Aujourd'hui, la place du marché était jadis la place de l’École...
On retrouve les traces écrites les plus anciennes, au sujet de l’école, dans les archives, en 1739. C‘est à cette époque, qu’est établi le testament du Père Lesage, curé de Gavrus. De la vente de ses meubles et biens, on pourra tirer assez d’argent pour l’acquisition de deux masures ou « maisons ruinées » comme il est dit dans l’acte de vente et d’un lopin de terre d’environ deux perches jouxtant les masures. L’acte daterait du 21 avril 1740. C’est auprès de maître Le Bidos, notaire royal à Caen qu’aurait été enregistré le dit acte.
Dans son testament, le Père Lesage s’est donné autorité pour nommer la maîtresse, une religieuse, sœur à Providence. A Gavrus, on accueillait uniquement les filles de Gavrus et de Bougy. Les garçons, quant à eux partaient en direction d’Évrecy. Il faut attendre 1864 et les plaintes de plusieurs familles sur les dangers que représentait la route de Bougy - Évrecy (route en plein vent, source de maladies pour les enfants à pieds) pour que les maires en poste de Gavrus et de Bougy fassent une demande conjointe au préfet. Par retour, ce dernier autorisera les garçons, jusqu’à l’âge de la première communion à fréquenter l’école de Gavrus. La préfecture s’est aussi intéressée à la nomination de la maîtresse. Elle en fait acte au maire de Bougy le 12 septembre 1845 : il semble peu normal d ‘ accepter la nomination d’une personne par testament. Une des enseignantes aurait même été renvoyée (déguerpir dans le courrier du préfet au maire de Bougy) par les débiteurs de la rente. Car on a, à cette époque, l’héritage du Père Lesage, qui a été transformé en partie en rente pour pourvoir au salaire des institutrices. C’est la famille D’Avrecher qui devait rétribuer les différentes rentes en tant qu’exécuteur testamentaire et ainsi après le décès de Madame D’Avrecher, il incombait au comte d’Osseville d’y pourvoir , ce qu’il semble avoir oublié . S’engage alors une action en justice menée par les maires de Bougy et de Gavrus contre le comte d’Osseville. Le fait que notre homme fut receveur général des finances du Calvados, Chevalier de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur n’entama en rien la détermination de nos maires. Par acte du 23 juin 1849, le comte dut verser une nouvelle rente de 250 francs (pour la maîtresse et pour les pauvres), ainsi que la somme de 300 francs d’arriérage.
D'une poignée d'enfants en 1739, nous sommes arrivés aujourd’hui à une cinquantaine fréquentant l’école maternelle et élémentaire. Si pendant la guerre, nos enfants se regroupèrent à Gavrus pour étudier, la mairie mit à disposition, dans les années 60, la pièce de l’actuelle mairie avec des toilettes extérieures, aujourd’hui détruites. Avec l’arrivée du lotissement du gros Caillou la commune investira dans une nouvelle classe mobile. Le manque de nouveaux élèves conduira l’académie à fermer notre école dans les années 90, avec une dizaine d’enfants. La commune a choisi de se tourner vers Baron sur Odon et a constitué un regroupement pédagogique. Ainsi grâce a cette collaboration nos enfants peuvent profiter de locaux plus modernes, de technologies plus avancées. L’établissement dispose de plusieurs ordinateurs, d’un accès internet mais aussi d’un système de garderie et d’une cantine.