Nord namibien

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Vers midi, comme prévu, nous filons plein NE vers Rundu et franchissons la barrière vétérinaire environ 120 km avant Rundu. Il s’agit d’une frontière à la fois sanitaire (fièvre aphteuse au nord) mais aussi sociale et ethnique.

Au sud, il s’agit d’une Afrique occidentalisée. Au Nord, 100 mètres après cette « frontière », se succèdent d’innombrables petits villages que les enfants qualifient de « village de KIRIKOU » : qq huttes de bois et de terre séchée, au toit de chaume, toutes de la même taille (définie par la longueur des gerbes qui font le toit), entourées d’une palissade de branches, ombragées par quelques arbres.

Et il n’y a pas d’autre type d’habitat. La route file, toute droite, ponctuée de place en place de citernes d’eau et l’on voit les femmes porter l’eau et le bois, les garçons essayer des maîtriser des ânes ou des bœufs récalcitrants qui tirent des traîneaux chargés de bidons d’eau ou de bois. Rares sont ceux qui ont des roues ! On n’en revient pas. Finalement, au culot et au pif, on décide de s’arrêter dans un de ces villages. Tout au long de la route sont disposés de petits tas de bois soigneusement empilés que les gens vendent pour qq dollars. C’est l’occasion d’entrer en contact. Nous demandons à visiter le village du marchand de bois. Il accepte volontiers : dans ce village qui est en fait une maison vivent 7 personnes : le marchand, son frère Serengui qui parle un peu anglais, leur deux épouses, deux petites jumelles de 6 ans et un petit garçon de 2 ans.

Serengui est appelé à la rescousse à travers la savane.

Bien sûr nous faisons quelques photos en « essayant de ne pas abuser » : nous sommes tous un peu gênés, la situation étant nouvelle tant pour ces villageois que pour nous.

Nous apprenons que les deux petites filles vont à l’école juste à côté : Serengui nous la fait visiter et la maîtresse arrive alors. Elle nous explique qu’elle a 25 élèves auxquels elle fait la classe 6h par jour. Les plus grands sont à l’école primaire à 20 km où ils restent toute la semaine. L’école est une case de 8 m sur 4 en bois et torchis comme les huttes, sans autre porte qu’un buisson épineux pour empêcher les animaux d’y entrer.

On y trouve en tout et pour tout 5 ou 6 troncs d’arbre alignés en face d’un tableau noir.

Au fond trônent 2 casiers métalliques qui contiennent les trésors de l’école et dont la maîtresse détient la clé. En remerciement nous laissons 2 bidons d’eau que j’avais emportés en prévision (lors d’un précédent voyage au Maroc, nous avions remarqué l’importance des récipients pour le transport de l’eau). A la maîtresse, les enfants abandonnent les quelques feutres et crayons qu’ils avaient emportés. Quelle expérience, d’autant plus marquante qu’inattendue ! Nulle part dans les guides ou sur le net, je n’avais rien lu sur ces villages !

Finalement, nous arrivons à Rundu alors qu’il fait déjà nuit noire (la lune, à l’envers, est réduite à un mince croissant).

Nous arrivons péniblement par une piste sablonneuse au camping du N’KWAZI Lodge, à l’est de Rundu, sur la rive sud de l’Okavango.

Nous trouvons encore une fois la dernière place du camping (eau, douches chaudes, électricité jusqu’à 1h du matin) Camping 175ND pour nous 5. Le camping ressemble à un jardin avec une végétation tropicale luxuriante, toutefois seuls les lodges ont la vue sur le fleuve.

Vendredi 08/07

Au petit matin nous longeons à pied la rive en aval sur quelques centaines de mètres. Il fait très frais ici aussi.

Sur la rive opposée, des huttes rondes comme partout ici, un maigre feu autour duquel se presse une famille et le tam tam qui résonne dans l’aube naissante…

Puis c’est la corvée d’eau avec les bœufs qui tirent leur traîneau lourdement chargé. Nous voyons nos premiers mokoros, ces pirogues taillées dans un tronc d’arbre.

Notre prochaine étape est la petite réserve de Mahango à l’entrée de la bande de Caprivi, juste avant la frontière avec le Botswana.

Nous faisons le plein de diesel à Divundu, dernière station avant le Botswana.

Sur notre route nous faisons une pause à Popa Falls :

petits rapides entourés d’une végétation tropicale assez dense avec quelques plages de sable fin (entrée 46 ND pour nous 5). 1h30 à 2h00 suffisent largement pour en faire le tour.