1. Origine du nom de notre Village

Bougy s’est tout d’abord appelé :

Bolgi : d’après le cartulaire de la Trinité de 1086 (cartulaire : Recueil de titres relatifs aux droits temporels d’un monastère)

Bolgeum : vers la fin du 11ème siècle.

Bouge : début du 12 e siècle d ’ après une enquête sur l’Évêché de Bayeux.

Bougeium : en 1195

Bourgeium : en 1198

Bougey : en 1272

Bougé : en 1277

Et enfin, le nom de Bougy tel que nous le connaissons apparaît en 1475. Trace que l’on retrouve dans les enquêtes de l’Évêché de Bayeux.

2. La Famille «Le Révérend»

Michel Le Révérend Premier degré

Guillaume ….. Deuxième degré

Jacques …….. Deuxième degré

Olivier ………. Troisième degré

Michel …….. Quatrième degré

Thomas ……..

Michel ………

Jean …………

Jean-Jacques ………


3. Les Sieurs de Bougy et la Famille Le Révérend

Les Le Révérend, sieurs de Basly, de Bougy, de Calix, de la Comté, de Soliers et marquis de Ca longes.

Michel Le Révérend est qualifié à tort «Sieur de Bougy», car Bougy ne fut acheté que par son fils aîné Guillaume. Il est à compter parmi ceux qui allèrent rejoindre à Caen le duc de Montpensier que le roi Henri II avait envoyé en Normandie pour empêcher la ligue d’envahir cette région. Il est le père d’Olivier.

Guillaume Le Révérend, natif de Caen, seigneur par acquisition de Bougy et du parc qui faisait partie du quartier de Vaucelles. Vaucelles, qui à l’époque était une localité plus ancienne que Caen et reliée à cette dernière par le pont-Frileux. Guillaume était échevin (échevin : sous l’ancien régime : magistrat municipal chargé d ‘ assister le maire). C’ est aussi durant cette période, environ en l’an 1560, qu’éclate la seconde guerre civile avec en toile de fond les différences entre religion catholique et protestante (branche luthérienne et calviniste). Guillaume défendit la ville de Caen avec courage ce qui lui valut de recevoir des lettres- patentes d’anoblissement.

Jacques Le Révérend, maître d’hôtel au Parc. Il est plus connu sous le prénom de Pasquet qui prouvait bien qu’il avait embrassé la religion Réformée.

Olivier Le Révérend devint patron de Bougy et seigneur du Parc, par testament. Guillaume, n’ayant eu qu’une fille Anne. Il serait sans doute passé inaperçu si nous n’avions eu preuve de son courage dans un ouvrage de l’historien Mezeray(cf : Puisque nous sommes en Normandie). En effet, il sut défendre la ville de Caen lors de la guerre civile. Il s’opposa au siège de la ville par la garnison du capitaine La Motte-Corbinière. La mort de ce dernier fit échouer l’entreprise et sauva la ville. La récompense fut la reconnaissance par Henri IV sous forme de lettres d’anoblissement pour Guillaume et sa descendance directe. On voit ainsi apparaître les premières armoiries de Bougy.

Michel, deuxième du nom, fils d ‘ Olivier, né en 1560, échevin, lui aussi, de la ville de Caen, écuyer, sieur de Bougy dés février 1640. On retiendra son nom comme celui du bâtisseur de la chapelle des deux Amants, dans l’église des Cordeliers de Caen, voulant s’en servir de sépulture.

En tant qu’échevin, il s’élèvera contre l’établissement à Caen d’un collège de « ces Savants Pères » (ordre des Jésuites) dans les locaux habités jusqu’à présent par les religieux de st François. Les ordres du Roi étant clairs et définitifs, Michel se tourne vers les protestants qui représentaient à cette époque le tiers de la population de la ville. Une délégation sera dépêchée auprès du Roi qui ne changera en rien ses intentions. Michel demeurera dans les finances en tant que receveur général du talion ancien et triennal en la généralité, jusqu’à l’âge de 72 ans . Charge qu’il transmettra à son fils aîné Thomas à l’heure de sa mort en 1646, non sans avoir assuré sa descendance avec seize enfants.

Thomas, baptisé dés 1600 sieur de Bougy, s’était fait recevoir avocat à Paris et avait très jeune publié quelques traductions. Le partage des biens de sa famille le rappela à Caen ou il y passa le reste de sa vie dans l ‘oisiveté avec la réputation d’un homme d’esprit.

Michel, troisième du nom, né en 1617, sieur de Calix est aussi monsieur l’Abbé de Bougy.

Son portrait peint en 1675 porte la légende suivante :

« Michel Révérend de Bougy, Prêtre, Docteur de Sorbonne, Abbé de Saint-Urbain, Ordre de Saint-Benoît, congrégation de Saint Vanne et de Saint Hydulphe, Diocèse de Chalon en Champagne, Conseiller d ‘ État, Proviseur, bienfaiteur , restaurateur et illustre défenseur de la congrégation des prêtres du calvaire du mont Valérien, ou il décédera le 27 janvier 1681.

Jean Le Révérend, marquis de Bougy devint Lieutenant Général sous Louis XIV. Il se distinguera dans diverses campagnes par ses actions de bravoure. Il sera cornette des gendarmes » du maréchal de Gassian qui lui permettra d’obtenir de l’avancement. (cornette : nom de l’officier qui portait l’étendard d’une compagnie de cavalerie). Devant tant de loyauté le maréchal, avant de mourir, lui laissera son épée, voyant en lui le seul homme, après lui même à être digne de la porter. De même la moitié du régiment lui reviendra à la mort du maréchal. Jean se serait marié en 1654 avec Marie de la Chaussade. Elle lui apportera la terre de Calonge en la paroisse du même nom, aujourd’hui située dans le Lot et Garonne. Il décédera quatre ans plus tard non sans avoir eu un fils : Jean-Jacques.

Jean-Jacques, marquis de Bougy servit neuf années en qualité de maître de camp. Il deviendra commandant de la « Cornette blanche ». C’est aussi à cette époque que louis XIV est amené à révoquer l’Édit de Nantes, promulgué par Henri IV, le 13 avril 1598.Dés lors, les persécutions contre les protestants vont s’intensifier de façon violente. Le roi établira toute une série d’ordonnances royales allant de la spoliation des biens à l’emprisonnement, sans oublier le rapt des enfants et les décrets de mort. Les protestants, restés en France, sont passibles de galère perpétuelle, en cas de non convertissement à la religion catholique. Ceux qui fuyaient en dehors des frontières étaient arrêtés et tués. Dans tous les cas, il y avait confiscation des biens. Le plus grand nombre réussit à émigrer en Angleterre, en Hollande, en Allemagne ou bien encore au Danemark ou ils furent très bien accueillis. Par ces départs, la France a perdu une part de son industrie nationale car les protestants étaient très présents dans l’économie. L’intendant Foucauld dira dans son rapport que les marchands de Caen étant quasi tous protestants, ils ont quitté le royaume, ceux qui restent sont partis sur Paris ou Rouen en deux mots le commerce est à présent peu de chose à Caen.

Jean-Jacques, installé dans le Quercy, région plus sure pour les protestants, ne put, cependant éviter la plainte de l’évêque. Il essaya bien de s’enfuir par la Franche-Comté mais fut arrêté à la frontière suisse et enfermé à la citadelle de Besançon. Refusant de se convertir, le roi ordonna son procès. Voulant échapper aux galères, il signa son abjuration et fut pardonné, mais en 1693 sous prétexte d’aller prendre les eaux à Aix la Chapelle, il passa en Hollande. Le roi donna l’ordre à Foucauld de saisir la terre de Bougy, il mourra à Aix de la goutte. De son union avec Élisabeth de Bar de Campernault naquirent deux enfants : Henri qui suivit son père à sa sortie de France et mourut très jeune et Judith-Elisabeth qui bien qu‘elle se mariât, n ‘ eut aucune descendance. Avec Henri, la lignée directe des Le Révérend s’est éteinte.

La famille Hue de Carpiquet a repris les titres accordés par le roi en 1667, titres qui étaient transmissibles aux successeurs et ayants causes pleinement, paisiblement et perpétuellement.