No 41 à 48

41.  5 septembre 1928 - Souffrances de Jésus et concours de lumière. Les actes accomplis dans la Divine Volonté sont des petites pierres et des petits souffles dans la mer de la Divine Volonté.

           Je me sentais privée de mon doux Jésus et j’espérais fébrilement son retour. Mais hélas ! mon bien-aimé Jésus redoubla mes souffrances en se faisant voir blessé et couronné d’épines – et ces épines étaient enfoncées si profondément dans sa chair que sa vue était insupportable. Quel douloureux et pitoyable spectacle ! Il se jeta dans mes bras pour être consolé. Oh ! comme il souffrait, gémissait et frémissait de douleur ! Je le serrais dans mes bras, je voulais lui enlever les épines, mais c’était impossible tant elles étaient profondément enfoncées. Et Jésus, en sanglotant, me dit : 

            Ma fille, combien je souffre. Si tu savais comme les créatures m’offensent, et comme elles arment elles-mêmes le bras de ma Justice pour les frapper.

            Et alors qu’il disait cela, il m’a semblé voir des éclairs, des flammes et de la glace descendre du Ciel pour frapper les créatures. J’étais effrayée, mais c’était pour moi plus effrayant encore de voir Jésus réduit à cet état de façon aussi barbare. J’ai continué à prier et je me disais : « Oh ! comme je voudrais convertir pensées, paroles, œuvres et pas de toutes les créatures en Volonté de Dieu, pour que le péché n’existe plus ! Je désire que les créatures soient éclipsées par la lumière de la Divine Volonté afin que, investies, enchantées et éclipsées par elle, les créatures puissent perdre la force, les passions, la volonté d’offenser mon doux Jésus. » Mais alors que je pensais cela, mon doux Jésus me dit : 

            Ma fille, lorsque l’âme prend l’engagement de vouloir convertir tous les actes humains en ma Volonté, elle forme ses rayons qui, en s’étendant, mettent en quelque sorte la terre en leur pouvoir. Et s’élevant jusqu’au Ciel, plus haut que les rayons du soleil, ils investissent le soleil de ma Volonté ; et en se plongeant en elle, ils ne forment qu’un soleil comme s’ils se livraient à un concours de lumière. Tout – le Ciel et la terre – est enchanté et éclipsé par le soleil de ma Volonté ; et ma Justice elle-même est éclipsée par cette lumière, de telle sorte que bien des fléaux sont épargnés. 

            Puis, après avoir écrit pendant assez longtemps, Jésus se manifesta en moi et, prenant mon visage entre ses mains, il me dit : Ma fille, je veux te payer pour le sacrifice que tu as fait en écrivant. Et moi : J’ai écrit pendant trois nuits, et tu ne m’as rien donné. Il me semble que tu es bien avare maintenant ; tu ne me témoignes plus comme avant cette grande satisfaction lorsque j’écrivais ; et tu ne me commandes plus avec cette autorité amoureuse qui était la tienne autrefois ; il me semble que tu as changé. Et Jésus : 

            Je ne peux pas changer, et il n’est pas dans la nature divine de changer. La nature humaine change, mais jamais la nature divine. Sois par conséquent certaine que rien n’a changé en moi. Mais sais-tu ce que je veux te donner comme récompense ? Ma propre vie. Chaque vérité que je te manifeste est un don de vie divine que je te fais ; et je te donne la liberté non seulement de garder ce grand don pour toi, mais de le multiplier pour le donner à qui tu veux, et à qui veut le recevoir. Tu dois savoir que chaque acte, chaque parole, chaque pensée de la créature dans ma Divine Volonté est une petite pierre qu’elle jette dans sa mer et qui, en se répercutant, déborde tout alentour pour le bien de tous. Ou bien, ce sont comme de petits souffles qui font se lever la houle dans la mer de mon Fiat et forment des vagues plus ou moins hautes selon le nombre des petits souffles formés par la créature dans ma mer. Et lorsque ces vagues s’élèvent, elles doivent descendre à nouveau – en partie dans la mer, et en partie en inondant la terre. Oh ! comme il est beau de voir la créature – tantôt venir jeter ses petites pierres dans notre mer, tantôt venir souffler et former son petit vent. Et la mer lui sourit en formant une ondulation, lui fait la fête en recevant son petit souffle et en formant des vagues. Ainsi, l’âme qui vit et opère dans mon Fiat nous donne l’occasion de faire se lever notre mer, et nous donne la liberté d’inonder la terre et le Ciel. Et comme c’est la Divine Volonté qui s’écoule, elle dispose la créature à demander son Royaume, et nous sentons que la créature qui vit dans notre Divine Volonté rappelle les fêtes, les amusements, les jeux du commencement de la Création avec son Créateur. Tout est licite pour celle qui vit dans notre Volonté, et nous la laissons tout faire, car elle ne veut rien d’autre que faire résonner en elle notre Volonté et notre écho. Se laissant porter par notre écho divin, tantôt elle jette sa petite pierre, tantôt elle forme son petit souffle qui, tantôt forme les vagues, tantôt gémit, tantôt parle, tantôt prie qu’il veut que notre divin Fiat soit connu et aimé, et qu’il domine sur toute la terre.

42.  8 septembre 1928 — Intérêt de Dieu pour l’âme qui vit dans sa Divine Volonté. Exemple du soleil. Comment tout sera connu des sacrifices que Luisa a soufferts pour faire connaître la Divine Volonté.

           Je me sentais oppressée à cause de la privation de mon Jésus bien-aimé. Oh ! comme j’aurais voulu faire un saut dans les régions célestes pour ne plus jamais en sortir et mettre ainsi fin à ces saintes privations qui font de moi une morte vivante. Ah ! oui ! si dans sa bonté Jésus me laisse atteindre sa Patrie, il ne pourra plus se cacher et je ne serai jamais plus privée de lui, même pour un instant. Aussi, dépêche-toi mon amour, qu’on en finisse une fois pour toutes avec ces privations, car je n’en peux plus. Et je me sentais si remplie d’amertume que ma pauvre âme en était transpercée de part en part comme par une épée. C’est alors que mon Jésus sortit de moi et me dit : 

            Ma fille, courage, ne sais-tu pas que celle qui fait ma Volonté et vit en elle est si grande, que nous la considérons comme notre chose personnelle, exclusivement nôtre, inséparable de nous ? Notre Divine Volonté est inséparable de nous, et si loin qu’elle se répande, son centre est toujours en nous – symbolisée par la lumière du soleil qui tout en répandant ses rayons sur la terre entière, la tenant dans sa main de lumière, ne quitte jamais sa sphère, et sans jamais non plus diviser la lumière ou en perdre une parcelle. En fait, la lumière n’est pas séparable, et si elle pouvait être divisée, elle ne serait pas la vraie lumière. C’est pourquoi le soleil peut dire : « Toute la lumière m’appartient. » Il en va de même pour nous : la lumière de notre Divine Volonté est inséparable et interminable, et elle fait que l’âme en qui elle règne devient nôtre et inséparable de nous. Aussi, comme nous la considérons comme notre propre chose, il est de notre intérêt de nous honorer nous-mêmes et de l’investir de toutes nos propres divines qualités au point de pouvoir dire : « Il y a dans cette créature la vie divine, car la lumière de notre Fiat demeure en elle. » Il est donc de notre intérêt que tout en elle soit saint, pur et beau, et qu’elle soit investie de notre bonheur – que tout lui soit donné de notre vie divine.

            Lorsque la terre est revêtue de la lumière du soleil, elle perd son obscurité et devient toute lumière, de telle sorte que la lumière agit en reine et domine la terre, en devient la nourricière en lui communiquant la vie et les effets de la lumière. De la même manière, lorsqu’elle règne dans la créature, notre Divine Volonté disperse les maux, met en fuite l’obscurité, les faiblesses, les misères et les afflictions, et, comme reine, elle devient sa nourricière de lumière, de force, de divines richesses et de bonheur. Par conséquent, pour celle qui vit dans notre Fiat, les amertumes, les oppressions et tout ce qui relève de la volonté humaine perd sa place, car la lumière de notre Fiat ne tolère que ce qui lui appartient et rien d’autre. Et tout comme notre Divine Volonté met tout son intérêt dans la créature, comme quelque chose qui lui appartient, la créature perd tout intérêt pour ce qui est humain et tous ses intérêts deviennent divins. C’est à cela que l’on peut voir que ma Divine Volonté règne dans la créature : elle n’a plus aucun intérêt personnel ; s’il lui en reste, cela veut dire que l’âme ne possède pas la plénitude de mon Fiat, qu’il existe encore des espaces vides de sa lumière et que par conséquent l’humain se fait sentir et que l’âme adopte des intérêts humains. C’est pourquoi tu dois laisser les amertumes et les oppressions à l’extérieur de ton âme – ce sont des choses qui ne t’appartiennent pas. Ce qui t’appartient, c’est la lumière et tout ce que la lumière de ma Volonté peut posséder.

            Je pensais après cela : « Combien de sacrifices sont nécessaires pour ce Royaume du Fiat : sacrifices d’écritures, sacrifices de repos et de sommeil, souffrances, prières incessantes, mort continuelle de la volonté humaine afin que la Divine Volonté puisse avoir une vie permanente… et beaucoup d’autres choses que seul Jésus connaît. Et après tout cela, peut-être qu’on ne verra rien de bon, ni gloire de Dieu… et tant de sacrifices resteront sans utilité et sans effet. » Mais alors que je pensais à ces choses mon toujours aimable se manifesta en moi et, me serrant dans ses bras, il me dit : 

            Ma fille, que dis-tu là ? Il n’y aura pas de sacrifice que tu aies fait qui n’aura sa valeur et ses précieux effets, car tout acte accompli dans ma Volonté, et pour demander qu’elle soit connue, acquiert par nature une vie divine et une vertu communicative, de façon à communiquer aux autres la vie divine et la vertu qu’il contient ; si bien que tout ce tu as fait et souffert est en ce moment présent devant Dieu dans un acte de requête pour obtenir que les créatures se disposent à recevoir, et que Dieu leur concède, un bien si grand. Puis, lorsque ma Volonté sera connue et son Règne achevé, tous les mots que tu as écrits, les nuits de veille, tes prières incessantes, tes rondes dans l’œuvre de la Création et de la Rédemption, tes nombreuses années d’alitement, tes souffrances et tes sacrifices, brilleront comme des rayons de soleil, comme des diamants et des pierres précieuses d’une valeur infinie qui, peu à peu seront reconnus par ceux qui auront le grand bien de la connaissance de ma Volonté et de la vie dans son Royaume. Plus encore, ils sauront que les fondations incrustées de joyaux et les bâtiments érigés sont cimentés par les nombreux sacrifices de celle à qui fut confiée la mission de faire connaître le Royaume de ma Volonté. Tout sera connu de façon claire, et aussi ceux qui y ont contribué, qui t’ont dirigée, qui t’ont commandé d’écrire – et s’ils se sont intéressés à faire connaître, par la parole ou par l’écriture, ce qui concerne mon divin Fiat. Et ce n’est rien encore ; tout le bien que feront ceux qui possèdent le Royaume de mon Fiat, et toute la gloire qu’ils me rendront, va descendre et remonter en ceux qui ont été le commencement et la cause d’un bien si grand. Et même si tu es au Ciel, la vertu communicative de ma Volonté qui vivait en toi sur la terre te mettra en communication avec eux ; elle gardera toutes les voies ouvertes entre toi et eux. Ainsi, ta vie et tout ce que tu as fait et souffert sera parmi eux ; et tout ce qu’ils feront aura son origine en toi, car une est la Divine Volonté de l’un et de l’autre. Et si tu savais la gloire, les satisfactions, les délices qui te reviendront, tu aimerais te sacrifier encore plus pour que ma Volonté soit connue et domine au sein des créatures.

43.  10 septembre 1928 — L’âme qui opère dans la Divine Volonté ouvre autant de portes entre le Ciel et la terre que d’actes qu’elle émet. La gloire d’Adam au Ciel. Comment ses actes avant sa chute dans le péché demeurent intacts et beaux, alors qu’il restait blessé. Comment, en Adam, ce que Dieu a fait dans la Création est connu au Ciel.

            Je suivais tout ce que la Divine Volonté avait fait dans la Création et la Rédemption. Je ne voulais pas laisser un seul de ses actes sans mon petit acte, comme compagnon et hommage perpétuel de gloire et d’amour pour une Volonté si sainte. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, comme je suis heureux que tu ne laisses pas ma  Divine Volonté seule au milieu de toutes ses œuvres, accomplies non pour elle-même, car elle n’en avait pas besoin, mais uniquement par amour pour les créatures. Tu dois savoir qu’en allant de l’une à l’autre de nos œuvres pour reconnaître en elles notre amour et pour nous rendre amour et gloire, nous trouvons un retour de notre amour en celle qui reconnaît nos œuvres. Comme il est amer et douloureux de faire du bien par pur amour, et de ne pas être reconnu ; et lorsque nous trouvons une créature qui reconnaît nos œuvres, nous nous sentons payés de retour pour ce que nous avons fait, car nous avons donné de l’amour, et c’est de l’amour que nous recevons ; et à celle qui vit et opère dans notre Divine Volonté nous donnerons la liberté d’établir de nombreux liens entre le Ciel et la terre, d’ouvrir de nombreuses portes de communication, de placer de nombreuses chaînes pour que ses actes montent au Ciel, et de faire descendre de nombreuses grâces pour le bien des créatures. De fait, ces œuvres qui sont les nôtres – celle de la Création et celle de la Rédemption – ont été faites sur la face de la terre et ont la vertu d’ouvrir le Ciel, et afin de l’ouvrir, nous nous servons de celle qui opère dans notre Divine Volonté.

            Et en disant cela, il me montrait de nombreuses portes ouvertes dans le Ciel, et comme j’arrivais au point de la Création de l’homme, je me disais : « Adam a vécu le commencement de sa vie dans la Divine Volonté, par conséquent ses pensées, ses paroles, ses ouvrages et ses pas étaient animés par l’unité du Fiat qui embrasse tout et contient tout – car rien ne lui échappe. Ses actes possédaient donc la totalité et la plénitude de tous les biens ; et si un seul acte accompli de cette manière – dans l’unité du Fiat qui embrasse toute chose – est tel que tous les autres actes des créatures mis ensemble ne peuvent égaler ce seul acte, Adam, qui a vécu une période de sa vie dans cette unité du Fiat – qui sait combien il lui a été possible d’en accomplir... ! Alors, sa gloire au Ciel doit être grande, et peut-être les surpasse-t-elle toutes, hormis celle de la Reine souveraine qui forma sa vie entière dans la Divine Volonté. » Il est vrai que Adam a péché et qu’il est sorti de cette Divine Volonté, mais bien qu’il en soit sorti, ses actes y sont restés, car je crois qu’aucune force, qu'elle soit divine ou humaine, ne peut détruire même un seul acte accompli dans cette unité du Fiat qui embrasse toute chose et possède toute chose. Dieu lui-même ne peut pas anéantir un acte semblable ; tout au plus devrait-il détruire sa propre Divine Volonté, ce qu’il ne peut pas faire non plus, car étant éternelle et infinie, sans commencement et sans fin, elle est intouchable par quoi que ce soit, et personne ne peut la toucher. » Mon pauvre esprit se perdait dans ces pensées et j’aurais voulu m’en libérer et passer à autre chose lorsque mon doux Jésus, se faisant voir, me dit : 

            Fille de ma suprême Volonté, je ne veux rien te cacher, parce que pour celle qui vit en elle, ma Volonté devient la révélatrice de ce qu’elle a fait par amour pour la créature, et de ce que la créature elle-même a fait en elle, car ma Volonté porte ces actes en son sein, comme le triomphe de ses œuvres. Or tu dois savoir que, en vérité, Adam possède dans le Ciel une gloire qui n’est donnée à aucune autre personne, si sainte qu’elle puisse être, hormis ma céleste Maman, car personne d’autre ne possède même un seul acte dans ma Divine Volonté. Il était juste et convenable pour notre Divine Majesté que la première créature qui soit sortie de nos mains créatrices possédât plus de gloire que toutes les autres ; d’autant plus que la première période de sa vie fut conduite comme nous le voulions. L’on peut dire que c’était notre vie, notre Volonté et nos œuvres qui coulaient en lui. Comment pourrions-nous détruire cette première période de la vie d’Adam, puisqu’elle était plus la nôtre que la sienne ? Il est même inutile d’y penser ; tout ce qui est fait dans notre Divine Volonté demeure intouchable – personne ne peut y toucher, car ces actes entrent dans l’ordre divin et infini. Et même si Adam a glissé et qu’il est tombé, ses actes accomplis jusqu’à ce temps sont restés intacts et beaux, tout comme il les a faits. C’est lui qui est resté blessé, malade, notre image en lui défigurée, parce que notre Divine Volonté, qui avait pris l’engagement de le conserver beau, fort, frais, saint, totalement en ordre avec nous, tout comme nous l’avions créé, cette Divine Volonté n’était plus avec lui puisque Adam lui-même l’avait rejetée. Mais ses œuvres accomplies jusqu’au moment où il a eu le malheur de tomber, et qui possédaient l’unité de notre Fiat, ses œuvres n’ont subi aucun changement, car nous aussi étions jaloux de ces actes qui nous avaient tant glorifiés. Ils avaient été notre joie, alors que nous voyions cet homme, notre fils, s’élever jusqu’à nous afin d’absorber en lui nos divines manières, notre ressemblance, et nous apporter des joies, des bonheurs, le retour et le sourire de toutes les choses créées dans l’unité de notre Volonté. Nous étions ravis de voir notre cher fils, l’œuvre de nos mains, vivre dans notre Volonté comme en sa maison ; prenant ce qui est à nous, il pouvait nous apporter des bonheurs nouveaux et des joies sans fin. 

            Ma fille, la première période de la vie d’Adam est inoubliable, pour nous, pour lui et pour le Ciel tout entier. Après sa chute dans le péché, il est resté comme un aveugle qui, avant de perdre la vue, avait fait un grand nombre de belles œuvres au point d’en remplir le Ciel et la terre. Qui pourrait jamais dire qu’il n’est pas l’auteur de ces œuvres simplement parce qu’il a volontairement perdu la vue ? Et que puisqu’il n’est plus capable de les répéter parce qu’il est aveugle, celles qu'il a faites n’ont plus de valeur ? Personne, assurément. Ou bien, si une personne se consacre à l’étude de la science et qu’au milieu de ses études elle décide de ne plus continuer, quelqu’un peut-il détruire le bien de la science que cette personne a acquis simplement parce qu’elle ne continue pas ? Certainement pas. Si cela se passe dans l’ordre humain, combien plus et avec plus de validité encore dans l’ordre divin. 

            Ainsi, en vertu de la première période de sa vie, innocente et entièrement menée dans l’unité de notre Fiat, Adam possède une gloire et une beauté que personne ne peut égaler. À sa seule vue, tous les Bienheureux reconnaissent à quel point la création du premier homme était belle et majestueuse, enrichie de tant de grâce. En le regardant, ils peuvent voir en lui le bien incalculable de la Divine Volonté dans la créature, et la joie et le bonheur que peut posséder la créature. En lui seul, comme dans un miroir, les Bienheureux peuvent voir comment l’homme fut créé, l’amour exubérant que nous avions pour lui, l’abondance avec laquelle nous l’avons enrichi. Nous lui avons tout donné, autant que pouvait contenir une créature, au point de déborder et de pouvoir inonder la terre entière. S’il n’en était pas ainsi – si toute la magnificence de nos mains créatrices ne pouvait pas se voir en Adam – alors, les grandes choses que nous avons faites dans la Création et ce que la créature fait et peut faire dans notre Divine Volonté ne seraient pas connues, même au Ciel. C’est notre amour qui l’exige, et notre Justice qui veut conserver, au Ciel, la réalité de cette image, tel que l’homme fut créé – et pas un autre, mais celui-là même qui est sorti de nos mains créatrices afin que, si la terre ne le connaît pas, le Ciel puisse le connaître. Ils voient en Adam leur origine et – ils me remercient et prient pour que mon Fiat puisse régner sur la terre et former plus d’images, plus belles encore qu’Adam, parce qu’il n’a pas été une œuvre complète dans ma Divine Volonté, mais dans une période de sa vie. Seule la Reine souveraine possède une vie et des œuvres complètes dans mon Fiat, et personne, par conséquent, ne peut l’égaler. Ma Volonté veut faire plus de vies complètes en elle afin de répéter ce qu’elle a fait dans la Création, pour faire savoir à la terre la manière et l’ordre dans lesquels la créature fut créée, et les grandes, belles et saintes choses que ma Divine Volonté peut accomplir dans la créature. 

            De plus, tu dois savoir que jusqu’à maintenant, je n’ai manifesté à personne les grandes qualités d’Adam, ou sa sublimité, sa grandeur et sa sainteté lorsqu’il vivait la première période de sa vie dans l’unité de ma Volonté ; et en vertu de ses actes accomplis en elle, la grande gloire qui est la sienne au Ciel. Beaucoup, au contraire, pensaient que parce qu’il avait glissé dans le péché, il pouvait avoir tout au plus une gloire semblable à celle des Bienheureux, ou peut-être même inférieure aux autres. Mais voulant restaurer le Royaume de ma Divine Volonté, je sens en moi une nécessité d’amour de manifester la première époque de la Création, et la première période de la vie d’Adam – toute de Divine Volonté – ainsi que la gloire dont il jouissait au Ciel en vertu de cette Volonté afin que les créatures, venant à connaître un bien si grand, puissent s’y disposer elles-mêmes et languir pour le divin Fiat sur la terre comme au Ciel.

44.  16 septembre 1928 — À sa conception, la Vierge a conçu le Royaume du Fiat ; à sa naissance, elle nous a donné les droits de le posséder. Difficultés d’écriture. Les plaies que Jésus a reçues.

          Mon abandon dans le Fiat est continuel ; et en suivant ses actes, mon pauvre esprit s’est arrêté pour penser à la conception de la céleste Mère et à son grand bonheur d’être exemptée du péché originel. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la semence avec laquelle la céleste Reine souveraine fut conçue est d’origine humaine, car elle aussi avait une vie humaine comme toutes les autres créatures, et comme j’en ai eu une moi aussi. Il y a cependant une grande différence qui n’a pas été concédée à la créature : avant la conception de sa belle âme, mon Fiat, par son omnipotence, a concentré ses rayons dans cette semence humaine, et par sa lumière et sa chaleur, il a anéanti le mal qu’elle contenait, l’a fait mourir, purifiant complètement la semence en la rendant sainte, pure et exempte du péché originel ; puis, cette enfant immaculée fut conçue dans cette semence. 

            Tout le prodige de l’Immaculée Conception a donc été opéré dans ma Divine Volonté. Elle n’a ni créé ni détruit une semence humaine, mais elle l’a purifiée. Par sa lumière et sa chaleur, elle a ôté toutes les humeurs que cette semence avait contractées du péché d’Adam, et a restauré en elle la semence humaine telle qu’elle était sortie de nos mains créatrices. Par conséquent, lorsque la petite Vierge Reine fut conçue, le Royaume de ma Divine Volonté fut conçu en elle et dans les générations humaines, car en formant et en donnant des grâces surprenantes à une créature, nous voyions en elle toute l’humanité de la famille humaine, comme si elle était une. Ainsi, lorsque la Vierge fut conçue dans cette semence exempte de toute tache – ce qui était l’œuvre du divin Fiat – son divin Royaume fut de nouveau conçu dans l’humanité ; et lorsque la petite Vierge immaculée est née, le droit de posséder le Royaume a été rendu à l’humanité. Or, lorsque je suis venu sur terre pour prendre chair humaine, j’ai utilisé la semence de la Souveraine Reine du Ciel, et l’on peut dire que nous avons œuvré ensemble pour former de nouveau ce Royaume dans les générations humaines. Il ne reste plus qu’à le connaître pour le posséder. C’est pourquoi je manifeste ce qui appartient à mon Royaume et à ma Divine Volonté, de telle sorte que la créature puisse parcourir ses voies, suivre nos pas, et en prendre possession. Et ma Divine Volonté, avec sa lumière et sa chaleur, répétera le prodige d’enlever les mauvaises humeurs que contient la semence humaine ; et elle y placera la semence de sa lumière et de sa chaleur en se constituant la vie de cette semence. De cette manière, elles échangeront leurs possessions : ma Divine Volonté prendra possession de la semence pour former en elle sa vie de lumière, de chaleur et de sainteté ; et la créature reviendra prendre possession du Royaume de mon divin Fiat.

            Ainsi, ma fille, tu vois que tout est prêt – rien d’autre n’est requis pour la faire connaître. Et c’est pourquoi il me tarde tant que ce qui concerne ma Volonté soit connu – pour mettre dans les créatures le désir de posséder un si grand bien afin que ma Volonté, attirée par leurs désirs, puisse concentrer ses rayons lumineux et, avec sa chaleur, accomplir le prodige de leur rendre le droit de posséder son Royaume de paix, de bonheur et de sainteté. 

            Après cela, devant écrire ce que Jésus m’avait dit, je trouvais la chose presque impossible. J’ai essayé une première fois, une deuxième fois, une troisième fois, et voyant que je n’y arrivais pas, j’ai pensé que mon bienheureux Jésus ne voulait plus que j’écrive, et que par conséquent, je ne devais plus le vouloir moi non plus. J’ai alors abandonné l’idée de m’y efforcer ; mais après, j’ai voulu réessayer, et ça semblait marcher, et même plus facilement qu’avant. Alors je me suis dit : « Pourquoi tant de sacrifices, de difficultés, d’essais et de nouveaux essais pour écrire, sans y arriver ; et voilà qu’après tant de difficultés, j’y arrive facilement ? » Et mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ne t’inquiète pas. Je voulais m’amuser un peu avec toi et goûter la douceur qui sort de tes sacrifices. En voyant que tu essayais d’écrire sans y arriver, et que tu réessayais encore, j’étais touché par ton amour de vouloir te sacrifier pour faire ma Divine Volonté qui est que tu écrives ; et moi, pour m’amuser de tes difficultés, je te rendais incapable de garder les yeux ouverts pour écrire. Est-ce que tu ne veux pas que ton Jésus s’amuse avec toi, et qu’il prenne un peu de plaisir ? De plus, tu dois savoir que le sacrifice accompli pour faire ma Volonté forme dans l’âme un sang pur, noble et divin, tout comme la nourriture forme du sang pour le corps ; et moi, je trempe mon pinceau divin dans ce sang et je m’amuse à former dans la créature mon image plus belle et plus charmante. Alors, laisse-moi faire ; et toi, ne pense qu’à faire ma Divine Volonté, et je ferai quelque chose de plus beau dans la nouveau-née de mon adorable Volonté. 

45.  21 septembre 1928 — Comment Dieu a toujours donné à l’homme, depuis le commencement de la Création. Le siège de la volonté humaine. Valeur des actes accomplis dans la Volonté. Exemple du soleil.

           Je continuai ma ronde dans la Création pour tenir compagnie à toutes les œuvres du divin Fiat ; et comme j’étais en sa compagnie – combien je me sentais riche et en possession de toute chose ! Il me semblait que tout m’appartenait, car la Divine Volonté me donnait tout, et en faisant ma ronde dans la Création, je recevais tout. Et mon doux Jésus, en sortant de moi, me dit: 

            Oh ! qu’elle est riche et qu’elle règne la petite fille de ma Divine Volonté au milieu de nos œuvres ! Elles sont si nombreuses qu’elle ne peut les embrasser toutes ; et nous, charmés de la voir au milieu de nos œuvres, nous redisons sans cesse : « Tout est à toi – nous avons tout créé pour toi, pour te voir riche, belle et régnante. » Et toi, reprenant cette compétition avec nous, tu nous dis : « Combien de belles œuvres je possède, que je peux vous donner – toutes vos œuvres sont miennes et je vous les redonne, dans vos bras, comme gloire et triomphe de vos ouvrages. » Depuis le moment où nous avons créé la Création, nous avons toujours – toujours donné à l’homme, sans jamais cesser, alors qu’il ne nous donnait rien ; et s’il essayait de nous donner quelque chose, c’était des choses extérieures à nous, pauvres et indignes de nous. Mais lorsque notre Divine Volonté sera reconnue et que la créature viendra vivre en elle, elle prendra possession de nos œuvres. Alors nous cesserons de donner, car nous avons déjà tant donné qu’elle ne sera pas capable de tout embrasser. La créature commencera alors à donner à son Créateur, et elle ne nous donnera pas des choses extérieures et indignes de nous, mais nos propres œuvres – les fruits de nos propres ouvrages. Oh ! comme nous nous sentirons glorifiés, aimés et honorés ! Ainsi, la connaissance de notre divin Fiat, le retour de sa vie au sein des créatures, ouvrira la compétition entre le Créateur et la créature ; elle pourra nous donner, et nous pourrons la laisser posséder. Ce sera le retour de nos œuvres en notre sein. Par conséquent, que ton envol dans notre divin Fiat soit continuel afin que nous puissions tout te donner, et que tu puisses tout nous donner. 

            De plus, celle qui vit dans notre Volonté vit de lumière, et par la puissance de sa lumière notre Volonté a la vertu d’abattre tous les maux, d’enlever la vie à toutes les passions et de dissiper les ténèbres. Ainsi, par sa lumière, la Divine Volonté a la vertu de rendre la créature incapable de faire et de recevoir aucun mal. Qui pourrait jamais entrer en guerre contre la lumière ? Personne. Qui pourrait dire : « Je peux empêcher le passage de la lumière ? » Personne. Et si quelqu’un tentait de le faire, la lumière se moquerait de lui, et avec sa vertu triomphante, elle le revêtirait et passerait par-dessus, par-dessous et tout autour de lui ; et en se riant de lui, tout en poursuivant sa course, elle le maintiendrait sous son pouvoir et sa pression de lumière, à moins qu’il n’aille se cacher dans quelque abysse de ténèbres. N’est-ce pas ce que fait le soleil ? C’est bien plus encore ce que fait le soleil de ma Volonté, et l’âme qui vit dans cette lumière ne fait rien d’autre qu’étendre la capacité de son intelligence pour être capable de recevoir plus de lumière. Ainsi, chaque acte accompli dans mon divin Fiat forme, avec sa lumière, le vide dans l’esprit humain afin de pouvoir communiquer une lumière plus grande et plus forte. 

            Je pensais après cela à la façon dont le Royaume du Fiat suprême pourrait venir, et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, toute chose dans mes mains peut être un moyen d’obtenir l’intention que ma Divine Volonté soit connue et règne parmi les créatures. J’agirai comme un roi qui veut qu’une cité se soumette à son règne : il en fait le siège ; il leur fait toucher les choses de leurs propres mains – et s’ils ne se rendent pas, il les fera mourir de faim ; et lorsque le peuple voit qu’il lui manque les moyens de subsistance, il se rend. Alors le roi lève le siège : il entre en maître dans la cité ; il fournit tous les moyens de subsistance de façon surabondante ; il organise des fêtes et des réjouissances, il rend ce peuple heureux. C’est ce que je vais faire : je vais faire le siège de la volonté humaine ; je vais envenimer et détruire tout ce qui sert à la nourrir, et par conséquent, il y aura de nombreux châtiments qui ne seront que le siège que je ferai de tout ce qui est humain, de sorte que, épuisés et désillusionnés, ils sentiront le besoin de faire régner parmi eux mon divin Fiat ; et dès que je verrai qu’ils le désirent, je prendrai le commandement, je leur fournirai tout en abondance, et je les rendrai heureux. Toi, par conséquent, ne t’inquiète pas ; je connais la manière de disposer tous les événements pour obtenir l’intention.

            Je pensai ensuite à la grande valeur de nos actes accomplis dans le divin Fiat, une valeur telle qu’un seul acte peut s’étendre à tous. Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, le soleil donne sa lumière à toute créature avec un seul éclat de lumière, de sorte que, au même instant et avec un seul acte, il éclaire son regard, sa bouche, ses pas – tout ; et il n’a pas à répéter son acte de lumière pour chaque membre de la créature, car un seul acte de lumière est suffisant pour tous, de sorte que chaque membre et chaque objet puisse avoir sa lumière à lui. C’est la même chose pour les actes accomplis dans ma Divine Volonté : comme ils sont enfants de la lumière de ma Divine Volonté, elle peut d’un seul acte faire de la lumière pour tous, elle peut s’étendre partout, car c’est une vertu et une propriété que la lumière de mon divin Fiat possède en lui-même – de pouvoir avec un seul acte donner de la lumière à tous. Et s’il existe une différence quelconque, elle est en celui qui la reçoit ; celui qui est disposé prend le bien de la lumière et il en profite ; celui qui n’est pas disposé, même s’il se sent lui-même rempli de lumière, ne prend pas le bien qu’elle contient. C’est ce qui se passe avec le soleil qui donne sa lumière à tous, et personne ne peut dire : «Il ne me donne pas sa lumière. » Et comme tous peuvent la recevoir comme il leur plaît, elle ne provoque pas de jalousie. Cependant, il peut y avoir une grande différence : certains utilisent la lumière pour travailler, et ils obtiennent un profit ; d’autres jouissent de la lumière, et restent oisifs sans rien gagner ; certains s’en servent pour s’amuser ; d’autres pour pécher. La lumière ne change pas – elle est toujours lumière et accomplit son office de lumière ; mais tous ceux qui la reçoivent n’en retirent pas un profit ni ne l’utilisent de la même manière. Telle est ma Divine Volonté et les actes accomplis en elle ; ils sont toujours lumière, mais ceux qui profitent de cette lumière sont ceux qui y sont disposés.

46.  14 septembre 1928 — Comment c’est la Volonté de Dieu de donner son Royaume, mais les créatures doivent s’y disposer. Exemple du père. La seule raison de toute la Création : que le Fiat règne parmi les créatures. La manière utilisée par Jésus pour dire ses vérités.

           Je pensais en moi-même : « Jésus a un si grand désir de faire le grand don du Royaume de son Fiat ; il le veut, il le désire ardemment. Alors, pourquoi veut-il que nous priions pour qu’il nous le donne ? » Et mon toujours aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, c’est en vérité ma Volonté de vous donner le Royaume de ma Divine Volonté, et je ne peux pas non plus m’empêcher de vouloir et désirer vous faire ce grand don. S’il n’en était pas ainsi – si je ne soupirais pas après le retour de l’homme dans le palais royal de ma Divine Volonté – j’irais contre l’ordre de notre œuvre de Création qui, avec une très grande sagesse, a créé l’homme pour qu’il puisse vivre de nous, et demeurer dans le Royaume de notre Fiat que nous lui avons donné en héritage. En sortant de notre Fiat, l’homme a créé le désordre dans notre œuvre de Création, et comment pouvons-nous tolérer de laisser notre si bel ouvrage désordonné ? Des siècles ont passé, d’autres siècles peuvent passer, mais nous ne changerons pas ; ce sera toujours pour nous le point le plus important – notre unique dessein et notre intérêt très spécial : que notre œuvre de Création soit restaurée et réordonnée comme elle est sortie de nos mains créatrices, et qu’elle vive dans le Royaume de notre Divine Volonté.

            Notre adorable Majesté se trouve dans la situation d’un père dont le fils était autrefois heureux, d’une rare beauté qui lui apportait la joie et le bonheur, et qui vivait en propriétaire de l’héritage donné par son père. Ce fils, volontairement, a quitté l’héritage paternel ; il s’est rendu malheureux et a brisé les belles et pures joies qui existaient entre le père et le fils. Aussi, quelle ne serait pas la souffrance du père, quels ne seraient pas ses soupirs, ses larmes et son inébranlable volonté de voir son cher fils retrouver son bonheur ? De plus, comme l’héritage du fils existe toujours – le père le garde en réserve et aspire à ce que son fils vienne en reprendre possession. Mais au milieu de tant de souffrances, de larmes et de soupirs du père, sa volonté est déterminée : il veut que son malheureux fils désire – et prie pour que son héritage paternel, son bonheur perdu, lui soit rendu. Cela dispose le fils à recevoir et à apprécier son heureux état, le retour à son héritage ; et le père, submergé d’amour pour son cher fils, dira : « Ta prière a formé un droit sur mon cœur qui brûle pour toi. Reprends ce que tu as perdu – tu l’as mérité. Je suis satisfait du moment que je te vois heureux, et que je peux dire ‘mon fils n’est plus malheureux, mais heureux’. »

            Or, nous sommes plus qu’un père – d’autant plus que son amour n’est qu’une ombre comparé au nôtre, et notre Divine Volonté est inébranlable – personne ne pourra la changer : le malheur de l’homme est un désordre pour l’ordre de la Création, et nous voulons nos droits sur notre ouvrage ; nous voulons qu’il nous revienne tel qu’il est sorti de nous. Notre amour nous inonde, notre justice l’exige, notre bonté le réclame et notre bonheur même le désire et ne tolère pas le malheur dans notre œuvre. Notre Divine Volonté, nous entourant comme une couronne, nous rend immuables et elle veut que son Royaume soit possédé. Mais malgré tout, nous voulons que la créature prie et désire le bien que nous voulons lui donner. Cela forme un droit sur notre Cœur paternel et une place dans le cœur de la créature pour être capable de recevoir ce que nous voulons lui donner, afin que nous puissions dire dans notre excès d’amour : « Mon fils, tu l’as mérité, et nous t’avons donné ce que nous voulions te donner. » Celui qui prie se dispose ; ce qui est obtenu par la prière est apprécié, et gardé en sécurité. Et comme la connaissance de ma Divine Volonté, la possession de son Royaume, n’est pas un bien individuel, mais général, afin de l’obtenir, je te fais prier pour tous, au nom de tous, et de chaque pensée, parole et acte de la créature, afin que tu puisses former le droit sur notre divine paternité que tous puissent recevoir le Royaume de notre Fiat, ainsi que les dispositions en eux-mêmes pour être capables de le posséder. C’est ce qu’a fait la Reine du Ciel pour impétrer le Royaume de la Rédemption. Elle avait une prière, un soupir et un acte pour tous et pour chacun – elle n’a laissé personne lui échapper ; et elle a donné ainsi à chacun le droit de recevoir son Rédempteur. C’est ce que j’ai fait pour les racheter, et c’est ce que je veux que tu fasses pour le Royaume de ma Divine Volonté.

            Après quoi, je continuai à penser : « Et pourquoi tant d’intérêt et tant d’amour de la part du Seigneur pour que sa sainte Volonté soit connue et règne parmi les créatures ? » Et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, parce que le but premier, son acte et sa fin, était que notre Divine Volonté seule règne ; et pour qu’elle règne, il faut qu’elle soit connue. C’est notre Volonté qui est entrée dans le champ d’action de la Création, qui s’est imposée sur le « rien » par son Fiat créateur, et qui a créé les cieux, les soleils et tant d’œuvres merveilleuses – et l’homme également. Et dans toutes les œuvres qu’elle a créées, elle a placé le sceau de son Fiat omnipotent comme signe indélébile qu’il resterait en chacune de ses œuvres tel un roi régnant sur son royaume. Ainsi, le but de la Création n’était pas notre puissance, notre bonté, notre justice, notre immensité, et ainsi de suite ; et si tous nos attributs y ont concouru, c’était une conséquence et non une raison. Si nous ne parvenons pas à notre but, c’est comme si nous n’avions rien fait ; et comme toutes les choses créées l’ont été pour l’homme, et l’homme pour nous, c’est donc par nécessité d’amour, de droit et de justice, pour l’honneur et la bienséance de nous-mêmes et de toutes nos œuvres, et pour l’accomplissement de notre dessein, que nous voulons que notre Divine Volonté règne dans l’homme comme origine, vie et fin de son être tout entier. Si tu savais combien mon Fiat souffre en regardant l’homme ; il le voit et dit dans sa souffrance : « L’ai-je vraiment fait de mes mains créatrices ? Est-il mon œuvre – est-il vraiment celui que j’ai eu tant de plaisir à créer ? Cependant, je ne suis pas en lui comme en mon Royaume ; il a brisé mon sceau et m’a mis dehors ; il a détruit le dessein pour lequel je lui ai donné la vie. » Tu vois donc qu’il est absolument nécessaire que ma Divine Volonté soit connue et règne ; et d’ici là, nos plus belles œuvres ne peuvent produire pour l’homme les biens qu’elles contiennent – l’œuvre de la Rédemption n’a pas son accomplissement. 

            Et je continuai à penser : « Et pourquoi est-ce que mon bien-aimé Jésus ne parle pas de son Fiat aussi souvent qu’avant ? » Et Jésus ajouta : 

            Ma fille, notre habitude est de donner les vérités que nous voulons manifester un peu à la fois, car la créature est incapable de recevoir d’une seule fois en son âme toutes nos vérités. Nous faisons cela aussi pour que la vie de la vérité que nous avons manifestée mûrisse en elle. Et dans notre grande joie de voir arriver à maturité les belles œuvres que nos vérités produisent, nous nous sentons portés par la beauté de nos manifestations à manifester encore plus de vérités ; et c’est pourquoi nous donnons du temps – pour avoir le temps et l’occasion de nous réjouir en faisant d’autres communications. N’avons-nous pas fait la même chose dans la Création ? Nous aurions pu créer tout ce qui existe d’un seul coup et par un seul acte, mais nous ne l’avons pas fait. Lorsque notre Fiat fut prononcé et que nos œuvres apparurent, nous nous sommes réjouis en voyant la beauté et la magnificence de nos œuvres, et elles nous ont incités à prononcer d’autres Fiats pour former d’autres magnifiques œuvres. C’est ce que je fais avec toi. Ne sais-tu pas que ce qui concerne la Divine Volonté et son Royaume n’est que la continuation de la Création – la narration qui devait en être faite à l’homme s’il n’avait pas péché et avait possédé mon Royaume du Fiat ? Mais puisqu’il a rejeté ma Divine Volonté, il a interrompu la narration de l’histoire de ma Volonté ; de plus, ma Volonté n’avait plus de raison de continuer puisque l’homme ne possédait plus son Royaume. Maintenant, après bien des siècles, ma Volonté a recommencé sa narration pour se faire connaître – un signe qu’elle veut donner son Royaume. Ainsi, ce que je te manifeste concernant ma Divine Volonté n’est que la continuation – continuant depuis le commencement de la Création afin de raconter la vie de la Divine Volonté.

4724 septembre 1928 — La Volonté de Dieu veut donner son règne mais la créature doit le vouloir. L'exemple d'un père.  L'unique finalité de la Création: Que le FIAT règne au milieu des créatures.  La façon de Jésus d'annoncer ses vérités.
Harvey

(1) Je pensais: " Pourquoi Jésus veut-IL que l'on prie pour recevoir le grand  don du royaume de son FIAT, après lequel IL soupire, qu'IL aime tant et qu'IL veut nous donner? Se mouvant en moi, mon toujours aimable Jésus me dit: (2) " Ma fille, bien sûr que Je veux faire don du règne de ma Divine Volonté et Je ne puis m'empêcher de le vouloir et de soupirer après lui; si Je ne désirais pas le retour de l'homme dans le palais de ma Divine Volonté, J'irais à l'encontre de l'ordre de notre œuvre créatrice, qui le conçu avec une immense sagesse, pour qu'il vive de ce qui nous appartient et habite dans le royaume de notre FIAT, que Nous lui donnâmes en héritage. Or l'homme, en Le quittant, installa le désordre dans notre œuvre créatrice; comment pourrions- Nous aller de l'avant tant que l'ordre dans notre œuvre la plus belle n'est pas rétabli? Des siècles passèrent, d'autres en passeront encore, mais rien ne changera pour Nous, puisque notre objectif le plus important, notre unique finalité et notre intérêt particulier, tendent à ce que notre œuvre soit réordonnée, restaurée, telle qu'elle sortit de nos mains créatrices et vive dans le royaume de notre Divin Vouloir. Notre adorable Majesté est tel un père qui avait un fils heureux, d'une rare beauté, qui lui apportait la joie et le bonheur, vivant de l'héritage de son père en tant que propriétaire; ce fils quitta, volontairement, l'héritage paternel, devint malheureux et arrêta les belles et pures joies qu'il partageait avec son père; or, après tant de douleurs, de soupirs, de larmes, ce père n'aurait-il pas la volonté inflexible que son cher enfant soit à nouveau heureux? D'autant plus que l'héritage donné auparavant existe toujours, gardé par le père, qui aspire à vouloir le lui rendre, mais il veut aussi que son fils malheureux désire, prie, pour avoir de nouveau son héritage paternel, sa félicité perdue; cela le dispose à recevoir et à apprécier ce qu'il possédait avant et son père, noyé dans l'amour pour son cher enfant dira: " Tes prières ont touché mon cœur qui brûle d'amour pour toi, reprends ce que tu as perdu, tu l'as mérité, et je suis content de te voir heureux à nouveau et de pouvoir dire : " Mon fils n'est plus malheureux." Pour Nous c'est encore mieux, car l'amour de ce père n'est que l'ombre du nôtre,  notre Volonté est inébranlable et, le malheur de l'homme étant une discordance dans l'œuvre de la Création, Nous avons des droits sur elle, voulant qu'elle nous revienne telle que Nous la créâmes; notre amour nous étouffe, notre justice l'exige, notre bonté la réclame, notre propre félicité soupire après elle, ne tolérant aucun malheur dans notre œuvre; notre Divine Volonté nous entourant, nous rend immuables et veut que son règne soit possédé, mais pour cela, Nous voulons que la créature prie, soupire après le bien que Nous souhaitons lui offrir; ainsi notre cœur paternel acquiert un droit, de même que le sien un appuis, pour qu'il puisse recevoir ce que Nous voulons lui donner, en lui disant dans un élan d'amour: "Mon fils, tu l'as bien mérité, et Nous t'avons donné ce que Nous voulions que tu possèdes." La prière dispose la créature, elle apprécie ce qu'elle obtient en priant, elle le garde en elle, et, puisque connaître mon Divin Vouloir et posséder son royaume n'est pas un bien individuel, mais général, afin de l'obtenir Je te fais prier pour tous, au nom de tous, de chaque pensée, parole et acte de la créature, pour que tout un chacun puisse avoir le droit, dans notre divine paternité, de recevoir le royaume de notre FIAT et les dispositions pour le posséder. C'est ce que fit la Reine du Ciel pour obtenir le règne de la Rédemption, ayant une prière, un soupir, un acte pour tous, personne ne fut exclu, donnant, ainsi, le droit à tous les hommes de recevoir leur Rédempteur; c'est ce que Je fis aussi pour les rédimer, et c'est ce que Je veux que tu fasses pour le règne de ma Divine Volonté." 

(3) Je pensais aussi: " Pourquoi Notre Seigneur aime tant et est si intéressé à ce que sa Sainte Volonté soit connue et règne parmi les créatures?" Mon doux Jésus ajouta: (4) Ma fille, car la finalité primordiale de la Création, fut de faire régner notre seule Divine Volonté, et pour qu'elle puisse régner, il faut qu'Elle soit connue, puisque c'est Elle qui entra en action dans la Création, s'imposant au néant et donnant vie, à travers son FIAT créateur, à des cieux, à des soleils, à tant de belles choses, même à l'homme, mettant, en  chacune de ses œuvres, le sceau de son FIAT tout puissant, en tant que marque indélébile, étant en elles, tel un roi dans son règne; en fait, le but de la Création ne fut ni notre puissance, notre bonté, notre justice, ni notre immensité etc..., et bien que toutes y contribuèrent, nos attributs n'en furent que la conséquence; si notre finalité n'aboutit pas, ce sera comme si Nous n'avions rien fait, toutes les choses ayant été créées pour l'homme, de même que l'homme pour Nous, voilà pourquoi, par besoin d'amour, au nom de la justice, pour notre honneur, notre dignité, pour toutes nos œuvres, et afin d'accomplir ce que Nous avions établi, Nous voulons que notre Divine Volonté règne en l'homme en tant que commencement, vie et fin de tout son être. Si tu savais à quel point souffre mon FIAT en regardant l'homme, disant dans sa douleur: Je le conçus de mes propres mains créatrices, me délectant à le modeler, c'est mon œuvre, pourtant, Je ne règne pas en lui car il brisa mon sceau, Me jeta dehors et détruisit la finalité pour laquelle Je le mis au monde; maintenant, tu peux mieux comprendre pourquoi il est absolument nécessaire que ma Divine Volonté soit connue et règne, et, tant que cela ne se produira pas, nos plus belles œuvres seront improductives pour l'homme, même celle de la Rédemption n'est pas achevée. “ 

(5) D'autres pensées se succédaient dans mon esprit: "Pourquoi mon aimé Jésus ne parle-t-IL plus aussi souvent qu'avant de son propre FIAT?" Jésus ajouta: 

(6) C'est dans nos habitudes de donner les vérités que Nous voulons manifester, par petites gorgées, car la créature est incapable de toutes les recevoir dans son âme en même temps; par la même occasion, Nous lui laissons le temps de faire murir en elle la vie de la vérité manifestée, et, prenant plaisir à voir, dans la créature, ces belles œuvres muries, Nous nous sentons incités, par la beauté de nos manifestations, à communiquer d'autres vérités; Nous donnons, ainsi, le temps, pour avoir le temps et l'occasion de Nous délecter, à nouveau, à faire d'autres communications. N'est-ce pas ce qui se passa lors de la Création? En prononçant un seul FIAT, Nous aurions pu créer, en même temps, tout ce qui existe, mais ce ne fut pas notre mode d'opérer; Chaque fois que notre 

FIAT était prononcé, Nous prenions du plaisir à regarder la beauté et la splendeur de nos œuvres et celles-ci Nous incitaient à prononcer d'autres FIAT, pour en former d'autres aussi belles. C'est ce que Je fais avec toi, ne sais-tu pas que ce qui concerne le règne de ma Divine Volonté n'est, en fait, que la suite de la Création, dont la narration aurait dû être poursuivie par l'homme, s'il n'avait pas pêché et avait possédé mon règne du FIAT? Mais, en la rejetant, il interrompit le récit de l'histoire de ma Volonté, d'autant plus qu'il n'avait plus de raison de le faire, ayant perdu son règne. Après tant de siècles, Elle reprit à divulguer ses connaissances, ce qui signifie qu'Elle veut donner son règne, par conséquent, ce que Je te manifeste n'est que la suite, depuis le commencement de la Création, pour raconter la vie de la Divine Volonté." 

48.  28 septembre 1928 — Celle qui vit dans la Divine Volonté peut former la lumière. Chaque vérité sur ma Volonté contient un bonheur distinct des autres.

           Mon abandon dans la Divine Volonté est continuel. Il me semble qu’elle ne me quitte pas même pour un instant ; je sens sa lumière en moi et autour de moi, sa force créatrice, sa vie qui tout en étant en moi, a toujours quelque chose à me donner… Et que me donne-t-elle ? Elle me donne une lumière toujours nouvelle, une nouvelle force créatrice, une nouvelle croissance de sa vie même ; de telle sorte que j’ai l’impression d’être une éponge imbibée de vie divine. Et même si mon doux Jésus me prive presque de son adorable présence, avec tout au plus quelques brèves apparitions, la lumière de son divin Fiat ne me quitte jamais. Et même si mon pauvre cœur est sur le point d’être noyé dans la souffrance d’être sans lui, la lumière de son Fiat me traverse plus vivement et éclipse ma souffrance ; et comme je me sens inséparable de son Fiat, il me fait suivre ses actes divins. Et alors que je suivais les actes de la Divine Volonté, mon très grand Bien et bien-aimé Jésus se manifesta dans la lumière de son Fiat et me dit :

            Ma fille, lorsque l’âme se place dans l’acte d’accomplir ses actes dans ma Divine Volonté, elle se place dans la source de sa lumière et forme sa propre lumière. Si tu savais ce que signifie être capable de former de la lumière… Quelle gloire, quel honneur pour la créature d’acquérir la vertu de pouvoir former de la lumière ! Ce pouvoir de former de la lumière n’est donné à personne – sinon à celle qui vit dans ma Divine Volonté. En fait, ma Volonté nourrit l’âme de sa lumière, et elle, se nourrissant de lumière, acquiert le don et la propriété naturelle de former de la lumière. Oh ! comme il est agréable pour nous de voir la créature, dans la source de notre lumière, former sa propre lumière pour nous la donner et dire : « Adorable Majesté, vous êtes lumière éternelle et c’est de la lumière que vous me donnez ; et je vous apporte ma petite lumière comme le plus grand hommage, l’amour le plus intense qui, en pressant l’éponge de mon petit être imbibée de votre lumière, forme pour vous ma lumière afin de vous la donner. » Ce sont ainsi de merveilleux spectacles de lumière qui se forment entre l’âme et Dieu, avec toutes les harmonies de couleurs que possède la lumière. Que ne possède-t-elle pas ? Elle possède les couleurs, les parfums, les douceurs, les saveurs de toutes sortes… Et les spectacles alternent – les uns plus beaux que les autres. C’est alors que la vie dans mon divin Fiat rappelle en lui le commencement de la Création, et reproduit pour nous les joies et les fêtes de son début : la créature entre dans notre ordre, dans nos actes, et nous donne joies et bonheurs ; et nous continuons d’imprimer notre ressemblance sur son front.

            Après quoi je continuais mes actes dans la Divine Volonté et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, ce sont de grandes grâces que je t’ai données et, à travers toi, au monde entier, en te manifestant tant de vérités sur ma Divine Volonté. En fait, non seulement mes vérités sont des vies divines que ma très grande Bonté a manifestées, multipliant sa vie par autant de vérités – mais chacune de ces vies contient un bonheur distinct des autres pour être communiqué aux créatures, et une gloire différente des autres que les créatures peuvent rendre à celui qui les a manifestées. Cependant, ces bonheurs ne seront communiqués aux créatures que lorsqu’elles en viendront à connaître ces vérités. Elles sont comme autant de reines qui possèdent de vastes propriétés, distinctes les unes des autres, et qui attendent que les peuples sachent que ces reines existent, lesquelles contiennent leurs propriétés et qui ont le grand désir et le vouloir d’enrichir et de rendre heureux ceux pour qui ces propriétés sont sorties de notre divin sein. Si tu savais à quel point notre amour étouffe après avoir sorti tant de bonheurs de notre sein paternel – pour autant de vérités que nous avons manifestées – en voyant que les créatures ne profitent pas de ces fêtes et qu’elles ne nous donnent pas la gloire qu’elles devraient nous rendre parce qu’elles ignorent l’existence d’un si grand bien, et cela seulement parce qu’elles ne veulent pas s’occuper de faire connaître un si grand bien et de si grandes grâces. C’est pour nous une souffrance que tu ne peux comprendre ; par conséquent, prie – prie sans cesse pour que ma Divine Volonté soit connue et règne parmi les créatures afin que, comme un Père, je puisse rompre le pain du bonheur pour mes enfants.

48.  3 octobre 1928 — Échange entre Jérusalem et Rome. En créant l’homme, Dieu a placé en lui autant de semences de bonheur que de choses qu’il a créées.

           Mon pauvre esprit pensait à bien des choses concernant la Divine Volonté – particulièrement à la manière dont viendrait son Royaume, comment il se répandrait… et beaucoup d’autres choses qu’il n’est pas nécessaire d’écrire. Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, si Rome a la primauté de mon Église, elle le doit à Jérusalem, parce que le commencement de la Rédemption était précisément à Jérusalem. C’est de cette patrie, dans la petite ville de Nazareth, que j’ai choisi ma Vierge Mère ; je suis moi-même né dans la petite ville de Bethléem et mes Apôtres étaient tous de ce pays. Et même si Jérusalem, avec ingratitude, n’a pas voulu me reconnaître et a rejeté le bien de la Rédemption, on ne peut nier que l’origine, le commencement, le premier peuple qui en reçut le bien venait de cette ville. Les premiers annonceurs de l’Évangile, ceux qui établirent le catholicisme à Rome, étaient mes Apôtres, tous de Jérusalem – c'est-à-dire de cette patrie.

            Il y aura maintenant un échange : si Jérusalem a donné à Rome la vie de la religion et par conséquent de la Rédemption, Rome donnera à Jérusalem le Royaume de la Divine Volonté. Cela est si vrai que tout comme j’ai choisi une Vierge de la petite ville de Nazareth pour la Rédemption, j’ai choisi une autre vierge dans une petite ville d’Italie appartenant à Rome, et à qui a été confiée la mission du Royaume du divin Fiat. Et comme cela doit être connu à Rome tout comme ma venue sur terre devait être connue à Jérusalem, Rome aura le grand honneur de s’acquitter envers Jérusalem pour le grand bien qu’elle en a reçu, qui est la Rédemption, en lui faisant connaître le Royaume de ma Volonté. Jérusalem se repentira alors de son ingratitude, et elle embrassera la vie de la religion qu’elle a donnée à Rome ; et, reconnaissante, elle recevra de Rome la vie du grand don du Royaume de ma Divine Volonté. Et non seulement Jérusalem, mais toutes les autres nations recevront de Rome le grand don du Royaume de mon Fiat, ses premiers annonceurs, son Évangile – tout rempli de paix, de bonheur et de restauration de la création de l’homme. Et mes manifestations n’apporteront pas seulement la sainteté, la joie, la paix et le bonheur ; mais la Création tout entière, rivalisant avec eux, libérera de chaque chose créée tout le bien qu’elle contient et le déversera sur les créatures. De fait, en créant l’homme, nous avons placé dans son être toutes les semences de bonheurs que possédait chaque chose créée, disposant l’intérieur de l’homme comme un champ contenant toutes les semences de bonheurs ; si bien qu’il possède en lui-même tous les goûts pour être capable de savourer et de recevoir en lui tous les bonheurs des choses créées. Si l’homme ne possédait pas ces semences, il lui manquerait les sens du goût et de l’odorat pour être capable de jouir de ce que Dieu a mis de lui-même dans la Création tout entière.

            Or, en péchant, l’homme a fait que ces semences de bonheurs que Dieu lui avait infusées en le créant sont devenues malades, et il a par conséquent perdu le goût de jouir de tous les bonheurs contenus dans la Création. Il est devenu comme ce pauvre malade qui ne peut pas jouir des saveurs contenues dans la nourriture ; au contraire, il se sent lourd ; la nourriture elle-même se transforme en souffrance ; tout lui donne la nausée ; et s’il prend de la nourriture, ce n’est pas par plaisir, mais pour ne pas mourir. Par contre, celui qui est sain, peut goûter les saveurs, la force et la chaleur, car son estomac a la force d’assimiler les biens contenus dans les aliments, et il les savoure. C’est ce qui est arrivé à l’homme : en péchant, il a fait que les semences et la force même de pouvoir goûter les bonheurs contenus dans la Création sont devenues malades ; et souvent elles se transforment en souffrances. Mais avec le retour de l’homme dans mon divin Fiat, les semences retrouveront la santé et elles auront la force d’assimiler et de jouir de tous les bonheurs présents dans l’ordre de la Création. Un concours de bonheurs commencera alors pour l’homme ; tout lui sourira et l’homme recommencera à être heureux, tel que Dieu l’avait créé.

Deo gratias