No 21 à 40

21.  16 juin 1928 — Exemple d’un époux qui se sépare devant les tribunaux, comme l’a fait Dieu à partir de la chute de l’homme. Les nouvelles fiançailles pour le mariage se sont faites sur la Croix. L’accomplissement de la Divine Volonté.

          Je pensais à ce qui a été dit plus haut, et mon bienheureux Jésus continua à me dire :

            Ma fille, il est réellement vrai que l’Être suprême établit son mariage avec l’humanité au commencement de la Création ; et ce qui est arrivé est comparable à un jeune marié amené devant les tribunaux pour une séparation par sa méchante épouse. Mais le marié conserve malgré tout de l’affection dans son cœur et il pense et espère que si son élue devait changer, qui sait… il pourrait à nouveau s’unir à elle et se lier par les liens du mariage. C’est pourquoi il lui fait souvent savoir qu’il l’aime en envoyant des messagers.

            C’est ce qu’a fait Dieu : bien que le mariage avec l’humanité ait été défait devant le tribunal céleste, Dieu conserva pour elle de l’affection et, bien qu’elle fût loin de lui, il rêvait d’un nouveau lien matrimonial avec l’humanité ; à tel point qu’il ne détruisit pas le palais qu’il avait formé avec tant de somptuosité et de magnificence, et qu’il ne lui enleva pas non plus le bien du soleil qui formait le jour ; il lui laissa tout, afin que celle qui l’avait offensé puisse en faire usage. Il maintint même la correspondance en choisissant, dès le commencement du monde, tantôt ce bien et tantôt l’autre, qui étaient comme des messagers. Et tels de nombreux postiers, certains apportaient de petites lettres, d’autres des télégrammes, d’autres encore des appels téléphoniques du Ciel annonçant que le lointain époux ne l’avait pas oubliée, qu’il l’aimait et qu’il attendait le retour de l’ingrate épouse. 

            C’est ainsi que, dans l’Ancien Testament, plus je multipliais le bien, les patriarches et les prophètes, plus se faisaient pressants le courrier et les invitations qui s’échangeaient entre le Ciel et la terre, avec la nouvelle annoncée par Dieu qu’il désirait cette nouvelle union. Cela est si vrai que, incapable de contenir plus longtemps l’ardeur de son amour, et voyant que l’humanité corrompue n’était pas encore disposée, Dieu fit une exception en unissant la Vierge Reine et l’Humanité du Verbe par les liens d’un vrai mariage afin qu’en vertu de leur union, l’humanité déchue puisse être relevée et qu’il puisse former son mariage avec l’humanité tout entière. Mon Humanité forma alors mes nouvelles fiançailles avec elle sur la Croix, et tout ce que j’ai fait et souffert, jusqu’à mourir sur la Croix, était des préparatifs en vue du mariage désiré dans le Royaume de ma Divine Volonté. Or, après les fiançailles, il y a des promesses et des cadeaux qui doivent être échangés, et ce sont les connaissances concernant mon divin Fiat. C’est par elles que l’humanité reçoit à nouveau le grand don que l’homme a rejeté au Paradis, le don infini, éternel et interminable de ma Volonté. Ce don attirera à ce point l’humanité corrompue qu’elle nous fera en retour le don de sa pauvre volonté, ce qui sera la confirmation et le sceau de l’union des époux, après une aussi longue chaîne de correspondance, de fidélité de la part de Dieu, et d’incohérence, d’ingratitude et de froideur de la part des créatures. 

            Ma fille, l’homme s’est dégradé et a perdu tous ses biens parce qu’il est sorti de ma Divine Volonté. Pour retrouver sa noblesse et tout ce qu’il a perdu, et recevoir la réhabilitation du mariage avec son Créateur, il doit entrer à nouveau dans le divin Fiat d’où il est sorti. Il n’y a pas de voie moyenne ; pas même ma Rédemption ne peut suffire à ramener l’homme au commencement de l’heureux temps de sa Création. La Rédemption est le moyen, la voie, la lumière, l’aide – mais non la fin. La fin est ma Volonté, parce que ma Volonté était le commencement, et il est juste que ce qui était le commencement soit aussi la fin. Par conséquent, l’humanité doit être enclose dans ma Divine Volonté pour recevoir à nouveau sa noble origine et son bonheur, et pour que le mariage avec son Créateur retrouve sa validité. C’est pourquoi le grand bien que ma Rédemption a apporté à l’homme n’est pas assez pour notre Amour, et qu’il attend plus. L’amour véritable n’est jamais satisfait ; il ne peut l’être qu’en disant : « Je n’ai plus rien d’autre à donner. » Et sachant que l’homme peut être de nouveau heureux, victorieux et glorieux dans le noble état dans lequel il fut créé par Dieu – et cela au moyen du Règne de ma Volonté parmi eux – on voit pourquoi tous les désirs, les manifestations et les soupirs divins ont pour objet de faire connaître notre Volonté afin qu’elle règne et puisse dire à notre Amour : « Calme-toi, car notre enfant bien-aimé est parvenu à sa destinée. Il est maintenant en possession de notre héritage qui lui fut donné dans la Création, et qui est notre Fiat ! Et lorsqu’il possède ce qui est nôtre, nous le possédons. Par conséquent, le mariage est établi à nouveau ; les époux sont revenus à leur place d’honneur ; il ne reste plus qu’à fêter et à jouir d’un bien si grand, après un aussi long temps de tristesse. »

22.  20 juin 1928 — Dieu est un acte unique. Exemple du soleil. L’âme qui est dans la Divine Volonté vit dans cet acte unique et ressent tous ses effets. Valeur de ce qui est accompli dans la Divine Volonté. Comment Jésus, qui avait toujours été avec sa Mère, s’est éloigné lorsqu’il a commencé sa vie publique. Application à l’âme. 

           Mon abandon dans le Fiat suprême et mes envols dans tous les actes sont continuels. En parcourant la Création, je pensais à l’ordre et à l’harmonie de toutes les choses créées et à la multiplicité des actes de la Volonté éternelle dans tout l’univers. Mais tandis que je pensais à cela, mon toujours aimable Jésus me dit :

            Ma fille, Dieu est un seul acte, et si l’on peut voir dans la Création de nombreux actes, ils ne sont que les effets de cet acte unique de Dieu. C’est comme pour le soleil : le soleil est un, sa lumière est une, mais lorsqu’elle touche la terre et s’étend rapidement partout, ses effets sont innombrables. On peut dire que le soleil produit un effet distinct sur chaque chose qu’il touche : dans la couleur, la douceur et la substance qu’il infuse en chaque chose qu’il touche de ses doigts de lumière. Il semble que le soleil crée beaucoup d’actes subséquents, tous plus beaux les uns que les autres, mais ce n’est pas vrai, car ils ne sont que les effets de son acte unique de lumière. En fait, la puissance d’un seul acte a la vertu de produire de nombreux effets, comme s’ils étaient de nombreux actes subséquents et distincts, ce qu’ils sont effectivement. Ainsi, tout ce que tu vois dans l’univers n’est pas autre chose que l’effet de cet acte unique de Dieu ; et parce que c’est un acte unique, il possède la vertu d’ordre et d’harmonie dans tous les effets qu’il produit. 

            C’est la même chose pour l’âme qui vit dans ma Divine Volonté. En vivant dans l’acte unique de Dieu, elle ressent les effets de cet acte unique dans tous ses actes ; elle ressent en elle l’ordre, l’harmonie, la beauté, la force de cet acte unique divin qui, plus que la lumière, produit des effets si nombreux qu’elle sent que les cieux, les soleils, les mers, les champs de fleurs et tout ce qui est bon dans le ciel et sur la terre est produit dans ses actes. Il n’est rien de grand et de bon que l’âme qui vit dans ma Volonté ne puisse contenir. Elle est le soleil véritable qui, quoi qu’il fasse ou touche, produit différentes nuances de beauté, de douceur, de bonté et des effets multiples, parce que tous ses actes dépendent de l’acte unique de celui qui l’a créée.

            Je pensais après cela au grand bien que renferme ce qui est accompli dans la Divine Volonté, et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, ce qui est accompli dans ma Divine Volonté renferme une valeur inestimable. C’est comme si l’âme tenait en main les deux plateaux d’une balance et qu’elle plaçait dans chaque plateau un objet de même poids et de valeur égale. Ces objets ont le même poids, la même valeur, et le prix qu’elle peut en tirer est le même. On place maintenant dans un des plateaux Dieu et sa Volonté ; dans l’autre, l’âme avec ses actes accomplis dans la Volonté de Dieu. Les deux plateaux restent parfaitement en équilibre et au même niveau parce que, comme la Volonté de Dieu et celle de l’âme sont une, quoi qu’elle fasse, que ce soit en Dieu ou dans la créature, la valeur est la même. Seule ma Volonté élève l’âme à la ressemblance de son Créateur ; ses œuvres accomplies dans ma Volonté la placent dans l’ordre des œuvres divines. 

            Après cela je me sentais oppressée et je pensais : « Quel changement ! Avant, mon doux Jésus venait toujours ; il semblait ne pas pouvoir se passer de moi ; et maintenant… des jours et des jours passent, et il ne se presse pas du tout, et il n’accourt pas non plus vers moi comme il en avait l’habitude lorsqu’il voit que je n’en peux plus. On dirait que lorsqu’il vient, c’est pour me dire des choses concernant son Fiat ; on dirait qu’il n’y a que ça qui l’intéresse – le grand besoin que j’ai de lui ne le touche plus. » Je pensais à cela et à bien d’autres choses lorsqu’il se manifesta en moi et me dit : 

            Ma fille, j’agis avec toi comme avec ma Maman. Nous avons toujours vécu ensemble, sauf les trois jours où ils m’avaient perdu et, de plus, là où était la Mère, là aussi se trouvait le Fils, et là où était le Fils, là aussi se trouvait la Mère. Nous étions inséparables. Puis, lorsque le temps de l’accomplissement de la Rédemption est venu et qu’il m’a fallu vivre ma vie publique, nous nous sommes séparés, même si la Volonté une qui nous animait nous gardait toujours identifiés l’un à l’autre. Il est certain cependant que nos personnes étaient éloignées l’une de l’autre – l’une dans un endroit, l’autre ailleurs. Mais comme l’amour véritable ne peut être séparé très longtemps de l’être aimé, parce qu’ils sentent l’irrésistible besoin de se reposer l’un sur l’autre et de se confier leurs secrets, le résultat de leurs entreprises et leurs chagrins, il m’arrivait de faire parfois des petits détours pour la revoir, et il arrivait que la Reine Mère quittât son nid pour revoir son Fils qui la blessait de loin ; et nous nous séparions à nouveau pour que la Rédemption suive son cours. 

            C’est ce que je fais avec toi. Avant, j’étais toujours avec toi, comme je le suis d’ailleurs encore maintenant, mais comme je dois travailler pour le Royaume de ma Divine Volonté et que tu dois te jeter dans ses actes, l’œuvre à accomplir semble nous séparer l’un de l’autre. Et pendant que tu travailles, je m’emploie à préparer d’autres tâches pour toi en te faisant connaître d’autres choses sur mon Fiat et sur ce que tu dois suivre en lui. Mais je reviens souvent pour prendre et te donner du repos. Par conséquent, ne sois pas surprise ; c’est ce qu’exige la grande œuvre du Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel. Alors, fais-moi confiance et ne crains rien.

23.  25 juin 1928 — Tout ce qui est accompli dans le Fiat acquiert l’acte continuel et incessant. Exemple du soleil. La raison de Jésus au désert. Les souffrances de l’isolement.

           Je priais, et consciente de mon extrême misère, je priais ma céleste Maman de me donner son amour pour racheter mon misérable amour. Je faisais cela lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, le premier acte d’amour de ma Maman a été accompli dans la Divine Volonté, et en conséquence, il possède la continuité comme s’il était toujours dans l’action d’aimer et d’agir. Son amour ne finit jamais ; ses œuvres sont de continuelles répétitrices, de telle sorte que quiconque veut prendre son amour le trouve toujours en action, car il est l’effet du premier amour qui est répété et répété toujours. 

            Il en est ainsi de l’âme qui agit dans ma Volonté. Ses actes acquièrent la continuité – ils sont répétés toujours sans jamais cesser. Ils sont comme le vrai soleil qui, depuis l’instant où il fut créé par Dieu, a donné son premier acte de lumière – mais si grand qu’il emplit le ciel et la terre par un seul acte. Et il répète cet acte toujours et sans cesse, de telle sorte que tous peuvent prendre son acte de lumière, bien que cet acte qui s’est constitué acte de lumière pérenne pour tous fût unique. Si le soleil pouvait répéter son acte, on pourrait voir autant de soleils que d’actes répétés ; mais comme l’acte de lumière qu’il a accompli est unique, on ne peut voir qu’un seul soleil, et pas plus. Mais ce que le soleil n’a pas fait, la Reine souveraine l’a fait, et l’âme qui opère dans ma Volonté le fait aussi : autant de soleils pour autant d’actes, et ces soleils sont fusionnés, bien que distincts entre eux en beauté, en lumière et en gloire qu’ils rendent à leur Créateur, et dans le bien universel qu’ils font descendre sur toutes les créatures. Ces actes ont une puissance divine ; c’est en vertu de ces actes que la Très Sainte Vierge a pu obtenir la venue du Verbe sur la terre, et c’est en vertu de ces actes que mon Royaume viendra sur la terre. Un acte répété sans cesse dans mon Fiat a une vertu conquérante de ravissement et d’enchantement devant notre Divinité. Cette répétition continuelle dans la Divine Volonté est la force de l’âme, l’arme invincible qui désarme son Créateur et le conquiert avec des armes d’amour, et il se sent honoré d’être conquis par la créature. 

            Je continuais après cela ma ronde dans le divin Fiat, et en suivant mon Jésus en route vers le désert, je pensais : « Pourquoi Jésus a-t-il pris le chemin du désert ? Il n’y avait pas d’âmes à convertir là-bas, mais rien qu’une profonde solitude, alors que c’était des âmes qu’il cherchait. » Je pensais à cela lorsque mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, la compagnie brise la douleur et l’affaiblit, alors que la solitude la renforce, la redouble et la rend plus rude. Je voulais aller au désert pour ressentir dans mon Humanité toute la dureté de l’isolement que la Divine Volonté avait enduré pendant des siècles de la part des créatures. Mon Humanité devait s’élever jusqu’à l’ordre divin et descendre dans l’ordre humain afin d’enclore les souffrances de l’une et de l’autre, et prenant entièrement sur moi-même la douloureuse part qui séparait l’homme et Dieu, faire que les hommes s’attachent à nouveau à l’étreinte et au baiser de leur Créateur. Mais ce n’était pas la seule raison de mon départ pour le désert. Tu dois savoir que notre adorable Majesté, en formant la Création, établit que chaque lieu devait être habité et peuplé, et que la terre devait être extrêmement fertile et riche de nombreuses plantes, pour que tous vivent dans l’abondance. L’homme, en péchant, a attiré l’indignation de la justice divine, et la terre est demeurée déserte, infertile, et dépeuplée en de nombreux endroits – image de ces familles stériles où il n’y a ni rires, ni fêtes, ni harmonie, parce qu’elles sont sans enfants ; il n’y a personne pour briser la monotonie des deux époux et le cauchemar de l’isolement pèse sur leur cœur et entraîne la tristesse. Telle était la famille humaine. Par contre, là où il y a des enfants, il y a toujours quelque chose à faire, quelque chose à dire, des occasions de fêter. Regarde le ciel – vois comme il est peuplé d’étoiles ; la terre devait être l’écho du ciel, bondée d’habitants, et produire en abondance pour les rendre tous riches et heureux.

            Lorsque l’homme s’est retiré de ma Volonté, son sort a changé ; et je voulais aller au désert pour rappeler les bénédictions de mon Père céleste et, en appelant le Règne de ma Volonté, restaurer la terre, la peupler et la féconder partout, afin que la terre produise plus de semences, et de plus belles, pour la faire croître au centuple, la rendre plus féconde et d’une plus radieuse beauté. Combien de grandes choses accomplira le Royaume de mon divin Fiat ! Si bien que les éléments sont tous dans l’attente : le soleil, le vent, la mer, la terre et toute la Création – pour faire sortir de leur sein tous les biens et tous les effets qu’ils contiennent. De fait, étant donné que la Divine Volonté qui les domine ne règne pas parmi les créatures, ils ne sortent pas tous les biens qu’ils ont en eux et ils ne donnent ce qu’ils possèdent que comme des aumônes que l’on fait à des serviteurs. Ainsi, la terre ne produit pas toutes les semences ; le soleil, ne trouvant pas toutes les semences, ne produit pas tous les effets et tous les biens qu’il contient ; et ainsi de suite. C’est pourquoi tous attendent le Royaume du Fiat – pour faire voir aux créatures combien ils sont riches et combien de choses admirables le Créateur a placées en eux pour l’amour de ceux qui devaient être les enfants de sa Volonté.

24.  29 juin 1928 — Les Je t’aime forment la chaleur, la Divine Volonté la lumière, afin de former le soleil. La longue lignée formée par la créature qui vit dans le divin Fiat. Ses trois royaumes, ses trois soleils et ses trois couronnes. Comment il n’y aura plus d’ombre dans la foi.

           Je faisais mes actes habituels dans le divin Fiat, répétant pour chaque chose créée ma longue litanie de Je t’aime; mais en le faisant, je me disais : « J’y suis tellement habituée qu’il me semble que je ne pourrais faire autrement que de dire Je t’aime, je t’aime… » Et c’est à ce moment que mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, ton continuel Je t’aime n’est pas autre chose que la continuité du premier Je t’aime de ma Divine Volonté qui, prononcé une fois, a la vertu de répéter, par des faits, ce qui fut dit une seule fois. Le Je t’aime forme la chaleur, et ma Divine Volonté forme la lumière qui, envahissant le Je t’aime, forme un soleil, et tous sont plus radieux les uns que les autres. Qu’elle est belle la vie de l’âme dans ma Divine Volonté ! Elle se crée une longue lignée – presque interminable. En fait, si elle pense, c’est pour livrer ses pensées dans l’esprit divin et former la longue génération de ses enfants dans l’esprit du Père Céleste ; si elle parle, c’est pour livrer ses paroles dans la parole de Dieu, formant la longue génération des enfants de sa parole ; si elle agit, si elle marche, si elle palpite, elle livre ses œuvres entre les mains de son Créateur, ses pas à ses divins pieds, ses battements de cœur dans le Cœur paternel, formant la longue génération des enfants de ses œuvres, de ses pas et de ses battements de cœur. Quelle interminable génération forme pour son Créateur l’âme qui vit dans ma Volonté ! Elle est la populationniste et la mère féconde qui garde dans la joie celui qui l’a créée, car chaque enfant que Dieu reçoit en son sein est une fête que lui apporte l’âme qui vit dans sa Volonté.

            Et tout ému, il répétait : Quelle elle est belle ! Quelle est belle la nouveau-née de ma Volonté ! Dans sa petitesse, elle voudrait entrer en compétition avec son Créateur ; elle voudrait lui donner l’occasion de toujours sourire et, par ses surprises enfantines, capturer son regard et le garder fixé sur elle pour lui montrer la longue génération de ses enfants.

            Et, comme ivre d’amour, il gardait le silence ; mais un peu plus tard, il ajouta : 

            Ma fille, la créature a trois royaumes dans son âme, qui sont ses trois puissances. Elles peuvent être appelées les capitales de ces trois royaumes, tandis que le reste de la créature – les paroles, les yeux, les œuvres, les pas… – sont des villes, des villages, des mers et des territoires qui forment ces royaumes. Le cœur lui-même ne peut pas être appelé une capitale, mais plutôt le centre de communication le plus important pour les autres. Or, dans une guerre, si la capitale est conquise, la guerre se termine, parce que toutes les autres villes sont vaincues avec la capitale. Si ma Volonté parvient à prendre les trois capitales de ces royaumes et à élever son trône en elles, toutes les autres villes seront conquises et dominées par le Fiat suprême. Quelle gloire vont acquérir ces royaumes ! Ils seront les plus riches et les plus peuplés, car ils seront régis et dominés par celui qui est l’invincible, le fort, le puissant. Personne n’osera troubler et déranger leur ordre ; tout sera paix, joie et fête éternelle. Ceux qui vivront dans ma Divine Volonté posséderont ces trois soleils, tous plus beaux les uns que les autres – trois royaumes de paix enrichis de toutes les joies, de toutes les harmonies et de tous les bonheurs ; et ils seront couronnés de trois couronnes. Mais sais-tu qui ceindra d’une couronne le front des enfants de ma Volonté ? La sacro-sainte Trinité. Ravie par la ressemblance avec nous que nous lui avons infusée en les créant, voyant que notre Fiat les a élevés et formés comme nous le voulions, et blessée à la vue de nos propres traits en elles, l’ardeur de notre amour sera si grande que chacune des Trois Personnes divines placera sa propre couronne comme signe spécial et distinctif qu’ils sont les enfants de notre Divine Volonté.

            Après quoi je me sentais si immergée dans le Fiat suprême que je j’avais l’impression d’être une éponge saturée de sa lumière. Il me semblait que toutes les choses créées m’apportaient le baiser de la Divine Volonté, et dans ce baiser je pouvais sentir les lèvres de mon Créateur se poser sur les miennes. Il me semblait que le Fiat portait en lui les Trois Personnes. Je sentais mon esprit se dissoudre dans la lumière du Fiat, lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, lorsque ma Volonté aura son Royaume sur terre et que les âmes vivront en elle, il n’y aura plus d’ombre ni d’énigmes dans la foi, et tout sera clarté et certitude. La lumière de ma Volonté apportera dans les choses créées elles-mêmes la claire vision de leur Créateur ; les créatures le toucheront de leurs propres mains en tout ce qu’il a fait par amour pour elles. La volonté humaine est à présent une ombre à la foi ; les passions sont des nuages qui en obscurcissent la claire vision, comme pour le soleil lorsque d’épais nuages se forment dans la basse atmosphère : bien que le soleil soit là, les nuages s’avancent contre le soleil et il semble faire aussi sombre que si c’était la nuit ; et celui qui n’aurait jamais vu le soleil aurait de la difficulté à croire qu’il existe. Mais si un vent impétueux dispersait les nuages, qui oserait dire que le soleil n’existe pas, alors qu’ils toucheraient de leurs propres mains sa lumière radieuse ? Telle est la condition dans laquelle se trouve la foi parce que ma Volonté ne règne pas. Les créatures sont presque comme des aveugles qui doivent compter sur d’autres pour croire que Dieu existe. Mais lorsque régnera mon divin Fiat, sa lumière leur fera toucher de leurs propres mains l’existence de leur Créateur ; les autres n’auront donc plus à le dire – les ombres et les doutes auront disparu. 

            Et en disant cela, Jésus fit sortir de son Cœur une vague de joie et de lumière qui donnera plus de vie aux créatures ; et avec une insistance amoureuse, il ajouta : 

            Avec quelle impatience j’attends le Royaume de ma Volonté ! Je mettrai fin aux troubles des créatures et à nos souffrances. Le Ciel et la terre se souriront ; nos fêtes et leurs fêtes retrouveront l’ordre du commencement de la Création. Nous placerons un voile sur toutes choses afin que plus jamais les fêtes ne puissent être interrompues.

25.  4 juillet 1928 — Nécessité de donner un acompte pour faire l’acquisition du Royaume de la Divine Volonté. Comment la Divine Volonté rend toute chose légère comme une plume, de sorte que tout peut être embrassé.

           Poursuivant ma ronde dans le divin Fiat, je me disais : « À quoi sert de répéter continuellement ces demandes du Royaume de la Divine Volonté ?... Et pourquoi la répétition continuelle de ces rondes pour engager sa Volonté à accorder son Royaume afin qu’elle puisse venir régner parmi ses créatures ? » Mon bien-aimé Jésus se manifesta alors en moi et me dit :

            Ma fille, lorsque quelqu’un veut acheter quelque chose, il verse une avance, et plus elle est importante, plus l’achat est assuré et moins il lui reste à payer quand vient le temps de régler les comptes. Or, étant donné que tu veux le Royaume de ma Volonté, il te faut verser des avances. Et chaque fois que tu fais ta ronde en le demandant continuellement par tes actes au nom de tous, tu ajoutes une avance de plus pour assurer l’achat du Royaume de mon divin Fiat. Et comme c’est lui que tu veux acquérir, il est nécessaire que tes actes soient accomplis en lui et acquièrent la valeur de la monnaie frappée par ma Divine Volonté. Autrement, ce ne serait pas une monnaie valide qui serait mise en circulation pour en faire l’achat – ce serait une monnaie étrangère au Royaume. En fait, celle qui veut faire l’acquisition de ma Divine Volonté doit donner des actes d'avance accomplis en ma Volonté qui daignera alors, dans sa bonté, les frapper de la valeur de son Fiat de telle sorte que l’âme pourra verser les acomptes nécessaires pour en faire l’acquisition.

            Telle est l’utilité de tes petites rondes dans mon Fiat. Les actes que tu émets en lui, tes demandes répétées pour mon Royaume, sont des choses nécessaires pour que tu puisses faire ce grand achat. N’est-ce pas ce que j’ai fait dans la Rédemption ? J’ai dû payer l’avance de mes actes devant mon Père céleste et il m’a fallu payer pour tous afin d’obtenir le Royaume de Rédemption ; et lorsque le paiement complet a été fait, c’est alors que la Divinité a signé que le Royaume m’appartenait. Par conséquent, continue à verser tes acomptes si tu veux la signature que le Royaume de mon Fiat est à toi. 

            Après quoi je dis à mon Jésus : « Dans ta Volonté, je prends toute la Création dans mes bras – les cieux, le soleil, les étoiles et tout le reste – pour les apporter devant la Majesté suprême comme la prière et l’adoration la plus belle afin de demander le Royaume du Fiat. » Mais en faisant cela, je me disais : « Comment puis-je embrasser toute chose si ma petitesse est telle que je ne pourrais même pas embrasser une seule étoile, et moins encore toute chose ? Tout cela n’est pas faisable. » Et mon aimable Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, l’âme qui possède ma Volonté peut tout prendre. Ma Volonté a la vertu de tout rendre léger ; elle rend les cieux, les étoiles, les soleils, la Création tout entière, les Anges, les Saints, la Vierge Reine et Dieu lui-même aussi légers qu’une plume. En fait, seule l’âme qui possède mon Fiat peut tout prendre et tout me donner, car ayant la vertu d’étendre les cieux et de former les étoiles où qu’il soit, elle a la vertu de tout prendre et de tout embrasser. Tel est en vérité le grand prodige de la vie dans ma Divine Volonté : la petitesse peut porter et embrasser l’immensité, la faiblesse peut transporter la force, le rien peut posséder le tout, la créature le Créateur. Là où se trouve la vie de ma Divine Volonté, là aussi sont tous les prodiges réunis. L’Infini, l’Éternel se laisse porter comme en triomphe dans les petits bras de celle qui vit en ma Volonté, car lorsqu’il regarde cette âme, ce n’est pas elle qu’il voit, mais la Divine Volonté qui a un droit sur toute chose, peut tout faire et tout embrasser ; et l’âme peut donc tout donner à son Créateur comme si tout lui appartenait. N’est-ce pas en fait mon Fiat qui étendit les cieux et les peupla d’étoiles ? S’il eut la vertu de les faire, il a également la vertu de les embrasser et de les laisser porter en triomphe, comme une plume légère, par la créature qui vit dans sa Divine Volonté. Par conséquent, continue ton envol dans mon Fiat, et tu feras toute chose, pour me donner toute chose, et pour me demander toute chose.

26.  7 juillet 1928 — Les biens produits par la Divine Volonté ; les maux produits par la volonté humaine. Comment tous les maux cesseront comme par magie si la Divine Volonté règne. Comment la Divine Volonté régnait dans la maison de Nazareth.

           Je suivais mon doux Jésus dans sa vie publique et en pensant à toutes les maladies humaines que Jésus avait guéries, je me disais : « Pourquoi la nature humaine s’est-elle transformée à ce point que certains sont devenus muets, sourds, aveugles, d’autres couverts de plaies et victimes de tant d’autres maux ? Si c’est la volonté humaine qui faisait le mal, pourquoi le corps a-t-il tant souffert lui aussi ? » Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, tu dois savoir que le corps n’a rien fait de mal, mais que tout le mal a été fait par la volonté humaine. Avant le péché, Adam possédait la vie complète de ma Divine Volonté dans son âme ; on peut dire qu’il en était rempli à ras bord, au point qu’elle débordait hors de lui. En vertu de ma Volonté, la volonté humaine transfusait la lumière et exhalait les fragrances de son Créateur : parfums de beauté, de sainteté et de pleine santé ; parfums de pureté et de force qui émanaient de sa volonté comme autant de nuages lumineux. Et le corps était si embelli par ces exhalaisons qu’il était merveilleux de le voir beau, vigoureux, lumineux, en si bonne santé et d’une grâce si ravissante.

            Après qu’Adam eut péché, sa volonté resta seule et plus personne ne diffusait en elle la lumière, la grande variété des fragrances qui, transfusées à l’extérieur, préservaient l’âme et le corps tels qu’ils avaient été créés par Dieu. Ce furent au contraire d’épais nuages, un air putride, des odeurs de faiblesse et de misères qui commencèrent à émaner de sa volonté humaine, de telle sorte que le corps perdit lui aussi sa fraîcheur et sa beauté. Il devint affaibli et sujet à tous les maux, partageant tous les maux de la volonté humaine tout comme il en avait partagé tous les biens. Et si la volonté humaine est guérie en recevant à nouveau la vie de ma Divine Volonté, tous les maux de la nature humaine cesseront d’avoir de la vie, comme par magie. 

            N’est-ce pas également ce qui se passe lorsqu’un air putride, mauvais et puant entoure les créatures ? Combien de maux n’entraîne-t-il pas, alors que la puanteur devient si grande qu’elle en coupe le souffle et pénètre jusqu’aux entrailles au point de produire des maladies contagieuses qui mènent au tombeau. Et si un peu d’air de l’extérieur peut causer tant de mal, combien plus grand peut être le mal provoqué par l’air brumeux et putride de la volonté humaine, lequel provient de l’intérieur de la créature, des profondeurs de son être tout entier. Il y a d’ailleurs l’exemple palpable des plantes. Combien de fois, dans un jardin ou un champ en fleurs où un fermier espérait faire dans la joie une abondante récolte et cueillir de beaux fruits, il a suffi d’un brouillard pour faire tomber les fruits ou d’un vent trop froid pour mettre son champ en deuil en faisant mourir les fleurs noircies, et plonger le pauvre fermier dans la tristesse. 

            Si l’air est bon, il communique la vie du bien ; s’il est mauvais, il communique la vie du mal, et parfois la mort. L’exhalaison de l’air, si elle est bonne, peut être appelée vie ; si elle est mauvaise, elle peut être appelée mort pour les pauvres créatures. Si tu savais combien j’ai souffert dans ma vie publique lorsque des aveugles, des muets, des lépreux, etc., se présentaient devant moi… Je reconnaissais en eux les exhalaisons de la volonté humaine et comment l’homme, sans ma Volonté, devient difforme dans son âme et dans son corps. De fait, mon Fiat seul a la vertu de préserver notre Œuvre entière, fraîche et magnifique telle qu’elle est sortie de nos mains créatrices.

            Après quoi, accompagnant mon doux Jésus dans la petite chambre de Nazareth pour suivre ses actes, je me disais : « Mon bien-aimé Jésus avait assurément le Royaume de sa Volonté durant sa vie cachée. La Dame souveraine possédait son Fiat, il était la Divine Volonté elle-même, et saint Joseph, au milieu de ces mers de lumière – comment pouvait-il ne pas se laisser dominer par cette très sainte Volonté ? » Je pensais à cela lorsque mon très grand Bien, Jésus, soupirant tristement, me dit intérieurement : 

            Ma fille, il est vrai que la Divine Volonté régnait dans la maison de Nazareth sur la terre comme elle règne au Ciel. Ma céleste Maman et moi ne connaissions pas d’autre Volonté, et saint Joseph vivait dans les reflets de notre Volonté. Mais j’étais comme un roi sans peuple, isolé, sans cortège, sans armée, et ma Maman était comme une reine sans enfants, car elle n’était pas entourée d’enfants dignes d’elle et à qui elle pouvait confier sa couronne de reine afin que les descendants de ses nobles enfants soient des rois et des reines. Et j’avais la tristesse d’être un roi sans peuple ; et si ceux qui m’entouraient pouvaient être appelés un peuple, c’était un peuple malade – des aveugles, des muets, des sourds, des infirmes, d’autres couverts de plaies. C’était un peuple qui m’apportait le déshonneur – et non l’honneur ; de plus, il ne me connaissait même pas et ne voulait pas me connaître. Je n’étais donc roi que pour moi-même, et ma Maman était une reine sans la longue génération de sa descendance d’enfants royaux.

            Mais pour être capable de dire que j’avais mon Royaume et de régner, je devais avoir des ministres ; et même si j’avais saint Joseph comme Premier ministre, un ministre seul ne constitue pas un ministère. Il me fallait une grande armée, toute prête à combattre pour défendre les droits du Royaume de ma Divine Volonté ; et un peuple fidèle qui n’aurait, comme loi, que la loi de ma Volonté. Ce n’était pas le cas, ma fille ; c’est pourquoi je ne peux pas dire qu’en venant sur terre j’avais alors le Royaume de ma Divine Volonté. Notre Royaume était uniquement pour nous, car l’ordre de la Création et la royauté de l’homme n’étaient pas restaurés. Cependant, du fait que ma céleste Mère et moi-même vivions entièrement dans la Divine Volonté, la semence était semée, la levure formée, pour que se lève notre Royaume et qu’il grandisse sur la terre. Par conséquent, tous les préparatifs furent faits, toutes les grâces demandées, toutes les souffrances endurées pour que le Royaume de mon Fiat puisse venir régner sur la terre. C’est pourquoi Nazareth peut être appelée le point de rappel du Royaume de notre Volonté.

27.  10 juillet 1928 — Comment la Divine Volonté veut étendre son règne sur toute chose. Comment le Fiat mettra en commun le Ciel et la terre. Malheur de la volonté humaine.

           J’écrivais, et tout en écrivant, je ressentais une envie de dormir et je n’étais pas libre d’écrire ; je me disais alors : « Pourquoi cette somnolence ? Jusqu’à présent, je me sentais si éveillée que si je voulais dormir un peu, j’en étais incapable ; et maintenant, c’est tout le contraire. Par combien de changements on doit passer – une fois comme ça, une fois autrement. Cela montre combien il faut également de la patience avec Jésus. Éveillée, j’aurais pu faire plus, mais après tout, c’est aussi avec le sommeil que je dois dire Fiat ! » C’est alors que mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, ne sois pas surprise ; mon divin Fiat veut étendre son règne sur tous les actes humains – il veut que tout soit sa propriété et son territoire. Il défend jalousement que la moindre virgule en soit absente. C’est pourquoi, tout comme il a établi son règne sur ta veille, travaillant lui-même avec toi pour placer le sceau de son Fiat marquant son domaine et sa propriété, il veut également placer le sceau de son Fiat sur ton sommeil, comme propriété de son repos éternel. Il veut trouver toutes ses ressemblances : son activité incessante, et il te donne la veille ; il te fait embrasser toute chose, et il te donne son immensité ; il te fait dormir, et il te donne son repos éternel. En somme, il doit pouvoir dire et faire : « Tout ce que je peux faire moi-même dans ma Volonté, je dois pouvoir le faire avec ma petite fille, car, comme elle me laisse régner sur tout, tout devient ma Volonté. » Par conséquent, je peux dire : « Tout en elle est la propriété de mon Fiat ; elle n’a plus rien qui lui appartienne – tout est à moi, et en retour, je lui donne ce qui appartient à ma Divine Volonté. »

            Après quoi je suivais la Divine Volonté avec mes actes, et les cieux, les étoiles, le soleil me semblaient si beaux que, des profondeurs de mon cœur, je n’arrêtais pas de répéter : « Quelles sont belles les œuvres de mon Créateur, et combien admirables l’ordre et l’harmonie que le tout-puissant Fiat a disposés dans toute la Création ! Oh ! si cet ordre et cette harmonie étaient présents parmi les créatures, la face de la terre changerait ! » Et mon bien-aimé Jésus ajouta : 

            Ma fille, lorsque ma Volonté dominera sur la terre, il y aura alors union parfaite entre le Ciel et la terre. Un sera l’ordre, une l’harmonie, un l’écho, une la vie, car une sera la Volonté. Plus encore, on verra au Ciel de nombreux miroirs et les créatures, se mirant elles-mêmes en eux, regarderont ce que les Bienheureux font au Ciel. Elles entendront leurs chants, leurs mélodies célestes, et en imitant ce que font les Bienheureux – leurs chants, leurs mélodies – il y aura parmi les créatures la vie du Ciel. Mon Fiat mettra tout en commun, et il y aura la véritable vie du Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel. C’est alors que ma Volonté chantera victoire, et la créature chantera l’hymne de son triomphe.

            Puis il garda le silence et, après un moment, il ajouta : 

            Ma fille, la volonté humaine a produit tous les maux qui ont formé l’état malheureux de la pauvre créature ; elle a transformé son lot, sa fortune. Puisque je suis par nature heureux, tout ce qui est sorti de nos mains créatrices dans la Création est venu avec la plénitude du bonheur ; par conséquent, la joie et le bonheur éternels qui étaient à l’intérieur comme à l’extérieur de l’homme, tout s’est envolé. La volonté humaine a chassé hors d’elle-même cette mer de paix perpétuelle et véritable qui a alors trouvé refuge dans le sein de son Créateur qui l’avait donnée pour que toutes ses œuvres puissent être heureuses. Et bien que nous soyons heureux par nature, et que rien ne puisse faire ombrage à notre bonheur, nous sommes forcés de voir que l’homme à qui nous avions donné la primauté dans la Création, est malheureux ; et voir nos enfants malheureux, voir que la mer de notre bonheur ne fait pas la joie de celui qui l’avait reçue, même si cela ne nous cause aucun mal, est toujours une peine.

            Or, la créature qui vit dans notre Divine Volonté reprend en elle cette mer de bonheur, elle nous épargne la vue du malheur dans les pauvres créatures et nous rend doublement heureux, car nous voyons que notre bonheur poursuit sa route vers nos enfants. Par conséquent, ma Volonté remettra toute chose en place et effacera le malheur produit par la volonté humaine qui, avec sa bave empoisonnée, est capable de tout envenimer et de jeter partout le trouble. Comme il est beau de voir tout le monde heureux ! Quelle consolation pour un père de voir ses enfants couronnés – tous heureux, riches, en bonne santé, beaux, toujours souriants et ne pleurant jamais ! Oh ! comme il est heureux et comme il se sent lui-même baigner dans son propre bonheur et celui de ses enfants ! Je suis plus qu’un père, et je sens en moi le bonheur de mes enfants parce que c’est moi-même et que je peux entrer en moi ; tandis que le malheur est extérieur à moi, il ne m’appartient pas et n’a nul moyen de pénétrer en moi. J’ai la peine de le voir, mais non de le ressentir, et comme Père, j’aime et je veux que tous soient heureux.

28.  14 juillet 1928 — L’âme qui vit dans la Divine Volonté forme ses petites mers en Dieu lui-même. Comment la Divine Volonté est lumière et recherche la lumière, comment tous les maux se perdent dans sa lumière. Prodige du Fiat.

           J’étais totalement immergée dans le divin Fiat et mon adorable Jésus plaça devant mon esprit une interminable mer de lumière, et dans cette mer de lumière on pouvait voir beaucoup d’autres mers et de rivières formées dans cette mer elle-même. C’était merveilleux, délicieux et ravissant de voir ces petites mers se former très souvent dans la Mer Divine – certaines petites, d’autres un peu plus grandes. Il me semblait que c’était comme lorsqu’on est dans la mer : en plongeant dans la mer, l’eau se sépare et forme un cercle autour de nous en nous laissant de la place pour être capable de rester dans la mer, de sorte que l’on peut voir beaucoup de personnes dans la mer. Mais ces gens ne sont pas des mers, parce que la mer n’a pas la vertu de nous convertir en eau, tandis que notre Dieu a la vertu de nous convertir en sa lumière. Et cependant, on peut voir qu’une volonté humaine est allée plonger dans la Mer divine pour y prendre sa place, et selon qu’elle agit peu ou beaucoup, elle forme une petite ou une plus grande mer dans la Mer de ma Divine Volonté. J’étais en train d’admirer un si beau et si ravissant spectacle lorsque mon doux Jésus me dit : 

            Ma fille, ces petites mers et ces petites rivières que tu vois dans la Mer éternelle de la Divine Majesté sont celles des âmes qui agissent dans la Divine Volonté. Le Créateur forme et donne la place dans sa propre Mer pour celles qui veulent vivre dans son Fiat ; il les admet dans sa maison et les laisse former leurs propres propriétés. Et en les formant, elles profitent de tous les biens de la Mer interminable de l’Être suprême qui donne toute liberté à ses enfants de former leurs petites mers dans sa propre Mer, et autant qu’ils le peuvent. Il y a dans cette Mer les petites mers de mon Humanité et celles de la Souveraine Reine du Ciel, et aussi celles des âmes qui vivront dans ma Volonté. Aucun de leurs actes ne sera accompli en dehors de cette Mer de Divine Volonté, et ce sera pour la plus grande gloire de Dieu et le plus grand honneur des enfants de mon divin Fiat. 

                       Après quoi, plus que jamais immergée dans la Divine Volonté, j’offrais en elle mon être tout entier et tous mes actes. Oh ! combien je souhaitais que pas une seule pensée, pas un seul mot, pas un seul battement de cœur ne sortirait de la lumière de ce Fiat ! Plus encore, je désirais entourer tous les actes des créatures comme une couronne et revêtir chaque chose et chaque acte humain de sa lumière, afin que puisse être une la parole, un le battement de cœur : Divine Volonté. Mais alors que mon esprit vagabondait dans son Fiat, mon doux Jésus, se faisant voir, me serra très fort dans ses bras ; puis il mit sa très sainte Face contre mon cœur et souffla avec force. Je suis incapable de dire ce que j’ai ressenti… Il me dit alors :

            Fille de ma Divine Volonté, mon Fiat est lumière, et pas même l’ombre d’un atome de ce qui n’est pas lumière ne pourrait y pénétrer. L’obscurité n’en trouve pas le chemin et se perd devant sa lumière infinie ; et l’âme, pour entrer dans ma Divine Volonté, doit se placer dans les reflets de sa lumière – c'est-à-dire que lorsqu’elle veut accomplir ses actes dans ma Volonté, elle doit se placer dans ses reflets qui ont la vertu de changer les actes de l’âme en lumière. Et ma Volonté accomplit un prodige alors que chacun de ses rayons investit – tantôt ses battements de cœurs, tantôt ses pensées, tantôt ses paroles… En chacun de ses rayons, ma Volonté contient la couronne de tous les actes de la créature ; et comme mon Fiat embrasse toutes choses et toutes créatures – au Ciel et sur la terre –  ses rayons les touchent toutes et mon Fiat donne à toutes les actes accomplis en lui par la créature. Si toutes les créatures pouvaient voir les merveilles de la vie et de l’action dans ma Volonté, elles verraient le plus merveilleux, le plus ravissant et le plus enchanteur des spectacles qui accomplit le plus grand bien et apporte le baiser de vie, de lumière et de gloire. 

            Puis, d’une voix tendre et émouvante, et avec un plus grand accent d’amour, il ajouta :

            Oh ! Divine Volonté, comme tu es puissante ! Toi seule es la transformatrice de la créature en Dieu ! Oh ma Volonté, toi seule es la consommatrice de tous les maux et la productrice de tous les biens ! Oh ma Volonté, toi seule possèdes la force enchanteresse, et l’âme qui se laisse ravir par toi devient lumière ; l’âme qui se laisse dominer par toi devient la plus fortunée au Ciel et sur la terre ; elle est la plus aimée de Dieu ; elle est celle qui reçoit tout et qui donne tout. 

29.  19 juillet 1928 — Comment trois actes de Dieu ont concouru à la Création, et comment trois volontés, sacrifiées pour le Royaume de la Divine Volonté, sont nécessaires. L’âme qui vit dans la Divine Volonté est célébrée par tous et fêtée par tous.

           Je faisais ma ronde habituelle dans la Divine Volonté et parvenue au point où la Reine du Ciel fut conçue, eut l’usage de la raison et fit le sacrifice héroïque d’offrir sa volonté à Dieu sans jamais vouloir la connaître et de vivre uniquement dans la Volonté de Dieu – je pensais en moi-même : « Comme je voudrais que ma céleste Maman prenne ma volonté, l’unisse à la sienne et en fasse don à la Majesté suprême de sorte que je ne connaîtrais même pas ma volonté afin de vivre uniquement dans la Volonté de Dieu. » Je pensais à cela lorsque mon bien-aimé Jésus se manifesta en moi et dans une lumière plus brillante qu’un éclair, il me dit :

            Ma fille, trois actes de la Trinité ont concouru dans la Création, qui étaient la Puissance, la Sagesse et l’Amour. Toutes nos œuvres sont toujours accompagnées de ces trois actes, car puisque notre ouvrage est parfait, nos œuvres sont exécutées avec la plus grande Puissance, une Sagesse infinie et un Amour parfait, communiquant ces trois biens immenses à l’ouvrage que nous exécutons, ce que nous avons fait en donnant à l’homme le grand bien de l’entendement, de la mémoire et de la volonté. Maintenant, pour que puisse venir le Royaume de ma Divine Volonté, trois volontés offertes en holocauste à la Divinité sont nécessaires, lesquelles, n’ayant pas de vie propre, feraient place à la mienne pour la laisser régner et dominer librement, afin qu’elle puisse prendre sa place royale dans tous les actes humains, la place qui lui sied ; car c’est ainsi que nous l’avions établi depuis le commencement de la création de l’homme qui, avec ingratitude, a donné cette place à sa volonté humaine en me faisant perdre la mienne. Il n’est pas devant nous de plus grand sacrifice qu’une volonté humaine qui, ayant la vie, ne l’exerce pas afin de donner libre vie à notre Fiat. Et cela, cependant, avec un grand profit pour l’âme, car elle donne une volonté humaine et reçoit une Volonté divine ; elle donne une volonté finie et limitée, et en reçoit une qui est infinie et sans limites. 

            Pendant que Jésus disait cela je pensais : « La première a certainement été la Reine du Ciel qui a fait le sacrifice héroïque de ne pas donner vie à sa volonté ; mais les deux autres volontés, qui sont-elles ? » Et Jésus ajouta : 

            Ma fille, qu’est-ce que tu fais de moi, veux-tu me mettre de côté ? Ne sais-tu pas que j’avais une volonté humaine qui n’a pas eu même le moindre souffle de vie, cédant la place en toute chose à ma Volonté Divine ? Il m’a donc fallu la sacrifier afin que la Divine Volonté puisse étendre son Royaume tout entier dans ma volonté humaine. Et as-tu oublié que ta volonté humaine est continuellement sacrifiée pour qu’elle n’ait jamais vie et que ma Divine Volonté s’en serve comme d’un escabeau à ses pieds afin de pouvoir étendre sur elle mon Royaume ? Or tu dois savoir qu’entre la volonté de la Mère céleste et la tienne, il y a ma volonté humaine qui est première et soutient les deux afin qu’elles puissent être constantes dans le sacrifice de ne jamais donner vie à la volonté humaine, et pour que le Royaume de ma Divine Volonté puisse s’étendre sur ces trois volontés et avoir la triple gloire de notre Puissance, de notre Sagesse et de notre Amour, et la triple réparation des trois puissances de l’homme, qui ont toutes concouru au retrait du grand bien de notre Divine Volonté. Et si la Souveraine Reine du Ciel a obtenu la grâce en vertu des mérites du futur Rédempteur, tu as reçu la grâce en vertu du Rédempteur déjà venu ; et comme les millénaires ne sont pour nous qu’un seul point, j’ai pensé à tout depuis ce temps et soutenu les trois volontés sur lesquelles devait triompher mon éternelle Volonté. C’est pourquoi je te dis toujours : sois attentive et sache que tu as deux volontés qui te soutiennent – celle de la céleste Maman et celle de ton Jésus, qui fortifient la faiblesse de ta volonté afin qu’elle puisse endurer de rester sacrifiée pour une cause si sainte, et pour le triomphe du Royaume de mon Fiat.

            Puis, lorsque mon esprit se rendit présent à la conception de la Dame souveraine, je me dis : « Reine Immaculée, la petite fille de la Divine Volonté vient se prosterner à tes pieds pour célébrer ta conception et te rendre les honneurs dus à une Reine. Et avec moi, j’appelle la Création tout entière à t’entourer comme une couronne – les Anges, les Saints, les cieux, les étoiles, le soleil et le monde entier pour te reconnaître comme Reine, honorer et aimer ta grandeur, et se déclarer tes sujets. Ne vois-tu pas, ô céleste Mère et Reine, comme toutes choses créées t’entourent pour te dire : Nous te saluons, notre Reine ! Finalement, après tant de siècles, nous avons reçu notre Impératrice. Le soleil te salue comme Reine de lumière, les cieux comme Reine de l’immensité et des étoiles, le vent comme Reine de l’empire, la mer comme Reine de pureté, de force et de justice, la terre te salue comme Reine des fleurs. Tous te saluent en chœur : Tu es bienvenue, notre Reine ; tu seras notre sourire, notre gloire, notre bonheur ! À partir de maintenant, nous serons suspendus à tes désirs. » Mais en disant cela, je pensais en moi-même (évidemment, mes sottises habituelles) : « Je suis en train de célébrer ma céleste Maman, et elle ne pense pas à célébrer la petite fille de la Divine Volonté ? Je ne voudrais rien d’autre que la fête de me prendre sur ses genoux comme une petite enfant, pour me nourrir de l’air, du souffle, de la nourriture et de la vie de la Divine Volonté. » Mais je pensais à cela et à bien d’autres choses lorsque mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Petite fille de ma Volonté, celle qui vit dans ma Divine Volonté est célébrée par tous et elle est la fête de tous. Veux-tu savoir pourquoi tu célèbres, depuis sa conception même, l’état de Reine de ma Maman ? Parce qu’elle a commencé sa vie dans la Divine Volonté, et que la Divine Volonté te rend présent son glorieux état de Reine qu’il te fait célébrer avec toutes les choses créées, tout comme elle a été célébrée à sa conception. Les fêtes commencées dans le Fiat sont éternelles – elles n’ont pas de fin, et celles qui vivent dans mon Fiat les trouvent présentes et participent à la célébration. Et bien que la petite Reine du Ciel ait perçu dès l’instant même de sa conception que tous la révéraient, lui souriaient, l’attendaient et qu’elle était accueillie par tous, elle ne connaissait cependant pas depuis le début le mystère qu’elle devait devenir ma Mère – la Mère de celui qu’elle attendait elle-même, car elle ne l’a su que lorsque l’Ange le lui a annoncé ; elle savait cependant que sa royauté, son empire et les nombreux témoignages de respect lui venaient de ce que ma Divine Volonté régnait en elle. 

            Or tu dois savoir que lorsque tu célèbres la Maman et sa Souveraineté, la Maman célèbre la première-née de ce Fiat qu’elle aimait au point d’en faire sa vie, et elle célèbre en toi ce que toi-même ne sais pas encore, mais que tu apprendras plus tard. Ne sais-tu pas qu’elle soupire après les petites reines, qui sont les filles de ma Volonté, pour faire la fête qu’elle reçoit pour elles ? 

30.  23 juillet 1928 — L’âme qui vit dans le Fiat est le point lumineux dans le monde. Comment tout fut créé pour l’âme.

          Je continuais mon abandon habituel dans le Fiat suprême en souhaitant embrasser le monde entier et toute chose pour que tout devienne Divine Volonté ; et mon doux Jésus, sortant de l’intérieur de moi, me dit :

            Ma fille, l’âme qui vit dans ma Volonté est le point lumineux dans le monde. Tout comme un soleil apparaît sous la voûte des cieux pour revêtir la terre de ses rayons et pénétrer toute chose, embellir, colorer, féconder la terre de sa vie de lumière, un autre soleil, plus beau et plus resplendissant peut être vu en ce point du monde – c'est-à-dire dans l’âme où règne ma Divine Volonté ; et ses rayons s’étendent jusqu’à embrasser tout le monde et toute chose. Comme ils sont beaux à voir du haut du Ciel ces points lumineux dans les profondeurs de la terre ! Cela ne ressemble plus à la terre, mais au Ciel, car le soleil de mon Fiat y est présent. Ses rayons embellissent, fécondent et répandent une telle diversité de couleurs qu’ils communiquent les variétés de beautés du Créateur avec sa vie de lumière. Partout où ces points lumineux sont présents, le mal est arrêté ; ma Justice elle-même se sent désarmée par la force de cette lumière, et elle transforme les fléaux en grâces. Ces points sont le sourire de la terre : leur lumière est annonciatrice et porteuse de paix, de beauté, de sainteté, de vie qui ne meurt jamais. Ils peuvent être appelés les points heureux de la terre, car en eux se trouve la lumière qui ne faiblit jamais, la vie qui toujours s’élève ; tandis que là où ces points lumineux ne sont pas présents, la terre est obscure, et s’il se fait quelque bien, c’est comme ces petites lumières qui n’ont pas de rayons parce que la source de la lumière est absente de ce bien, et il n’a par conséquent ni la force ni la vertu pour s’étendre ou se répandre. Et comme la source est absente, ces lumières sont sujettes à s’éteindre et la terre demeure obscurcie, comme enterrée dans une obscurité épaisse, parce que la volonté humaine est annonciatrice et porteuse de maux, de troubles, de désordres et d’autres choses semblables. 

            Ainsi, l’âme où ma Volonté ne règne pas se gonfle d’obscurité, d’ombre et d’inquiétude, et si elle fait quelque bien, c’est un bien couvert de brouillard. Son air est toujours malsain, ses fruits verts, et sa beauté flétrie. C’est tout le contraire pour l’âme en qui règne ma Volonté : elle est la reine véritable qui domine sur tout, donne la paix à tous, fait du bien à tous et est partout la bienvenue ; et pour faire du bien à tous, elle n’a besoin de personne parce que la source de ma Volonté qu’elle possède fait surgir en elle tous les biens. 

            Je continuais alors ma ronde dans la Divine Volonté pour apporter à mon Créateur toutes les choses créées – les cieux, le soleil, et toute chose – en adoration profonde envers mon Dieu et pour pouvoir lui dire : « Tu m’as donné les cieux, les étoiles, le soleil, la mer, et mon amour te rapporte tout en retour. » Et je pensais à cela lorsque mon doux Jésus me dit : 

            Ma fille, ah oui ! J’ai créé toute chose pour vous et je vous ai tout donné ; pour chaque chose créée, j’ai d’abord pensé à vous en faire don, et ensuite je l’ai sortie. Je vous ai fait tant de dons que vous n’aviez plus d’endroits où les mettre, et mon amour, pour que vous ne soyez pas embarrassés, vous a donné l’espace où les placer de sorte que, profitant à votre gré tantôt d’une chose et tantôt d’une autre, vous ne soyez pas gênés parce que chaque chose a sa place pour rester à votre disposition. Si tu savais comme nous étions heureux de voir notre petite fille prendre son envol dans notre Volonté pour nous apporter les cieux, les étoiles, le soleil et tout le reste, et nous payer de retour avec les dons mêmes que nous lui avions faits… Nous ressentons notre propre gloire, notre amour, et la répétition de nos œuvres ; et sachant que si elle en avait le pouvoir, elle les ferait pour nous, et afin de toujours nous surpasser dans notre amour pour celle qui vit dans notre Fiat, nous lui accordons le mérite comme si la créature avait fait, pour l’amour de nous, les cieux, le soleil, la mer et le vent – en somme, toute chose. Nous la récompensons comme si elle maintenait la Création tout entière pour rendre gloire et nous dire qu’elle nous aime. Ma Volonté aime tant celle qui vit en elle qu’il n’y a rien qu’elle ait fait ou qu’elle puisse faire dont elle ne dise à l’âme : « Faisons-le ensemble. » ; afin de pouvoir dire : « Ce que j’ai fait par amour pour elle, elle l’a fait par amour pour moi. »

31.  29 juillet 1928 — Signification de la bénédiction et du signe de la Croix.

           Mes jours deviennent plus longs et plus amers à cause de la privation de mon doux Jésus. Les heures sont des siècles, les jours n’en finissent plus ; et lorsque je fais mes rondes dans la Création, je veux inviter tout le monde à pleurer celui qui, fuyant loin de moi, me laisse seule et abandonnée à mon dur martyre de vivre comme si je n’avais pas de vie parce que celui qui formait ma vie véritable n’est plus avec moi. Alors, dans mon amertume, je demande au soleil de verser des pleurs de lumière pour exciter la compassion de Jésus afin qu’il revienne vers sa petite exilée. Je demande au vent d’avoir des larmes de gémissements et de cris pour assourdir Jésus de son puissant empire afin de le forcer à venir. Je demande à la mer de m’aider en convertissant toutes ses eaux en larmes, afin que par le murmure de ses pleurs et avec ses vagues tumultueuses, elle puisse créer un tumulte dans son divin Cœur et qu’il se résolve rapidement à me rendre sa vie, mon tout. Mais qui peut dire toutes mes sottises ? Je cherchais l’aide de tous pour faire revenir mon Jésus. Mais il ne voulait pas ; et je continuais ma ronde dans son adorable Volonté, et suivant tous ses actes lorsqu’il était sur terre, je m’arrêtai alors que Jésus était en train de bénir les enfants, de bénir sa céleste Maman, de bénir les foules, etc., et je priai Jésus de bénir sa petite fille qui en avait tant besoin. Et lui, se manifestant en moi, levant la main pour me bénir, me dit : 

            Ma fille, je te bénis de tout mon Cœur dans ton âme et dans ton corps, que ma bénédiction soit la confirmation de notre ressemblance en toi. Ma bénédiction confirme en toi ce que la Divinité a fait dans la création de l’homme – c'est-à-dire, notre ressemblance. Tu dois savoir qu’au cours de ma vie mortelle, en tout ce que j’ai fait, j’ai toujours béni. C’est le premier acte de la Création que j’ai rappelé sur les créatures, et afin de le confirmer, j’ai invoqué le Père, le Verbe et le Saint-Esprit. Ce sont les Sacrements mêmes qui sont animés par ces bénédictions et invocations. Ainsi, en appelant la ressemblance du Créateur dans les âmes, ma bénédiction appelle aussi la vie de la Divine Volonté pour qu’elle revienne comme au commencement de la Création pour régner dans les âmes, car seule ma Volonté a la vertu de peindre en elles, distinctement, la ressemblance de celui qui les a créées, de la faire connaître et de la préserver avec ses vivantes couleurs divines. 

            Tu vois donc ce que signifie la bénédiction : elle est la confirmation de notre œuvre créatrice, car l’ouvrage que nous faisons une fois est si plein de sagesse, de sublimité et de beauté que nous aimons le répéter toujours. Et si notre bénédiction n’est rien d’autre que le soupir de notre Cœur qui voit son image restaurée dans les créatures, ainsi que la répétition de notre confirmation de ce que nous voulons faire, le signe de la Croix que l’Église enseigne aux fidèles n’est  rien d’autre que la demande de notre ressemblance de la part des créatures ; ainsi, faisant écho à notre bénédiction, ils répètent : « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. » Par conséquent, sans le savoir, l’Église et tous les fidèles s’harmonisent avec le Créateur éternel, et tous veulent la même chose : Dieu, en bénissant et en prononçant les paroles, Père, Fils et Saint-Esprit, veut donner sa ressemblance ; la créature le demande par le signe de la Croix qu’elle fait en prononçant les mêmes paroles. 

32.  2 août 1928 — Comment la sortie de ces écrits est la Volonté absolue de Dieu. L’œuvre de Rédemption et le Royaume du divin Fiat sont liés. Le champ de la Divine Volonté. Explications.

           Je m’inquiétais à propos de ces saints écrits. La pensée de leur publication est toujours pour moi un tourment ; et tous ces incidents qui surviennent – tantôt ceci, tantôt cela… Cela me fait souvent penser que ce n’est peut-être pas la Volonté de Dieu qu’ils soient publiés, autrement tout cela n’arriverait pas. Qui sait si le Seigneur veut mon sacrifice par écrit et que par ces faits, il veut m’épargner une douleur si grande que la seule pensée que je pourrais m’opposer à la Divine Volonté me fait dire : Fiat ! Fiat ! Mais pendant que je pensais cela, mon toujours aimable Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, la Volonté de Dieu que les écrits de la Divine Volonté soient mis au jour est absolue, et elle triomphera de tous les incidents qui pourront survenir, quels qu’ils soient. Et même si cela devait prendre des années et des années, elle saura disposer toute chose pour que sa Volonté absolue soit faite. Le temps où les écrits seront mis au jour dépend du moment où les créatures elles-mêmes se disposeront à recevoir un si grand bien, et de ceux qui doivent se charger d’être ses crieurs et de faire le sacrifice afin d’amener la nouvelle ère de paix, le nouveau soleil qui dispersera tous les mauvais nuages.

            Si tu savais combien de grâces et de lumières j’ai préparées pour ceux que je vois disposés à s’en charger ! Ils seront les premiers à sentir le baume, la lumière, la vie de mon Fiat. Vois comment je tiens tout prêt dans mes mains, les vêtements, les aliments, les ornements, les dons pour ceux qui doivent s’en occuper. Mais je regarde pour voir ceux qui sont vraiment disposés, de façon à pouvoir les investir des prérogatives nécessaires pour un travail si saint, que j’aime tant et que je veux qu’ils fassent. Mais je dois également te dire : « Malheur à ceux qui y sont opposés ou qui pourraient y faire obstacle ! » Quant à toi, ne change rien, pas même une virgule de ce qui est nécessaire pour préparer le Royaume de ma Divine Volonté afin que, en préparant ce qu’il faut pour donner ce grand bien aux créatures, il ne manque rien de ma part ni de la tienne et que, dès que les créatures s’y disposeront, elles puissent trouver tout en place et tout ce qui leur est nécessaire. N’est-ce pas ce que j’ai fait dans l’œuvre de la Rédemption ? J’ai tout préparé, j’ai tout souffert ; et en dépit des nombreuses circonstances adverses que j’ai rencontrées – mes Apôtres eux-mêmes hésitants, indécis et timides au point de s’enfuir lorsqu’ils m’ont vu aux mains des ennemis ; laissé seul ; sans le bien de voir un fruit quelconque lorsque j’étais sur terre… – en dépit de tout cela, je n’ai rien négligé de ce qui était nécessaire pour que l’œuvre de la Rédemption soit complète afin que, lorsqu’ils ouvriraient les yeux pour voir ce que j’avais fait, ils trouveraient tout le bien pour être rachetés et que rien ne leur manque pour recevoir le fruit de ma venue sur terre.

            Ma fille, le Royaume de ma Rédemption et celui de ma Volonté sont tellement liés ensemble qu’ils se tiennent la main et subissent presque le même sort en raison de l’ingratitude humaine ; mais celui qui doit former et donner un bien si grand ne devrait pas prêter attention à cela, ni s’y arrêter. Il est nécessaire que nous fassions des œuvres complètes afin que rien ne manque de notre part et que, lorsqu’elles s’y disposeront, les créatures puissent trouver tout ce qui leur est nécessaire pour recevoir le Royaume de ma Volonté.

            Après quoi je continuais mes actes dans la Divine Volonté, mais je me sentais toujours oppressée et mon doux Jésus, se faisant voir à nouveau, semblait tenir trois ou quatre prêtres très serrés dans ses bras ; et les tenant contre sa poitrine comme s’il voulait leur infuser la vie de son divin Cœur, il me dit :

            Ma fille, vois à quel point je tiens serrés dans mes bras ceux qui doivent s’occuper des écrits de mon adorable Volonté. Dès que je vois en eux quelque petite disposition à s’occuper des écrits, je les tiens dans mes bras pour leur infuser ce qui est nécessaire à un travail si saint. Par conséquent, courage, et ne crains rien. 

            Après quoi il se fit voir en moi. Et je vis dans les profondeurs de mon être un champ très étendu – non pas de terre, mais d’un cristal très pur. Tous les deux ou trois pas dans ce champ il y avait un enfant Jésus entouré de lumière. Oh ! comme ce champ était beau avec tous ces enfants ! Chacun avait son propre soleil – radieux et merveilleux – tout à lui. J’étais surprise de voir tant de Jésus dans les profondeurs de mon âme, chacun d’eux jouissant de son propre soleil ; et mon doux Jésus, voyant ma surprise, me dit :

            Ma fille, ne sois pas surprise. Ce champ que tu vois est ma Divine Volonté, et les nombreux Jésus que tu vois sont mes vérités concernant mon Fiat. En chacune d’elles se trouve une de mes vies qui, formant un soleil radieux, s’entoure de lumière afin de répandre ses rayons infinis pour faire connaître que je suis la source jaillissante de mes vérités. Vois combien de vies je manifeste ; les vérités que je te fais connaître sont autant de vies manifestées par la source même de ce soleil – et non pas juste une simple lumière. Et je suis resté parmi elles afin que tous puissent sentir la force, la vertu créatrice de ces vérités ; et j’aime chacune autant que je m’aime moi-même. Et quiconque ne voudrait pas reconnaître ma vie, mon soleil, ma vertu créatrice dans ces vérités sur mon Fiat serait aveugle ou aurait perdu le bien de l’entendement. Aussi, ce devrait être pour toi une grande consolation que de posséder en toi autant de vies que de vérités que je t’ai manifestées. Par conséquent, reconnais ce grand bien ; je ne pourrais te confier un plus grand trésor. Et ne t’inquiète pas – le soleil saura trouver sa voie et comme il est lumière, personne ne pourra empêcher sa marche. 

            Puis il ajouta avec un accent plus tendre : 

            Ma fille, notre adorable Majesté aime tant la créature que nous mettons notre vie à sa disposition pour faire qu’elle devienne semblable à nous. Nous plaçons notre vie devant la créature afin qu’en la prenant pour modèle la créature puisse imiter notre vie et former des copies de son Créateur. C’est pourquoi nous utilisons bien des stratagèmes, des finesses d’amour – pour nous voir copiés dans la créature. Et alors seulement serons-nous satisfaits, lorsque – alors que notre amour uni à notre Divine Volonté conquiert la créature – nous pourrons reconnaître en elle notre image et notre ressemblance, tout comme elle était sortie de nos mains créatrices.

33.  6 août 1928 — Comment tout ce qui est fait dans le Fiat est source de vie divine. Différence avec les œuvres humaines. Comment sa lumière vide l’âme de toutes les passions.

           Je continuais mes actes dans le divin Fiat et, en faisant cela, je me disais : « Quelle est la différence entre faire du bien dans la Divine Volonté et faire du bien dans la volonté humaine ? » Et mon doux Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, quelle est la différence ? !... La distance est si grande que tu peux toi-même arriver à comprendre toute la valeur contenue dans l’action accomplie dans ma Divine Volonté. Agir dans ma Volonté est pour l’âme prendre en elle la vie, la vie divine – la vie avec sa plénitude et la source de tous les biens. Pour chaque acte accompli dans ma Volonté, l’âme prend en elle une vie qui n’a ni commencement ni fin ; elle prend en elle un acte d’où jaillit toute chose – une source qui ne tarit jamais. Mais qu’est-ce qui jaillit de cette source ? Une sainteté continuelle en jaillit – le bonheur, la beauté, l’amour en jaillissent – toutes les divines qualités sont dans l’acte de jaillir et de croître continuellement. Si une âme pouvait posséder un seul acte accompli dans ma Volonté, toutes les bonnes œuvres de toutes les créatures durant tous les siècles pourraient être réunies, elles n’égaleraient jamais un seul acte accompli dans ma Volonté, car c’est la vie qui règne en cet acte, alors que dans les autres œuvres faites en dehors de ma Volonté, il n’y a pas de vie, mais seulement une œuvre sans vie. 

            Imagine-toi en train d’accomplir une œuvre : c’est ton travail que tu y mets – et non ta vie. Par conséquent, celui qui pourrait posséder ou voir cette œuvre posséderait ou verrait ton travail, mais non ta vie. Telles sont les œuvres humaines : ce sont des travaux que font les créatures – et non la vie qu’elles mettent dans leurs œuvres ; elles sont par conséquent sujettes à être salies, détruites ou même perdues. En revanche, l’amour et la jalousie de ma Volonté pour l’œuvre accomplie en elle sont si grands qu’elle place la vie divine elle-même au milieu de cette œuvre, en son centre. Par conséquent, l’âme qui accomplit tous ses actes dans ma Volonté possède autant de vies divines que d’actes réalisés dans le Fiat suprême. Elle peut être appelée le dédoublement et le peuplement de la vie divine dans la mer sans limites de mon éternelle Volonté. 

            C’est pourquoi, peu importe les actes ou les sacrifices des autres créatures, ils ne pourront jamais me plaire si je ne vois pas couler en eux la vie de ma Volonté. En fait, étant donné que leurs œuvres sont sans vie, l’amour qui toujours aime, la sainteté qui toujours grandit, la beauté qui toujours s’embellit et la joie qui toujours sourit ne sont pas en elles. Tout au plus peuvent-ils être présents dans l’acte de leur œuvre, mais quand leur œuvre se termine, l’exercice de leur vie prend fin avec leur œuvre et, ne trouvant pas la continuation de leur vie dans leur œuvre, je n’y trouve ni goût ni plaisir, et j’attends ardemment l’âme qui vit dans ma Volonté pour trouver ses œuvres remplies de vies divines qui toujours aiment. Ces œuvres-là ne sont pas muettes, mais parlent ; et comme elles possèdent une vie divine, elles savent si bien parler à leur Créateur que je prends plaisir à les entendre, et je reste avec elles avec tant d’amour qu’il m’est impossible de m’en séparer ; d’autant plus que c’est ma vie même qui me lie à elles par des liens indissolubles.

            Oh ! si tu savais la grandeur du bien de t’avoir appelée à vivre dans ma Volonté, les prodiges, les richesses infinies que tu peux prendre, l’amour avec lequel ton Jésus est attiré à t’aimer, tu serais plus attentive et plus reconnaissante, et tu souhaiterais avec ardeur que mon Fiat soit connu et forme son Royaume parmi les créatures, car lui seul peut être le semeur de vie divine dans la Création. 

            Je continuais ensuite mon abandon dans le Fiat, et mon esprit s’égarait à la vue de son immensité, de sa lumière qui revêt tout, de sa puissance qui accomplit tout, de sa sagesse qui ordonne et dispose toute chose. Mon pauvre petit esprit voulait prendre beaucoup de choses de cette lumière et de cette mer infinies, mais je ne pouvais ramasser que quelques gouttes ; et de plus, en des termes qui n’étaient pas humains – mais divins, et que ma petite capacité était incapable de mettre en paroles. Mais alors que j’étais immergée dans cette mer de lumière, mon bien-aimé Jésus, se faisant voir dans cette lumière, me dit :

            Ma fille, ma Volonté est lumière, et la vertu et la prérogative de cette lumière est de vider de toute passion l’âme qui se laisse dominer par elle. En fait, sa lumière se place en son centre et, avec sa chaleur et sa lumière vivifiantes, la débarrasse de tout poids humain, vivifie et convertit toute chose en semence de lumière, formant dans l’âme la vie nouvelle, sans aucune semence de mal, entièrement pure et sainte, comme elle est sortie de nos mains créatrices, de telle sorte que cette heureuse créature ne peut craindre de faire du mal à qui que ce soit. De fait, la vraie lumière ne fait de mal à personne ; au contraire, elle apporte à tous les biens que contient ma lumière vivifiante. Cette créature n’a pas à craindre non plus qu’elle puisse recevoir aucun mal, car la vraie lumière est intouchable, même par l’ombre du mal. Par conséquent, elle n’a rien d’autre à faire que de profiter de son bonheur et répandre sur tous la lumière qu’elle possède.

34.  12 août 1928 — L’âme qui vit dans le divin Fiat s’élève jusqu’aux actes de l’Adam innocent et possède la vertu universelle. Comment le Fiat est ordre. Combien est précieuse la vie de l’âme qui vit en lui.

           Je continuais ma ronde dans la Création et je m’arrêtais tantôt ici, tantôt là pour suivre et regarder ce que Dieu avait fait dans la Création ; arrivée à ce qu’Adam avait fait dans son état d’innocence, je me disais : « Comme je voudrais pouvoir faire ce que notre père a fait dans son état d’innocence, afin de pouvoir moi aussi aimer et glorifier mon Créateur comme il l’a fait dans l’état originel de la Création. » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, dans son état d’innocence, possédant la vie de ma Divine Volonté, Adam possédait la vie et la vertu universelles. Par conséquent, je trouvais la vie de tous et de toute chose centralisée dans son amour et dans ses actes, et tous les actes étaient unifiés – pas même mes œuvres n’étaient exclues de son acte. Je trouvais tout dans les actes d’Adam ; je trouvais toutes les nuances de beauté, la plénitude de l’amour, une maîtrise admirable et inatteignable, et donc, toute chose et toute créature. 

            Or celle qui vit dans ma Volonté s’élève jusqu’à l’acte d’Adam innocent, et faisant siennes la vie et la vertu universelles, elle fait sien son acte. Plus encore, elle s’élève jusque dans les actes de la Reine du Ciel, dans les actes mêmes de son Créateur, et en s’écoulant dans tous les actes, elle se centralise en eux et dit : « Tout est à moi et je donne tout à mon Dieu. Tout comme sa Divine Volonté est mienne, tout m’appartient également – tout ce qui en est sorti. N’ayant rien en propre, avec son Fiat, j’ai tout et je peux donner Dieu à Dieu. Oh ! combien je me sens heureuse, glorieuse, victorieuse dans l’Éternelle Volonté ! Je possède tout et je peux tout donner, sans rien épuiser de mes immenses richesses. » Il n’y a donc pas un acte, au Ciel comme sur la terre, dans lequel je ne trouve une âme vivant dans ma Volonté.

            Je continuai ensuite à suivre les actes du divin Fiat, et mon toujours aimable Jésus ajouta : 

            Ma fille, ma Volonté est ordre, et elle place son ordre divin dans l’âme où elle règne ; et en vertu de cet ordre, la créature ressent de l’ordre dans ses pensées, dans ses paroles, dans ses œuvres et dans ses pas – tout est harmonie. Cette Divine Volonté maintient l’ordre dans toutes les œuvres sorties de l’Être suprême, de telle sorte qu’elles sont reliées ensemble au point d’être inséparables. Bien que chaque œuvre ait son office distinct, en vertu de cet ordre, l’union entre elles est telle que l’une ne pourrait ni agir ni vivre sans l’autre ; d’autant plus que la Volonté qui les meut et leur donne la vie est une. De la même manière, en vertu du Fiat, l’âme ressent en elle l’ordre de son Créateur, et elle se voit tellement liée et unie à lui qu’elle se sent inséparable de son Créateur et transfusée en lui. Elle a le sentiment d’être Ciel, et elle sent les étoiles qui ornent son Ciel merveilleux couler dans l’ordre de ses actions, de ses paroles, de ses pensées et de ses pas. Elle a le sentiment d’être soleil, et veut courir donner à tous la lumière. Elle se sent terre, et jouit des magnifiques floraisons et des merveilleux spectacles de sa mer de grâce qui coule dans son âme ; et elle voudrait extérioriser ces spectacles enchanteurs et ses magnifiques champs de fleurs pour que tous puissent profiter et recevoir le grand bien du règne de ma Divine Volonté.

            Ainsi, le signe véritable que mon Fiat règne dans la créature est qu’on n’y voit pas de conflit ou de désordre, mais la plus haute harmonie et un ordre parfait, car tout ce qu’elle fait a son origine dans celui qui l’a créée, et elle ne fait que suivre l’ordre et les œuvres de son Créateur. 

            Et il poursuivit en disant : Par conséquent, ma fille, la vie de celle qui laisse mon adorable Volonté vivre en elle est pour moi si précieuse et si frappante, et d’une beauté si rare, qu’il est impossible d’en trouver une semblable. Je ne vois rien qui sorte d’elle sinon nos œuvres. Si cela était nécessaire à notre gloire et à notre inextinguible amour, elle formerait pour nous un nouveau Ciel et la Création tout entière ; et coulant en elle les œuvres de Rédemption et de Sanctification, elle nous donnerait de nouvelles Rédemptions et de nouvelles Sanctifications, car cette Divine Volonté qui a fait tout cela en nous peut faire la même chose dans la créature en qui elle domine et règne. Et tout comme notre Volonté a appelé toutes nos œuvres à partir de rien, elle peut les appeler à partir de rien de cette créature, non seulement en répétant toutes nos œuvres, mais en y ajoutant d’autres choses plus surprenantes encore. Et nous – notre Être suprême – sachant que cette créature peut tout nous donner en vertu de notre Fiat, nous nous sentons glorifiés et aimés comme si en vérité elle les faisait pour nous, car nous ne voyons pas seulement en elle ce qu’elle fait pour nous, mais aussi ce qu’elle peut faire pour nous. 

            Tu vois donc combien de choses précieuses elle enferme ; combien elle est étonnante dans toutes ses actions. Les nuances de sa beauté nous ravissent et forment les plus délicieux spectacles pour notre regard divin ; si bien que, dans notre excès d’amour, nous sommes forcés de nous exclamer : « Oh ! notre Volonté, combien tu es prodigieuse, admirable, aimable et délicieuse dans la créature où tu règnes ! Elle est le voile sous lequel, en te cachant, tu prépares les spectacles les plus merveilleux et les plus ravissants pour notre plaisir. » C’est pourquoi elle peut être appelée la plus fortunée des créatures, celle qui parvient à attirer l’attention de son Dieu pour le faire fêter et lui permettre de jouir de ses propres œuvres ; et qui peut aller jusqu’à dire : « En vertu de ta Volonté, je possède tout, je t’apporte tout, et je ne veux rien, parce que tout ce qui est à toi est à moi. »

35.  15 août 1928 — La vie dans le divin Fiat est un communisme entre le Créateur et la créature. La Vierge : son insurpassable gloire. La sainteté de la Divine Volonté sera connue au Ciel.

            Mon abandon dans le Fiat est continuel. Il me semble que je veux être dans tous ses actes, soit comme participante ou au moins comme spectatrice de ce qu’il fait. En fait, étant donné que la Volonté éternelle possède l’acte incessant, sa nature est d’agir toujours, de ne jamais cesser d’opérer ; et comme je suis une petite enfant, elle est heureuse que je sois avec elle d’une manière ou d’une autre, pourvu que je reste là. Et en poursuivant ma ronde dans toute la Création, je me disais : « Est-il nécessaire – Jésus veut-il réellement que j’aille partout faire ma ronde ? » Et mon bien-aimé Jésus, se manifestant en moi, me dit : 

            Ma fille, vivre dans ma Divine Volonté, c’est se laisser trouver par Dieu en chaque chose créée afin que l’Être suprême puisse trouver dans toutes ses œuvres celle qu’il aimait, qu’il a appelée par amour à partir de rien, et pour qui il a créé une si grande variété d’œuvres magnifiques et merveilleuses. S’il ne te trouvait pas en chacune de ses œuvres, il lui manquerait l’écho de ton amour, de ta gratitude, et dans les œuvres où tu n’aurais pas fait ta ronde, ce serait comme s’il ne les avait pas faites pour toi ; alors que notre but, en t’appelant à vivre dans notre Divine Volonté, est précisément celui-ci : pour nous, te trouver dans nos œuvres, et pour toi, nous trouver en chaque chose créée – toi, qui nous donnes ton petit amour ; nous, qui te donnons le grand amour que nous avions en créant tant de choses – et unissant ton amour avec le nôtre pour n’en former qu’un seul, afin de pouvoir dire : « Comme elle nous aime, la petite fille de notre Divine Volonté ! »

            Autrement, notre amour et nos œuvres resteraient sans la compagnie de celle pour qui nous les avons créées, alors que vivre dans la Divine Volonté est un communisme entre le Créateur et la créature ; devenant inséparables, là où est l’un, l’autre se trouve lui aussi, et la créature a sa petite place dans tout ce que Dieu fait. Ne veux-tu pas trouver ta petite place dans toutes les œuvres de Création et de Rédemption ? Par conséquent, continue ton envol, et laisse-toi transporter dans les bras de mon Fiat ; il prendra soin de placer la petite nouveau-née dans chacune de ses œuvres.

            Après quoi je pensais à accompagner la Reine souveraine quand elle fut enlevée au Ciel et mon doux Jésus, se manifestant en moi comme s’il chantait les louanges de sa céleste Mère, me dit : 

            Ma fille, la gloire de la Maman du Ciel est insurpassable. Personne dans les régions célestes ne possède ces mers de grâces et de lumière, ces mers de beauté et de sainteté, ces mers de puissance, de science et d’amour ; et de plus, elle possède ces mers dans la mer infinie de son Créateur. Les autres habitants de la patrie bienheureuse possèdent tout au plus quelques petites rivières, quelques petites gouttes, quelques petites fontaines. Elle est seule, car seule elle a vécu dans le divin Fiat. La volonté humaine n’a jamais trouvé place en elle ; sa vie fut toute de Divine Volonté ; en vertu de cette Volonté, elle centralisait toutes les créatures en elle-même, les concevant dans son Cœur maternel, multipliant autant de fois son Fils Jésus pour le donner à chaque créature qu’elle avait conçue dans son Cœur virginal. C’est pourquoi sa maternité s’étend à toutes les créatures et toutes peuvent dire : « La Mère de Jésus est ma Mère, et cette Mère si douce, si aimable et si aimante donne son Fils bien-aimé à chacune de nous en gage de son amour maternel. » Ma Volonté seule pouvait lui donner cette vertu de concevoir toutes les créatures comme ses enfants, et de multiplier son Jésus autant de fois qu’elle avait d’enfants.

            À présent, au Ciel, la Mère souveraine, possédant ses mers, ne fait rien d’autre que soulever de hautes vagues de lumière, de sainteté, d’amour, etc., les déversant par-dessus le trône de l’Être suprême qui, afin de ne pas être surpassé par son amour, ayant sa propre mer plus étendue et plus profonde, forme ses propres vagues, plus hautes, dessous les mers de la Vierge Reine, et les verse sur elle. Et elle prépare de nouvelles vagues, et Dieu en prépare plus encore, de telle sorte que le Ciel tout entier est submergé par ces vagues de lumière, de beauté, d’amour, etc. – si bien que tous y participent et en profitent. Et les Bienheureux, voyant qu’ils ne peuvent pas former ces vagues parce qu’ils ne possèdent pas de mers, comprennent que si leur Mère et leur Reine possède tout cela, c’est parce qu’elle a formé sa vie et sa sainteté dans la Divine Volonté. Ainsi, grâce à la Vierge, les Saints savent ce que signifie la sainteté de la Divine Volonté dans les créatures, et ils attendent par conséquent que plus de créatures apportent ces mers dans la patrie céleste afin de voir se former plus de vagues – qui sont pour eux un enchantement et une très grande joie. La terre ne connaît pas encore la sainteté de ma Volonté, et c’est pourquoi je désire tant la faire connaître ; mais elle est bien connue au Ciel parce que la Reine souveraine est là qui, par sa seule présence, devient la révélatrice de la sainteté de mon Fiat. Ainsi, en vertu de mon Fiat, elle était annonciatrice de grâces sur la terre pour elle-même et pour toute la famille humaine, comme elle est un signe de gloire dans la Patrie céleste, et aucune autre créature ne peut lui être comparée.

36.  18 août 1928 — Les souffrances dans le Fiat sont des gouttes, et l’on va jusqu’à vouloir les saisir. Exemple. Comment les vérités sur la Divine Volonté sont des Vies divines qui sont toutes dans l’attente d’exécuter leur office.

           Je faisais ma ronde habituelle dans les œuvres de Rédemption, en m’arrêtant tantôt à l’une, tantôt à l’autre des souffrances que Jésus et la céleste Reine avaient souffertes, et je me disais : « Qui sait combien leurs Cœurs devaient être noyés dans les souffrances – et ce n’étaient pas de petites souffrances : la Vierge, jusqu’au point de sacrifier son propre Fils ; et le Fils, sa propre vie. » Et mon doux Jésus se manifesta en moi et me dit :

            Ma fille, comme le divin Fiat régnait en moi et en ma Mère, nous comprenions ce que signifiait faire et souffrir un acte en lui, et le grand bien que nous acquérions. C’est pourquoi, en vue de ce grand gain, la souffrance nous paraissait petite, comme une goutte d’eau dans la mer immense. Et afin de pouvoir obtenir de plus grands gains, nous aspirions à plus d’occasions de travaux et de souffrances, car aucune douleur, pas même le sacrifice de sa propre vie, ne peut égaler un gain aussi grand qu’un acte accompli dans la Divine Volonté. Nous nous trouvions dans la situation d’une personne à qui on offre le bien d’un travail : bien qu’il soit fatigant, le profit est si grand qu’elle donnerait sa vie pour avoir l’occasion de faire des travaux semblables. En fait, étant donné la grandeur des gains, les souffrances sont désirées et attendues – au point de vouloir s’en emparer. Si par le travail d’un seul jour on pouvait acquérir un royaume, faire son bonheur et celui de toute sa patrie, qui refuserait de faire ce travail d’une journée ?

            Bien que pour moi et pour la céleste Dame la Patrie fût déjà nôtre – nous étions infiniment heureux, car celui qui possède le divin Fiat n’est sujet à aucune tristesse ; tout nous appartenait – cependant, comme nos œuvres et nos souffrances dans notre Divine Volonté servaient à acquérir le Royaume pour la famille humaine, et que chaque souffrance additionnelle redoublait leurs droits à un gain si grand, par amour pour eux et pour les voir heureux, nous étions glorieux et victorieux que le jour de notre vie ici-bas soit rempli de souffrances et de travaux pour eux ; et non seulement pour cela – c'est-à-dire pour le bien des créatures – mais parce qu’agir dans le Fiat donne à une Divine Volonté un champ d’action, et en agissant dans le Fiat, c’est le Ciel qui court dans cet acte, ce sont des soleils que l’on enferme, des biens immenses qui surgissent – en somme, c’est ce divin Fiat qui fait tout et possède toute chose. 

            Après quoi je continuai mon abandon dans la suprême Volonté, et je pensais aux nombreuses vérités que mon très grand Bien, mon bien-aimé Jésus, m’avait dites sur le Fiat ; et lui, en soupirant, ajouta : 

            Ma fille, toutes les vérités que je t’ai manifestées concernant ma Volonté sont autant de vies divines de ma Volonté que j’ai émises pour le bien des créatures. Or ces vies existent, et en si grand nombre qu’elles peuvent remplir le monde entier de la vie de la Divine Volonté et apporter le bien qu’elles contiennent au sein des créatures. Mais comme elles ne sont pas connues, elles demeurent cachées, inactives, sans apporter le bien que chaque vérité possède. Elles sont toutes en attente – attendant avec une divine patience ceux qui voudront ouvrir les portes pour les laisser sortir. Cela sera fait par ceux qui s’occuperont de faire connaître au monde que ces vies existent ; et en leur ouvrant les portes, ils les placeront sur leur chemin parmi les créatures afin que chacune de ces vies puisse accomplir son office et apporter la lumière et le bien qu’elle possède. En fait, ces vérités ont des pieds, mais ne peuvent pas marcher ; des mains, mais ne peuvent pas agir ; une bouche, mais ne peuvent pas parler. Quel compte ne vais-je pas demander à ceux qui gardent tant de vies inactives ? Regarde-les, ma fille – comme elles veulent toutes marcher, agir, parler ; mais comme on ne les fait pas connaître, c’est comme si elles n’avaient ni pieds, ni mains, ni voix. 

            J’ai regardé et – oh ! comme il était touchant de voir ces vies en si grand nombre qu’il m’était impossible de les compter, toutes désireuses de partir, de parler et de se pencher sur chaque créature pour leur tendre la main, leur faire entendre leur leçon et leur offrir le baiser et le bien du divin Fiat.

37.  23 août 1928 — Certitude du Royaume de la Divine Volonté sur la terre. Les droits de Dieu et de la créature. Le nouvel Évangile : « Les vérités sur le divin Fiat ». La prudence humaine fait que les plus belles œuvres échouent. Solitude de Jésus : ceux qui lui ont tenu compagnie.

           Je pensais en moi-même : « Mais est-ce que vraiment le Royaume de la Volonté de Dieu viendra sur la terre ? » Et mon aimable Jésus, se manifestant en moi, me dit :

            Ma fille, comment cela – tu doutes ? Ne sais-tu pas que Dieu a les droits de donner ce Royaume, et l’humanité les droits de le recevoir ? De fait, en créant l’homme, en lui donnant sa Volonté en héritage, Dieu accorda ces droits que sa Divine Volonté règne sur la terre comme elle régnait au Ciel. Cela est si vrai que la vie du premier homme a commencé dans le Fiat, et en accomplissant en lui ses premiers actes, il plaça ses promesses, ses œuvres, dans l’héritage divin ; si bien que ces promesses et ces actes existent encore dans ma Volonté – ils sont indélébiles. Bien que l’homme en soit sorti, ses actes sont restés et cela constitue pour l’humanité un droit à entrer de nouveau dans le Royaume perdu. En fait, nous ne regardons pas l’homme en lui-même, mais la famille humaine comme si elle était une ; et si un membre quitte et s’en détache, l’humanité reste et peut toujours recevoir ce qui fut perdu par celui qui est parti. Par conséquent, il y a des droits des deux côtés. S’il n’en était pas ainsi, la vie de l’homme dans notre Royaume n’aurait pas été une réalité, mais une façon de parler ; alors que lorsque nous donnons, nous le faisons en fait, et si bien que la vie humaine a son origine dans le Royaume de notre Volonté. 

            Si tu savais ce que signifie accomplir ne serait-ce qu’un seul acte dans notre Volonté… Sa valeur est incalculable. Et puis il y a les actes de mon Humanité, et ceux de la Reine du Ciel, tous accomplis dans le Royaume de notre Divine Volonté et par lesquels, comme chefs de la famille humaine, nous avons reconfirmé les droits des créatures à rentrer de nouveau dans notre Royaume.

            Après cela, je m’inquiétais concernant la publication des écrits sur la Volonté de Dieu, particulièrement concernant certaines différences ; et comme je priais, mon doux Jésus se fit voir tenant son Cœur entre ses mains, tant il avait de la peine ; et, tout attristé, il me dit : 

            Ma fille, comme j’ai de la peine. Ils auraient dû se considérer honorés, ils auraient dû être fiers et se glorifier de se présenter comme ceux qui ont eu le grand honneur de publier les vérités sur ma sainte Volonté. Je n’aurais pu leur faire un plus grand honneur et une plus grande gloire qu’en les appelant à une fonction si grande, et au lieu de cela, ils veulent se cacher. Comme mon Cœur souffre ; j’ai tant de peine que je ne peux la contenir. Les vérités sur mon Fiat sont le nouvel Évangile du Royaume de ma Divine Volonté, dans lequel ils trouveront les normes, le soleil, les enseignements sur la manière de s’ennoblir, de s’élever jusqu’à leur origine, et d’accéder à l’état qui leur fut donné au commencement de la Création. Ils trouveront l’Évangile qui, en les prenant par la main, les conduira au vrai bonheur, à la paix constante. La seule loi sera ma Volonté qui, avec son pinceau d’amour, trempé dans les couleurs vivantes de sa Lumière, rendra à l’homme sa ressemblance avec son Créateur. Oh ! combien ils auraient dû désirer recevoir et faire connaître un bien si grand ! Mais au lieu de cela… c’est tout le contraire. Dans la Rédemption, les Évangélistes se considéraient honorés de se présenter comme ceux qui annonçaient l’Évangile, afin qu’il soit connu dans le monde entier ; et ils signaient leur nom avec gloire, si bien que lorsque l’Évangile est prêché, on dit d’abord le nom de celui qui l’a écrit, et ensuite on lit l’Évangile. C’est ce que je veux qu’on fasse avec les vérités sur ma Volonté et que chacun connaisse ceux qui ont apporté tant de bien dans le monde. 

            Et pourquoi tout cela ? À cause de la prudence humaine. Ah ! combien d’œuvres divines ont connu l’échec auprès des créatures à cause de la prudence humaine ! Comme des paresseux, ils ont fini par se retirer des œuvres les plus saintes. Mais ma Volonté sait comment triompher de tout et se moquer d’eux ; cependant, je ne peux cacher ma tristesse face à une telle ingratitude humaine devant un si grand bien.

            Après quoi j’ai continué ma ronde dans le Fiat, et comme j’accompagnais mon aimable Jésus dans sa vie ici-bas, j’ai ressenti de la pitié pour lui en arrivant à ces points où il se retrouvait tout seul, sans même sa céleste Mère, comme au désert et durant les nuits de sa vie publique lorsque, se retirant à l’écart, il restait seul à l’extérieur, loin des habitations, à prier et à pleurer pour notre salut. Et je me disais : « Mon Jésus, ta petite fille n’a pas le cœur de te laisser seul. Je veux me tenir à tes côtés et, si je ne peux rien faire d’autre, je veux te murmurer à l’oreille Je t’aime, je t’aime… Par égard pour ta solitude, tes prières et tes larmes, donne-moi le Royaume de ta Volonté. Dépêche-toi, vois comme le monde est en train de tomber ; ta Volonté le mettra en sécurité. » Mais je disais cela lorsque mon Jésus se manifesta en sortant de moi et, se jetant dans mes bras pour jouir de ma compagnie, il me dit : 

            Ma fille, merci. Je t’attends dans chacun de mes actes pour pouvoir dire : « La petite fille de ma Volonté ne m’a jamais laissé seul. ». Tu dois savoir que cette solitude me pesait beaucoup, car celui qui était venu pour tous et les cherchait tous, devait être demandé par tous. Je ressentais vivement pour chacun d’eux la douleur de la solitude dans laquelle ils me laissaient ; et mon regard continuait à chercher pour voir si quelqu’un attendait et aimait ma compagnie ; et bien souvent j’ai vainement recherché ce réconfort. Cependant, tu dois savoir que dans cette grande solitude où me laissaient les créatures, je n’étais jamais seul. J’avais la compagnie des Anges et celle de ma Maman car, bien qu’elle fût loin, ma Divine Volonté m’apportait ses battements de Cœur et tous ses actes qui me faisaient cortège pour me tenir compagnie. Et aussi, de temps en temps, ma Divine Volonté m’apportait la nouveau-née de mon Fiat avec toute la cohorte des enfants de mon Royaume pour ma compagnie, car tous les temps appartiennent à ma Divine Volonté et elle a la vertu de les réduire en un seul point de façon à les avoir en un acte continu en tout temps, sans jamais cesser. De plus, comme l’âme se souvient de ce que j’ai fait et veut être avec moi, elle prépare le vide en elle-même où placer le fruit de ce que j’ai fait et souffert.

38.  26 août 1928 — La Divine Volonté est plus qu’une Mère. Comment elle grandit avec l’âme et forme sa vie en elle. L’éclair de l’acte accompli en elle. Retour du souffle de Jésus pour faire régner la Divine Volonté.

           Mon envol dans le Fiat éternel est continuel. Il me semble que je ne peux être, ni m’arrêter, qu’en lui. Plus que la vie, je le sens en moi et en dehors de moi, et j’ai beau courir et voler, je ne trouve que ses œuvres – une propriété interminable et sans limites, et sa vie qui palpite en tout et partout ; présente en haut comme en bas, cette Divine Volonté préserve tout et elle est actrice et spectatrice de toute chose. Ma petitesse errait dans le divin Fiat et parcourait toute la Création ; et faisant résonner mon Je t’aime en chaque chose créée, elle demandait le Royaume de la Divine Volonté sur la terre. Et mon aimable Jésus, se faisant voir alors qu’il me portait dans ses bras pour me faire suivre les actes de sa Divine Volonté, me dit : 

            Ma fille, combien ma Volonté t’aime ! Mieux qu’une Mère, elle te tient dans ses bras ; et en te serrant très fort contre son sein, elle est présente en toi et grandit à l’intérieur de toi ; elle palpite dans ton cœur, elle circule dans ton sang, elle marche dans tes pas, elle pense dans ton esprit, elle parle dans ta voix… Son amour, sa jalousie est si grande que si tu es petite, elle se fait toute petite ; si tu grandis, elle grandit avec toi ; si tu agis, elle va jusqu’à t’étendre dans toutes ses œuvres. Une mère peut laisser sa fille, elle peut se séparer d’elle et s’éloigner très loin ; mais ma Volonté, jamais, car en se faisant elle-même la vie de sa fille, elle lui devient inséparable. Ainsi, même si elle voulait la quitter, elle ne le pourrait pas, car c’est sa vie même qui vit dans sa fille avec ce qu’elle a formé en elle. Qui pourrait jamais avoir ce pouvoir et cet amour insurpassables de former et de faire grandir sa propre vie avec sa fille ? Personne – hormis ma Volonté qui, possédant un amour éternel et une vertu créatrice, crée sa vie en celle qui est née de nouveau et veut uniquement être sa fille. C’est pour cela que tu parcours la Création : parce que cette Mère – ma Divine Volonté – veut, dans tous ses actes, la vie qu’elle a formée en toi, sa fille. Par conséquent, celle qui vit dans mon divin Fiat participe avec lui à la tourbillonnante, ordonnée et harmonieuse course de la Création. Et comme cette course ordonnée de toutes les sphères forme la plus belle et la plus harmonieuse des mélodies, l’âme qui court avec elles forme sa note d’harmonie qui, en se répercutant dans la Patrie céleste, attire l’attention de tous les Bienheureux qui disent : « Comme il est beau le son que nous entendons dans les sphères, parce que la petite fille du divin Fiat tourne avec elles. C’est une note de plus et un son très distinct que nous entendons ; et la Divine Volonté nous l’apporte dans nos célestes régions. » Par conséquent, ce n’est pas toi qui cours, mais ma Volonté, et tu cours avec elle. 

            Je continuai à penser aux grands prodiges et aux sublimités du divin Fiat, et alors qu’il me semblait être dissoute en lui, mon bien-aimé Jésus ajouta :

            Ma fille, tout comme l’éclair est déclenché par les nuages et illumine la terre, et se retire ensuite au sein des nuées pour éclairer bien des fois la terre de sa lumière, de la même manière, l’âme qui vit et agit dans ma Volonté lance des éclairs du sein de son humanité et forme plus de lumière dans le soleil de mon divin Fiat. Et de plus, elle illumine la terre plongée dans l’obscurité de la volonté humaine. Mais l’éclair que lancent les nuages a une lumière limitée, tandis que ceux de ma Divine Volonté sont sans limites et leur lumière est porteuse de la connaissance de ma Volonté. En fait, l’action dans ma Volonté contient une force universelle et par conséquent unique – une création nouvelle, une vie divine ; ainsi, par son acte d’éclairage, toutes les portes de mes œuvres s’ouvrent pour recevoir la nouvelle création et l’éclair de lumière de l’acte de la créature accompli dans mon Fiat. C’est pourquoi toutes mes œuvres se sentent renouvelées et glorifiées une seconde fois, et toutes se réjouissent de cette nouvelle force créatrice qu’elles ressentent.

            Après quoi mon toujours aimable Jésus se fit voir sous l’apparence d’un petit enfant dans les profondeurs de ma petite âme. Il me serra dans ses bras, m’embrassa, et je sentis une vie nouvelle, un amour nouveau m’envahir, et je répétais pour lui ce qu’il me faisait. Et répétant ses baisers, il me dit : 

            Petite fille de ma Volonté, lorsque mon souffle est sur toi, il te renouvelle, et par son pouvoir vivifiant, il détruit en toi l’infection de la semence de la volonté humaine et il vivifie la semence de mon divin Fiat. Ce souffle est l’origine de la vie humaine de la créature. En se retirant de ma Volonté, l’homme a perdu mon souffle ; et même si la vie demeurait en lui, il ne ressentait plus la force vivifiante de mon souffle qui, en lui donnant vie, le maintenait beau, frais et semblable à son Créateur. Sans mon souffle, l’homme restait comme une fleur qui privée de pluie, de vent et de soleil, se fane, se flétrit et, courbant la tête, tend vers la mort. Or pour réhabiliter le Royaume de ma Divine Volonté dans les créatures, il est nécessaire que mon souffle continuel retourne parmi elles afin qu’en soufflant sur elles, et mieux que le vent, il puisse laisser le soleil de ma Volonté entrer en elles pour que, par sa chaleur, il détruise la mauvaise semence de la volonté humaine et puisse rendre l’homme à nouveau beau et frais, tel qu’il fut créé. Et redressant sa tige sous la pluie de ma grâce, la fleur relève la tête, se vivifie, prend de la couleur, tend vers la vie de ma Volonté – et non plus vers la mort.

            Oh ! si les créatures savaient le grand bien que je leur prépare, les surprises d’amour, les grâces inouïes – comme elles seraient plus attentives ! Et ceux qui ont les connaissances de ma Volonté, oh ! comme ils mettraient de l’ordre dans leur vie pour les répandre partout dans le monde afin que les créatures puissent se disposer à recevoir un si grand bien ! De fait, ces connaissances ont la vertu de faciliter les dispositions humaines pour un bien si grand. Mais l’ingratitude humaine est toujours la même ; au lieu de se préparer, les créatures pensent à tout autre chose et se jettent dans le péché. 

39.  30 août 1928 — Différence entre l’Humanité et la Divinité de Jésus. Comment tout le Royaume du Fiat a été préparé par lui, mais il faut encore ceux qui voudraient l’habiter. Le langage que Jésus a utilisé dans la Rédemption, celui qu’il utilise pour le Royaume de la Divine Volonté – l’un est différent de l’autre.

           Mon aimable Jésus s’est fait voir comme un petit enfant qui, s’accrochant à moi, me faisait de nombreux câlins. Oh ! qu’il est beau de le voir dans son Humanité d’enfant, plein d’amour et de confiance ! L’âme se sent remplie de confiance en compagnie de Jésus, car elle voit en lui son Humanité qui est si semblable à la sienne qu’ils se réunissent comme des frères, s’identifient l’un à l’autre, et l’un est transformé en l’autre. Ainsi, le voile de l’Humanité de Jésus, dans lequel il enferme son adorable Divinité, sert à créer la confiance qui fait que la pauvre créature abandonne toute crainte, et reste tout amour avec Jésus – mieux qu’un fils dans les bras de son Père céleste. L’amour de Jésus est si grand qu’il dit à la créature : « Ne crains pas, je suis à toi – semblable à toi, vêtu comme toi, et mon amour est si grand que je cache la lumière infinie de ma majesté dans mon Humanité pour que tu puisses être avec moi comme un petit enfant dans mes bras. » Par contre, lorsque mon bien-aimé Jésus fait briller sa Divinité à travers son Humanité, son Humanité même est éclipsée dans cette lumière infinie, et je ressens la grande distance qui existe entre moi et mon Créateur. Son éclatante divine Majesté m’anéantit. Je me plonge dans ma poussière ; et ne sachant pas comment éviter sa lumière, car il n’y a pas de point où elle ne soit présente, mon petit atome demeure submergé dans cette lumière même. Il me semble que je suis en train de dire des bêtises, aussi je m’en vais. C’est alors que mon très grand Bien, Jésus, me dit : 

            Ma fille, le Royaume de ma Divine Volonté est tout préparé dans mon Humanité, et je suis prêt à le manifester pour le donner aux créatures. On peut dire que j’ai formé les fondations et élevé les bâtiments ; les chambres sont innombrables, toutes décorées et illuminées – pas avec de petites lumières, mais par autant de soleils qu’il y a de vérités que j’ai manifestées sur mon divin Fiat. Rien n’y manque que ceux qui voudront y habiter ; il y aura de la place pour tous, car il est vaste, plus vaste que le monde entier. Avec le Royaume de ma Volonté tout sera renouvelé dans la Création ; les choses reviendront à leur état originel. C’est pourquoi beaucoup de fléaux sont nécessaires, et ils auront lieu – afin que la Justice divine puisse être en équilibre avec tous mes attributs, de telle sorte que, en s’équilibrant, ma divine Justice puisse laisser le Royaume de ma Volonté demeurer dans sa paix et son bonheur. Par conséquent, ne sois pas surprise qu’un si grand bien, que je prépare et que je veux donner, soit précédé de nombreux fléaux. C’est ma Justice qui réclame ses droits afin que, revenue à l’équilibre, elle puisse se mettre en paix avec les créatures et ne plus les inquiéter ; de plus, comme les enfants de mon divin Fiat ne l’offenseront plus, ma divine Justice se changera pour eux en Amour et en Miséricorde. 

            Après quoi je suivais tous les actes que Jésus avait accomplis dans la Rédemption ; et mon doux Jésus ajouta : 

            Ma fille, mon langage dans la Rédemption était très différent que celui que j’ai utilisé pour le Royaume de ma Volonté. En fait, dans la Rédemption, mon langage était adapté à ceux qui étaient incapables, faibles, sourds, muets et aveugles – et beaucoup étaient au bord du tombeau. Par conséquent, pour leur parler, j’ai fait usage de paraboles et de comparaisons avec le monde d’en bas, qu’eux-mêmes pouvaient toucher de leurs mains. Aussi, je leur ai parlé tantôt comme un médecin leur offrant des remèdes pour les guérir, tantôt comme un père qui attendait le retour de ses enfants, même les plus indisciplinés, tantôt comme un berger qui part à la recherche de la brebis perdue, tantôt comme un juge qui, incapable de les attirer par l’amour, essaie au moins de les prendre par les menaces et par la peur… et beaucoup d’autres comparaisons. Ce langage que j’ai adopté montre que ceux à qui je m’adressais ne me connaissaient pas, ne m’aimaient pas et faisaient moins encore ma Volonté – au contraire, ils étaient loin de moi ; et que moi, avec mes paraboles, je faisais les recherches et tendais les filets pour les prendre et donner à chacun le remède pour le guérir. Mais combien m’ont échappé ! Et j’ai intensifié mes recherches et mes enseignements afin qu’ils puissent sortir de leur aveuglement obstiné. 

            Vois maintenant combien est différent le langage dont je me suis servi pour manifester les vérités sur ma Divine Volonté qui doit servir les enfants de son Royaume ! Mon langage à propos du Fiat a ressemblé à celui d’un Père au milieu de ses chers enfants qui l’aiment, tous en bonne santé ; et comme tous possèdent en eux ma vie même, ils seront capables en vertu de ma Volonté de comprendre mes plus hautes leçons. C’est pourquoi je suis allé plus loin, en les plaçant devant les belles comparaisons du soleil, des sphères, des cieux, de la manière divine elle-même d’agir, qui s’étend à l’infini ; car, ayant en eux mon divin Fiat, ils auront aussi celui qui a créé les cieux, les sphères et le soleil, et qui leur donnera la vertu de copier en eux-mêmes tout ce qu’il a créé et les moyens mêmes qu’il a utilisés dans sa divine opération. Ils seront les copieurs de leur Créateur. Et c’est pourquoi j’ai pris si longtemps à manifester les vérités sur mon Fiat, ce que je n’ai pas fait dans ma Rédemption ; car c’étaient alors des paraboles qui contenaient des manières humaines et finies, et c’est pourquoi je n’avais pas beaucoup de matériel pour pouvoir parler longuement. Par contre, les comparaisons qui concernent ma Volonté sont de nature divine, et il y a donc tant de matériel pour en parler qu’elles en deviennent inépuisables. Qui peut mesurer l’ampleur de la lumière du soleil et l’immensité de sa chaleur ? Personne. Qui pourra jamais fixer une limite aux cieux et à la multiplicité de mes œuvres divines ? Oh ! si tu savais combien de sagesse, d’amour, de grâce et de lumière j’ai placés dans la manifestation de mes vérités sur mon divin Fiat, tu serais inondée de joie au point de ne plus être capable de vivre ; et tu languirais pour que soit connue l’œuvre de ton Jésus afin qu’une œuvre aussi exubérante, d’un prix incalculable, puisse avoir sa gloire et communiquer ses effets bienfaisants à toutes les autres créatures.

40.  2 septembre 1928 — Comment, en vertu du divin Fiat, les choses créées sont à l’homme comme des membres, et leur raison en est donnée à l’homme. Comment, en se retirant de lui, l’homme a porté un coup qui l’a séparé de tous ses membres. Comment la Divine Volonté forme les mères pour Jésus. 

           Je faisais ma ronde à travers toute la Création comme d’habitude afin de suivre ce que la Divine Volonté avait accompli en elle. Oh ! comme tout me semblait beau ! Combien le divin Fiat a aimé son triomphe, reçu sa pleine gloire, obtenu sa totale domination, et étendu sa vie partout et en tous lieux. Le divin Fiat est lumière et il étend sa vie de lumière ; il est pouvoir, il est ordre, il est pureté et il étend sa lumière, son ordre et sa pureté sur toutes les choses créées ; et ainsi de suite pour le reste de ses qualités. C’est pourquoi chaque chose créée est sacrée, plus qu’une relique, car elle comprend en elle la puissance créatrice et la Volonté, et la vie même de celui qui l’a créée. Aussi, en faisant ma ronde, je sentais vouloir aimer, adorer, embrasser le soleil, les cieux, les étoiles, le vent et la mer, car ils comprenaient et voilaient celui qui les avait créés, constituant ainsi pour lui-même de nombreuses résidences.  Mais alors que mon esprit parcourait la Création, mon doux Jésus me dit : 

            Ma fille, vois combien nos œuvres sont belles, pures, saintes et ordonnées. Nous avons utilisé la Création pour former nos voiles, nos vastes résidences ; cependant, nous ne leur avons pas donné la raison, car elles ont été créées pour l’homme, non pour elles-mêmes, et nous avons réservé à l’homme la capacité et la raison de toute la Création, afin qu’en possession de sa raison, il nous donnerait de la lumière du soleil, des cieux, du vent et de tout le reste. Nous avons donc placé les choses créées comme des membres de l’homme afin que, possédant la raison de ses membres, ils les utiliseraient pour s’élever dans ces voiles et trouver celui qui résidait en eux en Roi, et lui apporter la gloire et l’amour de ces membres qui lui avaient été donnés. Mais pour que l’homme fasse cela, et pour posséder la raison que le soleil, les cieux, le vent et tout le reste auraient eue, et pour conserver les choses créées comme ses propres membres, il devait posséder la vie et le règne de notre divin Fiat qui lui donnerait la capacité, et une vaste et suffisante raison pour toute la Création, et maintiendrait la communication, le lien et l’inséparabilité avec tous ces membres des choses créées. De fait, seule notre Divine Volonté possède la pleine raison de ce qu’elle a fait, et nous avons donné cette Volonté à l’homme afin qu’elle puisse lui donner la raison de toutes nos œuvres. Tout est sorti ordonné de nous, et relié comme autant de membres au corps de l’homme, car il était notre premier amour, le but de la Création tout entière, et c’est par conséquent en lui que nous avons centralisé toute la raison nécessaire pour la Création. 

            Or, ma fille, en se retirant de notre Divine Volonté, l’homme a porté un coup qui l’a séparé de ses chers et saints membres.  Et c’est pourquoi il sait peu de choses concernant la valeur, la sainteté, la puissance, la lumière qui, comme ses membres, lui ont déjà appartenu ; et le divin Créateur reste sans la gloire, l’amour et la gratitude de la tête de ses membres. Tu vois donc combien est nécessaire le retour de mon divin Fiat dans la tête de ses membres, qui est l’homme, afin de restaurer l’ordre créé par nous, de remettre la tête à sa place, et de réunir à nouveau les membres pour celui qui, de façon si barbare et si dommageable pour lui-même, les a coupés de lui-même. Ne sens-tu pas toi-même que seule ma Volonté a la vertu de te mettre en communication avec la Création tout entière ? En te faisant voler, elle te donne la raison de la lumière, des cieux, de la mer et du vent ; et voulant animer de ta voix toutes les choses créées, de la plus petite à la plus grande, ma Volonté répète ton délicieux refrain : « C’est moi qui vous aime et vous glorifie dans les cieux, dans le soleil, dans la mer et dans le vent, et aussi dans le petit oiseau qui chante, dans l’agneau qui bêle, dans le parfum de la fleur qui monte vers vous… etc., etc. » C’est la vie de mon Fiat qui, ayant sa vie dans toute la Création, et ayant sa vie en toi, te fait aimer en toutes ces choses qui sont déjà les siennes.

            Je demeurais pensive en entendant que, par vertu de son Fiat, l’homme posséderait la raison que le soleil, le vent, la mer… devaient posséder, et mon bien-aimé Jésus ajouta : 

            Ma fille, l’homme fait cela lui aussi : il ne laisse pas sa raison dans les œuvres qu’il fait ; s’il se construit une maison, s’il possède une terre et y place différentes plantes, et qu’il fasse un travail ou un autre, ce sont des œuvres qui ne possèdent pas la raison – il garde pour lui la raison. Et s’il donne une raison, c’est à sa famille qu’il la donne – laquelle n’est pas une œuvre, mais ses propres enfants ; et il veut qu’ils aient la raison de ses œuvres pour qu’ils puissent les utiliser selon la volonté du père, afin de pouvoir recevoir d’eux la gloire de ses œuvres. Si l’homme fait cela, pourquoi ne pourrais-je pas en faire autant ? En vérité je fais cela avec plus d’ordre et dans de multiples œuvres pour le bien de l’homme, afin de l’avoir près de moi, avec moi, en moi et tout uni à moi – Dieu, la tête, et lui les membres ; et la Création comme ses membres, et l’homme à sa tête. 

            Après quoi je continuai mes actes dans la Rédemption et je m’arrêtai alors que mon charmant Enfant Jésus se trouvait en Égypte et que ma céleste Maman, le berçant dans son pauvre berceau, préparait des vêtements pour son petit enfant. Me plaçant tout près de la Maman Reine, je laissai couler mon Je t’aime dans le fil qu’elle utilisait pour le petit vêtement de Jésus, et je berçai mon céleste Enfant pour qu’il dorme, lui disant mes berceuses d’amour et en lui demandant le divin Fiat. Et comme il me semblait qu’il allait fermer les yeux pour dormir, à ma grande surprise, je le vis qui levait sa petite tête, et regardant notre divine Maman et moi-même, il dit d’un ton très doux : 

             Mes deux Mamans, ma Maman et la petite fille de ma Volonté… Ma Divine Volonté les unit ensemble pour moi, et les fait toutes deux ma Maman. Pourquoi la Reine du Ciel est-elle ma vraie Mère ? Parce qu’elle possédait la vie de mon divin Fiat. Lui seul pouvait lui administrer la semence de divine fécondité, pour me faire concevoir dans son sein et me faire son Fils. Sans ma Divine Volonté, jamais elle n’aurait pu être ma Maman, car personne, au Ciel ou sur la terre, ne possède cette semence de divine fécondité qui peut même faire que le Créateur soit conçu dans la créature. Ainsi, la Divine Volonté a formé pour moi la Maman, et m’a fait son Fils ; ma Divine Volonté  forme maintenant pour moi sa petite fille pour être ma Maman, et elle me la fait trouver près de ma première Mère pour lui permettre de répéter ses actes et les entrelacer ensemble pour faire demander par sa petite fille son Royaume, et répéter ainsi sa divine semence et la fécondité du Fiat Voluntas Tua dans les créatures. Ma Volonté seule peut tout faire et tout me donner.

            Puis, il ferma les yeux pour s’endormir et, tout en dormant,  il répétait : « Mes deux Mamans, mes deux Mamans… » Comme il était doux et émouvant de l’entendre ! Comme cela touchait le cœur de le voir interrompre son sommeil pour dire : « Mes deux Mamans… » Oh ! Divine Volonté ! Comme tu es aimable, puissante et admirable ! Oh ! je t’en prie, descends dans le cœur de tous et place en eux ta divine semence afin que cette graine féconde puisse former ton Royaume et te faire régner sur la terre comme tu règnes au Ciel.