La crise sanitaire mondiale que nous traversons est l’occasion d’observer de façon spectaculaire l’émergence de pratiques, de comportements dont on peut supposer qu’ils laisseront des traces durables ou constitueront des accélérateurs des transformations déjà en gestation.
L’IVM ne souhaite pas commenter à chaud l’actualité mais cette situation paroxystique donne à voir à grande échelle des pratiques, des manques, des dysfonctionnements, mais aussi des initiatives que nos travaux depuis plusieurs années visent à identifier pour contribuer à imaginer et à développer des solutions pour l’avenir des mobilités. Dans ce contexte inédit lié à l’épidémie de Covid 19, nous souhaitons identifier les évolutions dans la mise en œuvre de technologies nouvelles, dans le développement de nouveaux usages en faisant le lien avec des programmes passés ou actuel de l’IVM, qui s’est donné pour mission dès sa création d’explorer des thématiques de mobilité ignorées ou laissées de côté par la recherche et les études générales. Nous souhaitons recenser les alternatives au déplacement personnel qui se construisent pas à pas et des formes qu’elles prennent, mener une première réflexion (plus intuitive que réellement argumentée) sur leurs avantages et inconvénients, et imaginer leur pérennité après la crise.
Nous souhaitons proposer aux différents chercheurs et experts de tous pays, avec qui nous avons eu l’occasion de collaborer depuis plusieurs années sur différentes thématiques, de partager, au sein de cette plateforme d’échanges, leurs observations de la situation locale, les débats qui agitent la société, et de participer à la construction de questions de recherche ou d’innovation sur une série de thématiques.
Sur chacun de ces sujets, nous souhaitons partager :
Des remontées d’expériences ou d’observation (via des articles de presse notamment)
Des articles sur des travaux de recherche en cours qui puissent fournir des éclairages
Une première analyse de ce qui pourrait donner lieu à de nouvelles questions pour l’avenir : recherches, solutions, organisations, pratiques…
I - Espace public
La rue et les espaces du mouvement
Surveillance et double numérique de l’espace physique
Les besoins d’oasis urbaines (abris, connexions, déconnexion, espaces plurifonctionnels pour faire face à tout type de situation)
Les nouveaux usages des parkings et de la rue
La rue comme espace média (information)
Les outils numériques de la rue (capteurs, recueil de données, drônes…)
Civilités urbaines et mobilités
Les nouvelles étiquettes de côtoiement
Les effets de la distanciation sociale dans l’espace public et les transports
Les cérémonies de la vie ordinaire (qui impliquent des déplacements/des rassemblements dans la ville)
Les nouvelles inégalités
Le rôle des tutoriels vidéo sur les réseaux sociaux, des mèmes, dans la propagation de nouveaux comportements…
II - Les professionnels de la mobilité
Hyperlieux mobiles
L’activité mobile de la santé sous ses formes diverses (les drive de diagnostic ou de vaccination)
Les hôpitaux ou cabinets médicaux mobiles
Le retour des drive cinéma ou de loisir
Les commerces mobiles
Les véhicules autonomes pour la livraison (y compris à l’intérieur de l’hôpital)
Hyperconnectés mais frugaux, l’augmentation des solutions low tech ou sobres combinées à l’usage des outils numériques
Le véhicule ou hyperlieu comme media, récepteur/émetteur d’informations…
Les métiers du mouvement / et les métiers immobiles mais mobiles à distance
Ceux qui bougent quand l’ensemble de la société s’immobilise
Les métiers du soin et plus généralement du "care" : les techniciens de maintenance des réseaux – internet, eau, énergie, égouts...
Les métiers de l’approvisionnement et de la logistique
Les réparateurs divers (ascenseurs, véhicules...)
Les métiers de la sécurité (pompiers, police)
Les activités « grises », informelles voir illégales qui font vivre des centaines de millions de personnes sur la planète
En quoi le télétravail change-t-il le travail lui-même ? Une nouvelle séparation entre les travailleurs dans l’espace physique et les travailleurs numériques
Acheter ou louer, ou partager ?
Les modèles émergents (covoiturage, autopartage, free floating…) sont mis à mal aujourd’hui par la peur du frottement ; comment s’organise ce qui demeure ?
Les télé-activités
Télé-travail, télé-médecine, e-éducation... mode éphémère ou changement de paradigme ?
De manière transversale, il nous semble indispensable que les questions d’exclusion sociale soient prises en compte dans nos observations : les solutions mises en œuvre pour donner accès aux réseaux dans les zones peu connectées ou au Wifi pour les personnes en marge des mobilités, pour faire face à l’illectronisme qui est un facteur identifié d’empêchement à la mobilité, les personnes en marge des mobilités.