Mattia Mengoni (Chef de la Section de la Pédagogie Spécialisée au Tessin) / mattia.mengoni@ti.ch
Conférence/discussion
«Nous sommes convaincus et nous proclamons que : (…) chaque enfant a des caractéristiques, des intérêts, des aptitudes et des besoins d’apprentissage qui lui sont propres et que les systèmes éducatifs doivent être conçus et les programmes appliqués de manière à tenir compte de cette grande diversité de caractéristiques et de besoins (…)
L'article 2 de la Déclaration de Salamanque (UNESCO 1994) peut apparaître comme une description utopique de l'accessibilité des systèmes scolaires pour les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers. En effet, si on entend l'utopie et l’inclusion comme un idéal à suivre, on pourrait sans doute se dire que ce modèle n’est pas réalisable. Au contraire, si on considère l’utopie comme une ligne directrice à suivre, on s’aperçoit que la Déclaration a joué un rôle fondamental dans la reconnaissance, ultérieurement consacrée dans d'autres documents internationaux et nationaux, du droit à l'éducation inclusive.
Définir un système scolaire inclusif, penser à l'école de l'accessibilité, est-ce une utopie ou un modèle réalisable ? Quels sont les éléments qui permettront, en termes critiques, une transition d'un modèle intégratif, ou d'insertions, vers une école pour toutes et tous ? Comment les conventions et déclarations internationales ont-elles influencé les législations nationales et cantonales ?
Dans un bref parcours historique, qui va se référer à la réalité du système scolaire tessinois, nous reconstruirons le passage de l'éducation séparative au modèle inclusif, en passant par l'étape fondamentale de la poussée intégrative et en s’imaginant une école de l’accessibilité. Nous tenterons de comprendre si le défi qui attend les différents systèmes scolaires cantonaux, à savoir traduire les politiques de pédagogie spécialisée en didactique inclusive, est une aspiration irréalisable ou un chemin à suivre.
Giancarlo Zappoli et Claudia Bersani / program@castellinaria.ch
Conférence/discussion
Depuis 35 ans, Castellinaria présente les nouveautés cinématographiques suisses et européennes. Ces oeuvres portent à l'écran des mondes que les jeunes connaissent déjà, leur permettant ainsi de s'identifier, de rêver, de trouver des réponses à leurs doutes mais aussi des mondes lointains et différents du point de vue des conditions sociales et/ou politiques. Elles offrent ainsi un regard vers l'autre qui favorise l'approfondissement de thèmes importants pour les jeunes générations, comme l'acceptation et la compréhension du différent ou la découverte de nuances et d'utopies réalisables.
Comment le cinéma peut-il, en entrant en classe, favoriser tout cela?
Les matériels didactiques, qui accompagnent nos films, rendent possible l’implication de l’élève qui, en tant que spectateur·ice passif·ve, devient le protagoniste de sa croissance personnelle.
D’autres formes de médiation culturelle s’étendent au-delà de la semaine de Festival : projections, conférences ou cours spécifiques sur les professions du cinéma complètent l’offre.
Pendant l’atelier, en plus de fournir aux personnes présentes l’occasion de connaître la réalité du jeune cinéma européen, les applications possibles en classe d’œuvres cinématographiques pertinentes pour les nouvelles générations seront étudiées et les nouveautés de la prochaine édition seront présentées.
Fabio Pusterla, enseignant à la retraite et écrivain / fabio.pusterla@usi.ch
Conférence/discussion
Il y a à peu près une dizaine d’années, dans l’une de ses dernières interviews avant de mourir, l’écrivain Eduardo Galeano faisait une affirmation bientôt devenue proverbiale : « L’utopie est là-bas, dans l’horizon. Je m’approche de deux pas et elle s’éloigne de deux pas. Je marche 10 pas et l’horizon court 10 pas. Pour peu que je marche, je ne le rejoindrai jamais. À quoi sert-elle l’utopie ? Elle sert à ça : afin que je ne cesse jamais de marcher ». Nous pouvons nous demander si un tel horizon utopique peut concerner l’école aussi, le projet-école, un projet comme celui dont nous parle le poète italien Vittorio Sereni, « toujours en devenir toujours / en cours dont être part / pour une fois sans humilité ni orgueil / sachant de ne pas savoir ». Existe-t-il, cet horizon, dans le travail individuel et collectif des enseignant·e·s, dans l’aventure pénible des élèves ? Et de quelle façon oriente-t-il la didactique, les programmes, la lourde tâche d’accompagner, d’évaluer, d’encourager et de diriger les jeunes ? Et, pour terminer, l’horizon utopique est-il encore utile aujourd’hui, est-il capable de dialoguer avec les nouvelles exigences de l’école et de la société, avec les nécessités des jeunes, avec la crise dans laquelle nous nous sentons enfoncé·e·s ? Ou bien l’avancement d’une conception utilitariste de l’école est-il en train de rapetisser, peut-être même d’anéantir, un tel horizon ? Dans un livre de 1993, Eduardo Galeano racontait sa rencontre avec des étudiants, pendant laquelle il avait parlé de l’importance de l’utopie et d’un étudiant qui lui avait demandé : « Mais justement elle ne sert à rien, ou bien elle sert à quoi ? ». L’écrivain avait répondu : « Idiot, elle sert à marcher ». L’école, donc, est encore en marche, ou bien s’est-elle arrêtée au bord du chemin, perdue dans ses préoccupations quotidiennes et désormais incapable de lever le regard vers l’horizon lointain ? À toutes ces questions l’entretien essaiera de donner non pas une réponse, qui peut-être n’existe pas, mais un développement problématique, une perspective.
Tiziana Arnaboldi / tizianaarnaboldi@teatrodanza.ch
Conférence/discussion
"Ce que je cherche, c'est la vérité. Dans les relations, dans les sentiments, dans les gestes, dans les silences, dans les regards. Ce qui m'intéresse, c'est d'amener la vie sur scène, de viser l'essentiel, de pénétrer les secrets et les intimités, de révéler les peurs et les incertitudes. Je considère le corps comme un projet artistique et linguistique, sans barrières entre les différents modes et moyens de communication, afin de créer un médium pour les sentiments universels".
Tiziana Arnaboldi s'est formée auprès de Rey Phillips à Zurich, s'est perfectionnée à Paris avec Carolyn Carlson et avec Pina Bausch à Essen, en Allemagne. Avec sa compagnie, elle réalise et produit de nombreux spectacles et performances, appréciés en Suisse, en Italie, en France, en Allemagne, au Portugal, en Espagne et en Afrique. Elle forme la compagnie Giovani composée de danseuses et danseurs locaux et internationaux. Depuis 2015, Tiziana Arnaboldi est la directrice artistique du Teatro San Materno. Elle crée des plateformes de projets internationaux et des événements artistiques inspirés par ce lieu riche en art et en histoire. Elle réunit des danseur·euse·s avec des artistes du monde entier de divers domaines et présente des spectacles-performances au théâtre et dans d'autres lieux et espaces, à la recherche de nouvelles transversalités. Elle donne vie au dialogue entre les arts.
Alex Naef et Almute Grossmann-Naef
Atelier participatif
Loin du Lac de Locarno et des routes les plus fréquentées, la pureté de la roche montre sa majesté. À Peccia, presque au bout de la Vallemaggia, celles et ceux qui voient la carrière de marbre sont à bout de souffle, celles et ceux qui visitent l’école de sculpture sont intrigués. Avec une brève présentation illustrée, nous vous offrons un aperçu de l’offre de formation actuelle, puis nous vous présentons directement le sujet avec des outils manuels classiques. « La pierre est-elle vraiment si dure ? Est-ce vraiment si difficile de sculpter la pierre ? Puis-je sculpter une sculpture en pierre même si je ne suis pas particulièrement fort ? » Qui veut se mettre à l’épreuve dans ce sens pourra profiter de cette occasion parfaite ! Notre travail consiste à donner à chacun·e la possibilité d’être créatif·ve.
Alex Naef : sculpteur de troisième génération, dipl. pédagogie de l’art, master en gestion de la culture et directeur de l’école de sculpture de Peccia.
Almute Grossmann-Naef : dipl. pédagogie de l’art avec approfondissement en sculpture, master en gestion de la culture, directrice de l’école de sculpture de Peccia.
ACCADEMIA TEATRO DIMITRI / demis.quadri@supsi.ch
Conférence/confrontation
Les arts ont une mission fondamentale au sein des diverses sociétés dans lesquelles ils trouvent leur place : celle de contribuer à la construction d’imaginaires. Lorsque l’on pense à des parcours pédagogiques qui favorisent la diversité culturelle et l’inclusion, ou qui aident, par exemple, à travailler sur la prévention du racisme, les arts tels que le théâtre offrent des outils précieux pour explorer les narrations qui guident nos expériences personnelles et sociales, pour comprendre leurs potentiels, leurs limites et leurs dangers, et pour essayer de développer des points de vue et des alternatives constructifs. Le théâtre fournit également des moyens très concrets de co-construire des parcours de formation qui impliquent les élèves et les enseignant·e·s à travers des approches qui, d’une part, sont attentives aux dynamiques entre le groupe et l’individu et, d’autre part, agissent en profondeur en considérant l’être humain comme un système complexe corps-esprit-émotion.
Sur cette base, l’Accademia Dimitri (Haute Ecole spécialisée de théâtre affiliée à la SUPSI) a développé ces dernières années un certain nombre de projets innovants, en collaboration avec les écoles communales d’Ascona et de Canobbio, avec Amnesty International et la Fondazione Diritti Umani, et avec le soutien d’Education21, du Programma d’integrazione cantonale (PIC) et des municipalités concernées. Ces projets associent les compétences des différents partenaires pour travailler sur des thèmes tels que l’interculturalité, les droits humains et la lutte contre le racisme, selon des modalités qui favorisent la participation active, l’approfondissement et l’autonomisation de chaque personne impliquée dans la réalisation des objectifs. Cette présentation permettra de découvrir les approches et le contenu de deux projets pilotes récents :
Atelier 1 : « Viavai di culture » (Ascona)
Atelier 2 : « Toc toc... Chi è ? » (Canobbio)
ACCADEMIA TEATRO DIMITRI / hans-henning.wulf@supsi.ch
Un projet d'apprentissage expérientiel à l'école par le théâtre basé sur une idée d'Antonella Astolfi, Sara Giulivi et Vincenzo Ciotola en collaboration avec Hans-Henning Wulf de l'Area Teatro Educazione Accademia Dimitri et de l'Istituto Oto-logopedico S. Eugenio de Locarno.
Conférence/confrontation
Les arts ont une mission fondamentale au sein des diverses sociétés dans lesquelles ils trouvent leur place : celle de contribuer à la construction d’imaginaires. Lorsque l’on pense à des parcours pédagogiques qui favorisent la diversité culturelle et l’inclusion ou qui aident, par exemple, à travailler sur la prévention du racisme, les arts tels que le théâtre offrent des outils précieux pour explorer les narrations qui guident nos expériences personnelles et sociales, pour comprendre leurs potentiels, leurs limites et leurs dangers, et pour essayer de développer des points de vue et des alternatives constructifs. Le théâtre fournit également des moyens très concrets de co-construire des parcours de formation qui impliquent les élèves et les enseignant·e·s à travers des approches qui, d’une part, sont attentives aux dynamiques entre le groupe et l’individu et, d’autre part, agissent en profondeur en considérant l’être humain comme un système complexe corps-esprit-émotion.
Parole in movimento - Moving Words est un projet basé sur la conviction, soutenue par de nombreuses études scientifiques (cf. Fancourt et Finn, 2019), que les arts et la culture jouent un rôle crucial dans le bien-être physique, psychologique et social des enfants. Le projet, conçu dans l'idée de développer un parcours d'apprentissage expérientiel à travers les pratiques et techniques théâtrales dans les écoles primaires, s'est déroulé durant l'année scolaire 2022-23 à l'Istituto Oto-logopedico S. Eugenio de Locarno, qui accueille des enfants ayant des difficultés liées à la parole. Il a impliqué notamment les élèves (et les enseignants) d'une classe de CE2 qui, à partir d'un conte mythologique, ont vécu un apprentissage traversé par le travail théâtral dans ses différentes déclinaisons : travail sur la voix et le langage, le corps en mouvement, le rapport de celui-ci avec la parole, l'espace, la musique.
SUPSI, dipartimento formazione e apprendimento 1 / Luca.Botturi@supsi.ch
Atelier participatif
L'utilisation d'escape rooms comme activités d'apprentissage basées sur le jeu est une pratique éducative nouvelle, mais qui n'est plus rare. Dans la plupart des cas, les enseignant·e·s intègrent des escape rooms - conçues par eux-mêmes ou par des tiers - comme activités d'apprentissage pour leurs élèves. Dans ce projet, ce sont les enfants d'une classe de troisième année qui ont conçu et réalisé une escape room pour découvrir l'histoire de Maestro Martino, un cuisinier béninois qui était le cuisinier des ducs et des papes au XVIe siècle. L'escape room a été installée dans la Casa dei Landfogti à Lottigna et a été jouée par plus de 600 personnes - d'autres classes d'école ainsi que des familles et des touristes.
Fabio Merlini
Conférence
Le mot Eranos, en grec ancien, signifie "banquet", un "banquet" qui prend vie grâce aux contributions librement consenties par les convives. Le centre culturel "Eranos" a été fondé à Ascona en 1933, sur une idée d'Olga Fröbe-Kapteyn (1881-1962), comme "lieu de rencontre entre l'Orient et l'Occident". Le modèle, qui rappelle certains cercles de la Renaissance italienne, mais aussi les cénacles du romantisme allemand, est celui d'un cycle de conférences annuelles (Eranos Tagungen), à caractère interdisciplinaire et international. À l'instigation de quelques grands pères inspirateurs - le psychologue Carl Gustav Jung, le théologien Rudolf Otto et le sinologue Richard Wilhelm, les Conférences Eranos représentent depuis longtemps une occasion unique en Europe et dans le monde pour des chercheur·euse·s de différentes nationalités et de multiples horizons disciplinaires de se rencontrer et d'engager un dialogue. En effet, bon nombre des chercheurs les plus influents de la culture des XXe et XXIe siècles se sont rencontrés et ont discuté à Eranos : philosophes, psychologues, historiens des religions, orientalistes, anthropologues, physiciens, biologistes et historiens de l'art. Les volumes d'actes (Eranos-Jahrbücher) issus des symposiums, qui en sont aujourd'hui à leur 75e tome, ont été qualifiés à juste titre d'"encyclopédie la plus importante de notre temps". Animée par un intérêt pour le dialogue autour des grandes questions qui traversent les cultures, ainsi que des problématiques du monde contemporain, la Fondation Eranos poursuit encore aujourd'hui - 90 ans après le début des symposiums - ses activités en collaboration avec des universités et des institutions culturelles, tant nationales qu'internationales.