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Le Grimoire du Canton de Montfort l'Amaury publie des articles sur l'histoire locale ou régionale,
en élargissant le sujet à l'histoire nationale si le thème le permet.
Reclusoirs, recluses et reclus
L’enfermement volontaire au Moyen Âge
Un reclusoir (ou une recluserie) est un petit édifice clos (souvent juste une cellule) annexé à un édifice religieux (église, chapelle, cimetière) ou situé aux abords d’une ville, où vivait un «reclus ou une recluse».
On en murait l’accès de manière à enfermer des femmes ou des hommes qui choisissaient volontairement de se retirer de la société en signe de pénitence ou par dévotion.
L'édicule était muni d'une « fenestrelle » (ou petite fenêtre), le plus souvent grillagée pour permettre le passage de nourriture et éventuellement le bois de chauffage, et d'une petite ouverture à fleur de sol pour y retirer les rejets de l'emmuré-e.
Lorsque le reclusoir est accolé à une église, un « hagioscope » (fenêtre donnant sur le chœur) permettent de suivre ou d’entendre la messe.
Les recluses étaient appelées « saquettes » ou « sachettes» en raison du sac ou du cilice qui était leur unique vêtement.
LES AÎTRES Espaces du cimetière médiéval
Les Saints Innocents et Saint Séverin de Paris
Une définition Le mot cimetière est utilisé par les clercs alors que le mot aitre vient du langage courant. Le mot est issu du latin « atrium » : espace ou cour intérieure, le plus souvent pièce d’entrée d’une domus ou d’une villa romaine. Dans l’espace funéraire médiéval il prend le sens de « terrain libre servant de cimetière aux abords d’une église », mais aussi de « galerie couverte entourant un cimetière ». Il revêtait aussi le sens de « parvis ou cour au devant d’une église ».Le cimetière était
L'ancien cimetière de Montfort l’Amaury se trouvait autour de l'église, comme c’était la norme aux périodes médiévales. Sans doute par manque de place, il a été condamné et déplacé, au XVIe siècle, un peu plus au nord, entre la rue Saint Nicolas, la rue Amaury et la ruelle des Fossés. Ce nouvel espace a la particularité d'être en partie entouré de galeries couvertes, qui servaient de charnier où se trouvent plusieurs chapelles familiales en saillies. Les galeries sud et nord datent du XVIe siècle, celle du côté est, du XVIIe siècle. Elles forment une sorte de cloître et sont classées au titre des monuments historiques par liste de 1875.
On remarque le long des murs d’enceinte, des stèles du XIXe siècle, ainsi qu'un buste de Maurice Ravel qui vécut à Montfort-l'Amaury et dont la maison est aujourd'hui un musée. On y pénètre par une porte d'architecture gothique.
Le cimetière à ciel ouvert est quant à lui étagé en terrasses, la plus haute étant la plus récente.
Victor Hugo, qui séjourna à Montfort, chez son ami Saint Valry, l’évoque dans son ode 18 « Aux ruines de Montfort-l’Amaury » (
« Et je vois dans le champ,
où la mort nous appelle,
Sous l’arcade de pierre,
et devant la chapelle,
Le sol immobile onduler »
livre 5ème d’Odes et ballades