Dogsled

Lundi 31/03/25

La veille, après avoir checké les prévisions météo, constaté les annulations multiples des vols Air Greenland, vérifié que si notre vol retour du jeudi était annulé, il n'y avait pas de sièges dispo avant le jeudi suivant, nous avons décidé d'avancer notre départ au mercredi 02 avril (initialement nous devions prendre le vol retour le samedi 05 avril, modifié à notre demande et sans frais -à titre de geste commercial pour les 3 jours de retard à l'aller- pour le jeudi 03 avril, afin d'avoir un peu plus de marge car Fred retravaille dès le 07 avril)

C'est la seule vraie journée de beau temps de la semaine et il y a un vol Icelandair qui part de Kulusuk vers L'islande puis le Danemark (où nous attend notre fourgon)

En plus de ce vol Icelandair payé une fortune, nous rachetons un vol Tasiilaq Kulusuk, tout en croisant les doigts pour que le vol prévu jeudi avec Air Greenland soit bel et bien annulé (et donc remboursé). Ce fut le cas, idem d'ailleurs pour le vol du samedi...on attend à ce jour le remboursement, à suivre...

Avec tout ça nos 10 jours prévus et payés dans la maison de Rasmus sont réduits à 5. Il nous offre donc une grande randonnée avec ses chiens de traineaux (soit l'équivalent de 3 nuits) Sympa!

C'est notre première randonnée avec des chiens de traineaux et nous avons été gâtés!

Nous observons Rasmus attacher ses chiens surexcités, impatients d'en découdre.

On n'ose pas s'en mêler au risque de s’emmêler! Les attelages groenlandais sont en éventail et c'est vraiment propice aux sacs de nœuds! Les attelages en parallèle sont réservées aux zones boisées...Ici il y a de la place et cela permet de mieux profiter de la puissance des chiens.

A un moment, les 10 chiens sont attelés, Rasmus estime qu'il n'y a pas trop de nœuds, c'est le moment de s'installer sur le traineau et de bien s'y cramponner car ça démarre tout schuss, en descente et avec des bosses.

J'en suis sûre, je n'ai pas d'ostéoporose sinon je m'en tirais avec 2 ou 3 tassements vertébraux dès la première centaine de mètres. Le traineau en bois de frêne, d'ailleurs fabriqué comme tous les traineaux du village par le beau-père de Rasmus- n'est bien sûr pas amorti, et ce n'est pas la mince peau de renne (au demeurant très efficace pour isoler du froid) qui suffit à adoucir les bosses!

Après cette initiation douloureuse de la première centaine de mètres, nous nous retrouvons sur le fjord gelé, à plat donc et dans une neige moelleuse mais profonde, ce qui ne facilite pas le travail des chiens, même si quelques motoneiges sont déjà passées.

On se détend... puis insidieusement on se rafraichit!

Fort heureusement, on quitte le fjord et ça commence à monter. Les chiens sont à la peine, nous sommes trois sur le traineau, la neige est profonde, ils ne sont pas sortis depuis une semaine...

Quand la pente s'accentue, il faut descendre, surtout pas trop tôt au risque de voir les chiens prendre la poudre d'escampette avec le traineau! Je sers de lest ultime et ne descends que quand ça grimpe vraiment. Fred et Rasmus restent alors cramponnés au traineau tout en le poussant au rythme des chiens, trop rapide pour moi!

Les chiens se mettent en grève générale à l'endroit où ils font habituellement demi-tour sur le "petit tour de 2h"

Mais nous on est partis pour le grand tour! Rasmus doit se fâcher pour rétablir son autorité et éviter la grève récidivante à cet endroit...

Le paysage est magnifique, on a même un peu de soleil et de ciel bleu! Dans les descentes, les chiens sont à fond, ça fait plaisir à voir! Je ne peux m'empêcher toutefois de m'inquiéter du frottement d'une ficelle sur l'un ou l'autre cuissot, des boules de neige qui se forment entre les coussinets, et de l'effort intense et prolongé que les chiens doivent fournir dans cette neige profonde. On est loin des habitudes de nos chiens de canapé!

La tension monte d'un coup quand notre attelage se fait doubler! Les chiens ne peuvent pas s'empêcher de s'asticoter au passage, mais heureusement pas de noeud!