Ă l'Ă©poque du film muet, le cinĂ©ma italien rĂ©invente le pĂ©plum en crĂ©ant une AntiquitĂ© mythique et mythologique rĂ©aliste par les moyens utilisĂ©s et donne ses lettres de noblesse au cinĂ©ma tout entier, lançant de longs mĂ©trages Ă gros budgets, crĂ©ant la superproduction. L'Italie, dominĂ©e par la gauche libĂ©rale et les idĂ©es du Risorgimento, place cette production au service de l'Ă©dification nationale. Dans ce contexte, le pĂ©plum muet Ă l'italienne est un retour aux sources Ă©voquant la premiĂšre unification de la PĂ©ninsule, « une exaltation de la romanitĂ© paĂŻenne (sĂ©cularisĂ©e) et de l'expansion coloniale : la « conquĂȘte de l'Ouest » version antique». Dans le mĂȘme temps, le pĂ©plum invente le cinĂ©ma moderne par ses innovations techniques.Â
C'est Ă CinecittĂ que s'opĂšre la renaissance du pĂ©plum italien grĂące aux AmĂ©ricains. En 1951 se dĂ©roule Ă Rome le tournage d'une nouvelle version de Quo vadis ?, signĂ©e par Mervyn LeRoy avec Robert Taylor et les Britanniques Deborah Kerr et Peter Ustinov â une renaissance placĂ©e sous le signe des premiers martyrs dans la Rome antique. Le triomphe de Quo vadis ? lance la mode du pĂ©plum Ă Hollywood durant plus de dix ans, et sacre CinecittĂ capitale du cinĂ©ma amĂ©ricain. D'ailleurs, Ă plusieurs reprises des cinĂ©astes italiens et amĂ©ricains collaborent ; les productions, les distributions et les Ă©quipes techniques sont internationales : grĂące au pĂ©plum amĂ©ricain, Rome devient la capitale la plus cosmopolite du cinĂ©ma.Â