on peut être plus productifs sans apport de pesticides ». Pour cela, les pratiques mise en œuvre sont : avoir plusieurs cultures sur le même sol / pratiquer des rotations / associer le bétail avec des arbres fruitiers...

Sortir de l'agriculture conventionnelle nécessite de mettre le sol au cœur de l'agriculture en s'appuyant sur des connaissances en agronomie. Ainsi, il est important de connaître les minéraux consommés par chaque plante pour optimiser la rotation et de prendre le concept de « repos du sol », par exemple à travers la mise en place de jachère. De plus, certaines associations de plantes sont plus efficaces que d'autres comme l'association légumineuses (lupin, lentilles) avec des céréales (blé, orge). Ces associations peuvent être menées sur la même parcelle et ainsi maintenir une couverture du sol complète. Une bonne couverture du sol a de nombreux avantage : concurrence avec les adventices, diminution des attaques de ravageurs, diminution de l'érosion...

Ces pratiques sont applicables en Equateur, en tenant compte des paramètres économiques : productivité dans une économie dollarisée (1), faible développement des associations d'agriculteurs...

La séance s'est poursuivi par un travail de groupe ou chaque équipe de trois élèves a préparé à l'écrit un résumé de son projet pour nourrir de manière alternative l'Equateur de demain, en faisant émerger une ou deux questions scientifiques. En circulant de groupes en groupes, notre agronome à apporter des conseils et des précisions pour que chaque projet élève s'enrichisse.

Pour conclure, les quelques minutes finales ont été consacrées aux concepts : d’économie circulaire, de recyclage au niveau des exploitations agricoles et de diversification alimentaire.


(1) : L’Équateur est dollarisé. Depuis 2 000, le dollar américain est utilisé dans les transactions domestiques. Cette perte de souveraineté monétaire a trois effets fortement dommageables. Premièrement, elle rend indispensable l’accumulation d’excédents commerciaux permettant de financer les importations. Deuxièmement, elle a coupé les entreprises locales de tout financement de la part des banques du pays. Et troisièmement, elle augmente le risque de déflation lorsque les rentrées de devises se font rares. Or, avec l’appréciation du taux de change du dollar de 30 % par rapport à l’euro entre janvier 2014 et décembre 2016, combinée à la dépréciation de près de 70 % de la devise colombienne, la compétitivité prix des exportations de roses a été mise à très rude épreuve. source : https://theconversation.com/les-roses-equatoriennes-a-la-conquete-de-la-planete-91590