Le XVIIème siècle
Le Grand Orgue, tel que nous le connaissons actuellement, date du début du XVIIème siècle.
Le 11 Août 1619, le facteur Jacques GIRARDET, s'engage à construire un nouvel instrument.
Le contrat est signé "devant la grande porte de l'église cathédrale, le onzième jour de septembre 1619, après-midi dudit jour, par devant Guillet, notaire royal"
« Par devant MM. Les trésoriers de France, Jan FOUCHE,
« archidiacre, Jan GIRAUD, abbé de Melleray, René VALLIN
« et Jan PERTUYS, chanoynes, lesquels sieurs ayant faict
« marché avecq Jacques GIRARDET, facteur d’orgues, par
« lequel GIRARDET s’obligeoit de faire construyre un grand
« jeu d’orgue avecq son positif, à la charge que ledit jeu
« seroit vu et jugé par Messire Fleurant BIENVENU, chantre
« et chappellain de la Saincte Chapelle de Paris, et organiste
« en icelle. Le tout conféré avecq le Sr BIENVENU a
« été arrêté que ledit GIRARDET construyra ledit orgue
« suyvant le devis qui ensuit :
« - une monstre de 16 pieds ouverte, d’étain fin pur, polly et bruny,
« - un bourdon de 8 pieds bouché, sonnant à l’unisson de
la monstre. Les deux premières octaves seront de bois,
le reste de plomb,
« - une monstre de 8 pieds ouverte, d’étain,
« - un jeu de quatre pieds bouché, à l’unisson dudit 8 pieds,
« - un prestant de quatre pieds ouvert, d’étain
« - un 2 pieds ouvert, d’étain,
« - une fourniture de 4 tuyaux d’étain,
« (les jeux cy-dessus serviront pour le plain-jeu
« Plus :
« - une flûte de grosse taille de 4 pieds, ouverte, laquelle
« sera de plomb,
« - une quinte-flûte avecq nasard , de plomb,
« - un autre nasard aussy de plomb,
« - un flageolet d’étain,
« - une tierce d’étain,
« - un cornet à bouquin , commençant en C, sol, fa, ut,
« au milieu du clavier, de 5 et 6 tuyaux entièrement de
« plomb,
« - une trompette de 8 pieds, le corps d’étain et les anches
« de cuivre,
« un cromehorne sonnant le 8 pieds, d’étain,
« - un clairon à l’octave de la trompette, le corps d’étain,
« les anches de cuivre.
« UN CLAVIER DE PEDALLES DE 30 NOTES AVECQ
« 2 REGISTRES :
« - une flûte de bois, ouverte,
« - un jeu d’anches d’étain, d’autre raisonnance plus fort que
« la trompette.
« POUR LE POSITIF :
« - une monstre de huict pieds ouverte polly et bruny,
« - un bourdon de 4 pieds bouché, sonnant 8 pieds, la
« première et la seconde octaves, de bois, le reste de
« plomb,
« - un quatre pieds d’étain ouvert,
« - une fourniture de trois tuyaux, d’étain,
« - une simballe de deux tuyaux, d’étain fin,
« (les jeux cy-dessus serviront pour le plain jeu).
« - une flûte de 2 pieds, bouchée, sonnant 4 pieds,
« - un nasard à fusée, de plomb,
« - un larigot d’étain,
« - un cromehorne de 8 pieds, le corps d’étain, les anches
« de cuivre.
« Tous les jeux cy-dessus auront leur registre particulier,
« - quatre soufflets,
« - 1 tambour,
« - 1 rossignol
« - 1 bon tremblant
« Les abrégés porteront manivelles et autres choses nécessaires
« pour faire sonner tous les jeux.
« Deux claviers, l’un pour le Grand Orgue, l’autre pour le Positif,
« de 49 marches et feintes, les feintes (touches noires) d’ébène,
« les marches (touches blanches) d’ivoire.
« Le tout au prix de 7600 livres, garanti un an après réception,
« à moins que l’accident ne soit le faict de l’organiste et autres
« personnes de l’Eglise.
« Les frais de voyage de BIENVENU sont à la charge de GIRARDET
« si l’orgue, par suite de défauts, n’était pas reçu ; à la charge
« du Chapitre dans le cas contraire.
« La somme est payable en plusieurs versements.
« Le Sieur GIRARDET s’oblige sur tous ses meubles et immeubles
« présents et futurs, même par la prison (en prison fermée) en
« cas de défaut.
« Faict à Nantes, devant la grande porte de l’Eglise Cathédrale
« le onzième jour de septembre 1619, après-midi dudit jour,
« par devant GUILLET, notaire royal ».
L'instrument aura 2 claviers et un pédalier de 30 notes. Il constitue la base de l'instrument actuel.