AUDIENCE AU MINISTÈRE DU 29 AVRIL 2019.
Etaient présents :
Pour la SIES : Jean-Luc Nardone, président de la Société des Italianistes de l’Enseignement Supérieur (SIES), ainsi que Sylvain Trousselard, et Audrey Frigau-Manning (Universitaires).
Pour la FNAI : Josette Juanico, présidente de la Fédération Nationale des Associations d’Italianistes de l’enseignement secondaire (FNAI)
Nous avons voulu attirer l'attention sur l’inégalité de traitement dont était victime l'ITALIEN au niveau du nombre des postes mis aux concours. Avec une quantité de postes misérable (26 tous concours confondus) par rapport toujours à l'Allemand (250).
Il nous a été dit que c'était en fonction des départs à la retraite des enseignants d’allemand. Nous avons rétorqué que les profs d'italien aussi partaient ou partiraient à la retraite.
Ensuite il nous a été dit qu'il y avait un surnombre de profs d'italien.
Nous avons demandé comment le Ministère explique que les contractuels représentent 11% des professeurs d'italien.et que la plupart des TZR ou des contractuels soient employés à l'année alors que leur statut devrait représenter une réserve pour le REMPLACEMENT DES PROFESSEURS ABSENTS. Il y a une telle pénurie de professeurs d'italien que lors d’ouverture de classes, les élèves se trouvent sans professeurs et que de nombreuses absences, y compris pour maternité, ne peuvent pas être comblées ou le sont par des personnes de bonne volonté mais qui n’ont qu’une connaissance approximative de l'italien ce qui est catastrophique pour les élèves et dissuasif pour le recrutement d’élèves en LVA, B ou C..
A la suite de notre réunion de bureau FNAI de septembre 2018 nous avons une nouvelle fois alerté Monsieur le Ministre à propos de la fermeture du CAPES interne qui aurait permis de titulariser des contractuels pour assurer la pérennité de l'enseignement de l'italien dans un certain nombre de collèges. La réponse reçue disait que les professeurs d’italien étaient trop nombreux. Nous avons réitéré notre demande d’audience, sans réponse jusqu’à ce jour.
Il a été soulevé également le problème de la préparation aux concours, des candidats potentiels renoncent car les lieux de formation aux concours, de moins en moins nombreux, sont trop éloignés.
Pour la LVC nous avons précisé que 40% de la LVC était représentée par l'Italien et que cela était loin d’être marginal. Que ce choix donnait une ouverture culturelle aux élèves -futurs étudiants.
Que la LVC était dans certains départements la seule et unique représentation de l'italien.
Que deviendront les emplois du temps des professeurs en LVC qui perdraient un nombre important d'heures, voire toutes leurs heures quand cela constitue parfois l'intégralité de leur service. C'est le cas dans de nombreux bassins d’enseignement.
Nous devons encourager la LVB. Nous sommes d’accord, mais alors il faut supprimer les « zones blanches » c'est à dire les départements et les bassins (pas les académies) où il n'y a aucune présence de l'italien LVB.
Il faut encourager aussi le maintien de la LVC partout où c'est possible, et en particulier dans les bassins où il n’y a pas de LVB italien. Les élèves doivent avoir le choix..
Et que si une LVC venait à disparaître il faudrait impérativement compenser par l'ouverture de la LVB en collège PARTOUT.
L'engouement pour l'italien est tel que dans de nombreuses universités il y a plus de 1000 étudiants LANSAD (= débutants) qui souhaitent l'étudier justement parce que dans leur scolarité pré BAC ils n'en ont pas eu l'opportunité. Cela pose un problème de prise en charge de ces étudiants car les universitaires sont des spécialistes de la culture, la littérature, la civilisation et la linguistique de haut niveau, et leur mission n’est en principe pas d’enseigner la langue à des débutants. Cela met en lumière le besoin de LV3 dans les lycées.
On nous a dit qu'il s'agissait de faire coïncider l'offre et la demande.
L’engouement pour l’italien ne faiblit pas, la demande ERASMUS pour l’Italie est très forte et un besoin de lecteurs d’italien en Université se fait pressant.
Nous avons donné des exemples où avec 60 demandes de LVB italien en 5e les chefs d'établissements n'ouvraient qu'une seule classe. Et imposaient aux élèves au-delà du seuil de 30 de suivre une autre LVB non choisie!
Nous avons aussi insisté sur l'injustice des seuils d'ouverture « on ouvre et on maintient allemand, arabe, chinois… avec 5 à 10 élèves » mais on demande un minimum de 15, voire 20, élèves pour l'italien.
Bien sûr nous avons évoqué le côté humain de ces suppressions de LVC. Que feront les profs qui parfois perdent jusqu'à 9 heures cette année et leur poste l’an prochain?
Réponse : Ils auront un complément de service. Nous avons rétorqué « 3 ou 4 établissements?... ils le font déjà!!!! ». Nous avons argumenté en disant que les professeurs perdraient de leur énergie, seraient toujours entre 2 établissements, souvent éloignés, chaque jour et que la qualité de leur relation au métier en serait dégradée!!!.
FAIRE REMONTER LES SITUATIONS DE RUPTURE OU D’ÉLOIGNEMENT
C'est pourquoi, nous devons faire remonter les DGH, fermetures de LVC ou LVB (tableau envoyé aux API) à notre interlocuteur Mr Stanek.
C’ EST IMPORTANT, REMPLISSEZ- LE RAPIDEMENT SVP.
AUTRE POINT CRUCIAL QUE NOUS AVONS RELEVÉ : LA QUESTION DES COEFFICIENTS DE LA LVC. PAR SOUCI D’ÉQUITÉ DE TRAITEMENT ENTRE TOUTES LES LANGUES IL FAUT AVOIR LES MÈMES AVANTAGES QUE LE GREC ET LE LATIN : COEF 3 SANS COMPTABILISER LES NOTES AU-DESSOUS DE 11/20.
Pour la LLCE, il y a peu de lisibilité : Notre interlocuteur a annoncé 623 élèves inscrits dans cette spécialité à la rentrée ......SUR TOUTE LA FRANCE SI ON DIVISE PAR LE NOMBRE D'ACADÉMIES C EST BIEN PEU !
623:26 = 23,9 élèves par académie (en ne comptant que la métropole) donc une petite classe sauf si on fait un essai pour une année- test avec des classes de 11 ou 12 élèves pour lancer le process. Réalisable ? Volonté de nous entendre ? Je pense que cela vaudrait la peine d'essayer d'autant qu'on ne nous a pas donné les chiffres de anglais/allemand /espagnol. Or ce que j'ai eu comme retour, en lisant par ci par là, c'est qu'il s'agira surtout de l'Anglais et de l'Espagnol....toujours la même histoire...Car ils pourraient avoir des classes de 35 très facilement.
Nous avons reconnu être conscients du travail que cela représentait pour les Chefs d’établissement de programmer les spécialités et avons attiré l’attention de Mr Stanek sur les créneaux horaires que l’on attribuait souvent aux LVC et probablement à la LLCE italien si elle est proposée. Créneaux dissuasifs pour la poursuite de cette spécialité ou option. Autre point de discorde la mutualisation de la LVC avec un autre établissement. Autre frein au maintien de la LVC italien en raison des déplacements entre les lycées et de leur éloignement géographique. Il s’agit tout simplement d’une disposition impossible à mettre en pratique.
Il a été également question de la LVB en Lycée professionnel « la voie de l’excellence ». Cet enseignement avait été encouragé pour qu’il y ait continuité avec le collège. Le programme du nouveau baccalauréat professionnel mentionne une perte de 30mn de cours/semaine. Comment boucler un programme, un projet, avec ce déficit horaire quand il faut tenir compte des semaines de stages ?
Commentaires :
Certains points ont été entendus, « Ce n'est que le début d’un accord. D'accord!!! »
Nous avons convenu avec JL Nardone de maintenir la pétition jusqu'à ce que des mesures CLAIRES soient proposées d’ici le Congrès de la SIES, fin mai à Rennes. De ne pas lâcher la proie pour l'ombre. Ils nous donnent du "pain et des jeux ». Ce n'est pas un jeu. Il en va de la vie professionnelle de nos collègues, des choix de nos élèves et des étudiants qui se destinent à l'enseignement de notre discipline, lesquels s'autocensurent, se découragent en voyant le peu de postes proposés...Ne brisons pas leur rêve !
Nous n’avons pas eu le temps de parler des CPGE mais ce point figure dans le dossier que nous avons remis en fin d’entretien car de nombreuses grandes écoles ne proposent plus l’italien à leurs concours d’entrée.
En espérant n’avoir rien oublié.
Josette Juanico Présidente de la FNAI.
Chers amis, chers tous,
Au lendemain de cette journée du 2 mai, j’ai souhaité écrire quelques lignes au nom de la SIES pour remercier les milliers de signataires de notre Appel qui nous ont aidés, par leurs signatures certes mais aussi par le relai de notre texte et leurs messages d’encouragement, à mener ce combat. Aujourd’hui le Président de l’Agrégation a reçu une lettre officielle du Ministère qui confirme, dès cette année, une augmentation de 40% des postes au concours. Un courrier semblable devrait arriver à la Présidente du Capes externe. Pour l’an prochain, on m’a annoncé un minimum de 10 postes pérennisés à l’Agrégation externe, 20 postes au moins au Capes externe (mais espérons qu’il s’agit là d’un minimum). J’ai demandé aussi une augmentation des postes à l’agrégation interne dès l’an prochain.
Enfin, le Ministère a jugé « juste et nécessaire » que l’italien soit proposé dans au moins un établissement public de chacun des Départements français : c’est loin d’être le cas aujourd’hui. Notre ciel s’est éclairci certes et nous avons réussi à inverser une courbe qui nous conduisait à la catastrophe. Cela dit, pour les concours nous revenons à une « normale » qui déjà nous paraissait basse avant 2017. Il faut encore œuvrer notamment pour renverser la lecture du Ministère sur certains points : combien d’élèves n’ont pas exprimé leur souhait de faire une Spécialité italien en Première parce qu’ils savaient d’ores et déjà qu’il n’y en aurait pas dans leur lycée ? Combien d’autres qui n’ont même jamais pu choisir l’italien dans leur cursus ? Il nous faut donc mener la bataille de la demande contre celle de l’offre.
Aussi vais-je lancer, avec la FNAI, qui a été notre partenaire indéfectible depuis le début, une grande enquête région par région sur ce point.
Pour l’heure, néanmoins, ne boudons pas notre premier résultat dans un contexte de Réforme si difficile. Pensons à cette poignée de nos étudiants qui va obtenir un poste dès cette année : ils pourront réaliser ce rêve que nous partageons avec eux, de vivre notre passion pour l’Italie. J’espère que désormais on jugera naturel que la SIES, comme hier à Chambord, apparaisse comme un interlocuteur évident dans tout ce qui relève de l’enseignement et de la culture italienne en France, tant aux yeux du Ministère français que des autorités italiennes. Notre congrès national à Pérouse, l’an prochain, pourra être relayé par les nombreux médias qui nous ont épaulés ces jours-ci.
Grâce à nous tous, grâce aux personnalités de premier plan que vous avez contactées, aux articles que vous avez écrits, aux émissions de radios voire de télévision que vous avez acceptées, nous avons, en effet, pendant ces dernières semaines, su convaincre l’essentiel des journaux et des radios de se faire l’écho de notre Appel, qui défend une vision de la culture qui est rudoyée par la France ou l’Italie aujourd’hui, comme presque partout dans notre siècle. Vous dirai-je qu’à Chambord, un certain conseiller m’a confessé que « Léonard n’est qu’un prétexte »… Un prétexte à affirmer ou à simuler l’attachement de nos pays l’un pour l’autre ? C’est ce double langage aussi que nous avons dénoncé et qui a mobilisé non seulement des Italianistes du monde entier, qui vivent sûrement les mêmes difficultés que les nôtres, mais aussi un grand nombre de collègues italiens professeurs de français qui souffrent de la réforme Gelmini, et plus largement encore tous ceux qui sont attachés comme nous à lutter contre la monoculture intellectuelle dans laquelle nos systèmes économiques tendent à nous enfermer.
Nous maintiendrons notre Appel ouvert jusqu’au Congrès de Rennes, les 23-25 mai, qui décidera de la suite à donner à nos actions.
Un grand merci à tous donc de la part de notre bureau, de notre comité et de nos délégués qui n’ont eux-mêmes pas ménagé leur peine, et, à titre personnel, je tiens à vous dire combien vos messages, individuels ou collectifs, si nombreux, m’ont redonné d’ardeur après ce premier résultat.
Jean-Luc NARDONE, Président de la SIES.
Marseille le 19 Novembre 2018
Objet : IMPORTANT DERNIER JOUR POUR LA CONSULTATION SUR EDUSCOL
Chères et chers Présidents des Associations académiques d’italianistes,
Le 38eme Congrès de la FNAI s’est déroulé du 17 au 18 Novembre 2018 à Paris.
Nous avons fait remonter toutes vos inquiétudes et vos questions quant au devenir des LVC, LLCE, des horaires insuffisants pour le tronc commun, des différences pour les séries Technologiques (même si les séries qui n’existent plus dans la Réforme du lycée).
Merci de demander à vos adhérents et non adhérents de se connecter à EDUSCOL et d’argumenter dans les cadres d’expression libre.
Il est important que notre ressenti figure en bonne place dans cette consultation.
http://eduscol.education.fr/cid134825/consultation-sur-les-programmes-seconde premiere.html#lien1
Sélectionner l’onglet « je suis professionnel de l’éducation ». Et après avoir renseigné votre adresse mail vous recevrez un lien pour répondre au questionnaire. C’est rapide. Il existe même un lien pour les familles.
Diffusez largement car c’est le dernier jour pour les retardataires. Si certains l’ont déjà fait BRAVI !
Nous sommes à votre écoute et faisons TOUT pour que l’italien figure en bonne place dans la carte des langues sur tout le territoire.
Bien cordialement.
Madame Josette Juanico Monsieur Christian Dalmasso
Présidente de la FNAI Vice-Président de la FNAI, chargé des Relations Publiques
Lettre au ministre de l’Éducation Nationale (septembre 2017)
Madame le présidente de la FNAI Monsieur Jean-Michel BLANQUER
FNAI Ministre de l’Éducation Nationale
110, rue de Grenelle
75354 Paris
Monsieur le Ministre,
Nous venons d’apprendre la fermeture inopinée du CAPES interne d’italien alors même que les besoins sont là. Cette situation ne sera pas en mesure de réguler l’enseignement de notre discipline qui chaque année doit faire face à la pénurie d’enseignants en ayant recours trop souvent à des contractuels, voire encore à des vacataires.
En effet, tous les ans lors de notre Congrès National qui se déroule en début d’année scolaire, les représentants de toutes nos associations académiques nous rapportent systématiquement les difficultés pour mettre en place un enseignement de notre discipline stable et pérenne en raison de l’instabilité des personnels enseignant. Nos élèves méritent un suivi pédagogique digne de ce nom qui ne peut se faire sans permettre à nos collègues non-titulaires d’intégrer notre corps par un concours interne et de ce fait d’accéder à une véritable formation, gage d’une qualité pédagogique reconnue.
Or, vous devez savoir qu’aujourd’hui nos collègues contractuels font un travail remarquable en assurant les ouvertures de postes et en travaillant sur deux, voire trois établissements, ou même 4, distants parfois de plus de 50 km les uns des autres, sans pouvoir prétendre à aucune promotion interne.
C’est pourquoi, au nom de tous nos 850 adhérents issus de toute la France, je vous demande de bien vouloir rouvrir à notre discipline le CAPES interne dès cette session 2018.
Certaine que vous étudierez notre demande avec une attention toute particulière, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de mon profond respect.