Déroulement du projet

Déroulement du projet : (problèmes, surprises, joies ...)

Séquence 1 (8 janvier 2018)

Avant la réalisation de mon projet, lorsque je l'ai présenté aux enseignants de l'IFFP, ils m'ont fait remarquer que si les élèves construisent eux-mêmes la grille d'observation ils l'investiront beaucoup plus. Par conséquent, j’ai décidé de modifier le démarrage du travail avec la vidéo.

J’ai commencé la 1ère séquence en demandant aux élèves s’ils connaissent la différence entre une observation focalisée ou non focalisée. Je leur ai passé la vidéo (you tubes) des passes de basket où il y a un signe (qui fait un moonwalk) qu’on ne voit pas, car on est focalisé sur le nombre de passes. Cela m’a permis de leur faire voir rapidement que lorsqu’on se focalise sur quelque chose, on perd la vison d'ensemble.

Mon intention était de leur demander d’observer la première séquence sans grille (observation non focalisée) et de leur demander ensuite ce qu’ils ont observé afin de lister au tableau des items pour définir les éléments sur lesquels se focaliser. L'idée étant que ce soit les élèves qui construisent la grille.

Peu de choses sont sorties du groupe, uniquement le non verbal. J’aurais dû me mordre la langue, car j’ai moi-même introduit des items puis je les ai noté au tableau. En faîtes après réflexion, je m’aperçois que j’ai fait le travail que je leur demandais à leur place. C’est certainement la raison pour laquelle ils ont fait peu d’apports.

Puis, lors de la deuxième séquence filmée, je leur ai distribué la grille d’observation. J’ai parcouru avec eux les items puis j’ai lancé le jeu de rôle filmé. Je me suis rapidement aperçu que personne n’utilisait la grille. Du coup, chacun prenait des notes sur son bloc comme lors de la 1ère séquence. Malgré une interventions de ma part leur disant d’utiliser la grille, peu d’élèves l’ont fait.

Réflexion faite, je pense que de faire le premier jeu de rôles sans grille a influencé négativement le 2ème exercice, car les élèves ont spontanément refait comme la 1ère fois.

À la fin du cours, lorsque j’ai bouclé la boucle avec un tour de table où chaque élève donne un élément qu’il retient du cours de la matinée, les élèves ont dit qu'ils ont pris conscience de la difficulté de mettre en application les éléments théoriques, qu'ils ont pris conscience de leurs tiques du langage pour certains et de la difficulté à entendre le besoin de l'autre dans sa manière de communiquer. Enfin, une élève à conclut en me demandant : Est-ce qu’on pourrait plus travailler avec la grille d’observation lors de la prochaine séquence ? Du coup, ça m’a fait tilt, j’allais leur demander un feed-back pour savoir si mon dispositif /d’abord pas de grille puis avec / pour savoir si ça apportait une plus-value. Mais cette remarque m’a fait prendre conscience qu’il m’avait desservi. Bien entendu, j’ai répondu que « oui ».

Séquence 2 (15 janvier 2018)

Lors de la 1ère séquence, le déroulement prescrit était :

1. Deux élèves jouent le jeu de rôle filmé et le groupe d’observateurs prend des notes avec la grille.

2. Feed-back des acteurs à chaud + feed-back des observateurs à chaud

3. On regarde la séquence, je fais des arrêts sur demande des élèves. S’ils n’en font pas, j’arrête moi et l’on analyse.

Pour faire suite à la demande de l’élève pour plus investir la grille d’observation, je décide de modifier le déroulement de la séquence 2 de la manière suivante :

1. La scène est jouée et chacun remplit sa grille

2. On visionne une 1ère fois la séquence sans l’arrêter et chacun finit de compléter sa grille

3. On visionne une 2ème fois et j’arrête uniquement sur sollicitation des élèves et c’est eux qui donnent nomment élément à améliorer.

À la fin de la séquence de cours, je question l’élève qui m’avait interpelé sur l’investissement et l’utilisation de la grille, afin de savoir si ce nouveau dispositif a répondu à sa demande. La réponse est non, pas suffisamment, c’était mieux que la première séquence mais pas suffisant à son goût pour se préparer à l’évaluation. Je questionne alors tout le groupe et ils sont tous d’accord avec la réponse de l’élève.

Un autre élément intéressant à présenter ici est le suivant. Lors du premier cours avec la vidéo, j’ai eu envie de jouer moi-même une situation jeu de rôle ou je suis l’ASE afin de montrer l’exemple de ce qui est attendu. Je me suis dit qu’un exemple concret vaut certainement mieux que des explications. En même temps, j’hésite, car j’ai peur de mettre les élèves en porte-à-faux ou de les démotiver en montrant la distance qu’il y a entre eux et moi. Par manque de temps, je ne l’ai pas fait et à la fin de la 1ère séquence de cours, je me suis dit que finalement c’était peut-être mieux comme ça, car cela répond peut-être plus à mon besoin.

Lors de la 2ème séquence de cours avec la vidéo, cette idée resurgit en moi. Je décide dès lors d’exploiter la dernière demi-heure du cours pour faire une situation dans laquelle je joue et je me filme. Lors du tour de table après la séquence, je constate que les élèves ont de la peine à faire un feed-back. Peut-être parce que je suis censé être dans une posture d’enseignant et du coup, ils n’osent pas critiquer ce que j’ai fait. Cependant, en insistant et leur montrant que je suis réceptif, ils prennent confiance et partagent leurs points de vue de manière sincère.

Leurs remarques sont intéressantes ce qui me permet d’expliquer qu’il n’y pas une seule manière de gérer les situations. Même si c’est moi qui l’ai fait, cela ne veut pas dire que c’est forcément juste. C’est ma façon de faire dans la situation précise, cela me permet aussi de rappeler qu’il n’a pas de solution toute faite pour gérer et qu’il faut la construire en fonction de ce qui se vit avec les personnes sur le moment.

Ce que je retiens, c’est qu’il est difficile pour les élèves de faire un feed-back à quelqu’un qui a la position d’enseignants et que le décalage est tel, qu’ils ne voient pas forcément tous les enjeux qui se sont joués. Par conséquent, je pense qu’il n’est pas très productif d’utiliser une demi-heure pour montrer un exemple. Il vaut mieux les faire jouer le jeu de rôle et les pousser dans l’analyse en les questionnant.


Séquence 3 ( 22 janvier 2018)

Pour la 3ème séquence, l’objectif est d’identifier les comportements inadéquats, peu professionnels et de développer des ressources pour y remédier. La fiche d’observation est modifiée et simplifiée afin de réduire le nombre d’items.

Le but de travailler à partir de contre-exemples est de mettre en exergue des attitudes, postures et réponses inadéquates pour faire ressortir les éléments observables à améliorer. Les élèves ont donc joué un contre-exemple en adoptant une posture peu professionnelle et une manière d’interagir inadéquate. Après avoir filmé la séquence, les élèves l’ont visionnée 1 fois en entier pour finir de compléter leur fiche d’observation. Puis, nous l’avons visionnée à nouveau pour que les élèves puissent demander de faire des stops pour commenter ce qui ne va pas.

Cette fois-ci, je me suis bien gardé de faire des commentaires, j’ai fait le deuil de choses que j’aurais pu dire en gardant le silence. Cela a permis aux élèves moins à l’aise avec la prise de parole en public de s’exprimer lorsque j’allais les chercher en leur disant que je souhaitais que tout le monde s’exprime au moins 1 fois.

Tout à la fin du cours, je suis retourné vers l’élève qui m’avait demandé de plus investir la grille d’observation en lui demandant si elle avait été suffisamment investie pour elle. Cette fois sa réponse a été que oui.