đŹ Le cinĂ©ma italien prĂ©sente de nombreuses facettes. Au fil des dĂ©cennies, il a su se renouveler et marquer chaque gĂ©nĂ©ration.Â
Le cinĂ©ma italien, câest dâabord des rĂ©alisateurs mythiques, mais aussi des acteurs et actrices qui sont bien souvent devenus de vĂ©ritables sex-symbols. Dans notre imaginaire Ă tous, le cinĂ©ma italien est aussi liĂ© Ă la cĂ©lĂšbre CinecittĂ (la citĂ© du cinĂ©ma) oĂč furent tournĂ©s de nombreux films reconnus aujourdâhui comme des classiques. Ce quâon sait moins, câest que ce symbole de la production cinĂ©matographique a Ă©tĂ© construit durant la pĂ©riode du fascisme italien. La CinecittĂ continue encore Ă ĂȘtre utilisĂ©e de nos jours.Â
De 1945 aux annĂ©es 1970, toute une partie du cinĂ©ma italien atteint des sommets crĂ©atifs : au renouveau nĂ©o-rĂ©aliste des annĂ©es 1940-1950 succĂšdent deux dĂ©cennies dominĂ©es par des metteurs en scĂšne majeurs et quelques courants aux contours bien dĂ©finis. Introduite en France et analysĂ©e par des mĂ©diateurs culturels, cette production cinĂ©matographique suscite lâengouement des Ă©lites culturelles. Si les exĂ©gĂštes du nĂ©o-rĂ©alisme sâidentifient Ă une Ă©lite marquĂ©e par lâengagement politique, les annĂ©es 1960 et 1970 voient intervenir de maniĂšre croissante, pour diffuser le cinĂ©ma transalpin en France, des mĂ©diateurs culturels dĂ©sormais professionnels. Utilisant le relais de mĂ©dias de masse, ceux-ci permettent aux films italiens dâatteindre un public plus vaste quâau cours de la prĂ©cĂ©dente pĂ©riode.
AprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale, lâItalie est Ă lâavant-garde du cinĂ©ma avec son courant nĂ©orĂ©aliste. Comme son nom lâindique, ce cinĂ©ma prĂŽne le rĂ©alisme et met souvent en scĂšne le quotidien difficile de lâĂ©poque. Plusieurs rĂ©alisateurs sont emblĂ©matiques du nĂ©orĂ©alisme. En tĂȘte, Vittorio De Sica est notamment reconnu pour ses films Le voleur de bicyclette, Miracle Ă Milan, et Umberto D., lâun des chefs-dâĆuvre du genre. Le cinĂ©aste Roberto Rossellini sâest quant Ă lui fait remarquer avec sa cĂ©lĂšbre trilogie (Remake, Rome ville ouverte ; PaisĂ ; Allemagne annĂ©e zĂ©ro).
voient Ă©clore un nouveau genre cinĂ©matographique : la comĂ©die Ă lâitalienne. Entre comĂ©die de mĆurs et satire sociale, ce genre sâĂ©panouira jusquâaux annĂ©es 70. Plusieurs acteurs italiens de talent furent rĂ©vĂ©lĂ©s par ce cinĂ©ma, comme Toto ou Vittorio Gassman. Les rĂ©alisateurs les plus connus durant cette pĂ©riode trĂšs prolifique sont notamment Mario Monicelli (Le Pigeon), Vittorio De Sica (Mariage Ă lâitalienne), Dino Risi (Le Fanfaron ; Les Monstres), Marco Ferreri (La grande bouffe) et Ettore Scola (Nous nous sommes tant aimĂ©s ; Affreux, sales et mĂ©chants).Â
AprĂšs avoir connu une pĂ©riode oĂč le PĂ©plum Ă©tait roi (avec des films comme Spartacus), le cinĂ©ma de genre italien explose avec le Western, rebaptisĂ© « western spaghetti ». Des rĂ©alisateurs italiens comme Sergio Leone rĂ©ussissent Ă rĂ©volutionner ce genre habituellement classique du cinĂ©ma amĂ©ricain. Les films de Sergio Leone (notamment Pour une poignĂ©e de dollars ; Et pour quelques dollars de plus ; Le bon, la brute et le truand ; Il Ă©tait une fois dans lâouest) accompagnĂ©s de la musique dâEnnio Morricone ont marquĂ© les annĂ©es 60 et plusieurs gĂ©nĂ©rations de spectateurs.
Les annĂ©es 70 voient naĂźtre un nouveau genre, celui des polars Ă lâitalienne (Poliziottesco). Ces films plutĂŽt noirs sont influencĂ©s Ă la fois par le cinĂ©ma policier amĂ©ricain et le climat de tension qui paralyse lâItalie des annĂ©es 70. Umberto Lenzi et sa Rançon de la Peur est lâun des rĂ©alisateurs qui a marquĂ© ce genre. Le cinĂ©ma italien des annĂ©es 70 est aussi marquĂ© par un cinĂ©ma plus politisĂ© et libertaire.
Ă l'Ă©poque du film muet, le cinĂ©ma italien rĂ©invente le pĂ©plum en crĂ©ant une AntiquitĂ© mythique et mythologique rĂ©aliste par les moyens utilisĂ©s et donne ses lettres de noblesse au cinĂ©ma tout entier, lançant de longs mĂ©trages Ă gros budgets, crĂ©ant la superproduction. L'Italie, dominĂ©e par la gauche libĂ©rale et les idĂ©es du Risorgimento, place cette production au service de l'Ă©dification nationale. Dans ce contexte, le pĂ©plum muet Ă l'italienne est un retour aux sources Ă©voquant la premiĂšre unification de la PĂ©ninsule, « une exaltation de la romanitĂ© paĂŻenne (sĂ©cularisĂ©e) et de l'expansion coloniale : la « conquĂȘte de l'Ouest » version antique». Dans le mĂȘme temps, le pĂ©plum invente le cinĂ©ma moderne par ses innovations techniques.Â
C'est Ă CinecittĂ que s'opĂšre la renaissance du pĂ©plum italien grĂące aux AmĂ©ricains. En 1951 se dĂ©roule Ă Rome le tournage d'une nouvelle version de Quo vadis ?, signĂ©e par Mervyn LeRoy avec Robert Taylor et les Britanniques Deborah Kerr et Peter Ustinov â une renaissance placĂ©e sous le signe des premiers martyrs dans la Rome antique. Le triomphe de Quo vadis ? lance la mode du pĂ©plum Ă Hollywood durant plus de dix ans, et sacre CinecittĂ capitale du cinĂ©ma amĂ©ricain. D'ailleurs, Ă plusieurs reprises des cinĂ©astes italiens et amĂ©ricains collaborent ; les productions, les distributions et les Ă©quipes techniques sont internationales : grĂące au pĂ©plum amĂ©ricain, Rome devient la capitale la plus cosmopolite du cinĂ©ma.Â
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