Le XVIIIème siècle

NICOLAS COLLAR ET ADRIEN LEPINE


En 1744, le facteur Nicolas COLLAR procède au relevage de l'instrument.

Le 19 août 1767, devant l'urgence de nouvelles réparations, le Chapitre fait appel au facteur Adrien LEPINE, qui pose le jeu de Bombarde et accorde l'instrument.

Le 15 juillet 1768, Adrien LEPINE est chargé d'agrandir l'instrument. Le grand buffet s'augmente de deux tourelles latérales tandis que cinq nouveaux jeux sont posés.

L'ORGUE DE FRANÇOIS-HENRY CLICQUOT


Le 24 novembre 1780, l’organiste Denis JOUBERT alerte le Chapitre sur l’urgence des réparations à entreprendre.

Deux Chanoines sont désignés : MM SOLDINI et De HERCE pour examiner, avec l’organiste, l’état de l’instrument. Après examen, les réparations sont décidées.


Cette fois, c’est à François-Henri CLICQUOT que s’adresse le Chapitre.

Comme Adrien LEPINE, dont il était le beau-frère, François-Henri CLICQUOT était issu d’une longue lignée de facteurs d’orgue, d’origine rémoise, installés à Paris.

La réputation des CLICQUOT était considérable.


écusson posé sur le corps de buffetportant la mention "M. JOUBERT, organiste de la Cathédrale de Nantes" - 1776
écusson portant la mention "M.CLICQUOT, Facteur du Roy, remis cet orgue à neuf en 1784"

Troisième fils de Louis-Alexandre, François-Henri (1732-1790) devait d’abord terminer les instruments entrepris par son père avant de construire nombre d’orgues nouvelles : Cathédrale de Versailles, Saint-Nicolas des Champs, Saint-Sulpice, Saint-Merry, Souvigny, Nantes, Poitiers, etc. …

Pour la Cathédrale, le choix ne pouvait être meilleur.

Le devis portait sur une somme de 20000 livres, payables en 4 ans

François-Henry CLICQUOT porte l'instrument à 5 claviers (Positif, Grand Orgue et Bombarde de 54 notes, Récit, et Echo de 37 notes) et pédalier de 33 notes, du fa inférieur au ut dièse.

En tout, l'instrument avait 49 jeux. Il était alimenté en vent par 10 soufflets.

Il n’existait aucune pédale d’accouplement ni de tirasse. Les trois premiers claviers manuels pouvaient s’accoupler par le système dit du « tiroir ».

cornet du Positif - Clicquot

LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE


L’année même où mourrait François-Henri CLICQUOT, la Révolution française avait déjà éclaté. L’Ancien Régime s’écroulait tragiquement et le cataclysme révolutionnaire allait bouleverser bien des choses.

Qu’adviendrait-il de l’Orgue de la Cathédrale ? Allait-il disparaître, saccagé en quelques instants par l’inconscience des foules exaltées ? La chose était d’autant plus à redouter, qu’à Nantes même, plusieurs orgues avait été vendues à l’encan, d’autres détruites.

Il parut un moment que l’instrument remis à neuf par CLICQUOT dût subir le même sort. Le Comité Révolutionnaire avait en effet décidé sa destruction. Mais l’habileté de l’organiste Denis JOUBERT le sauva. Il sut convaincre les autorités que l’orgue pouvait encore être utile et ajouter à l’éclat des fêtes révolutionnaires qui se déroulaient à la Cathédrale transformée en « temple décadaire ».

Voici que sous le Directoire, encore en période révolutionnaire, une circulaire, datée du « 25 prairial, an 7 de la République » (13 juin 1799), émanant du Ministre de l’Intérieur, réclamait « la conservation et l’emploi des buffets d’orgues » (sic). « Accoutumé au son de cet instrument, le Peuple s’en voyait privé avec peine : c’était d’ailleurs un moyen d’intérêt ôté aux fêtes républicaines ».

JOUBERT avait vu juste !