Les conférences

MERCREDI 25 SEPTEMBRE 15h30 – M. Carol Allain

« Génération Z, l’identité numérique en marche »

Qui sont les Z ? Ces enfants, adolescents et jeunes adultes demeurent pour le moment un mystère, mais déjà quelques traits culturels communs, qui ne sauraient être définitifs, sont en train d’émerger et de se préciser. Nés entre 1995 et 2010 (âgés entre 7 et 22 ans), les Z (Zapping) sont issus, pour une grande majorité d’entre eux, de parents de la génération X. Les Z que l’on désigne aussi sous le nom de « Nouvelle génération silencieuse » (Strauss et Howe), ou de « Emos » diminutif du mot émotion (Michael Wesh, anthropologue), ou de « Echo-boomers » en écho pour certains Z à leurs parents baby-boomers, ou de « i-Génération », ou encore de « Génération WTF » (Wikipédia, Twitter, Facebook). Proche de la génération Y dans leurs attentes, elle est également nommée « Génération C » (Connecter, Communiquer, Créer, Collaborer). Ces jeunes se complaisent dans l’instant. Ils se révèlent peu tolérants à la critique et évitent les confrontations. Leur vie réelle est formatée presque exclusivement à partir de leur vie digitale. Ils vivent à une époque où l’on peut tout obtenir. Toutefois, ils nous réservent de belles surprises de par leurs grandes facultés à intégrer le changement, à créer des liens, à entreprendre pour apprendre et à s’intéresser à la nouveauté, à la créativité, à l'innovation… Cette façon bien à eux de prendre des risques. Tous les registres les intéressent. L’idée d’une vie absurde étant intolérable, ils préconisent une forte exigence de sens, d’authenticité et d’éthique.

JEUDI 26 SEPTEMBRE 8h45 – M. Pierre Dillenbourg

« L’orchestration en classe : des conseils pratiques aux modèles formels »

Lorsque les robots ou tablettes sont introduits dans une salle de classe, non seulement ils permettent des activités d’apprentissage riches, mais ils augmentent aussi considérablement la complexité de la gestion de la classe. Comment les enseignants peuvent-ils intégrer des activités individuelles, en équipe et à l’échelle de la classe, certaines avec des outils numériques, d’autres sans ? Certaines réponses à cette question renvoient à des aspects très pratiques de l’école, la “classroom usability”. Une autre réponse consiste à élaborer des modèles formels d’orchestration en classe, appelés “graphes d’orchestration”, ainsi que des mesures quantitatives de la charge d’orchestration. Ces mesures établissent un lien entre le travail récent “learning analytics” et la vie quotidienne dans les salles de classe.

JEUDI 26 SEPTEMBRE 15h30 – M. Philip Nielsen

« Comment l’école peut-elle intervenir auprès de jeunes hyperconnectés ? Quelques réflexions d’un thérapeute de famille. »

« Plus les jeunes vont mal, moins ils ont tendance à demander de l’aide ! » Tel est le constat de multiples structures scolaires et de lieux de soins. Cette observation se confirme pour les jeunes hyperconnectés : ils manquent les cours matinaux, se dégreffent de leur réseau d’amis, abandonnent le sport et se retirent dans leur chambre à coucher pour consacrer un nombre grandissant d’heures à internet. Comment les ré-engager dans la vie « réelle » ? Comment faire en sorte qu’ils acceptent leur mal-être et s’engagent dans un processus de soins ?

Depuis de nombreuses années, l’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP), de concert avec les autorités cantonales, a œuvré pour introduire des mesures de Détection et d’Intervention Précoces (D+IP). Si le volet « Détection » s’avère encore relativement aisé et bien documenté, le volet « Intervention Précoce » est bien plus compliqué à décliner si le jeune ne s’engage pas dans le processus. Or, la MDFT (thérapie familiale multidimensionnelle) a montré d’excellents résultats à engager justement ces jeunes particulièrement récalcitrants à toute démarche de soins. Nielsen et ses collègues ont adapté le protocole de soins à la réalité scolaire. Grâce à un fond d’impulsion de l’OFSP, celui-ci a pu être testé dans quatre établissements scolaires - lieux de prédilection pour l’action D+IP. La conférence se propose de dresser un rapide portrait de l’utilisation des écrans par les jeunes en Suisse, de définir les différentes formes d’utilisation problématique des écrans, et de proposer quelques constats, conclusions et limites issus du projet MDFT-écoles.

VENDREDI 27 SEPTEMBRE 8h45 – Mme Pascale Marro

« Plan d’action en faveur de l’éducation numérique »

Tous les départements cantonaux de l'instruction publique sont aujourd'hui impliqués dans une stratégie cantonale d'équipement, de formation des enseignant·e·s et d'élargissement des compétences des élèves pour tout ce qui relève du numérique. Dans plusieurs cantons, de tels objectifs sont désormais inscrits dans le plan gouvernemental de législature. Les parlementaires, les associations faîtières et les médias ont fait du numérique une préoccupation récurrente : le débat public en est quotidiennement investi.

Dans ce contexte et dans le prolongement des "stratégies numériques" adoptées respectivement le 21 juin par la CDIP et le 5 septembre par le Conseil fédéral, les directrices et directeurs cantonaux de l'instruction publique des cantons francophones et italophone, réunis au sein de la CIIP, ont unanimement adopté, le 22 novembre 2018, un plan d'action en faveur de l'éducation numérique. Les mesures concrètes qui en découlent visent la généralisation à tous les apprenant·e·s des cantons membres, dans un délai de cinq ans, des connaissances et compétences numériques faisant partie intégrante du bagage de formation et d'éducation aujourd'hui indispensable à chacun·e en vue de ses formations spécifiques ultérieures et de l'accélération de l'évolution technologique.

VENDREDI 27 SEPTEMBRE 9h15 – M. François Jourde

« SELFIE un outil d'autoréflexion en articulation avec les Cadres européens de compétence numérique »

Comment aider les établissements scolaires (avec tous leurs acteurs·trices) à évaluer la manière dont ils utilisent la technologie numérique pour l'enseignement et l'apprentissage ? Depuis octobre 2018, la Commission Européenne met à leur disposition SELFIE : Self-reflection on Effective Learning by Fostering the use of Innovative Educational Technologies (outil d'autoréflexion sur l'apprentissage efficace grâce à la promotion de l'utilisation de technologies éducatives innovantes). SELFIE est un outil gratuit, multilingue, facile à utiliser et personnalisable, accessible du primaire supérieur au secondaire, ainsi qu’à la formation professionnelle. Il s’articule autour des cadres européens de compétence numérique (DigComp et DigCompEDU pour les enseignants). C’est un outil essentiel pour accompagner l’enseignement à l’ère numérique.

Comment fonctionne SELFIE ? Comment le mettre en œuvre en chacune de ses phases ? Comment l’articuler avec DigCompEdu ? Ces questions seront examinées dans cette conférence.

VENDREDI 27 SEPTEMBRE 9h45 – Mme Mireille Betrancourt

« Technologies digitales, compétences numériques et apprentissage des élèves »

Si la nécessité de former les élèves aux compétences numériques fait aujourd’hui consensus, on oublie que les technologies numériques peuvent être d’excellents moyens pour soutenir l’apprentissage des élèves, si tant est que leur usage corresponde aux objectifs visés. L’exposé présentera des exemples documentés de pratiques d’enseignement utilisant les technologies non seulement pour développer les compétences numériques, mais également dans une optique d’acquisition de savoirs disciplinaires ou transversaux. La présentation se conclura par une réflexion sur les enjeux et défis aux différents niveaux d’implémentation de pratiques numériques et notamment en termes de formation et d’accompagnement des projets.