Digipack

Disque

Livret

CD Album 2010 - Autoproduction

Liste des titres :

1 - Raw Material
2 - Sweet Illusion
3 - Dust And Destiny
4 - Coexistence
5 - Collapsing Identity
6 - Emerging From Blindness
7 - Trancing Procreative Chainwork
8 - Paradoxical Collective Suicide
9 - Disastrous Incompletion
10 - Orbital Awakening
11 - Exile

Crédits :

Enregistré, mixé et masterisé au studio Ireal par Fabien Paraillac entre mars 2005 et janvier 2006.

Pierre : Vocaux et programmation
Fred : Guitares et programmation
Florian : Basse
Tamatoa : Batterie

Musique : Gholes
Paroles : Ombeline
Conception visuelle : Fred

Chroniques :

VS Webzine

Par #Guillaume#

Tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la carrière de Gholes n'ignorent rien des évènements tragiques qui entourent la sortie de ce «Coexistence». Tout à notre ambivalence, on peut autant se réjouir de la sortie d'un album dont même les plus optimistes venaient à douter et regretter ceux dont le départ a mis un point final à l'existence du groupe. Le moment semble bien choisi pour dresser un bilan de quinze années d'une existence remarquable au sein de la scène Metal underground.

Contre toute vraisemblance, la sortie de ce dernier album du groupe se fait en autoproduction, faute d'avoir pu trouver sa place sur un marché aussi concurrentiel qu'incompréhensible. Un album qui vient donc clore en beauté la carrière de Gholes et entériner l'interruption de leurs activités depuis quelques années. «Coexistence» propose la synthèse des dix dernières années de travail, sous la direction d'un line up remanié après la sortie de « Fleur de soufre » en 2000.
Nul doute que ces onze titres auront pour certains un parfum subtilement nostalgique tant ils sont empreints du cachet si particulier d'une scène locale en déshérence. Gholes, en dépit d'une forte identité, s'inscrit clairement dans cette petite scène montpelliéraine qui a vu émerger en cette fin de siècle de nombreuses formations éclairant leur death metal mélodique d'une touche, disons lumineuse. Prenez les Kalisia, Fairlight, Darken, Fëanturi, Chrysalis et bien sûr Gholes, tous partagèrent – outre des liens d'amitié évidents – des caractères communs qui conféraient à leur death metal une énergie positive, un état d'esprit bienveillant, un goût pour la lumière. Osera-t-on parler d'un tropisme lié au climat méditerranéen? Difficile de dire si cela suffit à constituer une scène. Toujours est-il qu'on part de là. Un death metal mélodique, parfois atmosphérique tant les claviers emplissent l'espace sonore, teinté de prog' quand la technicité des musiciens propulse les morceaux en orbite stellaire.
Alors oui ça sonne déjà daté, sans que l'on puisse y voir un quelconque motif de grief, mais par tous les dieux qu'est-ce que c'est bon. Même la production participe de cette démarche et déploie un espace limpide où chaque instrument s'exprime distinctement. Finalement, on est bien plus porté vers les nuées que terrassé par des forces chthoniennes, sans que la part de ténèbres propre au genre soit occultée. Des titres comme « Sweet illusion » ne sont que réjouissance : là où la virtuosité le dispute à la puissance, les élégantes cassures rythmiques développent des thèmes, les suspendent, les emmènent plus loin, l'imagination sans cesse stimulée. L'emploi des claviers est malin et contraste avec les textures solides des guitares pendant que les lignes mélodiques se croisent, se chevauchent en parfaite intelligence. Jamais de démonstration, la justesse de ton est constante.

Bien que Gholes ait compté en ses rangs d'autres vocalistes (enfin surtout la redoutable Charlotte!), Pierre restera l'ultime voix du groupe, il livre avec «Coexistence» un admirable testament. Que tous les membres passés ou présents de Gholes soient remerciés pour leur engagement et l'œuvre qu'ils nous laissent.


Thrashocore Webzine

Par Thomas Johansson

Les raisons qui ont poussé Gholes à extirper « Coexistence » de l'ombre dans laquelle il restait tapi depuis début 2006, bien que tragiques (suite à la disparition de leur chanteur Pierre, les autres membres du groupe ont décidé de sortir l'album sous forme d'autoproduction, pour lui rendre hommage) rappellent toute la difficulté qu'un groupe estampillé metal peut rencontrer dans nos contrées, aussi talentueux soit-il. Car de démos en enregistrements pro - « Fleur De Souffre », paru en 2001 chez Thundering Records, une reprise de « The Cube » pour l'album hommage « A Vision Of SUP » - en passant par d'inévitables changements de line-up pour un groupe non signé, l'absence d'échos favorables provenant des maisons de disques et le départ d'un membre important (le batteur Tamatoa retrouve Tahiti, sa terre natale, peu après l'enregistrement du second full length), l'aventure Gholes, faute d'un soutien suffisant, a fini par tourner court et sans un triste concours de circonstances, « Coexistence » aurait très bien pu ne jamais voir le jour.

Si l'on regrettera bien sûr le caractère testamentaire d'un album qui aurait mérité bien meilleur sort, réjouissons nous de pouvoir enfin profiter d'une galette de grande qualité fleurant bon les années 90, les montpelliérains citant volontiers Septic Flesh, Opeth (oeillades appuyées dans le final acoustique de « Collapsing Indentity ») et autres usual suspects du death à consonance atmosphérique, terrain de jeu privilégié d'un Gholes maîtrisant toutes les facettes d'un genre casse gueule par excellence. Mais commençons par saluer la performance de Pierre derrière le micro, également crédité à la programmation, qui jongle avec aisance entre growls classiques (mais ô combien efficaces) et interventions discrètes de chant clair, entre deux variations à la limite du black metal (« Desastrous Incompletion ») savamment dosées et exécutées. Trois cordes vocales à son arc pour une performance de choix, le coeur de cible de Gholes restant un public versatile goûtant à la fois vélocité rythmique propre au death metal à l'ancienne - les passages les plus rapides évoquent parfois le Cradle Of Filth de la première heure, l'explosivité en moins - véléités progressives d'un six-cordiste (le talentueux Frédéric Martin) amateur de compositions à tiroirs et délicieux coulis de nappes de claviers, tour à tour spatiales, diffuses ou electro.

La plus grande réussite de « Coexistence », au-delà du fait que ses géniteurs ont bien digéré leurs influences les plus évidentes, tient dans l'agencement des différentes composantes death, heavy (on pense à la vierge de fer à 4 :19 sur le title track) et atmosphériques, pour la plupart gérées de façon admirable. Car en dehors d'une rampe de lancement pour blastouille franchement téléphonée à 3 :35 sur « Exile », aucune faute de goût à répertorier sur un skeud qui se permet même de batifoler sur les terres de maître Swanö, le temps d'un « Emerging From Blindness » qui rappellera des souvenirs aux disciples du formidable « Moontower » (1998) : même sens du riff accrocheur et de l'emphase, qualité d'écriture similaire et grande fluidité dans les enchaînements, les claviers chers à Georges Pernoud étant de sortie sur l'opening track « Raw Material ». D'accalmies prog en ralentissements doomy, le death à forte teneur ambiancée de Gholes ne souffre donc aucun travers véritable, si ce n'est un certain manque de flambe qui hisserait encore plus haut l'étendard d'un death atmosphérique dignement représenté ici (grande homogénéité des titres, durée de vie appréciable d'un disque évitant l'écueil des compositions à rallonge), à défaut d'être réellement transcendé par un combo misant définitivement plus sur le collectif que sur ses individualités. Pour conclure cette chronique, un mot sur la production de Fabien Paraillac (iReal studio), d'une grande clarté, qui participe grandement de la réussite d'un album édité en seulement 300 exemplaires et disponible exclusivement auprès du groupe (voir liens myspace et facebook sur la fiche de Gholes). Chaudement recommandé !


Metallian #66 (juillet-août 2011)

Par Arnaud Vansteenkiste

Dans un dernier souffle de vie, trempé de mélancolie, Gholes tire sa révérence avec panache. Récemment endeuillé de son chanteur Pierre, le groupe montpelliérain sort, quatre ans après l'enregistrement, son deuxième album. Cet événement, s'il aurait pu susciter une certaine satisfaction pour le groupe, prend une ampleur émotionnelle tout autre. Cependant, si le cardiogramme de Gholes se réduit à une ligne tristement plate, sa dernière oeuvre laissera au monde, une trace indélébile de son talent. Fort détaillé, dégageant une aura presque palpable, chaque compos' de Coexistence agrippe l'auditeur et l'emporte dans un voyage aux travers de divers paysages musicaux fantasques. A l'instar d'un Arcturus (dont on ressent, ici, quelques influences) nécessitant plusieurs écoutes afin d'en apprécier justement la saveur, Gholes ne révèlera sa réelle substance que lors d'une approche approfondie.

Néanmoins, la première écoute permet déjà d'en apercevoir le génie compositionnel tout en se laissant séduire par son efficacité. Élaboré avec grand soin, exécuté avec science et passion, cette dernière oeuvre façonnée de mains de maîtres, signe le départ prestigieux d'un groupe qu'on regrette déjà !

Spirit Of Metal

Par GandhiEgo

Gholes voit le jour en 1995 mais ce n’est qu’en 2001 que Fleurs de Soufre, leur premier album, devient disponible. Si Coexistence est ici crédité d'une date de sortie en 2008, la version Digipack qui est à l'origine de cette chronique n'est disponible que depuis 2011.

Formés autours de musiciens expérimentés, Gholes périclite suite à divers problèmes. Tamatoa, batteur de son état, quitte la métropole pour retourner vers sa Polynésie natale mais c’est surtout le décès en 2010 de Pierre, chanteur et programmateur, qui marque la fin de l’aventure Gholes. Et alors que Coexistence ne devait pas sortir sur support physique, les membres de Gholes décidèrent donc de rendre un dernier hommage à leur camarade disparu.

Bien les en a pris. Coexistence signe selon moi une des toutes meilleures sorties Death Metal de cette année. Vous lirez ici sur leur fiche "Death Metal Mélodique" ce qui s’avère vrai certes mais est aussi terriblement restricteur. Alors que la plupart des groupes phare de Melodeath nous servent aujourd’hui une soupe insipide, l’amalgame serait peu flatteur pour Gholes.

Développé autour d’un concept science fiction, Gholes livre un album certes mélodique mais surtout terriblement ambitieux. Si le domaine de la science fiction s’est avéré une route peu exploitée par les ténors du Death Metal, on ne peut tout de même éclipser l’importance majeure des albums The Key et Thresholds des américains de Nocturnus. A n’en pas douter, Nocturnus représente d’ailleurs une influence majeure pour Gholes. Certains plans de clavier sont même très similaires.

Parlant claviers, autant le dire dès maintenant : ils ne se contentent pas de faire du featuring mais sont bien partie intégrante du line-up. Ceux qui sont génétiquement repoussés par cet instrument à la réputation avilie dans le Death Metal doivent oublier cette chronique de suite.
Ceux qui comme moi sont ouverts à un peu plus de nouveautés y trouveront largement leur compte.

Les chansons sont magnifiquement bien construites. Bien sûr, elles ne sont pas très accessibles au premier abord et semblent suivre des lignes chaotiques mais le talent de composition des membres de Gholes réside justement ici. Faire des chansons techniquement compliquées et faire sonner le tout extrêmement naturel. Encore une similitude avec Nocturnus. Tour à tour les morceaux se veulent introspectifs presque uniquement construits autour des claviers pour ensuite nous livrer des accélérations dantesques propres au Brutal Death Metal car quand ça cogne, ça ne fait pas semblant.

Thématiquement parlant, l’univers de Gholes dont le nom m’évoque les Gholas de Dune de Frank Herbert, êtres recréés génétiquement par le Bene Tleilax pour faire «revivre» ceux qui nous ont quitté, est lui aussi très riche et on prend plaisir à parcourir les paroles à l’écoute du CD. Chose assez rare dans le Death Metal.

Mixture improbable entre les parties synthétiques / brutales de groupes comme Neolith ou Nocturnus avec des parties atmosphériques que ne renieraient pas un groupe comme Elend, Coexistence est un album riche et attachant. Il le devient encore plus quand on en connait l’historique. Le digipack est limité à 300 exemplaires. Procurez-vous le vite !

Studio Report :

Cinq années après "Fleur de Soufre", nous voici de retour en studio pour l'enregistrement du nouvel album, "Coexistence".

Le line-up du groupe a quelque peu changé depuis tout ce temps, nous ne sommes désormais plus que 4. Pierre au chant, Florian à la basse, Tamatoa à la batterie et Fred aux guitares. Tous les claviers et arrangements ont été programmés par Pierre et Fred.

L'enregistrement a été assuré par Fabien Paraillac, ingénieur-son dans la région de Montpellier.

Il s'est déroulé en deux endroits différents : Les prises de batterie ont eu lieu dans un local à Marsillargues, et le reste de l'enregistrement, au studio Ireal, à Teyran.

Prise de son batterie :

Du 25 au 31 mars 2005 (total : 64h)

Enregistrement basse :

18, 20, 23, 27 avril, 2 et 5 mai 2005 (total : 32h)

Enregistrement / Re-amplification guitares :

Entre le 9 et le 28 mai 2005 (total : 48h)

Enregistrement des vocaux :

30, 31 octobre, 1er et 5 novembre 2005 (total : 16h)

Claviers et arrangements :

24, 27 octobre, 9, 14, 16 et 17 novembre 2005 (total : 24h)

Le mixage et le mastering ont eu lieu entre décembre 2005 et janvier 2006.