L'école Saint-Bruno fut fondée par le bureau de bienfaisance et ouverte le 8 décembre 1834 dans un local appartenant à la Ville, rue de la Chartreuse. Elle comprenait deux classes. Le rapport présenté par M. Blanchy le 19 Septembre, sur la situation des écoles chrétiennes, constate que certains locaux sont exigus et insalubres. L’école de la Chartreuse sera transférée dans l’ancien réfectoire des Chartreux, et comprendra 4 classes. Le local occupé par les anciennes classes sera utilisé pour l’école congréganiste de filles, école Saint-Bruno.

Le presbytère prend la forme qu'on lui connait aujourd'hui au milieu des années 1890. L’architecte des Monuments historiques, Lucien Magne, dresse dès 1893 une esquisse de son projet.

Enfin par délibération du 6 mars 1894, le local étant notoirement insuffisant, l'école fut établie rue Belleville. Les locaux vétustes, inadaptés et trop insuffisants pour faire face aux écoliers et écolières toujours plus nombreux, amenèrent la Ville à lancer un programme général de construction, voté en séance du conseil municipal le 12 juin 1894. Les plans et devis furent adoptés 6 mois plus tard. Les travaux furent menés rapidement et à grands frais (un crédit de 28 768 francs). Construite en 1895-1896, son architecte, Bertrand Alfred-Duprat, en a fait un véritable monument, d'une longueur de 110 mètres, occupant un îlot entier. Les 3 écoles fonctionnaient dès la rentrée d’octobre 1896.

• DESCRIPTION DES BÂTIMENTS

L’école Saint-Bruno est sans conteste la plus belle école élémentaire construite à Bordeaux à la fin du XIXème siècle. A l’origine, les écoles des garçons, des filles et des petits étaient géographiquement séparées et tenues par des religieux. Ce bâtiment ne ressemble à aucun autre, et aucun architecte que ce soit Charles Durand, Charles Burguet ou Henri Veyre n'égale la construction de Bertrand Alfred-Duprat. On sait d’ailleurs que l’école rencontra beaucoup de succès car redessinés par son fils Cyprien Alfred-Duprat, ses plans furent transmis le 3 octobre 1899 pour figurer à l'exposition universelle de 1900 (:Voir plus bas dans la page).

Il existe 3 entrées distinctes car il y a 3 écoles dans le même bâtiment. Dans ces années, l’enseignement n’est pas mixte. Les garçons et les filles sont séparés.

La façade sur la rue O'Reilly, particulièrement riche et originale, présente un alignement d'arcades scandées par trois avant-corps soulignés par une corniche en arc segmentaire. Le bâtiment, traité avec monumentalité, présente sur les façades tous les enseignements dispensés à l’aide de sculptures variées : le décor des clés d'arcade reprend les symboles de l'alphabet, de l'écriture, de la géométrie, de la musique, etc (voir plus bas dans la page: §"M'enfin"). Il s’inscrit dans un quartier alors totalement redessiné autour de l’église Saint-Bruno.

La partie nord du bâtiment arrière est plus ancienne que l'école puisqu'elle abritait l'orangerie du jardin auxiliaire de la ville depuis 1876. Bertrand Alfred-Duprat compléta cette façade de la rue Jacques-Nancy par un bâtiment identique à l'autre extrémité et par une troisième galerie intermédiaire au traitement monumental. Les fenêtres sont de grandes dimensions car elles sont destinées à faire entrer un maximum de lumière dans les classes. Il faut en effet comprendre que les débuts de l’électricité datent des années 1880-1890. L’architecte installe 2 horloges et 2 fontaines sur le petit pavillon central. Ces fontaines existent toujours aujourd’hui. (Mais les 2 horloges n'ont pas "résisté au temps qui passe"😊)

• Sources: