no 41 à 53

41.   26 octobre 1911 — Menaces continuelles de guerre. Jésus veut du soulagement uniquement de l'amour. En Jésus, l'amour est nécessaire et il en a besoin plus que toute autre chose.

Il continuait de se laisser voir mais en voulant se cacher en moi afin de ne pas voir les méchancetés des créatures. Il semble que je me suis retrouvée hors de moi-même et j'ai vu de vénérables personnes tout désemparées. Elles parlaient de guerre et étaient grandement apeurées. Ensuite il me laissa voir la Reine Mère. J'ai dit: «Ma belle Maman, qu'en sera-t-il de la guerre? Elle répondit: «Ma fille, prie. Oh! Combien d'hostilités! Prie, prie ma fille.»

Je suis demeurée consternée et j'ai prié mon bon Jésus. Mais il semble que Jésus ne voulait me porter aucune attention. Il semble plutôt qu'il ne veut même pas parler de cela. Il semble qu'il ne veuille que du soulagement et du soulagement qui ne vienne que de l'amour. Au lieu de déverser en moi des amertumes, il déverse en moi des douceurs. Et si je lui dis: «Tu es rempli d'amertumes et tu déverses en moi des douceurs», Jésus répond: «Ma fille, je peux répandre mes amertumes avec tout le monde, mais je ne peux déverser les effusions de mon amour uniquement que dans l'âme qui m'aime et qui est tout amour pour moi. Ne sais-tu pas que l'amour est nécessaire aussi en moi et que j'en ai de besoin plus que toute autre chose?»

 

42.   2 novembre 1911 — Jésus continue de lier Luisa, ne lui permettant pas d'intercéder en faveur des créatures. Il lui donne un coeur de lumière.

Continuant dans mon état habituel, dès que mon bienheureux Jésus est venu, je me suis plainte auprès de lui qu'il venait et allait comme un éclair et qu'il ne me donnait pas le temps de lui dire quoi que ce soit au sujet des besoins qui existent. Je me suis plainte également que lorsqu'il vient, à un moment donné il me tient fortement, et à un autre moment il me transforme tellement dans sa Volonté — qu'il ne me laisse même pas un petit espace pour pouvoir intercéder en faveur de ses créatures.

Jésus me dit: «Mais, ma fille, tu veux toujours savoir la raison. Je te le dis, les choses seront graves, très, très graves. Voilà la raison. Si je me mettais en confiance avec toi, tu m'attacherais et tu te lancerais dans un de tes grands «bravos». Pour le moment, tu dois exercer de la patience parce que c'est moi qui t'ai liée.»

Après, il prit un coeur tout de lumière et le déposa à l'intérieur de moi en ajoutant: «Tu aimeras, tu parleras, tu penseras, tu feras réparation et tu feras tout à travers ce coeur.»


43.   18 novembre 1911 — La véritable crucifixion ne consiste pas à être crucifié dans les mains et dans les pieds, mais dans toutes les particules de l'âme et du corps.

Je me plaignais auprès de Jésus de ses absences, surtout en ces jours-ci, et du fait qu'il ne me laissait plus rien voir des événements.

Mon bienheureux Jésus me dit: «Ma fille, je suis ici dans ton coeur. Et si je ne te laisse plus rien voir, c'est parce que j'ai laissé le monde dépendre de lui-même. En m'ayant retiré moi-même, je t'ai aussi retirée. C'est pourquoi tu ne vois plus en ces jours ce qui se passe. Mais pour toi, je suis toujours attentif à voir et à entendre ce que tu veux. M'as-tu demandé pour quelque chose? Est-ce que tu as eu besoin de mes enseignements et je ne t'ai pas porté attention? Plutôt, je suis tellement en train de t'assister que je t'ai placée dans un état où tu ne ressens le besoin de rien. Ton seul besoin est mon Vouloir et que la consommation de l'amour s'accomplisse en toi.»

«Ma volonté est comme une source. Plus l'âme pénètre à l'intérieur de mon Vouloir, plus la source de ma Volonté s'élargi et l'âme participe davantage dans tous mes biens. Alors, dans cette période de ta vie, je te veux toute intentionnée à former la consommation parfaite de toi-même dans l'amour.»

J'ai dit: «Mais, mon doux Amour, je crains beaucoup mon état actuel! Mon Amour, quel changement! Et tu le sais! Même la souffrance a fui. Il semble qu'elle ait peur de venir à moi. N'est-ce pas un signe tragique?»

Jésus répondit: «Ce que tu dis est faux ma fille. Si je ne te gardais pas comme attachée, toi, tu te soulèverais. Qu'est-ce que ça veut dire de ne pas pouvoir bouger par toi-même? D'avoir besoin des autres dans tes affaires? N'est-ce pas cela le signe que je te tiens attachée? En t'ayant détachée des liens de ma présence, mon amour utilise d'autres artifices pour te garder lier à moi.»

«Il faut que tu saches — que la véritable crucifixion ne consiste pas à être crucifié dans les mains et dans les pieds mais dans toutes les particules de l'âme et du corps. Alors maintenant, je te tiens plus crucifiée qu'auparavant. Quand tu es crucifiée par moi, combien de temps la crucifixion dure-t-elle extérieurement dans les mains et dans les pieds? À peine trois heures. Mais la crucifixion de toutes les particules de mon Être c'est la crucifixion de ma volonté dans la Volonté du Père qui a duré toute ma vie. Ne veux-tu pas aussi m'imiter en cela? Ah! Si je voulais vraiment te détacher, tu demeurerais relâchée comme si tu ne t'étais pas mise au lit un seul jour. Mais je te promets que je vais revenir immédiatement.»

 

44.   14 décembre 1911 — Toute l'intention de Jésus c'est de voir à ce que tous soient centrés en lui sans porter attention à rien qui soit hors de lui.

Je poursuis mes jours très amers mais résignée au Vouloir de Dieu. Lorsque mon aimable Jésus se laisse voir, il est toujours affligé et bouleversé. Il semble qu'il ne veut plus me porter attention en rien. Ce matin en se laissant voir, il a mis deux pendants à mes oreilles. Ils étaient si brillants qu'ils ressemblaient à deux soleils.

Puis il m'a dit: «Ma fille bien-aimée, pour l'âme qui est tout intentionnée à m'écouter, ma parole est un soleil qui non seulement réjouis l'entendement, mais qui nourrit l'esprit et rassasie le coeur de moi et de mon amour. Ah! On ne veut pas comprendre que toute mon intention est de voir à ce que tous soit centrés en moi, sans porter attention à rien qui soit hors de moi. Vois-tu cette âme là-bas (la pointant du doigt)? Avec la façon qu'elle scrute tout, qu'elle porte attention à tout, qu'elle se laisse impressionner par tout — jusqu'aux excès, et même par les choses saintes, ce n'est rien d'autre que de vivre à l'extérieur de moi. Et l'âme qui vit hors de moi, comme conséquence, éprouve beaucoup d'elle-même. Elle croit qu'elle m'honore, mais c'est tout le contraire.

 

45.   21 décembre 1911 — La Volonté de Dieu est un soleil et l'âme qui vit de son Vouloir devient un soleil. Le soleil de la Volonté de Dieu dans l'âme implore des grâces spirituelles et temporelles pour tous et donne la lumière aux âmes.

Me retrouvant dans mon état habituel, mon bienheureux Jésus est venu pour un peu de temps. En se plaçant devant moi, il me regarda de la tête aux pieds. Ces regards me pénétrèrent à l'intérieur et à l'extérieur et je suis demeurée toute lumière. Plus il me regardait, plus je brillais. À travers cette lumière, il regardait le monde entier. 

Après m'avoir bien regardée, il me dit: «Ma fille, ma Volonté est soleil. L'âme qui vit de mon Vouloir devient un soleil. C'est uniquement à travers ce soleil que je regarde le monde et que je déverse des grâces et des bienfaits pour l'avantage de tous. Si je ne trouvais pas ce soleil de mon Vouloir dans aucune âme, la terre me deviendrait étrangère et je couperais quelque communication que ce soit entre la terre et le Ciel. Ainsi, l'âme qui accomplit parfaitement ma Volonté est comme un soleil dans le monde. Mais avec cette différence: "Le soleil matériel fait le bien. Il donne la lumière et fait du bien matériellement." "Le soleil de ma Volonté dans l'âme implore des grâces spirituelles et temporelles pour tous et donne la lumière aux âmes."»

«Ma fille, fais en sorte que mon Vouloir soit la chose la plus chère à ton coeur. Fais en sorte que mon Vouloir soit ta vie, ton tout, même dans les choses les plus saintes, même en allant aussi loin que dans mes absences. Certainement que tu n'arriveras pas à me déplaire en te distançant le moindrement de ma Volonté, n'est-ce pas? »

Je suis demeuré enchantée et il est disparu. Je pensai en moi-même: «Qu'est-ce que Jésus veut dire par ceci? Ah! Peut-être qu'il veut me faire un de ses coups d'éclats, un de ces bravos c'est-à-dire de me priver de sa présence.» Ah! Que son divin Vouloir soit toujours béni et adoré!

 

46.   5 janvier 1912 — Lorsque Jésus prive une âme de sa présence et que l'âme demeure fidèle à Dieu dans l'attente de Jésus, Jésus se fait son débiteur. Effets de la prière continue.

Ayant lu dans mes écrits que lorsque le bienheureux Jésus nous prive de sa présence, il se fait notre débiteur, j'ai pensé en moi-même: «Si Jésus fait le compte de toutes ses absences, des actes de tolérances et des actes de caprices que je fais, spécialement en ces temps-ci, qui sait combien de dettes il a contractées envers moi. Mais je crains que mon état, n'étant pas sa Volonté, au lieu de faire de lui le débiteur, il fasse de moi la débiteur [débitrice].»

Jésus, se remuant dans mon intérieur me dit: «Je regarde ce que tu fais:si tu te déplaces, — si tu changes le système. Aussi longtemps que tu ne te déplaces pas, soit sûre que je signerai toujours de nouvelles dettes. Ton attente, ta tolérance et ta persévérance me font parvenir les factures — m'indiquant où mettre ma signature. Mais si tu ne fais pas cela, premièrement, je n'aurais pas de place où mettre ma signature. Deuxièmement, tu n'aurais pas de documents en main pour collecter ces dettes. Et si tu voulais en faire la demande, je te répondrais franchement: «Je ne te connais pas. Où sont les documents qui indiquent que je te dois?» Tu demeurerais confuse. »

«Il est vrai que je me fais le débiteur lorsque je prive une âme de ma présence, de la grâce sensible. Mais lorsque je dépose ma sagesse et que les âmes ne me donnent pas l'occasion de les priver de ma présence, ou lorsqu'elles me donnent l'occasion et en les privant de ma présence elles ne me demeurent pas fidèles, elles ne m'attendent pas, alors, au lieu de faire de moi le débiteur, elles se rendent elles-mêmes débiteurs. Si je fais une dette, j'ai ce qu'il faut pour rembourser et je demeure toujours ce que je suis. Mais, si tu fais une dette, comment vas-tu me payer? Alors, sois attentive à ton poste, à ton état de victime — peu importe comment je te soutiens, si tu veux faire de moi ton débiteur.»

Je lui ai dit: «Qui sait Jésus comment le Père se trouve, parce qu'il ne se sentait pas bien. Aujourd'hui, je n'ai pas pensé de te prier pour lui comme j'ai l'habitude de le faire continuellement et comme je l'ai fait avant-hier.»

Jésus me répondit: «Il continue de se sentir plus soulagé parce que, quand tu me pries continuellement, je ressens la force de la prière et elle m'empêche presque de lui faire éprouver plus de souffrances. Avec le temps, lorsque cette prière continuelle cesse, cette force disparaît et je suis libre de le faire souffrir davantage.»

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🤯 Question
Jésus dit : «si tu te déplaces, — si tu changes le système. Aussi longtemps que tu ne te déplaces pas». Que veut-il dire? Se déplacer de quoi? Changer quel système?


47.   11 janvier 1912 — Jésus prend soin de Luisa à l'intérieur de lui-même et il veut qu'elle fasse de même pour lui.

Ayant reçu la sainte Communion, mon toujours aimable Jésus me laissait le voir tout autour de moi et moi à l'intérieur de lui — comme à l'intérieur d'un courant. Jésus était le courant et moi j'étais le rien qui se trouvait au milieu du courant. Or, qui peut dire ce que j'ai expérimenté dans ce courant? Je me sentais immense et pourtant rien n'existait de moi sauf mon néant. Je me sentais respirer par Jésus. Je ressentais sa respiration autour de moi et partout. Mais je ne sais pas comment l'expliquer. Je suis trop ignorante. J'ai écrit seulement par obéissance.

Après, Jésus me dit: «Ma fille, vois combien je t'aime et comment je prends soin de toi à l'intérieur de mon courant; c'est-à-dire à l'intérieur de moi! C'est ainsi que tu dois t'occuper de moi et me donner une place de refuge à l'intérieur de toi. L'amour désire une égalité d'amour afin de pouvoir avoir le contentement de faire une plus grande surprise d'amour. Donc, ne sors jamais de l'intérieur de mon amour, de mes désirs, de mes oeuvres, de mon tout.»

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🤯 Merveilleux
Jésus se laisse voir autour de Luisa et en même temps Luisa se voit à l'intérieur de Jésus. Elle ressent la respiration de Jésus tout autour d'elle et partout.


48.   19 janvier 1912 — Jésus lie les coeurs et les tient pressés fortement contre lui.

En me retrouvant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus s'est laissé voir avec une corde en main. Avec cette corde, il allait en attachant les coeurs et en les pressant fortement contre lui de sorte que ces coeurs perdaient leurs propres sentiments et éprouvaient tous les sentiments de Jésus.

En se sentant pressés fortement, ces coeurs se débattaient. Pendant qu'ils se débattaient, ils élargissaient le noeud que Jésus avait fait, craignant qu'en n'éprouvant plus leurs propres sentiments, c'était un désavantage pour eux.

Tout affligé par le mouvement de ces âmes Jésus me dit: « Ma fille, as-tu vu? As-tu vu comment les âmes rendent vaines mes tendresses d'amour? Je vais en attachant les coeurs pour les unir fortement en moi afin de leur faire perdre tout ce qui est humain. Et elles, au lieu de me laisser faire, elles s'inquiètent — voyant brisé en elles-mêmes ce qui est humain, comme si elles perdaient leur souffle. Elles se débattent et elles veulent même se regarder un peu pour voir comment elles sont: si elles sont froides, sèches ou chaudes. Avec ce regard tourné sur elles-mêmes, elles s'inquiètent, se débattent et élargissent le noeud que j'ai fait. Elles veulent demeurer avec moi, mais à distance, mais pas serrées contre moi au point de ne plus éprouver leur propres sentiments.»

«Ceci m'afflige à l'excès et elles m'entravent dans mes jeux d'amour. Ne va pas croire que ce sont seulement les âmes qui sont loin de toi; ce sont aussi les âmes qui t'entourent. Tu leur feras bien comprendre ce mécontentement qu'elles me donnent. Si elles ne se laissent pas fortement pressées contre moi au point de perdre leurs propres sentiments, je ne peux jamais augmenter mes grâces, mes charismes avec elles. Comprends-tu?»

J'ai répondu: «Oui, ô Jésus, je comprends. Pauvres âmes! Si elles comprenaient le secret qu'il y a derrière ton embrassement, elles ne le feraient pas. Elles te laisseraient agir. Même, elles se feraient encore plus petites pour que tu puisses serrer le noeud encore plus fort.» Entre-temps, je me suis faite très petite. Jésus me pressait fortement et au lieu de me débattre, je me suis laisser tenir encore plus fortement. Comme il me pressait contre lui, je ressentais la vie de Jésus et je perdais la mienne. Oh! Comme je me sentais heureuse avec la vie de Jésus! Je pouvais aimer davantage et j'arrivais à accomplir tout ce que Jésus voulait.

 

49.   20 janvier 1912 — Jésus continue d'aller en embrassant les coeurs fortement. La grâce est rendue impuissante pour les âmes qui résistent ce resserrement. La sainte malignité.

Mon toujours aimable Jésus est revenu et continua de se laisser voir se déplaçant pour embrasser fortement les coeurs. Pour les âmes qui résistaient ce resserrement, la grâce demeurait impuissante. Jésus prenait cette grâce dans son poing et la portait aux peu d'âmes qui le laissaient les embrasser fortement. Il en apporta aussi une bonne part pour moi.

En voyant cela je lui ai dit: «Ma douce Vie, tu es si bon pour moi en me donnant une partie de la grâce que les autres refusent. Et pourtant, je n'éprouve aucun resserrement. Au contraire, je me sens très large au point que je ne sais pas voir ni la largeur, ni la hauteur, ni la profondeur des confins dans lesquelles je me trouve.»

Jésus me dit: «Ma fille bien-aimée, les âmes qui ne se laissent pas presser très fortement par moi éprouvent mon resserrement. Elles ne peuvent pas entrer pour vivre en moi. Mais pour l'âme qui se laisse presser fortement par moi comme je le veux, elle est déjà passée pour vivre en moi. En vivant en moi, tout est large, le resserrement n'existe plus. Tout le resserrement persiste jusqu'à ce que l'âme ait la patience de se laisser presser fortement par moi au point de défaire son être humain pour pouvoir vivre dans la Vie divine. Après, lorsque l'âme a fait le passage pour vivre en moi, je la garde en sécurité et je la laisse se déplacer dans mes interminables confins.»

«Plusieurs fois même, je dois forcer ces âmes de se mettre un peu à l'extérieur pour leur faire voir les malheurs de la terre et leur faire intercéder pour le salut de mes enfants avec une plus grande anxiété, pour que les châtiments mérités leur soient épargnés. Ces âmes se trouvent comme sur des épines. Elles me pressent parce qu'elles veulent entrer en moi se plaignant que la terre n'est pas pour elles. Combien de fois j'ai fait cela pour toi! J'ai dû me montrer fâché et renfrogné pour te faire demeurer un peu en place. Autrement tu ne serais pas demeurée une minute à l'extérieur de moi. Mon Coeur sait ce qu'il a souffert en te voyant à l'extérieur de moi, ébranlée, anxieuse et tout en pleurs. Alors que les autres font cela pour ne pas se laisser presser fortement par moi, toi tu l'as fait pour vivre en moi.»

Combien de fois n'as-tu pas été fâchée toi-même et capricieuse à cause de cette situation (d'être placée à l'extérieur de moi)? Ne te souviens-tu pas que nous aussi nous nous sommes retrouvés en disputes?»

J'ai répondu: «Ah! Oui, je m'en souviens. Avant-hier pour être exacte. J'étais prête à faire la  capricieuse [un caprice] parce que tu m'as placée à l'extérieur de toi. Et puisque je t'ai vu pleurer pour les malheurs de la terre, j'ai pleuré avec toi et mes caprices sont passés. Tu es vraiment malin [méchant], ô Jésus — sais-tu cela? De quoi es-tu malin [mauvais], petit malin [vilain garçon]? De l'amour, de donner l'amour. En vue de recevoir de l'amour, tu en arrives à être malin [méchant]. N'est-ce pas vrai Jésus? Après un acte capricieux, après une dispute ensemble, est-ce qu'on ne s'aime pas encore davantage?»

Jésus dit: «Certainement, certainement. Il est nécessaire d'aimer pour pouvoir comprendre l'amour. Et lorsque l'amour n'arrive pas à atteindre les âmes de la bonne façon, il essaye de les atteindre par des amertumes, des caprices et même par une sainte malignité [malice].


50.   27 janvier 1912 — Luisa veut que sa vie privée avec Jésus demeure cachée.

Ce matin, Jésus m'a fait voir une âme qui pleurait, mais il me semble qu'elle pleurait d'amour. Jésus pressa fortement cette âme contre lui. Il me semble qu'il y avait une croix à l'intérieur du coeur de cette âme et en pressant son coeur, l'âme expérimentait des états d'abandons, de froideurs, d'agonies, de distractions et d'appréhensions.

L'âme se débattait et parfois se sauvait des bras de Jésus pour se placer à ses pieds. Jésus voulait que dans cet état, l'âme endure de rester dans les bras de Jésus. Il lui disait: «Si tu sais comment persévérer dans cet état de demeurer dans mes bras sans te déplacer, cette croix sera ta sanctification. Autrement tu demeureras toujours au même point.»

En voyant cela j'ai dit: «Jésus, qu'est-ce que ces âmes veulent de moi? Il me semble qu'elles veulent m'enlever ma sainte liberté et entrer dans les secrets qui existent entre toi et moi.»

Jésus dit: «Ma fille, si j'ai permis qu'on entende quelque chose — quand tu parlais avec moi, c'est à cause de leur grande foi. Si je ne l'avais pas permis, je me sentirais comme si je les avais trompées. Si les autres essayent (celles qui n'ont pas une grande foi), tu verras que je ne te laisse même pas respirer [dire un mot]..»

J'ai répondu: «Je crains, ô Jésus, que nous ne sommes pas seuls même à cette heure. Si tu laisses les choses sortir, où sera ma cachette en toi? Écoute ô Jésus, je vais te le dire directement: je ne veux pas que mes folies sortent. Toi seul dois les connaître parce que toi seul me connais. Tu sais combien je suis folle, combien je suis maligne. J'en arrive même à être impertinente avec toi, à être capricieuse comme si j'étais une enfant. Qui peut en arriver à autant? Personne. Seulement ma folie, mon orgueil, ma grande malignité. Et puisque je vois que tu m'aimes encore plus, afin de recevoir plus d'amour de toi, je continue d'être ridicule en ne me préoccupant pas que je sois ton jouet. Qu'est-ce que les autres savent, ô cher Jésus?»

«Ma fille, ne t'inquiètes pas. Je t'ai dit que je ne veux pas cela habituellement; au plus, une fois sur cent.»

Et presque pour me distraire il ajouta: «Dis-moi ce que tu veux dire à ceux qui sont au Ciel?»

J'ai répondu: «Je ne sais rien dire à ceux à qui je m'adresse directement. C'est seulement à toi que je sais tout dire. À travers toi, tu leur diras que je leur présente mes respects et que je les salue tous: la douce Maman, les Saints et les Anges mes frères, et les Vierges mes soeurs. Dis-leur aussi de se souvenir de la pauvre exilée.»

 

51.   2 février 1912 — Luisa offre à Jésus une âme comme victime. Jésus donne quatre points que cette âme doit accomplir en vue de devenir une âme victime.

Ce matin, après avoir offert à Jésus une âme comme victime, Jésus accepta l'offrande et me dit: «Ma fille, la première chose que je veux c'est l'union des volontés. Cette âme doit se donner comme proie à ma Volonté. Elle doit être le jouet de mon Vouloir. Je serai très attentif à voir si tout ce qu'elle fait est uni à mon Vouloir, spécialement si ses actes sont volontaires. Si je vois que ses actes unis à ma Volonté sont involontaires, je n'en tiendrai pas compte. Par conséquent, quand elle me dira qu'elle veut être ma victime, je le considérerai comme n'étant pas dit.»

«Deuxièmement: À l'union des volontés dans mon Vouloir, ajoute qu'elle doit devenir une victime d'amour. Je serai jaloux de tout. L'amour vrai fait en sorte que la personne ne s'appartient plus; plutôt la personne est la propriété de la personne bien-aimée.»

«Troisièmement: Victime d'immolation. Cette âme doit tout faire avec l'attitude de se sacrifier pour moi, même dans les choses les plus indifférentes. Ceci sera suivi par l'état de victime de réparation. Cette âme doit souffrir tout, faire réparation pour tout, sympathiser avec moi en tout.»

«Et voici le quatrième point: Si cette âme agit fidèlement en ceci, alors je peux l'accepter comme victime de sacrifice, de douleur, d'héroïsme et de consommation. Recommande à cette âme la fidélité. Si cette âme me demeure fidèle, tout est accompli.»

J'ai répondu: «Oui, cette âme te sera fidèle.» Jésus ajouta: «Nous venons.»

 

52.   3 février 1912 — Jésus a besoin de miroirs dans le monde où il peut aller se contempler. Pour pouvoir être un miroir pour Jésus, l'âme doit avoir en elle-même: la pureté, la droiture et l'amour. Et le signe de tout cela c'est la paix.

Continuant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus est venu. Mettant sa sainte main sous mon menton, il me dit: «Ma fille, tu es le reflet de ma gloire.»

Puis il ajouta: «Il est nécessaire pour moi d'avoir des miroirs dans le monde où je puisse aller me contempler. Une fontaine, lorsqu'elle est pure, peut servir de petit miroir pour que les gens puissent se regarder. Mais si les eaux sont troubles, il n'y a pas d'avantage à ce que la (structure) de la fontaine soit pure; il est inutile à cette fontaine de se vanter d'être formées de pierres précieuses et le soleil ne peut pas lancer ses rayons de façon perpendiculaire pour que ces eaux deviennent argentées et pour leur communiquer la variété des couleurs. De plus, les gens ne peuvent pas se contempler dans cette fontaine.»

«Ma fille, les âmes vierges ressemblent à la pureté de la fontaine. Les eaux cristallines et pures sont leurs actes droits. Le soleil qui lance ses rayons perpendiculaires, c'est moi. Les variétés des couleurs, c'est l'amour. Or si je ne trouve pas dans une âme la pureté, la droiture et l'amour, elle ne peut pas être mon miroir. Celles-ci sont mes miroirs dans lesquelles je fais refléter ma gloire. Toutes les autres âmes, même si elles sont vierges, non seulement ne me permettent pas de me contempler, mais en voulant le faire, je ne me reconnais pas en elles. Et le signe de tout cela, c'est la paix. À partir de ceci, tu vas reconnaître combien rares sont les miroirs que j'ai dans le monde, parce que les âmes paisibles sont très rares.»

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🤯 Petit retour sur ce texte
Jésus se mire dans les âmes pures, droites et amoureuses de Son Amour. Celles-ci lui reflètent Sa propre Gloire. Ces âmes, très rares, sont paisibles.


53.   10 février 1912 — Les signes pour reconnaître si une âme a tout quitté pour Jésus et est arrivée à œuvrer et à tout aimer d'une façon divine.

Continuant dans mon état habituel, mon toujours aimable Jésus s'est laissé voir si brièvement que je l'ai à peine vu.

Il m'a dit: «Ma fille, une âme qui quitte tout et qui travaille pour moi, une âme qui aime tout d'une façon divine, tout est à sa disposition. Le signe pour reconnaître si une âme a tout quitté pour moi et en est arrivée à oeuvrer et à tout aimer d'une façon divine c'est de voir si dans ses actions, dans ces paroles, dans ses prières et en tout, elle ne trouve plus d'empêchements, de mécontentements, de contrastes et d'oppositions parce que devant cette puissance d'oeuvrer et d'aimer tout d'une façon divine, tout le monde baisse la tête et n'ose même pas respirer.»

«Parce que moi, Père bienveillant, je demeure toujours vigilant sur le coeur humain. Lorsque je le vois m'échapper, c'est-à-dire lorsque je le vois opérer et aimer d'une façon humaine, j'y place des épines, des mécontentements, des amertumes qui piquent et rendent amers ces opérations humaines et cet amour humain. L'âme en se sentant piquée perçoit que sa façon n'est pas divine et elle entre en elle-même et agit de façon divine parce que les piqures sont les sentinelles du coeur humain et elles donnent des yeux à l'âme pour qu'elle puisse voir qui la met en mouvement: Dieu ou la créature?»

«De fait, lorsque l'âme quitte tout, opère et aime tout d'une façon divine, elle jouit de ma paix. Au lieu d'avoir les sentinelles et les yeux des piqures, elle a les sentinelles de la paix qui met à distance tout ce qui peut la troubler, les yeux de l'amour qui met en fuite et échaude ceux qui veulent la troubler. C'est pourquoi les sentinelles de cette âme sont en paix. Elles donnent la paix à l'âme et se mettent à la disposition de l'âme. Il semble alors que l'âme puisse dire: «Personne ne me touche parce que je suis divine et j'appartiens totalement à mon doux Amour, Jésus. Personne n'ose troubler mon doux repos avec mon plus grand Bien. Et si quelqu'un essaye, avec le pouvoir de Jésus qui est le mien, je vais le faire fuir.»

Il me semble que j'ai dit beaucoup de stupidités mais Jésus va certainement me pardonner parce que je l'ai fait pour obéir. Il semble qu'il me donne le thème en paroles et moi, étant ignorante et une enfant, je n'ai pas la capacité de le développer.


Que tout soit pour la gloire de Dieu et 

le triomphe du Royaume du Suprême Fiat!