no 21 à 40

21.   5 novembre 1923 — Chez celui qui vit dans la Divine Volonté, Jésus forme sa Vie réelle, comme dans le Très Saint Sacrement; il ne forme pas sa Vie mystique telle que donnée à ceux qui vivent dans Sa Grâce, mais sans que leurs actes soient faits  dans la Divine Volonté.

Je me sentais oppressée à cause de la privation de mon doux Jésus et aussi parce que mon confesseur m'avait refusé l'absolution, étant donné que je n'avais pas été assez confiante pour m'ouvrir à lui et que j'étais "cattiva" [mauvaise]. Aussi, après avoir reçu la sainte communion, je m'abandonnai dans les bras de mon doux Jésus en lui disant: «Mon Amour, aide-moi, ne m'abandonne pas. Tu sais dans quel état je suis à cause de ma privation de toi et aussi parce que, plutôt que de m'aider, les créatures me causent peine après peine. Je n'ai personne d'autre que toi à qui crier ma peine de t'avoir perdu. Cela devrait te pousser encore plus à ne pas me laisser, à tenir compagnie à la pauvre abandonnée qui vit la mort dans son dur exil. Toi qui est le Prêtre par excellence, donne-moi l'absolution, dis-moi que tu oublies les péchés qui sont dans mon âme, fais-moi entendre ta très douce voix me donnant vie et pardon.»

Pendant que je déversais ainsi ma peine en Jésus, il se fit voir en mon intérieur et le voile sacramentel forma comme un miroir dans lequel il se trouvait vivant et bien réel [et les voiles sacramentels se sont formés comme un miroir dans lequel il était vivant et vrai à l'intérieur]. Il me dit: «Ma fille, ce miroir est formé des accidents du pain qui me gardent emprisonné dans l'hostie. Je forme ma vie dans l'hostie, mais l'hostie ne me donne rien, aucune affection, aucun battement de cœur, pas le plus petit "je t'aime". C'est comme la mort pour moi. Je demeure seul, sans l'ombre d'une compensation et, conséquemment, mon amour est impatient de sortir, de briser ce miroir, de descendre dans les cœurs afin d'y trouver ce retour d'amour que l'hostie ne sait et ne peut me donner. 

«Mais, sais-tu où je trouve un véritable retour d'amour? Dans l'âme qui vit dans ma Volonté. Quand je descends en elle, à l'instant même, je brise les accidents de l'hostie parce que je sais que des accidents plus nobles, qui me sont plus chers, sont prêts à m'emprisonner et à ne pas me laisser quitter cette âme qui me donne vie pour Vie [En descendant dans son cœur, je consume aussitôt les accidents de l'Hostie, car je sais que des accidents plus nobles et plus chers à Moi sont prêts à m'emprisonner, pour ne pas me laisser quitter ce cœur qui me donnera, non seulement la vie en elle, mais la vie pour la Vie]. Je ne m'y trouve pas seul, mais plutôt avec ma compagne la plus fidèle. Nous sommes deux cœurs à palpiter ensemble: nous aimons à l'unisson, nos désirs ne font qu'un.

«Aussi, je demeure en cette âme et j'y forme ma vie bien réelle, tout comme je le fais dans le Très Saint Sacrement. Mais sais-tu ce que sont ces accidents que je trouve dans l'âme qui vit dans ma Volonté? Ce sont ses actes faits dans ma Volonté qui, plus que des accidents [les accidents du pain], m'entourent et m'emprisonnent, et cela, dans une prison noble et divine, non une prison sombre, car ces actes faits dans ma Volonté illuminent et réchauffent l'âme plus que le soleil. Oh! combien je me sens heureux de former ma vraie vie dans cette âme! Je m'y sens comme dans mon céleste Palais royal. Regarde-moi dans ton cœur, combien j'y suis heureux, combien j'y goûte et y ressens les joies les plus pures! »

Je lui dis: «Mon Jésus bien-aimé, n'es-tu pas en train de me dire quelque chose de nouveau en me disant qu'en celui qui vit dans ta Volonté, tu formes ta véritable Vie? Ne s'agit-il pas plutôt de la vie mystique, celle que tu vis dans l'âme en état de grâce?» Il reprit: «Non, non! ce n'est pas une vie mystique comme chez ceux qui sont en état de grâce mais n'accomplissent pas leurs actes dans ma Volonté; ceux-là n'ont pas la matière suffisante pour former les accidents capables de m'emprisonner. C'est comme si le prêtre ne tenait pas d'hostie et voulait prononcer les paroles de la consécration. Il pourrait bien les dire, mais il les dirait dans le vide: ma vie sacramentelle ne surgirait certainement pas à la suite de ces mots.

«C'est ainsi que je suis dans les cœurs qui, bien qu'ils possèdent ma grâce, ne vivent pas totalement dans ma Volonté. Je suis en eux par grâce, mais pas réellement.» Je repris: «Mon Amour, comment est-ce possible que tu vives réellement dans l'âme qui vit dans ta Volonté?» Il poursuivit: «Ma fille, est-ce que je ne vis pas réellement dans l'hostie sacramentelle, avec mon Corps, mon Sang, mon Âme et ma Divinité? Et pourquoi est-ce ainsi? Parce qu'il ne s'y trouve pas une volonté qui s'oppose à la mienne. Si je trouvais dans l'hostie une volonté opposée à la mienne, j'y vivrais une vie ni réelle ni permanente

«C'est d'ailleurs là la raison pour laquelle les accidents sacramentels sont consumés quand la créature me reçoit parce que je ne trouve pas en elle une volonté humaine unie à la mienne, qu'elle n'est pas prête à perdre sa volonté pour acquérir la mienne, mais que je trouve en elle une volonté qui veut agir par elle-même. Aussi, je fais ma petite visite et je quitte

«Par contre, pour une personne qui vit dans ma Volonté, je ne fais qu'un avec elle. Ce que je fais dans l'hostie, combien plus puis-je le faire en cette personne! Je trouve en elle des battements de cœur, de l'affection, des retours d'amour et mon intérêt, ce que je ne trouve pas dans l'hostie. Pour l'âme qui vit dans ma Volonté, ma vie réelle en elle est inhérente (intrinsèque, inséparable); sinon, comment pourrait-elle vivre dans ma Volonté?

«Ah! tu ne sembles pas vouloir comprendre que la Sainteté dans ma Volonté est complètement différente des autres saintetés. Sauf pour les croix, les mortifications et les actes nécessaires de la vie (lesquels embellissent l'âme davantage quand ils sont faits dans ma Volonté), la vie dans ma Volonté n'est rien d'autre que la vie des bienheureux dans le Ciel. Parce qu'ils vivent dans ma Volonté, et en vertu même de cette Volonté, ils m'ont en chacun d'eux comme si je n'existais que pour eux, et cela réellement et non pas mystiquement. Leur vie ne pourrait pas être appelée la vie du Ciel s'ils ne m'avaient pas en eux comme leur propre vie. Leur bonheur ne serait ni complet ni parfait si ne fût-ce qu'une parcelle de ma vie manquait en eux.

«Il en va ainsi pour celui qui vit dans ma Volonté: ma Volonté ne serait ni complète ni parfaite en lui si ma vie réelle, qui soutient cette Volonté, était manquante. Tout cela est un prodige de mon amour. C'est le prodige des prodiges que ma Volonté avait gardé en réserve jusqu'à ce jour et qu'elle veut maintenant faire connaître afin que soit atteint le but premier de la création de l'homme. C'est ma première vie réelle dans une créature que je veux former en toi.»

En entendant cela, j'ai dit: «Ah! mon Amour, Jésus, cette fois encore je me sens si mauvaise à cause de tous ces contrastes en moi, et tu les connais. C'est vrai qu'ils m'amènent à m'abandonner encore plus dans tes bras et à te demander ce qui me manque. Mais, malgré cela, je sens en moi des perturbations qui me troublent. Tu me dis que tu veux former ta vie réelle en moi? Oh! comme je suis loin de cela!»

Jésus reprit: «Ma fille, ne t'inquiète pas à ce sujet. Ce que je veux, c'est que tu ne fasses rien qui te soit propre et que tu obéisses autant que tu le peux. Il est bien connu que toutes les autres saintetés — c'est-à-dire celles de l'obéissance et des autres vertus — ne sont pas exemptes de mesquineries, de perturbations, de conflits et de pertes de temps, ce qui empêche la formation d'un beau soleil; au mieux, ces saintetés forment une petite étoile. Seulement la sainteté dans ma Volonté est exempte de ces misères

«D'autre part, ma Volonté comporte tous les sacrements et leurs effets; par conséquent, abandonne-toi totalement dans ma Volonté; fais-en la tienne et tu recevras les effets de l'absolution ou toute autre chose qu'on pourrait te refuser. Donc, je te recommande de ne pas perdre de temps, parce qu'en perdant du temps, tu gênes ma vie réelle que je suis en train de former en toi.»

22.   8 novembre 1923 — De même que Jésus, en venant sur terre, a aboli et perfectionné les anciennes lois pour en établir de nouvelles, ainsi il le fait maintenant avec les saintetés, donnant naissance à la sainteté du Fiat Voluntas Tua. Là où finissent les autres saintetés, commence la sainteté de la Volonté divine, qui est noble et divine.

Ma privation de Jésus se poursuit. Au mieux, il vient comme un coup de vent et, bien qu'il semble vouloir faire de la lumière en moi, je reviens à la noirceur plus qu'auparavant. Pendant que je nageais dans l'amertume de sa privation, il se fit voir en moi affairé à écrire, non pas avec une plume, mais avec son doigt, lequel produisait des rayons de lumière qui lui servaient de plume pour écrire dans les profondeurs de mon âme. Je voulus lui parler, lui qui connaît tant de choses au sujet de ma pauvre âme mais, plaçant son doigt sur ses lèvres, il me fit comprendre que je devais garder le silence parce qu’il ne voulait pas être distrait. 

Ensuite, il me dit: «Fille de ma Suprême Volonté, j'écris dans ton âme la loi de ma Volonté et sur le bien qu'elle procure. Je veux d'abord écrire dans ton âme puis, petit à petit, te donner des explications.» Je lui dis: «Mon Jésus, je voudrais te parler de l'état de mon âme. Oh! comme je me sens mal! Dis moi pourquoi tu m'as laissée? Que dois-je faire pour ne pas te perdre?» Il me répondit: «Ne t'afflige pas, ma fille. Tu dois savoir que lorsque je suis venu sur la terre, je suis venu abolir les lois anciennes ou les perfectionner.

«Cependant, même si j'abolissais ces lois, je ne m'abstenais pas de les observer; je les observais même plus parfaitement que les autres personnes. Ayant à concilier en moi l'ancien et le nouveau, je voulus tout observer de manière à donner aux anciennes lois leur achèvement en plaçant sur elles le sceau de leur remplacement et à présenter la nouvelle loi que j'étais venu instaurer sur la terre, une loi de Grâce et d'Amour, par laquelle, j'allais enfermer en moi tous les sacrifices, étant donné que j'allais être le seul et unique sacrifié. En conséquence, tous les autres sacrifices n'étaient plus nécessaires car, étant homme et Dieu, le mien était amplement suffisant pour satisfaire pour tous. 

«Maintenant, fille bien-aimée, voulant faire de toi une image plus parfaite de moi et donner naissance à une nouvelle Sainteté, toute noble et divine, et correspondant au "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel", je veux concentrer en toi tous les états intérieurs ayant existé jusqu'à maintenant sur les chemins de la sainteté. Et parce que tu les vis dans ma Volonté, je les complète, les couronne, les embellis et les scelle. Tout doit aboutir dans ma Volonté. Là où les anciennes saintetés s'arrêtent, la sainteté dans ma Volonté débute, faisant de toutes les autres saintetés son marchepied.

«Donc, laisse-moi faire, laisse-moi répéter en toi ma Vie et tout ce que je fis avec tant d'amour dans la Rédemption. Avec plus d'amour encore, je veux répéter tout cela en toi pour amorcer les débuts de la connaissance de ma Volonté et de ses lois. Je veux que ta volonté soit unie à la mienne et dissoute en elle.»

23.   10 novembre 1923 — La beauté de la petitesse. Dieu accomplit les plus grandes oeuvres chez les petits. Jésus est venu sur terre pour opérer la Rédemption et préparer le Royaume de la Divine Volonté; il a utilisé deux petites pour réaliser ce double dessein : la Très Sainte Vierge Marie et Luisaà la tête de deux ailes dans lesquelles sont divisées les générations humaines. 

J'étais totalement abandonnée dans les bras de mon doux Jésus. Pendant que je le priais, je vis mon âme comme très petite, d'une petitesse extrême. J'ai pensé: «Comme je suis petite! Jésus avait raison de me dire que j'étais la plus petite de toutes. J'aimerais vraiment savoir si je suis la plus petite de toutes.» Bougeant en moi, mon toujours aimable Jésus me montra qu'il prenait cette petite dans ses bras et la pressait sur son Coeur pendant qu'elle le laissait faire tout ce qu'il voulait d'elle.

Il me dit: «Ma chère petite, je t'ai choisie petite parce que les petits permettent qu'on fasse d'eux ce qu'on veut. Ils ne marchent pas par eux-mêmes mais se laissent guider; plus encore, ils ont peur de poser leurs pieds par terre par eux-mêmes. S'ils reçoivent des cadeaux, se sentant incapables de les tenir, ils les placent sur les genoux de leur maman. Les petits sont dépouillés de tout et ne se préoccupent pas de savoir s'ils sont riches ou pauvres; ils ne se préoccupent de rien.

«Oh! comme il est beau l'âge tendre, tout rempli de grâce, de beauté et de fraîcheur! Plus je veux faire de grandes choses dans une âme, plus je la choisis petite. J'aime beaucoup la fraîcheur et la beauté des enfants. J'aime tellement les âmes petites que je les conserve dans la petitesse et le néant d'où elles viennent. Je ne laisse entrer en elles rien d'elles-mêmes afin qu'elles ne perdent pas leur petitesse et, qu'ainsi, leur fraîcheur et leur beauté initiales soient préservées.» 

J'ai dit à Jésus: «Jésus, mon Amour, il m'apparaît que je suis très "cattiva" [mauvaise] et que c'est à cause de cela que je suis si petite; cependant tu me dis que tu m'aimes beaucoup parce que je suis petite. Comment cela est-il possible?» Jésus reprit: «Ma petite, le mauvais ne peut pas entrer dans les vrais petits. Sais-tu quand le mal de la croissance débute? Quand la volonté propre commence à entrer. Alors la créature commence à se sentir elle-même, à vivre par elle-même, et le Tout quitte la petitesse de sa créature. Il semble à cette créature que sa petitesse devient plus grande, d'une grandeur à faire pleurer. 

«Comme Dieu ne vit pas complètement en elle, elle s'éloigne de ses origines et les déshonore; elle perd la lumière, la beauté, la sainteté et la fraîcheur de son Créateur. Elle semble grandir devant elle-même et peut-être devant les hommes mais, devant moi, oh! comme elle décroît! Elle peut devenir grande, mais elle ne sera jamais ma petite bien-aimée, celle que, par amour, je remplissais de moi-même en espérant qu'elle demeure comme je l'avais créée pour faire d'elle la plus grande, telle que personne ne puisse l'égaler.

«Il en fut ainsi pour ma céleste Maman. Parmi toutes les générations, elle est la plus petite parce que sa volonté n'a jamais agi en elle: uniquement ma Volonté Éternelle. Et cela ne l'a pas seulement gardée petite, belle et fraîche comme quand elle est sortie de nous, mais cela a fait d'elle la plus grande de toutes. Oh! comme elle était belle! Elle était petite par elle-même, mais grande et supérieure à tous à cause de nous. À cause de sa petitesse, elle fut élevée à la hauteur de Mère de celui qui l'a formée. Comme tu peux le voir, tout le bien en l'homme vient de l'accomplissement de ma Volonté en lui, et le mal vient de l'accomplissement de la sienne. Pour venir racheter l'homme, j'ai choisi ma Mère parce qu'elle était petite, je me suis servi d'elle comme d'un canal pour faire descendre sur l'humanité tous les fruits de la Rédemption.

«D'autre part, afin que ma Volonté soit connue et que le Ciel s'ouvre pour la laisser descendre sur la terre afin qu'elle puisse y régner comme elle le fait au Ciel, j'ai eu à choisir une autre petite parmi toutes les générations. Puisqu'il s'agit de la plus grande œuvre que je veux accomplir — restaurer l'homme dans ses origines et lui ramener la Divine Volonté qu'il a rejetée, lui ouvrir mes bras et le recevoir de nouveau au sein de ma Volonté —, mon infinie Sagesse appelle la plus petite, sortie de rien. Il était juste qu'elle fut petite: si j'ai placé une petite à la tête de la Rédemption, je devais placer une autre petite à la tête du "que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel". 

«Avec deux petites, je devais réaliser l'objectif de la création de l'homme, mes desseins sur lui. À travers l'une, je devais racheter l'homme, le laver de sa laideur avec mon Sang et lui accorder le pardon; à travers l'autre, je devais ramener l'homme à ses origines, à sa noblesse perdue, aux frontières de ma Volonté qu'il avait franchies, l'admettre de nouveau devant le sourire de mon Éternelle Volonté, afin que nous puissions nous embrasser l'un l'autre et vivre l'un dans l'autre. Le but de la création de l'homme n'était rien d'autre que cela et, ce que j'ai décidé, personne ne peut s'y opposer. Les siècles peuvent s'écouler mais, tout comme la Rédemption a été réalisée, l'homme va revenir dans mes bras tel que prévu lors de sa création. 

«Pour ce faire, j'ai dû d'abord choisir celle qui serait la première à vivre dans ma Volonté Éternelle [Marie], la lier à toute la création, et vivre avec elle sans séparation de nos volontés, sa volonté et la nôtre ne faisant qu'un. D'où la nécessité qu'elle fut la plus petite, issue de la création de manière à ce que, en se voyant si petite, elle veuille fuir sa volonté en la liant étroitement à la nôtre au point de ne jamais faire la sienne et que, bien que petite, elle puisse vivre avec nous à partir du souffle par lequel nous avions créé l'homme. 

«Notre Volonté l'a gardée fraîche et belle; elle est notre sourire, notre amusement et nous faisons d'elle ce que nous voulons. Oh! comme elle est heureuse! Jouissant de sa petitesse et de son heureuse destinée, elle a supplié pour ses frères et n'a rien fait d'autre que de compenser pour eux, auprès de nous, pour tout le mal qu'ils nous font en demeurant détachés de notre Volonté. Les larmes de celui qui vit dans notre Volonté sont puissantes, puisqu'il ne veut que ce que nous voulons. Après la première étape que fut la Rédemption, nous allons ouvrir la deuxième, celle du "que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel".»

Après ces paroles, j'ai dit: «Mon Amour et mon Tout, dis-moi, qui sera cette heureuse petite? Oh! comme j'aimerais la connaître.» Il répondit vivement: «Quoi? tu n'a pas compris qui elle est? C'est toi-même, ma petite! Je t'ai dit bien des fois que tu es notre petite et que c'est pour cela que je t'aime!» Pendant qu'il disait cela, je me suis sentie comme transportée hors de mon corps dans une lumière très pure dans laquelle on pouvait voir toutes les générations comme formant deux ailes, l'une à droite du trône de Dieu et l'autre à gauche. À la tête de l'une de ces ailes se trouvait l'auguste Reine Maman, de laquelle descendaient tous les biens de la Rédemption. Oh! comme sa petitesse était belle! Ô merveilleuse et prodigieuse petitesse: petite et puissante, petite et grandiose, petite et Reine, petite avec tout le monde accroché à sa petitesse pendant qu'elle disposait de tout, régnait sur tous; elle enveloppait le Verbe de sa petitesse, le faisant descendre du Ciel sur la terre afin de le laisser mourir par amour pour les hommes. 

À la tête de l'autre aile, on pouvait voir une autre petite  — je dis cela en tremblant et par obéissance —, c'était celle que Jésus appelle sa "Petite Fille de la Divine Volonté". Mon doux Jésus, placé entre ces deux ailes, et donc entre les deux petites qui étaient à leur tête, prit d'une main la mienne et de l'autre la main de la Reine Maman; il les joignit en disant: «Mes petites filles, donnez-vous la main devant notre trône et embrassez l'Éternelle Divine Majesté de vos petits bras. À vous seules, à cause de votre petitesse, il est donné d'embrasser l'Éternel, l'Infini, et d'entrer en lui. Si la première petite obtint de l'Amour éternel la Rédemption, que la seconde, sa main tenue par la première, soit aidée par elle pour obtenir de l'Amour Éternel le "que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel".»

Qui pourrait dire ce qui arriva par la suite? Je n'ai pas de mots pour le décrire. Je peux seulement dire que j'ai été plus humiliée et confuse que jamais. Un peu comme une petite fille capricieuse, je voulais parler à mon Jésus pour lui faire part de mes peurs et de mes doutes. Je le priai d'éloigner de moi toutes ces choses, car je craignais que leur simple pensée fassent monter en moi un orgueil subtil; je lui ai dit que je ne désirais qu'une chose: la grâce de l'aimer vraiment et d'accomplir sa Très Sainte Volonté en tout. 

Revenant, mon toujours aimable Jésus se fit voir en moi, et ma personne semblait le couvrir. Sans me laisser le temps de parler, il me dit: «Ma pauvre petite, de quoi as-tu peur? Courage, je suis celui qui fera tout en ma petite fille; tu n'auras rien à faire si ce n'est de me suivre fidèlement. Ne le feras-tu pas? Tu as raison de dire que tu es trop petite et que tu ne peux rien faire, mais je ferai tout en toi. Ne vois-tu pas comment je suis à l'intérieur de toi où tu n'es rien, sinon l'ombre qui me couvre?

«Je suis celui qui tracera en toi les frontières éternelles et infinies de ma Volonté; j'embrasserai toutes les générations dans le but de les amener, accompagnées de ton ombre, aux pieds de l'Éternel, de manière à ce que la volonté humaine et la Volonté Divine puissent s'embrasser, se sourire, ne plus se regarder comme des étrangères, mais se fondre l'une dans l'autre et ne faire qu'un. C'est la puissance de ton Jésus qui doit faire cela; tu n'auras rien à faire si ce n'est d'adhérer. Je sais, je sais que tu n'es rien, que tu ne peux rien faire et que c'est cela qui t'afflige; mais c'est la force de mon bras qui peut et veut agir. J'aime opérer de grandes choses chez les plus petits. 

«La vie de ma Volonté s'est déjà trouvée sur la terre; cela n'est pas complètement nouveau, bien que ce fut comme en passant. Elle habitait mon inséparable et chère Maman. Si la vie de ma Volonté n'avait pas été en elle, moi, le Verbe Éternel, je n'aurais pas pu descendre du Ciel, je n'aurais pas eu de chemin par où passer, de chambre où entrer, d'humanité pour couvrir ma Divinité, de nourriture pour me nourrir. J'aurais manqué de tout, parce que toute autre chose n'aurait pas été convenable pour moi. Mais, en trouvant ma Volonté dans ma Maman bien-aimée, j'y trouvai mon propre Ciel, mes joies, mes contentements. Tout au plus, j'ai eu à changer de demeure — du Ciel vers la terre — mais, pour le reste, rien ne changeait; ce que j'avais dans le Ciel, je le trouvai sur la terre en vertu de ma Volonté qui se trouvait en ma Mère; par conséquent, rempli d'amour, je descendis en elle pour revêtir la chair humaine. 

«C'est ainsi que ma Volonté eut sa vie sur la terre, dans mon Humanité, par laquelle j'ai accompli la Rédemption. Pas seulement cela, mais, en vertu de ma Volonté, je me suis posé sur tous les travaux humains en les scellant de mes actes divins et, de plus, j'ai supplié mon Père pour que l'homme soit non seulement racheté, mais aussi, qu'en temps opportun, il jouisse de la faveur de notre Volonté comme au moment où il fut créé, pour pouvoir ainsi vivre selon le dessein que nous avions en le créant, c'est-à-dire que la Volonté du Ciel et celle sur la terre ne fassent qu'un.

«Par conséquent, tout fut mis en place par moi: le plan de la Rédemption et celui du "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel". Cela n'aurait pas été un travail digne de moi si je n'avais pas réhabilité l'homme totalement comme il était quand il fut créé; c’aurait été un travail à moitié fait et ton Jésus ne sait pas faire les choses à moitié. Au plus, j'ai attendu des siècles pour compléter la livraison de tous les biens préparés par moi. Ne veux-tu donc pas être avec moi pour compléter le travail entrepris lors de ma venue sur la terre? Donc, sois attentive et fidèle, et n'aie pas peur, je vais toujours te garder petite de manière à pouvoir mieux réaliser mes desseins sur toi.»

24.   15 novembre 1923 — (Suite) Le rôle de Luisa est d'amener la Volonté Divine à régner sur la terre, tout comme la Très Sainte Marie a amené le Verbe à s'incarner pour accomplir la Rédemption. Jésus aurait pu accomplir la Rédemption et le "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel" lorsqu'il s'est incarné mais, la créature étant incapable de recevoir les travaux de son Créateur d'un seul coup, il n'a accompli que la Rédemption —pour la préparer à recevoir le Royaume.

Je me sentais totalement immergée dans la Divine Volonté et il me semblait que, en dedans de moi, mon doux Jésus s'amusait beaucoup à m'envoyer de la lumière. Je me sentais comme éclipsée par cette lumière. Je sentais mon esprit tellement rempli que je ne pouvais plus le contenir. J'ai dit à Jésus: «Jésus, mon Coeur, ne sais-tu pas que je suis petite? Je ne peux pas contenir ce que tu veux mettre dans mon intelligence.»

Il me répondit: «Ma petite fille, n'aie pas peur, ton Jésus te fera boire cette lumière à petites gorgées, de telle sorte que tu pourras la recevoir et la comprendre. Sais-tu ce qu'est cette lumière? C'est la lumière de ma Divine Volonté, cette Volonté qui est rejetée par les autres créatures et qui, voulant venir régner sur la terre, veut trouver quelqu'un qui la recevra, la comprendra et l'aimera. Pour pouvoir venir régner, elle veut trouver une petite âme qui saura s'offrir pour recevoir tous les actes que la Divine Volonté avait destinés aux créatures pour les rendre heureuses et saintes.

«Mais ce bonheur, cette sainteté et ces biens que l'Éternelle Volonté avait aménagés pour les créatures, au même titre qu'elle avait aménagé toute la création, sont en suspens. Et si elle ne trouve pas quelqu'un qui les recevra de manière à donner à la Divine Volonté tous les hommages et les honneurs que les autres créatures ne lui ont pas donnés, elle ne pourra pas venir régner sur la terre. Ainsi, ta tâche est d'embrasser toutes les générations afin de recevoir pour elles tous les actes de la Suprême Volonté qu'elles ont rejetés. Si tu ne le fais pas, mon Éternelle Volonté ne pourra pas se mettre en fête pour venir régner; elle continuera de verser des larmes comme par le passé, à cause de la grande ingratitude avec laquelle elle fut rejetée. Quiconque pleure ne règne pas. Par conséquent, elle veut qu'il y ait réparation pour le rejet par les créatures des actes de sa Volonté, et quelqu'un qui, avec amour, reçoive son bonheur et ses biens.»

Je lui dis: «Jésus, mon Amour, comment puis-je faire cela? Je suis trop petite et, aussi, je suis "cattivella" [mauvaise petite], et tu le sais bien. Je crains même d'être incapable de faire cela pour moi-même; comment donc puis-je le faire pour les autres.» Jésus reprit: «C'est précisément pour cela que je t'ai choisie et gardée petite, de manière à ce que tu ne puisses rien faire seule, mais toujours et uniquement avec moi. Autant que toi, je sais que, petite comme tu es, tu n'es bonne à rien, tout au plus à me faire sourire de tes futilités. Ton Jésus s'occupera de tout. Cela est nécessaire, tout comme il fut nécessaire qu'une petite fille à nous, ma Maman, considéra comme sa tâche de recevoir en elle tous les actes de notre Volonté rejetés par les créatures. Elle les fit siens, les reçut avec reconnaissance et dignité, les aima, nous paya de retour, au point de les embrasser totalement, pour autant que cela soit possible pour une créature. 

«Aussi, quand la Divinité vit sa Volonté intégrer la création par cette petite, non seulement pour elle-même, mais pour tous les autres, elle se sentit si attirée que, à la suite de tous ses actes de la Création, elle émit le plus grand acte, le plus prodigieux, celui d'élever cette petite à la dignité unique et exclusive d'être la Mère de son propre Créateur. Moi, le Verbe Éternel, je n'aurais jamais pu descendre du Ciel si je n'avais pas trouvé ma Volonté en elle, ce que nous voulions d'ailleurs pour toutes les créatures. 

«Quelle fut la cause de ma descente sur la terre? Ma Volonté existant dans une petite créature. Me suis-je préoccupé de sa petitesse? Tout ce dont je me suis préoccupé était que ma Volonté soit en sécurité en elle, sans entraves de la part de sa volonté humaine. Une fois notre Volonté en sécurité, nos droits étaient restaurés: la créature se mettait en ordre par rapport à son Créateur et le Créateur se trouvait en ordre par rapport à la créature. Le but de la Création pouvait être atteint et, par conséquent, nous en sommes venus aux actes, c'est-à-dire que le Verbe se fit chair, d'abord pour racheter l'homme et, ensuite, pour que "notre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel".»

«Ah oui! ce fut ma Maman qui, prenant en elle la totalité de notre Volonté, envoya des flèches à la Divinité de telle sorte que, blessé par nos propres flèches, le Verbe fut attiré dans son sein comme par un puissant aimant. Nous ne pouvons rien refuser à celui qui possède notre Volonté. Vois donc la nécessité pour moi de trouver une autre créature qui s'offre pour recevoir en elle tous les actes de notre Volonté reliés à la Création, de manière à donner son achèvement au "Fiat" qui m'a fait descendre sur la terre et qui fut désiré et compris seulement par ma Maman. 

La Divinité veut être blessée de nouveau par ses propres flèches afin de donner aux générations ce grand bien: que ma Volonté règne en eux. Comme c'est la plus grande chose que je veux donner — celle voulue pour l'homme dès son origine —, une volonté humaine ne suffit pas pour implorer cela, et encore moins pour blesser la Divinité; ça prend la Divine Volonté dans une âme avec laquelle cette âme puisse blesser son Créateur de divines flèches, de telle manière qu'il ouvre les Cieux et laisse sa Volonté descendre sur la terre. Puisqu'il y trouvera son noble cortège (tous les actes de sa Volonté accumulés dans cette créature qui les lui a arrachés), il viendra régner sur la terre dans un triomphe total.»

Sur ces paroles, je lui ai dit: «Mon bien-aimé Bien, tes propos me plongent dans la confusion, ils m'annihilent même, au point que je me sens comme une petite nouvelle-née dont les membres ne sont pas encore bien formés et qui, par conséquent, doivent être emmaillotés. Cependant, bien que des langes me soient nécessaires pour que je sois formée, tu veux m'enlever ces langes et, pour quoi faire? pour me faire tendre mes petites mains de bébé afin d'embrasser ton Éternelle Volonté? Mon Jésus, ne vois-tu pas que je ne puis le faire, que je ne puis saisir ta Volonté, que je suis vraiment trop petite. 

«Et si tu veux tant que ta Volonté règne sur la terre, pourquoi as-tu attendu si longtemps? Pourquoi, quand tu es venu sur la terre, n'as-tu pas fait les deux en même temps, c'est-à-dire la Rédemption et le "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel"? Tu as des bras forts et longs, aptes à embrasser ta Volonté infinie. Vois, ô Jésus, les miens sont faibles et courts; comment puis-je faire cela?» Il me répondit: «Pauvre petite enfant, tu as raison. Mes propos te plongent dans la confusion, la lumière de ma Volonté t'aveugle et fait véritablement de toi une nouvelle-née de la Volonté Suprême. Viens dans mes bras, je vais t'emmailloter avec les langes de ma Volonté afin qu'elle affermisse tes membres avec sa force. Ainsi, il te sera facile de saisir avec tes bras la Volonté Éternelle qui, avec tant d'amour, veut venir régner en toi.»

Je me précipitai donc dans ses bras pour le laisser faire de moi tout ce qu'il voulait. Il ajouta: «J'aurais très bien pu faire les deux choses moi-même quand je suis venu sur la terre. Mais la créature est incapable de recevoir les travaux de son Créateur d'un seul coup, et de plus, je me délecte en donnant toujours de nouvelles surprises d'amour. La créature a profané son goût en usant de sa propre volonté; l'haleine de son âme sent mauvais par tant de choses laides, au point de me dégoûter.

«Elle a atteint le point d'aimer les choses les plus dégoûtantes, de laisser un fluide putréfié couler sur les trois facultés de son âme, de sorte que sa noblesse ne puisse plus être reconnue. J'ai donc dû, en premier, prendre soin de tout cela par ma Rédemption, en donnant à la créature tous les remèdes et en donnant à ses maux le bain de mon Sang pour les laver. Même si j'avais voulu faire les deux choses, la créature n'aurait pas eu les yeux de l'intelligence pour comprendre ma Volonté, ni les oreilles pour l'écouter, ni le cœur pour la recevoir, vu que, par sa volonté humaine, elle était tellement sale, aveugle et sourde. 

«N'étant pas entendue et ne trouvant aucun endroit où demeurer, ma Volonté serait retournée au Ciel. Par conséquent, il était nécessaire que l'homme comprenne les biens de la Rédemption en premier, pour être ensuite capable de comprendre les biens du "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel". La même chose te serait arrivée si, au début, quand j'ai commencé à te parler, je t'avais tout de suite parlé de ma Volonté: tu n'aurais pas compris. Je serais devenu comme un professeur qui, au lieu d'enseigner les premières lettres de l'alphabet à son élève, lui enseigne tout de suite les sciences et les langues étrangères. Pauvre enfant, il serait dérouté et n'apprendrait rien.

«À la place, j'ai voulu te parler de la souffrance et des vertus, choses qui sont plus accessibles et plus tangibles pour la nature humaine et qui peuvent être appelées l'alphabet de la vie chrétienne; il s'agit du langage de l'exil et de ceux qui aspirent à la Patrie céleste. Par contre, ma Volonté fait partie du langage du Ciel et commence là où toutes les autres sciences et vertus finissent. Elle est une Reine qui domine toute chose et couronne tous les êtres. Devant la sainteté de ma Volonté, toutes les autres vertus se rétrécissent et tremblent. 

«J'ai donc voulu agir comme ton professeur de l'alphabet en premier, afin de disposer ton intelligence; par la suite, je suis devenu ton Professeur céleste et divin qui ne connaît que le langage de la Patrie céleste et la haute science que contient ma Volonté. Je devais en premier t'enlever le goût pour n'importe quoi, parce que la volonté humaine distille ce poison; elle fait perdre le goût pour la Divine Volonté. Dans toutes les choses créées, puisqu'elles sont venues de moi, j'ai placé un goût de divin mais, en faisant sa volonté, l'âme ne repère pas ce goût, même dans les choses saintes.

«Aussi, afin de t'amener à n'avoir que le goût de ma Volonté, je veille à ne te laisser goûter rien d'autre pour que tu sois mieux disposée à recevoir mes sublimes leçons sur Elle. Ce qui a été nécessaire pour toi, ce le fut encore plus pour l'Église à laquelle j'ai dû d'abord faire connaître les choses mineures. La plus grande de toutes vient ensuite: la connaissance de ma Volonté.»

25.   20 novembre 1923 — Jésus réconforte Luisa dans ses peurs; elle ne doit pas s'arrêter aux sentiments, mais aux faits. La Divine Volonté est l'air céleste de l'âme par lequel tout s'élève, se fortifie, s'ordonne et devient saint.

J'étais effrayée par ce que j'écrivais et je me disaisQuelle sera ma confusion au jour du Jugement si, au lieu de Jésus, c'est ma fantaisie ou l'infernal Ennemi qui me parle? Mon Jésus, je me sens mourir à la simple pensée de cela, et tu sais la grande répugnance que j'éprouve à écrire. Si ce n'était de la sainte obéissance, je n'écrirais pas un seul mot.» Ma confusion était telle que, si je l'avais pu, j'aurais tout mis au feu.

Pendant que j'étais dans cet état, mon toujours adorable Jésus se montra en moi comme un petit enfant et, plaçant sa petite tête sur mon épaule, il la colla contre ma face et il me dit: «Ma fille, pourquoi as-tu peur? Tu ne dois pas t'arrêter aux sentiments, mais aux faits. 🙏 N'est-il pas vrai que, embrassant ma Volonté, ta volonté veut rejoindre tout le monde pour les attacher à ma Volonté, pour rétablir tous les liens brisés entre la volonté humaine et la Volonté Divine, et cela en t'efforçant de défendre et d'excuser les créatures et de faire réparation pour elles auprès du Créateur? 🔥  Cela est un fait, n'est-ce pas?

«En prononçant ton "oui", n'as-tu pas juré que tu voulais vivre dans ma Volonté? Ah! ce "oui" est une chaîne qui te garde attachée à ma Volonté et, alors que tu trouves en elle tes délices, elle te fait abhorrer l'ombre même de ta propre volonté. Cela est aussi un fait, de même que beaucoup d'autres choses que tu connais bien. Si tu avais écrit sans que la Vie —  les faits que tu écrivais — t'ait habitée, tu aurais eu raison d'avoir peur et je ne t'aurais donné ni force, ni lumière, ni assistance; tu serais devenue abrutie et tu ne serais pas allée bien loin. Par conséquent, calme-toi et continue à vivre comme si tu étais pétrie dans ma Volonté, de manière à agrandir les frontières de ta volonté humaine dans la mienne.

«Mon Humanité était petite, elle aussi, et elle a grandi comme si elle était pétrie dans la Divine Volonté, de sorte que, pendant que je grandissais, ma volonté humaine grandissait en même temps, toute immergée dans la Divine Volonté; elle étendait sans cesse ses frontières dans la Volonté de l'Éternel tout en préparant la Rédemption et le "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel". Quant à toi, ne veux-tu pas imiter ma croissance dans ma Volonté?

«Ma Volonté n'est pas seulement Vie, elle est l'air de l'âme. Si l'air manque: la nature décline, la respiration est entravée, le cœur est gêné dans ses pulsations, la circulation du sang devient irrégulière, l'intelligence s'engourdit, les yeux deviennent presque sans vie, la voix suffoque, les forces déclinent. Qu'est-ce qui amène un tel chaos? Le manque d'air. Tout cela est causé par la volonté propre qui, comme l'air déficient, produit chaos, irrégularité, faiblesse, en somme le déclin de tout ce qui est bon dans l'âme. Si la vie humaine n'est pas aidée par l'air céleste de ma Volonté qui fait tout renaître, qui fortifie, ordonne et sanctifie tout, elle est une vie à moitié éteinte, désordonnée et sur la pente du mal.»

26.   24 novembre 1923 — L'histoire de la Divine Volonté. Comment, dans l'œuvre de la Rédemption, la Très Sainte Vierge se fit solidaire de tous les actes de la Divine Volonté et prépara la nourriture pour ses enfants. C'est pourquoi elle est "la Mère et la Reine de la Divine Volonté". Luisa doit faire la même chose en ce qui concerne le "Que ta Volonté soit faire sur la terre comme au Ciel".

Je faisais l'heure de la Passion dans laquelle la Mère attristée reçut son Fils mort dans ses bras et le déposa dans le sépulcre, et je disais à Marie: 🙏 «Douce Maman, aux côtés de Jésus, je dépose dans tes bras toutes les âmes afin que tu les reconnaisses toutes comme tes enfants, les inscrives un à un dans ton Cœur et les places dans les plaies de Jésus. Ils sont les enfants de ton immense douleur et cela est assez pour que tu les reconnaisses et les aimes. Je veux placer toutes les générations dans la Suprême Volonté de telle sorte que personne ne manque et, au nom de toutes, je te réconforte et compatis avec toi.»🔥

À ce moment, mon doux Jésus bougea en moi en me disant: «Ma fille, si tu savais avec quelle nourriture ma Mère attristée nourrissait tous ses enfants!» Je lui répondis: «Qu'était cette nourriture, ô mon Jésus?» Il poursuivit: «Puisque tu es ma petite choisie par moi pour la mission de ma Volonté, et puisque tu es dans le "Fiat" par lequel tu as été créée, je veux te faire connaître l'histoire de mon Éternelle Volonté, ses joies, ses souffrances, ses effets, son immense valeur, ce que je fis, ce que je reçus, et la personne qui avait à cœur de la défendre.

«Les petits me prêtent plus d'attention parce que leur esprit n'est pas rempli par autre chose; ils sont comme vides de tout, et si quelqu'un veut leur donner une autre nourriture, ils en sont dégoûtés parce que, étant petits, ils ont l'habitude de ne prendre que le lait de ma Volonté, cette Volonté qui, plus que dans le cas d'une mère aimante, les garde attachés à sa divine poitrine pour les nourrir abondamment. Et ils gardent leur petite bouche ouverte dans l'attente du lait de mes enseignements, ce qui m'amuse beaucoup. Oh! comme ils sont beaux à voir, tantôt souriants, tantôt jubilants, tantôt en pleurs, pendant que je leur raconte l'histoire de ma Volonté.

«L'origine de ma Volonté est éternelle. Aucune affliction n'est jamais entrée en elle. Entre les Personnes divines, cette Volonté est parfaitement harmonieuse; en fait, elle est une. Pour chacun de ses actes, soit intérieurs, soit extérieurs, elle nous donne des joies infinies, de nouveaux contentements et un immense bonheur. Quand nous avons lancé la machine de la Création, que de gloire, d'harmonies et d'honneurs nous en avons tirés! Dès que le "Fiat" fut prononcé, il diffusa notre beauté, notre lumière, notre puissance, notre ordre, notre harmonie, notre amour, notre sainteté, etc., et nous avons été glorifiés par nos propres vertus en voyant, à travers notre "Fiat", la floraison de notre Divinité dissimulée dans tout l'univers.

«Notre Volonté ne s'est pas arrêtée là. Gonflée d'amour, elle créa l'homme. Tu sais son histoire et, par conséquent, je ne m'y arrête pas. Ah! ce fut l'homme qui causa à notre Volonté sa première peine. Il attrista celui qui l'aimait tant et le voulait si heureux. Ma Volonté pleura plus qu'une tendre mère qui pleure sur son fils devenu infirme et aveugle après s'être écarté d'elle. Ma Volonté voulait être le premier acteur en l'homme pour aucune autre raison que de lui donner sans cesse de nouvelles surprises d'amour, de joie, de bonheur, de lumière, de richesse. Elle voulait lui donner sans cesse. Mais l'homme voulut faire sa volonté et se coupa de la Divine Volonté. Oh! comme nous aurions aimé qu'il n'ait jamais fait cela! Ma Volonté se retira et il tomba dans l'abîme de tous les maux.

«Pour que les deux volontés puissent être ressoudées, il fallait un humain possédant en lui la Divine Volonté. Comme moi, le Verbe Éternel, j'aimais l'homme d'un amour éternel, nous, les divines Personnes, avons décrété que j'allais revêtir la chair humaine dans le but de venir sauver l'homme et de ressouder les deux volontés. Mais où descendre? Qui serait la créature qui prêterait sa chair à son Créateur?

«C'est ainsi que nous avons choisi une créature et, en vertu des mérites à venir du futur Rédempteur, elle fut exemptée du péché originel. Sa volonté et la nôtre ne faisaient qu'un. Cette céleste créature devait connaître l'histoire de notre Volonté. Nous lui avons tout raconté comme à une toute petite: la douleur de notre Volonté et comment, en coupant sa volonté de la nôtre, l'homme ingrat contraignit notre Volonté à se retirer dans son cercle divin, contrariée dans ses desseins et empêchée de communiquer ses biens à l'homme et d'atteindre le but pour lequel elle l'avait créé.

«Pour nous, donner, c'est nous rendre heureux "au même titre que celui qui reçoit de nous"; c'est enrichir l'autre sans nous appauvrir, c'est donner ce que nous sommes par nature et ce que la créature reçoit par grâce, c'est sortir de nous pour donner ce que nous possédons [Pour Nous, donner, c'est nous rendre heureux et rendre heureux ceux qui reçoivent de Nous, c'est enrichir sans appauvrir, c'est donner ce que Nous sommes par nature et le former dans la créature par grâce, c'est sortir de Nous pour donner ce que Nous possédons]. Quand nous donnons, notre amour se déverse et notre Volonté est en fête. Si nous n'avions pas voulu donner, pourquoi aurions-nous fait la Création?

«Ainsi, le simple fait d'être incapables de donner à nos enfants, à nos chères images, était comme un deuil pour notre Suprême Volonté. Juste à voir l'homme fonctionner, parler et marcher sans être connecté à notre Volonté — le contact ayant été brisé par lui — et à constater que les fleuves de grâces, de lumière, de sainteté, de science, etc. — qui auraient pu couler vers lui mais ne le pouvaient pas—, notre Volonté était dans la peine. À chaque action que faisait la créature, il y avait pour nous une souffrance, parce que nous voyions cette action privée de valeur divine, sans beauté ni sainteté, complètement dissemblable de nos propres actes.

«Oh! comme la céleste petite comprenait cette grande peine que nous avions et le grand tort que s'était causé l'homme en se coupant de notre Volonté! Oh! que de larmes elle a versées à cause de notre peine et de la grande misère de l'homme! Apeurée, elle ne voulait concéder aucune parcelle de vie à sa [propre] volonté, et c'est pourquoi elle demeura petite. Comme sa volonté n'avait aucune vie en elle, comment aurait-elle pu grandir?

«Cependant, ce qu'elle ne faisait pas, notre Volonté le faisait: elle la rendit toute belle, sainte et divine; elle l'enrichit tellement qu'elle fit d'elle la plus grande de toutes. Elle fut un prodige de notre Volonté, un prodige de grâce, de beauté, de sainteté. Mais elle demeura toujours petite, à tel point qu'elle n'a jamais quitté nos bras. Prenant à cœur notre défense, elle réparait tous les actes pénibles vécus par notre Volonté Suprême. Non seulement était-elle en parfait ordre avec notre Volonté, mais elle fit siennes tous les actes des créatures. Absorbant en elle notre Volonté rejetée par les hommes, elle faisait réparation et l'aimait en leur nom. Considérant notre Volonté comme déposée dans son cœur virginal, elle préparait la nourriture de notre Volonté pour toutes les créatures.

«Vois-tu donc avec quelle nourriture cette Mère très aimante nourrit ses enfants? Cette nourriture lui coûta durant toute sa vie des souffrances inouïes, même la vie de son Fils. Elle forma ainsi en elle un dépôt abondant de cette nourriture de ma Volonté pour la garder disponible pour tous ses enfants en tant que Mère tendre et aimante. Elle ne pouvait aimer ses enfants plus que cela. En leur donnant cette nourriture, son amour a atteint le degré ultime. Par conséquent, parmi tous ses titres, le plus beau qui pouvait lui être donné fut celui de "Mère et Reine de la Divine Volonté".

«Si ma Maman fit cela concernant l'œuvre de la Rédemption, tu dois faire ainsi concernant le "Que ta Volonté soit faite".  Ta volonté ne doit avoir aucune vie en toi. ❤️ Faisant tiens tous les actes de ma Volonté pour toutes les créatures, tu les placeras en toi et, en faisant réparation auprès de ma Volonté au nom de tous, tu formeras en toi toute la nourriture nécessaire pour nourrir toutes les générations de la nourriture de ma Volonté. ☀️ Chaque parole et chaque connaissance additionnelles à son sujet [au sujet de la Volonté divine] sera une saveur additionnelle qu'ils trouveront dans cette nourriture, de telle manière qu'ils s'en nourriront avec avidité.Tout ce que je t'ai dit au sujet de ma Volonté servira à aiguiser leur appétit de telle manière qu'ils ne voudront aucune autre nourriture, au prix même de n'importe quel sacrifice.

«S'il était reconnu qu'une nourriture: est bonne, refait les forces, guérit les malades, a tous les goûts et, plus encore, qu'elle donne la vie, embellit la personne et la rend heureuse, qui ne serait pas prêt à tous les sacrifices pour se procurer cette nourriture? Il en est ainsi de la nourriture de ma Volonté. Pour que ma Volonté soit aimée et désirée, il faut qu'elle soit connue. Par conséquent, sois attentive et reçois-la en toi de sorte que, comme une deuxième mère, tu puisses préparer la nourriture de nos enfants. En faisant cela, tu imiteras ma Maman; en fait, cela va te coûter beaucoup mais, en face de ma Volonté, n'importe quel sacrifice ne te semblera rien. Fais-le comme une petite: ne quitte jamais mes bras, et je continuerai à te raconter l'histoire de ma Volonté.»

27.  28 novembre 1923 — La nouvelle-née de la Divine Volonté. La croix provenant de la Divine Volonté fut pour Jésus la plus longue et la plus large. Chaque acte de la volonté humaine opposée à la Divine Volonté était une croix particulière pour Jésus.

Je me sentais toute immergée dans la Divine Volonté de mon Jésus et ma petite âme m'apparaissait comme une nouvelle-née que mon Jésus béni tenait dans ses bras par le souffle de sa Volonté, avec une telle jalousie qu'il voulait qu'elle ne regarde rien, n'entende rien et ne touche à rien. Afin que rien ne la distraie, il la captivait par le doux enchantement de ses enseignements sur sa Très Sainte Volonté. La petite nouvelle-née était nourrie et grandissait par le souffle de la Volonté de son Jésus. De plus, il la couvrait avec beaucoup de petites croix de lumière: on pouvait voir une croix de lumière imprimée en chaque partie de son être. Jésus s'amusait, tantôt en multipliant ces croix, tantôt en voulant que la nouvelle-née garde son regard fixé sur lui pour compter tous ses mots, lesquels lui servaient de nourriture et de moyen de grandir.

Par la suite, mon Jésus me dit: «Ma petite fille, ma nouvelle-née de la Divine Volonté, ma Volonté  t'a conçue, t'a fait naître et maintenant elle te fait croître inondée d'amour. Ne vois-tu pas avec quel amour je te tiens dans mes bras et ne te permets de prendre aucune nourriture si ce n'est le souffle de ma Volonté? La nouvelle-née de ma Volonté est la plus belle, la plus chère, la plus précieuse chose qui soit sortie de la création jusqu'à maintenant. Et je vais la garder avec une telle jalousie que je ne laisserai personne la toucher.

«Ma Volonté sera tout pour toi: vie, nourriture, vêtement et croix car, étant la chose la plus grande, il serait inconvenant pour ton Jésus de la mêler à quoi que ce soit qui ne provienne pas de notre Volonté. Oublie tout, de telle manière qu'aucune eau ne t'entoure, au-dedans comme au-dehors, si ce n'est celle de l'immense mer de mon Éternelle Volonté. Je veux trouver en toi l'honneur, la noblesse et le décorum de la véritable nouvelle-née de ma Volonté.»

En entendant cela, au lieu de me réjouir, je me suis sentie mourir de confusion. Je n'ai eu que le courage de dire: «Jésus, mon Amour, je suis petite, cela est vrai, je le constate par moi-même, mais je suis aussi une petite "cattivella" [mauvaise] et, quand même, tu me dis tout cela? Comment cela est-il possible? Peut-être veux-tu te moquer de moi? Je sais que beaucoup te font pleurer et, cependant, tu veux que je me réjouisse de tes pleurs. Veux-tu donc te moquer de moi avec ces farces? Cependant, même si je suis plongée dans la confusion, va de l'avant avec les farces de ta Volonté.»

Me pressant plus fortement sur lui, il poursuivit: «Non, non, ton Jésus ne se moque pas de toi. Je m'amuse, il est vrai, mais un signe sûr que ce que je te dis est vrai, ce sont les croix de lumière avec lesquelles ma Volonté t'a marquée. Sache, ma fille, que la croix la plus longue et la plus large pour mon Humanité, une croix qui ne m'a jamais quittée, était celle provenant de la Divine Volonté. Plus encore, chaque acte de la volonté humaine opposé à la Divine Volonté était une croix particulière que la Volonté Suprême imprimait profondément dans mon Humanité.

«En fait, quand la volonté humaine quitte la terre dans le but d'agir dans la Divine Volonté, celle-ci [la divine Volonté] quitte le Ciel pour la rencontrer [pour rencontrer la volonté humaine] et pour ne faire qu'un avec elle, afin de faire couler des torrents de grâces, de lumière et de sainteté dans cet acte. Mais, en refusant de rencontrer la Divine Volonté, la volonté humaine se met comme en guerre contre son Créateur et repousse vers les régions célestes le bien, la lumière et la sainteté qu'il voulait répandre sur elle.

«Ainsi offensée, la Volonté Suprême voulut recevoir réparation par moi et, pour chaque acte de la volonté humaine, elle m'infligea une croix. Et même si, avec ces croix, je reçus tous les biens rejetés par les humains, dans le but de les garder en dépôt pour le temps où la créature sera disposée à rencontrer la Divine Volonté dans ses actes, en dépit de cela, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir la peine intense causée par tant de croix.

«Regarde en moi combien de millions de croix contient mon Humanité. Ainsi, les croix reçues de ma Volonté furent incalculables, ma souffrance était infinie, je gémissais sous le poids d'une souffrance infinie. Cette souffrance infinie avait un tel pouvoir qu'elle me donnait la mort à tous les instants en me donnant une croix pour chaque acte de la volonté humaine opposée à la Volonté Divine. La croix provenant par ma Volonté n'est pas faite de bois, laquelle ne nous fait ressentir que son poids et sa souffrance, elle est plutôt une croix de lumière et de feu, qui brûle, consume et s'implante de telle manière à ne former qu'un avec celui qui la reçoit.

«Pour te parler des croix que me donna ma Divine Volonté, je devrais tresser tous les actes des créatures, te les rendre présents et te laisser palper avec tes propres mains comment, réclamant une véritable satisfaction, ma Volonté m'infligea croix après croix. Ce fut une volonté humaine qui offensa la Divine Volonté et rompit avec elle, n'est-ce pas? Aussi, ce fut la Divine Volonté qui crucifia et fit souffrir ma nature et ma volonté humaines. Chez l'homme, la source, la racine, la substance du mal ou du bien est au tréfonds de sa volonté, tout le reste pouvant être considéré comme superficiel.

«Seule la Divine Volonté pouvait me faire expier le mal de tant de volontés humaines. Quant à toi, je te veux totalement dans ma Volonté pour faire connaître ce que la Divine Volonté a fait, ce qu'elle m'a fait souffrir, ce qu'elle veut faire. C'est pourquoi tu es marquée de beaucoup de croix de lumière. Ta croix t'est venue de ma Volonté. Celle-ci a tout changé en lumière dans le but de te disposer à être la nouvelle-née à laquelle elle veut confier ses secrets, ses joies et ses peines comme à une fille fidèle qui, s'unissant à ses actes, peut ouvrir les Cieux pour faire descendre ma Volonté sur la terre et pour la faire connaître, accepter et aimer.»

28.  4 décembre 1923 — Luisa ne veut pas être connue et Jésus lui explique la nécessité de l'être.

Je réfléchissais sur ce que j'étais en train d'écrire sur la Très Sainte Volonté de mon doux Jésus. Le fait que Jésus béni veut dire beaucoup de choses sublimes concernant sa Volonté est normal car, quelle que soit la chose que l'on dise sur elle — sa hauteur, sa grandeur, ses prodiges, etc. — tout cela est bien. De toute façon, tout est peu à côté de ce qui pourrait être dit. Mais cette continuelle mention de moi à travers ces enseignements de Jésus ne devrait pas être. Sa Volonté est ce qu'il doit faire connaître, pas moi; ma pauvre personne ne devrait pas exister; toute l'affaire est la sienne, pas la mienne. Pour moi, tout ce qui est mien, c'est la confusion provenant de ce qu'il dit de moi. Quoi qu'il en soit, l'obéissance m'oblige à écrire, pas seulement sur la Divine Volonté, mais aussi sur le lien que Jésus fait entre moi et sa Volonté.

 Pendant que je réfléchissais à tout cela, mon doux Jésus sortit de mon intérieur et, me serrant sur lui, il me dit: «Ma fille, tu es toujours la nouvelle-née de ma Volonté; cependant, tu as tort de penser comme tu le fais. Tu veux que je parle de ma Volonté, que je la fasse connaître, mais la personne qui doit en être le canal, le porte-parole, l'instrument ne devrait pas exister? Si tout devait rester entre toi et moi, ça pourrait peut-être aller, mais je veux que ma Volonté ait son Royaume — et un royaume n'est pas formé d'une seule personne, mais de beaucoup de gens, et de gens de différentes conditions —, il est nécessaire que, pas seulement ma Volonté, mais les biens qu'elle comporte, la noblesse de ceux qui veulent vivre dans ce Royaume, le bien, le bonheur, l'ordre, l'harmonie que chacun y possédera, soient connus; il est aussi nécessaire que soit connue la personne que ma bonté a choisie pour être impliquée dans les débuts d'un si grand bien.

«T'impliquer dans mes enseignements sur ma Volonté, t'élever au-dessus de toutes les choses de la création, ne signifie rien d'autre que de donner plus d'importance à ma Volonté, de l'élever plus haut, de lui donner plus de poids. Plus un roi est bon, saint, riche et généreux, plus il aime ses sujets — au point de sacrifier sa vie plutôt que de permettre que quelqu'un de son royaume soit touché —, plus son royaume est estimé et plus monte chez tous le désir d'y vivre; les gens compétitionnent même pour avoir cette chance. De plus, le bon fonctionnement du royaume et son importance découlent de la connaissance du roi.

«En disant que tu ne veux pas être impliquée dans mes enseignements sur ma Volonté, c'est comme si tu voulais un royaume sans roi, la science sans maître, la possession sans propriétaire. Qu'est-ce qui arriverait à ce royaume, à cette science, à cette possession? Que de désordres et de ruines s'ensuivrait! Quant à moi, je ne sais pas faire des choses désordonnées; au contraire, l'ordre est inhérent à ma Divinité.

«Cela se serait produit pour la Rédemption si ma chère Maman n'avait pas voulu que l'on sache qu'elle était ma Mère, qu'elle m'avait conçu dans son sein virginal, qu'elle m'avait nourri de son lait. Ma venue sur la terre et la Rédemption auraient été non crédibles et personne n'aurait été porté à croire et à profiter des biens de la Rédemption. D'un autre côté, parce que ma Mère a fait connaître qui elle était — qu'elle était exempte de toute tache, y compris de la tache originelle (un prodige de grâce), qu'elle aimait toutes les créatures comme de tendres enfants et que, par amour pour eux, elle sacrifia la vie de celui qui était son Fils et son Dieu —, la Rédemption reçut plus d'importance, devint plus accessible à l'esprit humain et forma le Royaume de la Rédemption avec ses effets inestimables. Aussi, impliquer ma Mère dans l'œuvre de la Rédemption n'était rien d'autre que de donner plus d'importance au grand bien que j'étais venu apporter sur la terre. Devant être visible pour tous et revêtir la chair humaine, je devais utiliser une créature de la race humaine que je devais élever au-dessus de tout dans le but de mettre en œuvre mes grands desseins.

«Si cela a dû se produire pour former le Royaume de ma Rédemption sur la terre, de même, ayant à former le Royaume de ma Volonté, il est nécessaire qu'une autre créature soit connue, en qui le règne de ma Volonté ait son origine, qu'on sache qui elle est, combien je l'ai aimée, comment je l'ai sacrifiée pour tous et chacun; bref, qu'on sache tout ce que ma Volonté a déversé en elle. Cependant, même si tu est mêlée à tout cela, c'est toujours ma Volonté qui s'affiche, ce sont des chemins et des moyens pour la faire connaître qui sont mis de l'avant, de même que des attractions, des aiguillons, des lumières, des aimants pour attirer tout le monde à venir vivre dans le Royaume du bonheur, de la grâce, de la paix et de l'amour.

«Par conséquent, laisse ton Jésus agir, lui qui t'aime beaucoup, qui ne veut pas t'affliger et qui se préoccupe même de la manière avec laquelle il te mêle à tout cela. Ne pense qu'à continuer ton vol dans les espaces éternels de la Suprême Volonté.»

29.  6 décembre 1923 — Comment se déplacer et voler dans la Volonté Éternelle. La mission de la Très Sainte Vierge, la mission de Jésus et la mission de Luisa pour l'avènement du Royaume de la Divine Volonté sur terre. Différence entre la sainteté de la Volonté divine et celle des vertus.

Je priais, et mon doux Jésus se fit voir en mon intérieur, le regard fixé sur moi. Quant à moi, attirée par son regard, je regardais profondément en son intérieur qui semblait être comme un cristal dans lequel on pouvait voir tout ce qu'il faisait. En m'unissant à lui, j'essayais de faire ce qu'il faisait. À un autre moment, il me sembla que Jésus prenait mon âme dans ses mains et lui donnait — impulsion — dans l'immensité de sa Volonté en me disant: ❤️ «La nouvelle-née de ma Volonté, tu es née dans ma Volonté; en elle je veux que tu vives. Vole dans l'Éternelle Volonté, remplis ta mission. Vois ce qui est nécessaire d'être fait entre la Divinité et les créatures, voyage parmi les générations, mais toujours dans ma Volonté; autrement, tu ne les trouveras pas toutes. Et, en aimant, en agissant, en réparant et en adorant pour tous, tu t'amèneras devant la Suprême Majesté pour lui donner tout l'amour et les hommages de tous et de chacun, en tant que la véritable fille première-née de notre Volonté.»☀️

Je pris mon envol et Jésus me suivait du regard. Mais qui pourrait dire tout ce que je fis? Dans sa Volonté, je cueillis tout l'amour que sa Volonté voulait donner aux créatures. N'étant pas pris, cet amour restait en suspens dans l'attente d'être pris. Je m'en emparai et, investissant toutes les intelligences créées, je fis pour chacune des actes d'amour et d'adoration et tout ce que chaque intelligence doit rendre à Dieu. En accumulant tout à l'intérieur de moi et en plaçant toutes les créatures sur mes genoux, je m'acheminai vers le Ciel pour tout déposer sur les genoux du Père Céleste en lui disant:

🙏 «Père Saint, je me présente devant ton trône pour déposer sur tes genoux tes chères images créées par toi, afin que tu puisses les lier à nouveau à ta Volonté qu'elles ont rejetée. C'est la petite fille de ta Volonté qui te demande cela; je suis petite, c'est vrai, mais je prends sur moi l'engagement de te satisfaire pour tous. Je ne quitterai pas ton trône si tu ne lies pas la volonté humaine à la Volonté Divine de telle manière que le Royaume de ta Volonté puisse s'instaurer sur la terre. Rien n'est refusé aux petits parce que ce qu'ils demandent n'est rien d'autre que l'écho de ta propre Volonté, de ce que tu veux toi-même.»🔥

Ensuite, je me rendis vers Jésus qui m'attendait dans ma petite chambre et qui me reçut dans ses bras. Me couvrant de baisers et de caresses, il me dit: «Ma petite, pour que la Volonté du Ciel descende sur la terre, il est nécessaire que tous les actes humains soient scellés par des actes de la Divine Volonté, de telle manière que, attirée par le puissant aimant de sa propre Volonté, la Volonté Suprême puisse descendre sur la terre et y régner. Voilà la tâche qui t'est donnée en tant que fille première-née de notre Volonté.

«Sache que, pour faire descendre le Verbe du Ciel, ma Maman réalisa le mandat suivant: elle alla vers toutes les générations  et, faisant siens tous les actes de la volonté humaine, elle y plaça la Divine Volonté [premier sceau], puisqu'elle possédait abondamment en elle les biens de la Divine Volonté au point de surpasser tout ce que toutes les créatures ensemble pourraient posséder. Et, à chaque ronde qu'elle faisait, elle multipliait ces biens. Aussi, en voyant que l'une de nos créatures les plus fidèles avait bonifié avec tant de grâce et d'amour tous les actes humains dans la Divine Volonté en prenant à cœur tout ce qui était nécessaire pour ce faire, et en voyant que notre Volonté était présente dans le monde, moi, le Verbe Éternel, je descendis du Ciel sur la terre.

«Un second mandat fut rempli: ce fut la réalisation de la Rédemption, et c'est à moi que cela incomba. Combien j'ai eu à visiter tous les actes humains en les prenant tous dans mes mains, en les couvrant et en les scellant avec ma Divine Volonté [deuxième sceau] dans le but d'attirer mon Père Céleste à examiner tous les actes humains revêtus de cette Divine Volonté que l'homme avait repoussée dans les régions célestes. Ainsi, mon Divin Père ouvrit les portes du Ciel qui avaient été fermées par la volonté humaine. Aucun bien ne descend si ce n'est par le canal de ma Volonté.

«Un troisième mandat doit être rempli et c'est à toi [Luisa] qu'il incombe. En tant que première-née de notre Volonté, il te revient d'ajouter le troisième sceau de notre Volonté sur tous les actes humains, à la suite du premier et du deuxième, dans le but d'attirer le Royaume de ma Volonté à venir sur la terre. ❤️ Par conséquent, promène-toi, ma fille, parmi les actes humains des créatures, pénètre dans les cœurs et apporte à chaque battement de cœur le battement de ma Volonté, à chaque pensée le baiser et la connaissance de ma Volonté. Imprime dans chaque mot le "Fiat" omnipotent; envahis tout et inonde tout de ce "Fiat" afin que mon Royaume puisse venir sur la terre.☀️

«Ton Jésus ne te laissera pas seule dans ces tournées, il t'assistera et te guidera en tout.»  Pendant qu'il disait cela, je continuai mes envolées, visitant toutes choses et chaque personne. Mais qui pourrait dire tout ce que je fis? Seulement Jésus peut le dire, lui qui me fit faire tout cela. 🙏 Ainsi, je passai toute une nuit avec Jésus et, pendant que je me déplaçais, je lui apportais tantôt toutes les pensées, tantôt tous les mots, tantôt tous les travaux, tous les pas, tous les battements de cœur, couverts de sa Volonté; et Jésus recevait tout avec amour et en festoyant.🔥

Alors il me dit: «Vois-tu quelle grande différence il y a entre la sainteté dans ma Volonté et la sainteté des autres vertus? La première amène la créature à recevoir à chaque instant des courants de grâces, de lumière et d'amour, et à être en ordre avec son Créateur dans chacun de ses actes. C'est la sainteté la plus proche du Créateur. La seconde, celle des autres vertus, est ajustée aux temps et aux occasions: tantôt on aura l'occasion de pratiquer la patience, tantôt l'obéissance, tantôt la charité ou d'autres vertus du genre. Et si les occasions ne se présentent pas, les vertus sont sans croissance et ne peuvent engendrer le bien qu'elles pourraient donner si elles étaient en action. D'un autre côté, dans la sainteté dans ma Volonté, il n'y a pas d'arrêt ou d'interruption. Ma Volonté est toujours occupée à envahir la créature, laquelle peut la recevoir à tout instant. Que la créature respire, pense, parle, palpite, ou qu'elle prenne de la nourriture ou dorme, tout entre dans ma Volonté et, à tout instant, la créature peut être remplie de ma Volonté avec tous les biens qu'elle contient.»

30.  8 décembre 1923 — La Vierge immaculée fut conçue par les mérites du Verbe incarné, lesquels la rendirent apte à concevoir le Verbe devant racheter l'humanité. Le mal se trouve seulement dans la volonté de l'homme, non dans sa nature.

Je pensais à la Conception Immaculée de ma Reine Maman et, après la communion, mon toujours aimable Jésus se montra en mon intérieur comme dans une chambre remplie de lumière. Dans cette lumière apparaissait tout ce qu'il fit au cours de sa vie. On pouvait voir, disposés en ordre, tous ses mérites, ses travaux, ses souffrances, ses blessures, son Sang — en somme tout ce que sa vie d'homme et de Dieu comportait —, comme dans l'acte de préserver du moindre mal une âme qui lui était très chère. J'étais étonnée de voir autant d'attention de la part de Jésus.

Il me dit: «À ma petite nouvelle-née, je veux faire connaître la conception immaculée de la Vierge conçue sans péché. Tu dois d'abord savoir que ma Divinité consiste en un acte unique: tous les actes concentrés en un seul. C'est ce que signifie être Dieu. Le plus grand prodige de notre Essence divine est de ne pas être sujet à une succession d'actes. Et si, pour la créature, il semble que nous faisons quelque chose à un moment et autre chose à un autre, c'est qu'elle est incapable de tout connaître d'un seul coup et qu'elle doit apprendre petit à petit.

«Tout ce que moi, le Verbe Éternel, je devais faire dans mon Humanité, je le fis en un seul acte, conformément à l'acte unique qu'est ma Divinité. En conséquence, lorsque ma Mère, la noble Vierge Marie, fut conçue, tout ce que le Verbe Éternel devait faire sur la terre existait déjà. Ainsi, dans l'acte par lequel elle fut conçue, tous mes mérites, mes douleurs, mon Sang — tout ce que comporte la vie d'un Dieu fait homme — entoura cette Conception: elle fut conçue dans l'abîme infini de mes mérites, de mon divin Sang ainsi que dans l'immense mer de mes souffrances.

«En vertu de cela, elle demeura immaculée, belle et pure, et mes incalculables mérites bloquèrent le chemin à l'Ennemi qui ne put lui faire aucun tort. Il était juste que celle qui devait concevoir le Fils de Dieu fut la plus grande dans les œuvres de Dieu, afin de posséder la vertu de concevoir le Verbe devant racheter l'humanité. Ainsi, elle fut d'abord conçue en moi et, ensuite, je fus conçu en elle. Il ne restait plus qu'à faire connaître cette merveille aux créatures en temps opportun. Cependant, dans la Divinité, c'était déjà fait.

«Ainsi, la personne qui recueillit le plus de fruits de la Rédemption — en fait, elle reçut ses fruits au complet — fut cette sublime créature. Ayant été conçue en moi, elle aimait, appréciait et gardait comme lui étant propre tout ce que le Fils de Dieu fit sur la terre. Oh! la beauté de cette tendre petite! Elle fut une merveille de grâces, un prodige de notre Divinité. Elle grandit comme étant notre fille; elle était notre joie, notre honneur et notre gloire.»

Pendant que mon doux Jésus me parlait ainsi, je me disais: «C'est vrai que la Reine Mère fut conçue par les mérites infinis de mon Jésus. Mais son sang, son corps, furent conçus dans le sein de sainte Anne qui n'était pas exempte du péché originel. Alors, comment se peut-il que Marie n'ait rien hérité des nombreux maux dont nous avons tous hérité à la suite du péché de notre premier père Adam?»

Jésus me dit: «Ma fille, tu n'as pas encore compris que tout mal se trouve dans la volonté. Ce fut la volonté de l'homme qui écrasa sa nature et non sa nature qui écrasa sa volonté; sa nature, telle que créée par moi, resta inchangée. Ce fut sa volonté qui changea; elle se dressa contre rien de moins que la Divine Volonté. Sa volonté rebelle écrasa sa nature, la débilita, la contamina et la rendit esclave des plus viles passions. Ce fut comme pour un récipient rempli de parfum ou d'objets précieux; s'il est vidé de son contenu et ensuite rempli de pourriture ou d'objets vils, est-ce que le récipient change? Ce qui est placé à l'intérieur change, mais le récipient est toujours le même; tout au plus, il devient plus ou moins estimable, dépendamment de ce qu'il contient. Il en fut ainsi pour l'homme.

«D'avoir été conçue dans une créature faisant partie de la race humaine ne fit aucun tort à ma Maman, car son âme était immunisée contre tout péché; il n'y avait aucune opposition entre sa volonté et celle de son Dieu. Les courants divins ne rencontrèrent aucun obstacle en se déversant en elle; à chaque instant, elle recevait des torrents de nouvelles grâces. Alors, avec une telle volonté et une telle âme, toutes saintes, toutes pures, toutes belles, le récipient qu'était le corps qu'elle reçut de sa mère resta parfumé, en ordre, divinisé, de façon à être exempté de toute maladie naturelle dont la nature humaine peut être affligée.

«Ah! en elle se réalisa pleinement le "Fiat Voluntas Tua — sur la terre comme au Ciel", qui l'ennoblit et restaura en elle la nature humaine telle qu'elle était à l'origine, avant la faute originelle. Elle devint même encore plus belle par le flux continu de ce "Fiat" qui reproduisait en elle des images parfaitement semblables à celui qui l'avait créée. Par la vertu de la Divine Volonté qui agissait en elle, on peut dire que ce que Dieu est par nature, elle l'est devenue par grâce. Notre Volonté peut tout faire et tout atteindre quand l'âme nous donne la liberté d'agir et n'interrompt pas notre travail par sa volonté personnelle.»

31.  26 décembre 1923 — Pour ceux qui font ma Volonté, c'est toujours Noël. Les mystères de la Vie de Jésus sont un acte continu. La mort continuelle des volontés humaines de Jésus et de Luisa dans la Volonté Divine pour que le "Fiat Voluntas Tua" puisse régner sur la terre comme au Ciel.  

Ayant traversé des jours très amers à cause de la privation de mon doux Jésus, je me sentais comme un misérable chiffon que Jésus mettait de côté tant il en était dégoûté. Alors, j'entendis en mon intérieur: «Dans ma Volonté, il n'y a pas de chiffon. Tout y est vie, et vie divine. Un chiffon devient déchiré et sale parce qu'il ne possède pas la vie. Dans ma Volonté, qui possède la vie et la donne à toute chose, il n'y a pas de danger que l'âme soit déchirée et, encore moins, qu'elle devienne sale.»

Quant à moi, sans prêter attention à ce que j'entendais, je me disais: «Quelles belles vacances de Noël Jésus me fait passer! Cela montre bien combien il m'aime!» Bougeant en moi, il me dit: «Ma fille, pour celui qui fait ma Volonté, c'est toujours Noël. Lorsque son âme entre dans ma Volonté, je suis conçu en elle; quand elle poursuit dans ma Volonté, je lui apporte ma vie; quand elle complète son acte, une plus grande chose se produit: cette âme est elle-même conçue en moi, apportant sa vie dans la mienne et participant à mes propres actes. Celui qui participe à la fête de Noël une fois par année vit quelque chose de nouveau en lui mais, pour celui qui vit dans ma Volonté, c'est toujours Noël: je renais à travers chacun de ses actes. Veux-tu donc que je naisse en toi une fois par année seulement? Non, non! Pour celui qui fait ma Volonté, ma naissance, ma vie, ma mort et ma résurrection forment un acte continu, jamais interrompu; sinon, quelle serait la différence, l'incommensurable différence, par rapport aux autres saintetés?»

En entendant ces mots, je me sentis encore plus aigrie et je me dis: «Que de fantaisies! Ce que j'entends n'est rien d'autre qu'un très subtil orgueil de ma part. Seulement mon orgueil peut me suggérer de telles choses et atteindre le point de me faire écrire tant de choses concernant la Volonté de Dieu. Les autres sont bons et humbles, et c'est pourquoi personne d'autre n'a jamais osé écrire quelque chose.»

Pendant que je pensais ainsi, je ressentais une telle douleur que je sentais mon cœur se briser. J'essayai de me distraire pour ne rien ressentir. Quelle terrible lutte, au point de me sentir mourir! Mon bien-aimé Jésus se fit voir comme s'il voulait m'en dire plus concernant sa Très Sainte Volonté. Je lui dis: «Mon Jésus, aide-moi; ne vois-tu pas combien d'orgueil il y a en moi? Aie pitié de moi, libère-moi de ce subtil orgueil. Je ne veux rien savoir si ce n'est de t'aimer!» Il me dit: «Ma fille, les croix et les douleurs sont comme un pressoir pour l'âme. Tout comme le pressoir sert à écraser et à peler les raisins de telle façon que le jus pour le vin aille d'un côté et les pelures de l'autre, ainsi les croix et les douleurs, comme un pressoir, pèlent l'âme de l'orgueil, de l'amour de soi, des passions et de tout ce qui est humain ne laissant que le pur vin des vertus. Ainsi, mes vertus se répandent dans l'âme comme sur un canevas blanc et s'y inscrivent avec des caractères indélébiles.

«Comment peux-tu donc craindre si, à chaque fois que je te manifeste mes vérités au sujet de ma Volonté, cela est précédé de croix et de douleurs? Plus les vérités sont élevées, plus intenses sont les douleurs. Ce n'est rien d'autre que la pression du pressoir que j'exerce sur toi pour que tout ce qui est humain en toi soit enlevé. Il est de mon intérêt plus que du tien que ces vérités ne soient pas mêlées avec les pelures des passions humaines.»

Je repris: «Mon Jésus, pardonne-moi si je te dis ceci, mais tu es toi-même la cause de mes peurs. Si tu ne te cachais pas et ne me privais pas de toi, il n'y aurait en moi aucune place pour que ces peurs s'élèvent. Ah! Jésus, tu me fais mourir, et cela d'une mort cruelle et double, puisque je ne meurs pas. Ah! si seulement je pouvais mourir vraiment, comme ce serait doux pour moi! Ah! Jésus, je t'assure, je ne peux en supporter plus: soit que tu me prennes avec toi ou que tu restes avec moi.»

Pendant que je disais cela, mon aimable Jésus me serra dans ses bras. C'était comme s'il pressait quelque chose avec ses mains et je me sentais comme sous un pressoir. Je suis incapable de dire la souffrance que je ressentis; lui seul sait ce qu'il m'a fait souffrir.

Après, il m'a dit: «Bien-aimée fille de ma Volonté, regarde à l'intérieur de moi comment la Volonté Suprême ne concéda même pas un souffle de vie à ma volonté humaine, aussi sainte qu'elle fut. Je devais rester sous la pression de la Divine Volonté plus que sous un pressoir. Elle [la Volonté Suprême] constituait la vie de tous mes battements de cœur, de toutes mes paroles, de tous mes actes; et ma petite volonté humaine mourait dans chacun(e) de mes battements de cœur, de mes respirations, de mes actes, de mes paroles, etc. En réalité, cette volonté n'a jamais eu la vie; je ne l'avais que pour la faire mourir continuellement et, bien que cela fut un grand honneur pour mon Humanité et le plus grand des prodiges, chaque mort de ma volonté humaine se transformait en une vie de la Divine Volonté. Ces morts continuelles furent le plus grand et le plus amer martyre de mon Humanité. Oh! comme les douleurs mêmes de ma Passion furent petites devant ces morts continuelles en moi. Par cela, je donnais une gloire parfaite à mon Père Céleste que j'aimais d'un amour surpassant tout l'amour de toutes les créatures.

«Mourir, souffrir, faire quelque chose de grand quelques fois, par intervalles, cela n'est pas aussi grand. Les saints et les autres bonnes créatures ont fait ainsi mais, comme ce n'était pas continuel, ça ne constituait pas une gloire parfaite pour le Père, ni une rédemption pouvant s'étendre à tous. Donc, ma fille nouvelle-née dans ma Volonté Éternelle, vois où ton Jésus te veut: sous le pressoir de ma Divine Volonté, de sorte que ta volonté puisse recevoir des morts continuelles, tout comme ce fut le cas pour ma volonté humaine; sinon, je ne pourrai pas faire se lever l'ère nouvelle dans laquelle ma Volonté pourra régner sur la terre. Cela prend des actes, des souffrances et des morts continuelles pour que le "Fiat Voluntas Tua" descende du Ciel sur la terre.

«Prends garde, ma fille, ne regarde pas les autres, pas même les saints, concernant la façon dont je me suis conduit avec eux: ça pourrait t'amener à être surprise de ma façon d'agir avec toi. Avec eux, je voulais faire une chose; avec toi c'est quelque chose de complètement différent.» Pendant qu'il disait cela, il prit la forme du crucifié en appuyant son front contre le mien et en couvrant toute ma personne; je me sentis sous sa pression, en proie à sa Volonté.

32.  29 décembre 1923 — Entre Jésus et l’âme qui vit dans la Divine Volonté, il existe un lien éternel qui ne peut être séparé.  En entrant dans l'Humanité de Jésus, Luisa retrouve "comme en réserve" tous les actes des créatures faits par Lui pour tous;  en suivant tous Ses actes, elle peut rendre grâce au Père pour tous et pour tout... »

J'étais en prière lorsque je me trouvai hors de mon corps dans un endroit où il y avait un crucifix jeté par terre. Je m'approchai pour adorer et embrasser les très saintes plaies de Jésus mais, à ce moment, le crucifix devint vivant: Jésus décloua ses mains de la croix et s'accrocha à mon cou, me tenant très serrée. Craignant que ce ne soit pas Jésus, j'essayai de me libérer de cet embrassement. Jésus me dit:

«Ma fille, pourquoi veux-tu t'enfuir de moi? Comment est-ce possible que tu veuilles me laisser? Ne sais-tu pas qu'entre toi et moi il existe un lien éternel tel que ni toi ni moi ne puissions le briser? En fait, ce qui est éternel entre en moi et ne peut me quitter. Tous les actes que nous avons faits ensemble dans ma Volonté sont des actes éternels, tout comme ma Volonté est éternelle. Ainsi, il y a quelque chose de toi en moi et quelque chose de moi en toi. Il coule en toi un courant éternel qui nous rend inséparables; et plus tu multiplies tes actes dans ma Volonté, plus tu prends part à ce qui est éternel. Où veux-tu donc aller? Je t'attendais pour que tu viennes me soulager et me libérer de cet endroit dans lequel la perfidie humaine m'a jeté, où, avec des péchés cachés et des maux secrets, elle m'a cruellement crucifié. C'est pourquoi je me suis accroché à toi pour que tu me libères et me prennes avec toi.»

Je le serrai contre moi, l'embrassai, et me retrouvai avec lui dans ma petite chambre. Et j'ai pu voir combien mon intérieur était centré en lui et le sien en moi.

Plus tard je reçus la sainte communion; comme à l'accoutumée 🙏 j'appelai toutes les choses créées, les plaçant autour de Jésus pour qu'elles lui donnent un retour d'amour et lui rendent les hommages dus à leur Créateur. Elles accoururent toutes à mon appel et je pus voir clairement tout l'amour de mon Jésus pour moi manifesté à travers elles. Au-dedans de mon cœur, Jésus recevait avec une très grande tendresse tout cet amour.🔥

En planant au-dessus de toutes les choses et en les embrassant, je m'approchai des pieds de Jésus et lui dis: 🙏 «Mon amour, mon Jésus, tu as créé toutes les choses pour moi et tu me les as données en cadeau. Alors, toutes ces choses étant à moi, je te les donne afin de te manifester mon amour. Je te dis "je t'aime"  dans chaque goutte de lumière du soleil, "je t'aime" dans le scintillement des étoiles, "je t'aime" dans chaque goutte d'eau. Ta Volonté me fait voir tes "je t'aime" pour moi, même dans les profondeurs de l'océan, et j'imprime mes "je t'aime"  pour toi dans chaque poisson qui gambade dans la mer. Je veux imprimer mes "je t'aime"  sur chaque vol d'oiseau, mes "je t'aime"  partout, mon Amour. Je veux imprimer mes "je t'aime" sur les ailes du vent, dans le mouvement des feuilles, dans chaque étincelle du feu, mes "je t'aime" pour moi-même et pour tous.»🔥

La Création tout entière disait "je t'aime" avec moi, mais lorsque je voulus réunir toutes les générations humaines dans la Divine Volonté, pour qu'elles se prosternent devant Jésus et lui disent "je t'aime" par chacune de leurs actions, de leurs paroles et de leurs pensées, elles m'échappèrent et je ne savais pas comment faire. J'ai signalé cela à Jésus et il m'a dit:

«Sache, ma fille, que vivre dans ma Volonté consiste précisément à amener toutes les créatures devant moi et, au nom de toutes, à me donner leurs hommages. Personne ne doit t'échapper, sinon ma Volonté trouverait des vides dans la Création et ne serait pas satisfaite. Mais sais-tu pourquoi tu ne trouves pas toutes les créatures et que plusieurs t'échappent? C'est la force de la libre volonté. 

«Cependant, je veux t'enseigner le secret de les trouver toutes: entre dans mon Humanité et, en elle, tu trouveras toutes leurs actions comme en dépôt, ces créatures pour lesquelles j'ai pris l'engagement de satisfaire, en leur nom, à mon Père Céleste. Toi, continue à suivre tous mes actes qui étaient les actes de tous et, de cette façon, tu trouveras toutes choses et me retourneras l'amour pour tout et pour tous. Tout est en moi; ayant agi pour tous, en moi est le dépôt de toutes choses, et je rends au Père Divin le devoir d'amour pour tous. Quiconque le veut peut m'utiliser comme chemin pour accéder au Ciel.»

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😇 AUTRE TRADUCTION (du paragraphe précédent)
«Cependant, je veux t'enseigner le secret pour trouver toutes les créatures de toutes les générations: entre dans mon Humanité et là tu trouveras toutes leurs actions comme en détention, actions pour lesquelles J'ai pris la tâche de satisfaire, au nom de toutes, mon Père Céleste. Et tu suis tous mes actes, qui sont les actes de tous et, de cette façon, tu trouves toutes choses et tu me retournes l'amour pour tout et pour tous. Tout est en moi; ayant agi pour tous, en moi est le dépôt de toutes choses et je rends au Père Divin le devoir d'amour pour tous. Quiconque le veut peut M'utiliser comme chemin pour accéder au Ciel.»

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Alors j'entrai en Jésus et, avec facilité, je trouvai toutes choses et toutes personnes et, en suivant les travaux de Jésus, je dis: 🙏 «"Je t'aime" en chaque pensée des créatures, sur l'envol de chaque regard, dans chaque son de mots, dans chaque battement de cœur, dans chaque respiration et affection; "je t'aime" dans chaque goutte de sang, dans chaque action et chaque pas.» 🔥 Mais qui peut dire tout ce que j'ai fait et dit? Beaucoup de choses ne peuvent être dites. Plus encore, tout ce qu'on pourrait dire serait dit très pauvrement comparé à la manière de dire quand on est avec Jésus. Ensuite, en disant "je t'aime", je me retrouvai dans mon corps.

33.  4 janvier 1924 — Avec les paroles (au Jardin): "Non mea voluntas, sed Tua Fiat" "Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne",  Jésus convint avec son Père céleste que la Volonté divine prendrait sa place d'honneur dans la créature (c'est-à-dire que le  Royaume de la Divine Volonté viendrait sur la terre).

Je pensais à Jésus au Jardin quand il a dit: "Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi; toutefois, que non pas ma Volonté mais la tienne soit faite." Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, crois-tu que ce fut par rapport à la coupe de ma Passion que j'ai dit au Père: "Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi"? Pas du tout. Il s'agissait de la coupe de la volonté humaine. Elle présentait à mes yeux une telle amertume et une telle abondance de vices que c'est par rapport à elle que ma Volonté humaine unie à ma Volonté Divine s'écria: "Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi." 

«Comme est laide la volonté humaine sans la Volonté Divine, laquelle, comme dans une coupe, se trouve dans chaque créature! Il n'y a aucun mal parmi les générations dont la volonté humaine n'est pas le principe. Voyant la sainteté de ma Volonté couverte de tous les maux produits par la volonté humaine, je me sentis mourir; en fait, je serais mort si la Divinité ne m'avait pas soutenu. Et sais-tu pourquoi j'ai dit jusqu'à trois fois: "Que non pas ma Volonté mais la tienne soit faite"? Je portais en moi les volontés de toutes les créatures, tous leurs péchés et, au nom de toutes, j'ai crié vers mon Père: [Mais sais-tu pourquoi j'ai ajouté, et par trois fois: "Non mea voluntas, sed Tua Fiat." — "Que ce ne soit pas ma volonté, mais que la tienne soit faite"? J'ai senti sur Moi toutes les volontés des créatures ensemble, tous leurs maux, et au nom de toutes j'ai crié au Père:] "Que la volonté humaine ne se fasse plus sur la terre, mais la Volonté Divine. Que la volonté humaine soit bannie et que la tienne règne."

«J'ai fait cette prière au tout début de ma Passion, car le "Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel" était la chose la plus importante à mes yeux. C'est au nom de tous que j'ai dit: "Que non pas ma Volonté, mais la tienne soit faite." À ce moment, j'ai constitué l'ère du "Fiat Voluntas Tua" sur la terre. Cette prière, je l'ai répétée trois fois: la première fois, j'ai obtenu la faveur demandée; la seconde fois, je l'ai fait descendre sur la terre et, la troisième fois, je l'ai constituée Souveraine. Par cette prière, je voulais vider les créatures de leur volonté humaine et les remplir de la Divine Volonté.


AUTRE TRADUCTION DU PARAGRAPHE PRÉCÉDENT

Alors, à partir de ce moment-là, j'ai voulu le faire dès le début de ma Passion, parce que c'était ce qui m'intéressait le plus et le plus important: appeler le "Fiat Voluntas tua sur terre comme au Ciel". Au nom de tous, j'ai dit : "Non mea voluntas, sed Tua Fiat" ¹ . Dès lors, j'ai constitué l'ère du "Fiat Voluntas tua sur terre" et en le disant trois foisdans la première je l'ai implorée, dans la seconde je l'ai fait descendre et dans la troisième je l'ai fait régner et dominer. Et en disant "Non mea voluntas, sed Tua Fiat", j'avais l'intention de vider les créatures de leur volonté et de les remplir du Divin.


«Avant de mourir, puisque je ne disposais plus que de quelques heures, je voulais négocier avec mon Père Céleste le but principal pour lequel j'étais venu sur la terre: que la Divine Volonté ait la première place chez la créature. La première offense de l'homme à l'endroit de la Volonté Suprême fut de se retirer d'elle; toutes ses autres fautes sont d'ordre secondaire par rapport à celle-là. Par conséquent, je devais d'abord accomplir le "Fiat Voluntas Tua sur la terre comme au Ciel", pour ensuite accomplir la Rédemption par mes souffrances. En fait, la Rédemption elle-même est d'ordre secondaire; c'est toujours ma Volonté qui a la primauté sur tout. Les fruits de la Rédemption sont apparus en premier, c'est en vertu de ce contrat que j'ai fait avec mon Divin Père — que sa Volonté règne sur la terre, but véritable de la Création et but principal pour lequel je suis venu sur la terre — que l'homme a pu recevoir les fruits de la Rédemption; sinon, ma sagesse aurait manqué d'ordre.

«Si le début du mal chez l'homme fut dans sa volonté, c'est cette volonté que je devais ordonner et restaurer en refaisant l'union entre la Volonté Divine et la volonté humaine. Ma Volonté est comme un roi qui, même s'il a la primauté sur tout, arrive en dernier, étant précédé, pour son honneur et le décorum, par ses gens, son armée, ses ministres, ses princes et toute la cour royale. Ainsi, les fruits de la Rédemption devaient se manifester en premier afin que la majesté de ma Volonté puisse rejoindre sa cour royale, ses gens, ses armées, ses ministres.

«Et sais-tu qui a été la première à s'écrier avec moi: "Non mea voluntas, sed Tua Fiat — Que non pas ma volonté mais la tienne soit faite"? Ce fut ma petite nouvelle-née de ma Volonté, ma petite fille, qui a ressenti tant de répugnance et de crainte envers sa volonté et qui, tremblante, s'est accrochée à moi en criant avec moi: "Père, s'il est possible, que cette coupe de ma volonté passe loin de moi." Et, pleurant, tu ajoutais avec moi: "Non mea voluntas, sed Tua Fiat — Que non pas ma Volonté mais la tienne soit faite." Oh oui! tu étais avec moi dans ce premier contrat avec mon Père Céleste parce qu'au moins une créature devait être participante afin de valider le contrat; sinon, à qui aurions-nous pu confier cette tâche? Et, afin de rendre la garde de ce contrat plus sûre, je te donnai tous les fruits de ma Passion comme cadeau, les alignant autour de toi comme une formidable armée qui, pendant que se formait le cortège royal de ma Volonté, faisait une féroce guerre contre ta volonté.

«Donc, courage dans l'état où tu te trouves. Écarte la pensée que je puisse te laisser: ce serait préjudiciable à ma Volonté puisque je dois veiller au contrat de ma Volonté déposé en toi. Alors, demeure en paix; c'est ma Volonté qui te met à l'épreuve, voulant non seulement te purifier, mais aussi détruire même l'ombre de ta volonté. En toute tranquillité, continue ton envolée dans ma Volonté et ne te tracasse de rien. Ton Jésus fera en sorte que tout ce qui pourra arriver à l'intérieur et à l'extérieur de toi ait pour effet que ma Volonté ressorte encore plus et que s'agrandissent les frontières de ma Volonté dans ta volonté humaine. Je veillerai à ce que la paix demeure en toi afin que je puisse diriger tout en toi en accord avec ma Volonté.

«Sur la terre, je ne m'occupais que de faire la Volonté de mon Père: puisque toutes choses s'y trouvent, je ne me préoccupais de rien d'autre. Si je me mettais en prière, c'était pour une seule chose: "Que la Divine Volonté soit faite sur la terre comme elle l'est au Ciel", cela incluant toute chose. Je ne faisais rien si ce n'était suivant la Volonté Suprême: mes paroles, mes douleurs, mes œuvres et mes battements de cœur étaient remplis de la Volonté Céleste. Et c'est ce que je veux pour toi: tu dois tout axer sur ma Volonté en te laissant brûler par son souffle jusqu'à perdre toute autre connaissance que celle de ma Volonté pour toujours.»

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 ¹ "Non mea voluntas, sed Tua Fiat." = "Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne."

34.  14 janvier 1924 — En péchant, l'homme s'est retrouvé nu, dépouillé de la lumière de la robe royale de la Divine Volonté; lors de la flagellation, Jésus a voulu être dépouillé pour obtenir à nouveau du Père, pour les créatures, le noble vêtement royal de sa Volonté.

Je méditais sur le mystère de la flagellation en compatissant avec mon doux Jésus qui, au milieu d'ennemis, fut brutalisé, dévêtu et roué de coups. Sortant de mon intérieur dans l'état où il se trouvait pendant la flagellation, mon aimable Jésus me dit: «Ma fille, veux-tu savoir pourquoi j'étais dévêtu lorsqu'on me flagella? Dans chaque mystère de ma Passion, je m'occupais d'abord de réparer la séparation entre la volonté humaine et la Volonté Divine et, ensuite, de réparer les offenses découlant de cette séparation. Lorsque, au jardin d'Éden, l'homme brisa les liens qui unissaient sa volonté à la Volonté Suprême, il se dévêtit du vêtement royal de ma Volonté pour se vêtir des misérables haillons de sa volonté: faible, inconstante et impropre à accomplir quelque chose de bon. Ma Volonté était un doux enchantement pour lui, elle le gardait absorbé dans une très douce lumière lui faisant connaître uniquement son Dieu de qui il provenait et qui lui donnait d'innombrables bienfaits. Il était tellement absorbé par tant de générosité de la part de son Dieu qu'il n'avait aucune pensée pour lui-même. Oh! comme il était heureux et comme la Divinité se délectait en lui octroyant des particules de son Être — autant qu'une créature pouvait recevoir — afin qu'il devienne semblable à lui.

«Aussi, dès que l'homme brisa l'union de notre Volonté avec la sienne, il perdit son vêtement royal de même que l'enchantement, la lumière et le bonheur. Se regardant sans la lumière de ma Volonté, sans l'enchantement qui l'absorbait, il en arriva à se connaître lui-même et il se sentit gêné et craintif devant son Dieu; sa nature ressentit le froid de sa nudité et le besoin vital de se couvrir. Alors que notre Volonté le gardait dans le havre de l'immense bonheur, sa volonté le plaça dans celui des misères.

«Avant sa chute, notre Volonté était tout pour lui: en elle, il trouvait tout. Il était juste que, étant sorti de notre Volonté et vivant en elle comme notre tendre enfant, notre Volonté satisfasse tous ses besoins. Par contre, en voulant vivre dans sa propre volonté, il eut besoin de tout, car la volonté humaine n'avait pas la capacité de pourvoir à tous ses besoins, elle ne contient pas en elle la fontaine du bien. Ainsi, il fut forcé de se procurer les choses nécessaires à sa vie à travers des tribulations. Vois-tu ce que signifie ne pas être uni à notre Volonté? Oh! si tous savaient cela, ils n'auraient qu'un désir: que notre Volonté vienne régner sur la terre. Si Adam ne s'était pas retiré de la Divine Volonté, sa nature n'aurait aucunement eu besoin de se vêtir, il ne se serait pas senti gêné de sa nudité, il n'aurait pas non plus été sujet à souffrir du froid, de la chaleur, de la faim et de la faiblesse. Cependant, ces désagréments naturels ne sont presque rien en comparaison des grands biens que son âme avait perdus.

«Donc, ma fille, avant d'être attaché au pilier pour être flagellé, je voulus être dévêtu afin de souffrir et de réparer pour la nudité de l'homme privé du vêtement royal de ma Volonté. Je ressentis une grande confusion et une grande douleur en me voyant dévêtu devant des ennemis qui se moquaient de moi; je pleurai sur la nudité de l'homme et offris ma nudité au Père Céleste pour que l'homme puisse être vêtu de nouveau avec le vêtement royal de ma Volonté. Et comme rançon, afin que cela ne me soit pas refusé, j'offris mon Sang, ma Chair déchirée en lambeaux, et je me laissai déshabiller non seulement de mes vêtements, mais aussi de ma peau. Je versai tellement de sang dans ce mystère — dans aucun autre j'en ai versé autant — assez pour couvrir l'homme d'un second vêtement, un vêtement de sang,  pour le réchauffer pour le nettoyer et pour le disposer à recevoir le vêtement royal de ma Volonté.»

En entendant cela, surprise, j'ai dit à Jésus: «Mon aimable Jésus, comment se fait-il qu'après s'être retiré de ta Volonté, l'homme devint gêné et effrayé, et ressentit le besoin de se vêtir? Pourtant, toi qui as toujours fait la Volonté du Père Céleste, ne faisant qu'un avec lui, et ta Maman qui n'a jamais connu sa propre volonté, vous avez tous les deux eu besoin de vêtements et de nourriture et avez ressenti le froid et la chaleur.»

Il me répondit: «C'était vraiment comme cela, ma fille. Si l'homme se sentit gêné de sa nudité et fut sujet à toutes sortes de misères naturelles, c'est parce qu'il avait perdu l'enchantement de ma Volonté. Même si ce fut son âme qui fit le mal et non pas son corps, ce dernier fut indirectement complice de sa volonté malade et resta comme profané par elle. Les deux, son âme et son corps, subirent la douleur du mal commis. Quant à moi, bien sûr, j'ai toujours accompli la Volonté Suprême, mais comme je ne suis pas venu chez des hommes innocents comme avant la faute, mais chez des hommes pécheurs avec toutes sortes de misères, j'ai voulu m'associer à eux en prenant sur moi toutes leurs misères et en m'assujettissant à toutes les nécessités de leur vie, comme si j'étais l'un d'eux.

«Si je l'avais voulu, je n'aurais eu besoin de rien, ni de vêtements, ni de nourriture, de rien d'autre; mais je n'ai pas voulu user de cela par amour pour les hommes. J'ai voulu me sacrifier en tout, même dans les choses les plus innocentes créées par moi afin de prouver aux hommes mon ardent amour. Cela me servit à implorer de mon Divin Père que, par égard pour moi et ma Volonté complètement sacrifiée pour lui, il veuille redonner à l'homme le noble vêtement royal de notre Volonté.»

35.  20 janvier 1924 — La mer de la Divine Volonté est une mer de lumière et de feu, sans port et sans rivage. En naviguant sans cesse dans cette mer, l'âme apporte rafraîchissement à Dieu et à elle-même. Mais si  elle se laisse envahir par l'accablement, elle perd l'attention voulue pour les tournées dans la Divine Volonté et s'agite de plus en plus à cause de l'absence "apparente" de Jésus.

À cause de l'absence habituelle de mon aimable Bien, je me sentais submergée dans l'amertume, privée que j'étais de celui qui, seul, peut être le soleil, la chaleur, le sourire et le bonheur de ma pauvre âme. Sans lui, c'est la nuit, je reste paralysée par le froid, je suis malheureuse. Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit:

«Ma fille, courage, ne te laisse pas envahir par l'accablement. Si tu savais combien je souffre en te voyant souffrir! Je souffre tellement que, pour ne pas te voir souffrir, je te plonge dans le sommeil. Cependant, je demeure près de toi, je ne te quitte pas. Pendant que tu dors, je fais pour toi ce que nous ferions ensemble si tu étais éveillée, vu que ce n'est pas toi qui veut dormir, mais moi-même qui te plonge dans le sommeil. Vois-tu combien je t'aime? Si tu savais combien je souffre quand je te vois te réveiller tout agitée parce que tu n'as pas perçu que j'étais tout près de toi, t'ayant moi-même endormie pendant que tu étais tourmentée par mon absence! C'est vrai que tu souffres mais, moi aussi, je souffre. Pendant ce temps, ma Volonté coule en toi et, te serrant davantage, elle rend notre union encore plus stable.

«Courage, et souviens-toi que tu es mon petit bateau dans ma Volonté et que la Divine Volonté n'est pas une mer d'eau avec des ports et des rivages où les bateaux et les passagers font escale pour se reposer et s'amuser et d'où plusieurs ne reviennent même plus reprendre la mer. La mer de ma Volonté est une mer de lumière et de feu, sans port ni rivage. Par conséquent, il n'y a pas d'escale pour mon petit bateau; tu dois naviguer sans cesse et à une telle vitesse que tu puisses embrasser l'Éternité en chacun de tes battements de cœur et de tes actes, afin qu'ils soient reliés aux battements de cœur et aux actes de chacun. Tu feras la tournée de l'Éternité en chacun de tes battements de cœur, tu prendras tout et nous rapporteras tout ce qui provient de la Divinité pour qu'elle puisse recevoir en même temps qu'elle donne. Mon petit bateau a la tâche de naviguer dans l'immense mer de ma Volonté afin de nous payer de retour pour tout ce qui vient de nous.

«Cependant, si tu te laisses envahir par l'accablement, tu perds l'attention voulue pour tes tournées et, ne se sentant pas rejointe par les tournées rapides de mon petit bateau, la mer de ma Volonté te consume davantage et tu t'agites plus à cause de mon absence. Mais si tu continues à naviguer, tu es comme une douce brise qui, pendant qu'elle apporte un rafraîchissement à notre feu, te sert à adoucir le tourment dont tu souffres à cause de mon absence.»

36.   23 janvier 1924 — Tout comme Jésus a entrelacé le "Fiat" Créateur avec son "Fiat" Rédempteur, de même il veut que le troisième "Fiat" soit lié au "Fiat" Créateur et Rédempteur. L'humanité de Jésus est plus petite que sa Volonté éternelle.

Je m'abandonnais totalement en la Sainte Volonté de Dieu en me disant: «Par son "Fiat"  Créateur, la Divinité forma tout l'univers par lequel elle manifeste, à travers chaque chose créée, son amour envers les hommes. Par son second "Fiat", le Fiat de la Rédemption, Dieu nous a visités en donnant vie à chacun des actes du Verbe Éternel. Le "Fiat"  de la Création et celui de la Rédemption sont liés, chacun étant comme l'écho [l'un] de l'autre. D'autre part, mon adorable Jésus m'a dit plusieurs fois que le troisième "Fiat" est nécessaire pour que les œuvres de la Création et de la Rédemption soient complétées. Je me demandais comment cela se fera.»

Pendant que je réfléchissais ainsi, mon aimable Jésus, bougeant en moi, me dit: «Ma fille si, par son "Fiat"  Créateur, le Père Éternel montra tant d'amour envers l'humanité à travers toutes les choses créées, il était juste que moi, son Fils, je fasse autant d'actes pour le récompenser de son amour, entrelaçant son "Fiat"  avec le mien pour qu'un autre "Fiat", à la fois humain et divin, s'élève de la terre pour lui donner un retour d'amour de la part de toutes les créatures. Jusqu'à ce que je vienne sur la terre, le "Fiat" manifesté à travers toute la Création était seul mais, quand je suis venu, il n'était plus seul et ma première tâche fut de manifester à mon Père autant d'actes que ceux qu'il avait accomplis dans la Création. Ainsi, par mon propre "Fiat", le Fiat de la Création avait un doux et harmonieux compagnon.

«Mais l'Éternel ne veut pas se limiter à ces deux "Fiats", il en veut un troisième et, celui-là, c'est toi qui dois le réaliser. C'est pourquoi, à maintes reprises, je t'ai tirée hors de ton corps et je t'ai placée dans les "Fiats" de la Création et de la Rédemption de telle manière que tu puisses y prendre ton envol. Et comme tu dois entrelacer ton "Fiat" avec les nôtres, plus tu agiras en nos "Fiats", plus tôt tu atteindras le but. Par le "Fiat"  de la Création, plusieurs choses merveilleuses et belles sont sorties de nous; par le "Fiat" de la Rédemption, il y eut satisfaction pour tous les actes des créatures, prenant celles-ci par la main et les ramenant dans le sein du Père Céleste. De même, le troisième "Fiat"  devra parcourir son trajet et manifester ses effets: ma Volonté connue, aimée et régnant sur la terre. Chacun de tes actes que tu entrelaceras avec nos "Fiats"  sera un baiser humain que tu leur donneras, un renforcement du lien entre la volonté humaine et la Volonté Divine, de telle sorte que cette dernière puisse être connue et établir sa domination royale chez les hommes. Tout consiste à faire connaître la Divine Volonté, le reste viendra par soi-même.

«C'est pourquoi je t'ai souvent recommandé de tout écrire ce que je t'enseignais sur ma Volonté, parce que la connaissance est la voie et que la lumière qui en découle sert de trompette pour la faire entendre par ceux qui écoutent. Et plus la trompette résonne — et elle résonne d'autant plus qu'elle a de connaissances à manifester — plus de gens vont se précipiter vers elle. La connaissance prend l'attitude tantôt du prédicateur, tantôt du professeur, tantôt du père, tantôt de l'amoureux passionné. En somme, la connaissance a tous les moyens en son pouvoir pour entrer dans les cœurs, les conquérir et triompher de toutes choses. Et plus cette connaissance est vaste, plus de moyens elle a à sa disposition.»

Confuse par ce que j'entendais, je dis: «Mon doux Amour, tu sais combien je suis misérable et dans quel état je me trouve; je sens qu'il m'est impossible d'emprunter par mes actes le même chemin que les "Fiats" de la Création et de la Rédemption.» Jésus reprit: «Nos "Fiats" ne contiendraient-ils pas tout le Pouvoir qu'ils veulent? S'ils l'avaient pour la Création et la Rédemption, comment seraient-ils incapables d'agir en toi? Ce dont nous avons besoin, c'est ta volonté. Je vais graver mon "Fiat" dans le tien tout comme j'ai gravé mon "Fiat" divin dans la Volonté de mon Humanité: nous procéderons de la même manière. Ma Volonté peut tout faire. À  travers mon omniprésence, elle te présentera tous les actes de la Création et de la Rédemption; et toi, par tes actes, tu entrelaceras facilement le troisième "Fiat"  avec les deux autres. N'es-tu pas heureuse?»

Pendant qu'il me parlait sur sa Volonté, mon adorable Jésus disparut comme éclipsé par une grande lumière, un peu comme les étoiles disparaissent sous le soleil éblouissant. Je lui dis: «Jésus, ma Vie, ne me parle pas de ta Volonté car, ce faisant, tu t'éclipses à l'intérieur de sa lumière et moi je reste seule. Comment se fait-il que ta Volonté me fasse perdre ma Vie, mon Tout?» Jésus reprit: «Ma fille, mon Humanité a une grandeur moindre que ma Volonté Éternelle; elle a ses frontières. Conséquemment, quand ma Volonté infinie s'approche de toi avec ses connaissances, mon Humanité est comme éclipsée par cette lumière. C'est pourquoi tu ne me vois pas. Cependant, je reste toujours en toi et j'ai plaisir à voir ma petite nouvelle-née de ma Volonté éclipsée par la même lumière qui éclipse mon Humanité. Nous sommes ensemble mais, parce que notre vue est embrouillée par la lumière éblouissante de la Volonté Suprême, nous ne pouvons pas nous voir l'un l'autre.»

37.   2 février 1924 — L'abandon dans la Volonté Divine forme les ailes pour voler avec la Volonté Divine et errer avec Elle, dans la sphère de l'Éternité. L'immense cercle de l'Éternité. Ceux qui y participent.

Je me sentais très oppressée à cause de l'absence de mon doux Jésus, et aussi pour d'autres raisons qu'il n'est pas nécessaire de mettre sur papier. Comme je me sentais sur le point de succomber, mon bien-aimé Jésus bougea en moi et me serra contre lui pour me donner de la force, et il me dit: «Ma fille, ma Volonté est la vie et le mouvement de tout. Mais sais-tu qui prend son envol dans ma Volonté Éternelle de manière à pouvoir se déplacer comme elle dans la sphère de l'éternité, à être partout où elle est et à faire tout ce qu’elle fait? C'est l'âme complètement abandonnée en ma Sainte Volonté. L'abandon donne les ailes pour pouvoir voler en ma Volonté. Si l'abandon cesse, l'âme perd son envol et ses ailes sont détruites. Tous ressentent la motion, la vie de ma Volonté, car il n'y a pas de mouvement qui ne vienne de moi; mais beaucoup restent au point où ils sont. Seulement ceux qui ont les ailes de l'abandon en moi et qui suivent le courant de ma Volonté planent au-dessus de tout, autant dans le Ciel que sur la terre; ils entrent dans la sphère de l'éternité; se déplacent au sein des trois Personnes divines, pénètrent dans leurs plus intimes cachettes, et ont connaissance de leurs secrets et de leurs béatitudes.

«Cela se passe comme pour un moteur qui a sa roue principale au centre avec plusieurs autres petites roues se trouvant autour et demeurant immobiles. Lorsque la roue principale tourne, les petites roues perçoivent la motion, mais n'arrivent pas à toucher la roue principale elles ne savent rien de ce que fait la roue principale ni des biens qu'elle contient. Mais il y a une petite roue, non immobile, qui, par le moyen d'un mécanisme spécial, tourne continuellement en faisant sa tournée au milieu de toutes les petites roues, pour ensuite se joindre à chaque motion de la roue principale et recommencer sa tournée au milieu des petites roues.

«La petite roue en mouvement sait ce qu'il y a dans la roue principale et prend part aux biens qu'elle contient. La roue principale est ma Volonté. Les petites roues immobiles sont les âmes abandonnées à elles-mêmes et qui sont ainsi immobiles dans le bien; la petite roue en mouvement est l'âme qui vit dans ma Volonté. Et le mécanisme spécial est le total abandon en moi. Ainsi, chaque manque d'abandon en moi est une tournée que tu perds dans la sphère de l'éternité. Oh! si tu savais ce que signifie perdre une tournée éternelle!»

En entendant cela, je lui dis: «Mais dis-moi, mon Amour, que signifie l'éternité et que sont ces tournées éternelles?» Jésus reprit: «Ma fille, l'éternité est un cercle immense tel que personne ne peut savoir où il débute et où il se termine. Dans ce cercle, il y a Dieu sans commencement et sans fin, et possédant à l'infini le bonheur, la béatitude, la joie, la richesse, la beauté, etc. À chacun des actes divins, qui ne cessent jamais, Dieu émet du cercle divin de nouveaux bonheurs, de nouvelles beautés, de nouvelles béatitudes, etc. Chaque nouvel acte est un acte jamais interrompu bien que les actes soient différents les uns des autres. Nos contentements sont toujours nouveaux. Nos béatitudes sont telles et tellement nombreuses que, pendant que nous jouissons d'une, une autre se présente et nous surprend. C'est toujours comme cela et ça ne s'arrête jamais: nos actes sont éternels, immenses, tout comme nous le sommes. Et ce qui est éternel a la vertu de toujours faire surgir de nouvelles choses: ce qui est vieux et les choses qui se répètent n'existent pas dans ce qui est éternel.

«Mais sais-tu qui, au Ciel, participe le plus à cette nouveauté continuelle qui ne s'épuise jamais? La personne qui a pratiqué le plus de bien sur la terre. Ce bien est comme la semence qui lui apporte la connaissance des béatitudes, des joies, de la beauté, de l'amour, de la bonté, etc. Suivant le bien qu'elle a pratiqué sur la terre, en harmonie avec nos diverses béatitudes, elle s'approche de nous et se remplit à grosses gorgées de cette béatitude dont elle porte la semence, au point de déborder. Elle participe à tout ce que le cercle d'éternité comporte, elle en est remplie en accord avec les semences acquises sur terre.

«Cela arrive comme à quelqu'un qui a appris la musique, ou un métier, ou une science. Lorsque la musique est jouée, plusieurs écoutent et prennent plaisir; mais qui comprend, ressent toutes ces notes de joie ou de tristesse envahir son intelligence et descendre dans son cœur, se sent tout pénétré par les scènes que cette musique évoque? Celui qui a étudié, qui a travaillé dur pour apprendre. Les autres prennent plaisir mais ne comprennent pas; leur plaisir est dans ce qui résonne à leurs oreilles, mais leur intérieur reste vide. Il en va ainsi pour celui qui a étudié les sciences. Qui en profite le plus? Est-ce celui qui a étudié et appliqué son intelligence à bien comprendre ou celui qui n'a fait que regarder? Celui qui a étudié peut en tirer un juste profit, il peut occuper différents postes, tandis que l'autre peut seulement se contenter de voir des choses concernant les sciences. Il en va ainsi pour toutes les autres choses.

«Si cela est vrai pour les choses de la terre, ce l'est encore plus pour celles du Ciel, où la Justice pèse avec des balances d'amour toutes les petites bonnes actions faites par la créature, auxquelles elle accorde un bonheur sans fin, la joie et la beauté. Et qu'est-ce que ce sera alors pour l'âme qui a vécu dans ma Volonté où se trouvent toutes ses actions comme une semence éternelle et divine? Le cercle d'éternité se versera sur elle à un tel point que toute la Jérusalem Céleste en sera stupéfiée, célébrera de nouvelles fêtes et recevra une nouvelle gloire.»

38.   5 février 1924 — Luisa ne peut quitter la Divine Volonté parce que sa volonté est enchaînée à l'immutabilité de la Divine Volonté. Les effets de la mélancolie et de la gaieté. 

Je me sentais aigrie à cause de l'absence de mon éminent et unique Dieu. J'avais le sentiment que tout était fini pour moi, que celui qui est toute ma vie ne reviendrait plus, et que tout le passé n'avait été qu'illusion. Oh! si cela avait été en mon pouvoir, j'aurais brulé tous les écrits afin qu'aucune trace ne reste à mon sujet. Ma nature aussi ressentait l'effet douloureux de cela, mais il est inutile de mettre sur papier tout ce que je traversais parce que, cruel, le papier non plus n'a pas un mot de réconfort pour moi et ne me redonne pas celui après qui je languis tant; au contraire, en racontant ces choses, mes douleurs deviennent encore plus amères.

Ceci dit, je poursuis. Pendant que j'étais dans cet état si lamentable, mon toujours aimable Jésus se montra avec un bâton de feu à la main, me disant: «Ma fille, où veux-tu que je te frappe avec ce bâton? Je veux frapper le monde et, par conséquent, je viens à toi pour voir combien de coups tu veux recevoir, le reste devant aller aux créatures. Alors, dis-moi où veux-tu que je te frappe?» Aigrie comme je l'étais, je répondis: «Frappe-moi où tu veux, je ne veux rien savoir d'autre que ta Volonté.» Il reprit: «Je veux que tu me dises où tu veux que je te frappe.» Je poursuivis: «Non, non, je ne te dirai jamais cela; je veux que tu me frappes là où toi tu le veux.» Jésus me redemanda encore la même chose et, voyant que je continuais à répondre: «Je ne veux que ta Volonté», il me dit: «Tu ne veux même pas me dire où tu veux que je te frappe?»

Puis, sans plus, il me frappa. Ses coups étaient douloureux mais, comme ils provenaient des mains de Jésus, ils infusaient en moi vie, force et confiance. Après qu'il m'eût frappée et que je me fusse sentie toute tabassée, je m'accrochai à son cou et, approchant ma bouche de la sienne, j'essayai de sucer. Alors un très doux liquide vint dans ma bouche qui me réconforta beaucoup. Mais ce n'était pas ce que je cherchais, je voulais plutôt son amertume, il en avait tellement dans son très saint Cœur. Après, je lui dis: «Mon Amour, quel sort difficile est le mien, ton absence me tue et la crainte que je puisse m'éloigner de ta Volonté m'écrase. Dis-moi: en quoi t'ai-je offensé? Pourquoi me quittes-tu? Et même si tu es avec moi en ce moment, je ne pense pas que tu sois venu pour demeurer avec moi comme auparavant, mais que tu n'es que de passage. Ah! comment puis-je être sans toi, ma Vie? Dis-le-moi!» Puis j'éclatai en sanglots.

Me pressant contre lui, il me dit: «Ma pauvre fille, ma pauvre fille, courage, ton Jésus ne te quitte pas. Tu ne dois pas craindre non plus que tu puisses sortir de ma Volonté, car ta volonté est enchaînée à mon immutabilité. Au plus, ce sont des pensées, des impressions que tu ressens, mais pas de vrais actes. En fait, puisque l'immutabilité de ma Volonté est en toi, si ta volonté était sur le point de quitter la mienne, tu ressentirais la fermeté et la force de mon immutabilité et ta volonté serait encore plus enchaînée à la mienne.

«D'ailleurs, aurais-tu oublié que je ne suis pas seulement dans ton cœur, mais dans le monde entier, et que, de ton intérieur, je dirige la destinée de toutes les créatures? Ce que tu ressens n'est rien d'autre que la manière dont le monde se comporte avec moi et les douleurs qu'il me donne. Puisque je suis en toi, ces choses se réfléchissent sur toi. Ah! ma fille, combien le monde nous donne à souffrir! Mais viens, courage! Lorsque je vois que tu ne peux plus en prendre, je laisse tout et je viens auprès de ma fille pour la réconforter et me réconforter des peines que le monde me donne.» Ayant dit cela, il disparut. J'étais fortifiée, oui, mais avec tant de mélancolie, au point de me sentir mourir. Je me sentais comme plongée dans un bain d'amertume et d'afflictions, tellement que je n'avais pas la force de dire à Jésus: «Reviens.»

Ensuite, pendant que je faisais mes prières habituelles, mon bien-aimé Jésus revint et il me dit: «Ma fille, dis-moi pourquoi tu es si mélancolique. Vois, je reviens du milieu des créatures avec des larmes dans les yeux, le cœur percé, trahi par beaucoup, et je me disais: ''Allons vers ma fille, ma petite nouvelle-née de ma Volonté, afin qu'elle assèche mes larmes. Par ses actes faits dans ma Volonté, elle me donnera de l'amour et tout ce que les autres ne me donnent pas; je me reposerai en elle et la réconforterai par ma Présence." Mais je te trouve si mélancolique que je dois mettre mes douleurs de côté pour m'occuper de soulager les tiennes. Ne sais-tu pas que la gaieté est pour l'âme ce que sont: le parfum pour les fleurs, les condiments pour les aliments, la bonne mine pour les gens, la maturité pour les fruits, le soleil pour les plantes? Aussi, par cette mélancolie, tu ne m'as pas laissé trouver un parfum qui puisse me réconforter, ni un aliment savoureux, ni un fruit mûr; plutôt, tu es blême à m'émouvoir de pitié. Pauvre fille, courage, accroche-toi à moi, n'aie pas peur!»

Je m'accrochai à lui. J'aurais voulu éclater en larmes et je sentais ma voix suffoquer, mais je m'armai de force, contins mes larmes et lui dis: «Jésus, mon amour, mes douleurs ne sont rien comparé aux tiennes. Alors penchons-nous sur tes douleurs, si tu ne veux pas ajouter plus d'amertume aux miennes. Laisse-moi sécher tes larmes et fais-moi partager les douleurs de ton Cœur.» Il me fit partager ses douleurs et, me montrant les graves péchés présents dans le monde et ceux à venir, il disparut.

39.   8 février 1924 — Comment les tout-petits doivent être dans la Divine Volonté et ce qu'ils doivent y faire. 

🙏 Je me fondais totalement dans la Sainte Volonté Divine et, comme la plus petite de toutes les créatures, je me plaçai à la tête de toutes les générations, remontant même au temps avant la création d'Adam et d'Ève de telle manière que, avant qu'ils aient péché, je puisse faire réparation à la Divine Majesté, étant donné que, dans la Divine Volonté, il n'y a ni passé ni futur, tout y étant présent, et aussi de telle manière que, étant toute petite, je puisse m'approcher de la Divine Majesté pour plaider devant elle et faire mes petits actes en sa Volonté pour en couvrir tous les actes des créatures et être ainsi capable de lier la volonté humaine à la Divine Volonté pour qu'elles ne fassent qu'un.🔥

Cependant [Or, alors que j'allais le faire], vu mon anéantissement, ma misère et mon extrême petitesse, je me suis dit: «Au lieu de me placer à la tête de tous dans la Très Sainte Volonté, je devrais plutôt me placer derrière tout le monde, même derrière le dernier homme à venir. En effet, puisque je suis la plus abjecte et la plus misérable de toutes les créatures, c'est la dernière place qui me convient.» 

Alors mon bien-aimé Jésus sortit de mon intérieur et, prenant ma main, il me dit: ❤️ «Ma petite fille, dans ma Volonté, les tout-petits doivent être à la tête de tous; plus encore, dans mon sein.  Celle qui doit plaider, réparer et unir notre Volonté, non seulement avec la sienne, mais avec celles de tous, doit être près de nous et si unie à nous qu'elle reçoive tous les rayonnements de la Divinité pour les reproduire en elle [au point de recevoir tous les reflets de la Divinité pour les copier en elle-même]. Ses pensées, ses paroles, ses travaux, ses pas, son amour doivent être ceux de tous et pour tous. Et comme notre Volonté couvre toutes les créatures, qu'en notre Volonté tes pensées soient les pensées de toutes les générations, et la même chose pour tes actions et ton amour. Que, dans la puissance de notre Volonté, tes pensées, tes actions et ton amour deviennent ainsi des antidotes, des défenseurs, des amoureux, des opérateurs, etc. ☀️

Si tu savais avec quel amour notre Père Céleste t'attend et quelle joie il ressent en te voyant, toute petite, déposer sur ses genoux toute la Création afin de lui donner un retour pour tout! Il ressent ainsi la gloire, les joies et les contentements escomptés lors de la Création. C'est pourquoi il est nécessaire que tu viennes à la tête de tous. Après, tu feras une tournée dans notre Volonté, puis tu iras derrière tous, tu les placeras comme sur tes genoux et les emmèneras tous dans notre sein. Et nous, en les voyant couverts de tes actes faits dans notre Volonté, nous les accueillerons avec plus d'amour et serons plus disposés à lier notre Volonté avec celles des créatures, afin que notre Volonté retrouve sa pleine domination.

«Donc, courage! Les tout-petits se perdent dans la foule et c'est la raison pour laquelle tu dois aller de l'avant afin de remplir la mission qui t'est confiée dans notre Volonté. Dans notre Volonté, les tout-petits n'ont pas de pensées pour eux-mêmes, ils n'ont pas non plus de choses personnelles, mais ils ont tout en commun avec le Père Céleste. De la même manière que tous jouissent du soleil lorsqu'ils sont sous sa lumière, puisqu'il a été créé par Dieu pour le bien de tous, tous jouissent aussi des actions accomplies par la petite fille de notre Volonté, qui, plus que le soleil, rayonne sur tous pour que le soleil de l'Éternelle Volonté se manifeste de nouveau conformément au but pour lequel toutes les générations ont été créées. Donc, ne te perds pas dans le foisonnement de tes misères et de ton abjection, mais pense seulement à ta fonction de toute petite de notre Volonté, et sois attentive à bien accomplir ta mission.»

40.  10 février 1924 — La doctrine sur la Volonté divine est la plus pure, la plus belle, par laquelle l'Église sera renouvelée et la face de la terre transformée. Les Vérités sur la Volonté Divine transforment les âmes en Lumière et les divinisent. Abandon dans la Volonté Divine.

Je pensais à tout ce que j'ai écrit ces derniers jours et je me disais que ce n'étaient pas des choses nécessaires ou sérieuses et que j'aurais bien pu m'abstenir de les mettre sur papier, mais que je ne l'avais fait que par obéissance et qu'il était de mon devoir de dire mon "fiat" pour cela aussi. Pendant que j'entretenais ces pensées, mon bien-aimé Jésus me dit:

«Ma fille, tout ce que je t'ai dit était nécessaire pour faire connaître la manière de vivre dans ma Volonté. En n'écrivant pas tout, tu aurais fait en sorte que certaines indications sur la manière de vivre dans ma Volonté aient manqué. Par exemple, au sujet de l'abandon nécessaire à la vie dans ma Volonté, si l'âme ne vivait pas complètement abandonnée en ma Volonté, elle serait comme quelqu'un qui vivrait dans un somptueux palais, mais qui passerait son temps soit à regarder par les fenêtres, soit à sortir sur les balcons, soit à descendre à la porte principale. Ainsi, ce ne serait que rarement et rapidement qu'il traverserait certaines salles et, par conséquent, il saurait peu de choses sur la manière d'y vivre et d'y agir, sur les biens qui s'y trouvent, sur ce qu'il pourrait y prendre ou y laisser. En conséquence, il n'aimerait pas le palais comme il le devrait, ne l'estimerait pas à sa juste valeur.

«Pour l'âme qui vit dans ma Volonté et qui n'y est pas complètement abandonnée, les pensées et les soins centrés sur elle-même, les peurs et les troubles sont comme des fenêtres, des balcons et une porte principale qu'elle y dresse. Par ses fréquentes sorties, elle est amenée à voir et à sentir les misères de la vie humaine. Parce que les misères sont sa propriété personnelle tandis que les richesses de ma Volonté sont miennes, l'âme devient plus attachée aux misères qu'aux richesses et, ainsi, elle ne vient pas à l'Amour et ne savoure pas ce qu'est vivre dans ma Volonté.

«Ayant érigé elle-même sa porte principale, un jour ou l'autre elle partira pour vivre dans le misérable taudis de sa volonté propre. Vois donc comment l'abandon total en moi est nécessaire pour vivre dans ma Volonté. Ma Volonté n'a pas besoin des misères de la volonté humaine, elle veut que la créature vive dans ma Volonté, toute belle et telle que sortie de mon sein; sinon, il y aurait disparité, ce qui apporterait de la tristesse autant en ma Volonté qu'en la volonté humaine.

«Vois-tu combien il est nécessaire de faire comprendre aux gens que l'abandon total est nécessaire pour vivre dans ma Volonté? Et toi tu dis qu'il n'est pas nécessaire d'écrire sur ce sujet! J'ai de la compassion pour toi, parce que tu ne vois pas ce que je vois et qu’ainsi tu prends cela à la légère. Cependant, dans ma clairvoyance, je vois que ces écrits seront pour mon Église comme un nouveau soleil qui se lèvera en elle. Attirées par sa lumière éblouissante, les créatures s'y laisseront transformer et deviendront spiritualisées et divinisées; l'Église en sera renouvelée et la face de la terre transformée.

«La doctrine sur ma Volonté est la plus pure et la plus belle, ne souffrant aucune ombre issue de la matière ou des intérêts personnels, tant dans l'ordre naturel que dans l'ordre surnaturel. Comme le soleil, elle sera la plus pénétrante, la plus féconde, la plus désirée et appréciée. Étant lumière, par elle-même elle se fera comprendre et fera son chemin. Elle ne sera pas sujette aux doutes, à la suspicion ou à l'erreur. Et si certains mots n'étaient pas compris, ce serait parce que ma Volonté dégage trop de lumière qui, éclipsant l'intellect humain, ne permet pas aux hommes de comprendre la Vérité dans toute son ampleur. Cependant, ils ne trouveront aucun mot qui ne soit pas Vérité. Au plus, ils seront incapables de les comprendre pleinement.

«Donc, en regard du bien que je vois, je t'invite à ne rien négliger dans les écrits. Un mot, une expression, une comparaison au sujet de ma Volonté peut être comme une rosée bénéfique sur les âmes, comme la rosée est bénéfique pour les plantes après un jour de soleil brûlant, ou comme une pluie abondante après des mois de sécheresse. Tu ne peux pas comprendre tout le bien, la lumière et la force que contient chaque mot mais ton Jésus le sait, et il sait à qui ils pourront profiter et le bien qu'ils pourront accomplir.»

Pendant qu'il me disait cela, il me montra une table au milieu d'une église et tous les écrits sur la Divine Volonté placés dessus. Plusieurs personnes vénérables entouraient la table et étaient transformées en lumière et divinisées. Et quand ces personnes marchaient, elles communiquaient cette lumière à quiconque s'approchait d'elles. Ensuite, Jésus ajouta: «Du Ciel, tu verras le grand bien de ma Volonté quand l'Église recevra cette nourriture céleste qui la renforcera et la ressuscitera triomphalement.»