Malgré une urbanisation rapide, l’agriculture reste une composante importante de l’économie et de la société équatoriennes. Elle représentait, en 2010, 6,8 % du PIB et elle employait, selon le recensement de la population de 2010, 29,3 % de la population active occupée. Les exportations agricoles ont procuré, en moyenne, 22 % des recettes en devises entre 1976 et 1985.
Source :
De Janvry, A., E. Sadoulet et A. Fargeix. 1991. Ajustement et Équité en Équateur. OCDE. Paris.
http://www.yannarthusbertrand2.org/collection/equateur/ Ambiance agricole : vaches et stabulation
L’Équateur se divise en trois régions géographiques qui ont des climats distincts, permettant la culture de produits qui y sont particuliers.
Il y a l’Oriente ou l’Amazonie, au climat équatorial, toujours chaud et humide. Elle abrite 6 % de la population, mais fait l’objet de colonisation rapide et anarchique. On y produit de la viande, de l’huile de palme et des produits forestiers.
On compte aussi la Sierra, le cœur du pays, deux chaînes de montagnes élevées encadrant la série de dépressions du sillon interandin qui sont souvent surpeuplées. Cette région abrite 42 % de la population totale et a une agriculture principalement tournée vers la production de denrées vivrières pour le marché intérieur. On y produit notamment la pomme de terre, le maïs, le blé, les haricots, les légumes et les fruits.
Vient enfin la Costa ou la Côte, entre l’océan et les Andes. Il s’agit d’une région de piémonts, plaines et collines alternées, au climat plutôt tropical, avec une pluviométrie très variable, parfois très sèche ou bien arrosée. Ce territoire regroupe 42 % de la population et produit les principales cultures d’exportation telles que les bananes, le cacao, le café, les crevettes et le sucre. On y produit aussi du riz, du maïs, des graines de soja, du sorgho et de la viande.
Source :
Dumont, R. 1978. Paysans écrasés, Terres massacrées Équateur, Inde, Bangladesh, Thaïlande, Haute-Volta. Éditions Robert Laffont. Paris
De Janvry, A., E. Sadoulet et A. Fargeix. 1991. Ajustement et Équité en Équateur. OCDE. Paris.
Sources :
Dumont, R. 1978. Paysans écrasés, Terres massacrées Équateur, Inde, Bangladesh, Thaïlande, Haute-Volta. Éditions Robert Laffont. Paris.
Wilson, C., I.A. Simpson and E.J. Currie. 2002. Soil management in pre-Hispanic raised field systems: Micromorphological evidence from Hacienda Zuleta, Ecuador. Geoarchaeology- an International Journal. 17: 261- 283.
Aber J.D. and J.M. Melillo. 2001. Terrestrial Ecosystems. Second Edition. Harcourt Academic Press. San Diego.
http://www.yannarthusbertrand2.org/collection/equateur/ Ambiance agricole : relief et cultures
L'Équateur souffre de la déforestation pour la création de nouvelles terres agricoles, qui est évidemment, par la destruction d'habitats, une menace à la biodiversité des écosystèmes du pays.
Une pratique agricole courante en Équateur est la création d'une série de fossés et d'arêtes. On appelle ce type de champ "camellones". On creuse les fossés et on empile le matériel d'excavation pour créer les arêtes. Les fossés facilitent le drainage dans les endroits très humides et l'eau qui s'y retrouve limite les fluctuations de température de surface du champ et empêche la création de givre sur ce dernier dans les endroits de haute altitude. Puisque cette pratique est très efficace, ces types de champs sont souvent surexploités. Une étude sur la micromorphologie de ces sols montre que ces derniers sont souvent épuisés. Effectivement, l'étude sur un sol de Camellone, menée par C. Wilson, explique que l'activité des microorganismes était autrefois élevée dans le sol, mais qu'elle est à présent presque absente. S'il y a peu de microorganismes présents pour décomposer et recycler la matière organique en nutriments disponibles aux plantes, la production primaire de ces dernières ralentit beaucoup et il y donc encore moins de matière organique qui tombe au sol puis encore moins de microorganismes. Ce cercle vicieux entraîne une désertification des sols, ces derniers n'étant plus fertiles et donc ni propices à l'agriculture. Au bout de la ligne, l'agriculture intensive sur les sols équatoriens, quoique efficace à court terme, appauvrit les sols à long terme.
Un autre impact important est l'érosion et l'appauvrissement des sols en pente sur lesquels les paysans cultivent souvent. Afin de créer une terre agricole, les pentes sont souvent défrichées. On enlève ainsi les arbres dont les racines retiennent les nutriments dans le sol et empêchent l'érosion. Lorsqu'il pleut, les nutriments sont emportés par le ruissellement en bas de pente et le sol s'érode. Le sol devient donc de plus en plus pauvre et par conséquent, le choix d'espèces à cultiver devient de plus en plus limité.