On lève le camp sous le soleil, après une nuit froide et venteuse comme il est d'usage. Nous ne sommes pas seuls , des milans qui occupent les rochers voisins viennent nous rendre visite. C'est captivant. Ils ne sont pas farouches, voire curieux, et viennent tout près de la tente.
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Gilles joue au jeu de la gaufrette, et c'est sûr qu'ils ont l'oeil perçant et fondent directement sur la cible.
Nous allons crapahuter un peu dans les rochers.
Le lac est peuplé de nombreux oiseaux. Ici, c'est un vol d'oies à tête barrée. C'est l'un des rares oiseaux migrateurs à traverser l’Himalaya. Pour économiser ses forces, elle vole en suivant le relief au lieu de voler à une altitude constante.
article de "pour la science": https://www.pourlascience.fr/sd/ethologie/des-oies-qui-font-les-montagnes-russes-sur-l-himalaya-12038.php
Nous revenons sur nos pas pour reprendre la piste vers le nord. Nous devons passer par le village minier, de charbon, de Khotgor. La route qui y mène est jalonnée de morceaux de charbon perdus par les camions.
La file de camions en attente est impressionnante. Nous refaisons le plein avec bonheur, car nous n'étions pas loin d'être à sec. La station service délivre désormais du 92 octane, ce qui n'était pas le cas du temps de l'écriture du livre de Cécile et Laurent. D'ailleurs, nous avons toujours trouvé du 92, même dans les coins les plus reculés.
Nous traversons ensuite des vallées verdoyantes où serpente une rivière. De nombreuses yourtes occupent chaque versant, il faut dire que l'herbe y est plutôt moelleuse.
Pause pique nique - Pierres à cerfs/tumulus.
Les pierres à cerfs sont des blocs, parfois de grande taille, gravés avec entre autre des animaux mi cerfs- mi oiseaux . Elles datent de l'âge du bronze (entre 1500 et 500 avant JC). (De plus amples et intéressantes explications dans le livre de C et L).
2 des 4 faces
Gros regroupement d'un troupeau de yaks dans un nuage de poussière plus que conséquent, et avec force grognements. La piste est assez cassante, voire carrément mauvaise.
Nous passons ensuite près d'une récolte de toisons extrêmement impressionnante!!!!
Juste avant l'arrivée sur le lac Üüreg, superbe, avec les montagnes qui le séparent de la Russie, nous nous arrêtons près cette fois-ci d'un haut lieu de tumulus et balbals, pierres dressées qui marquent l'emplacement d'une tombe. Certains représentant des personnages humains. Beaucoup de tombes dans ce lieu d'une grande beauté qui a été choisi pour dernière demeure.
Nous descendons près du lac pour y chercher un lieu de bivouac.
Nous passons près de l'unique camp de yourtes touristiques . Notre choix se portera vers une plage de galets noirs, peut-être la seule d'ailleurs. Le challenge est de trouver un endroit plat, où nous pouvons arrimer la tente de manière efficace. Nous prenons un peu de hauteur et trouvons notre bonheur.
C'est là que des nuages noirs arrivent de partout et nous encerclent. Il va falloir attendre pour installer notre campement!
C'est tellement beau ce ciel noir sur le bleu du lac. Je mitraille avec mon téléphone pour faire un max de panoramas, bien campée sur mes pieds tellement le vent est violent, en pensant que mon extraordinaire téléphone allait compenser toutes les bourrasques. Au final, j'ai des horizons qui font les montagnes russes et tout est parti à la corbeille. Non, mon téléphone n'est pas aussi incroyable que je l'imaginais... Heureusement, le réflex lui est présent! (mais pas de panos).
Notre plage de galets. Petite baignade rapide car il ne faut jamais rater une occasion pour se laver à grande eau, car elles sont rares. Bon, la piscine n'est pas chauffée.
Nous finissons par monter la tente, car les grains tombent partout alentours, mais ne nous touchent pas.
Nous partons explorer vers l'ouest.
Un nuage champignon atomique.
Un autre, tout aussi volumineux.
C'est l'heure où tout s'agite dans les yourtes, on regroupe les troupeaux pour les déplacer. Il y a beaucoup d'animation.
La lumière est belle, le clichés sont nombreux.
C'est alors que nous tombons sur un truc inouï! Un déplacement de troupeau de moutons et de chèvres, mais celui-ci va subir l'épreuve non pas du feu, mais de l'eau. Il leur faut traverser un bras de lagune, pour rejoindre la rive. C'est incroyable, nous sommes captivés par le spectacle qui se déroule sous nos yeux, dans un vacarme de bêlements hallucinant, d'animaux pas contents, du tout, de se baigner. L'endroit est magnifique.
Avant la traversée, tout le monde se regroupe, et puis, le premier se jette à l'eau, le suivant et ainsi de suite.
Un pauvre mouton n'a pas pu faire la traversée, il était noyé avant.
Un des trois bergers a recueilli un tout petit chevreau qui aura la chance de franchir dans ses bras.
Quelle épreuve ! La tribu des points noirs s'ébroue.
Comme les chiens, on s'ébroue un peu à l'arrivée, et la vie suit son cours.
Tous ont été très courageux! Tous??? Non! Tout comme un certain petit village gaulois, certains résistent. Et ce certain prend la forme d'une petite biquette qui ne veut vraiment pas aller à l'eau. Et alors s'en suit un rodéo plutôt amusant (de notre fenêtre).
Course poursuite!
Lancer de lasso! Raté!
Re course poursuite, dans la montagne! Mais la rebelle est finalement appréhendée. Ils vont un peu lui faire payer leur humiliation et après l'avoir trainée, vont la jeter sans ménagement au bouillon.
Mesdames et Messieurs: l'Héroïne.
Quand elle sort de l'eau, le troupeau est déjà bien loin. Pourvu qu'elle ait pu le rejoindre sans difficultés ...
Les bergers rentrent à leur tour (par la terre!), avec le chevreau dans les bras.
Le spectacle est terminé, nous regagnons nos pénates sous l'oeil attentif des goélands.
Le calme après la tempête, notre plage a retrouvé son calme. C'est alors que des pêcheurs mongols viennent s'y installer pour dormir.
Joli coucher de soleil. Nous sombrons dans les bras de Morphée, et c'est là que vers minuit, une voix forte nous réveille , le mot bonjour en mongol, répété de façon insistante.
Ah non! Ça ne va pas recommencer comme lors de notre voyage au Khirghizistan!!!
https://sites.google.com/site/kirghizstan2019suite/barksoon---kumtor---arabel
Heureusement, c'était juste un homme perdu qui cherchait le camp de yourtes, et c'est vrai que dans la nuit noire, c'est pas facile de se repérer.... Nous nous rendormons sur nos deux oreilles.
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