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Adopté en 1920
L’histoire de ce projet remonte à la publication par Marcellin Berthelot et Charles-Émile Ruelle de la Collection des anciens alchimistes grecs, 3 vols, Paris, 1887-1888 (CAAG). Berthelot illustrait ainsi l'intérêt scientifique de cette entreprise d'édition et de publication d'un corpus exceptionnel :
« Il existe dans la plupart des grandes bibliothèques d’Europe une collection de manuscrits grecs, fort importante pour l’histoire des Sciences naturelles, de la Technologie des métaux et de la Céramique, ainsi que pour l’histoire des idées philosophiques aux premiers siècles de l’ère chrétienne : c’est la collection des manuscrits alchimiques, demeurés inédits jusqu’à ce jour. <...>. Ce Corpus des Alchimistes grecs a été formé vers le VIIIe ou IXe siècle de notre ère, à Constantinople, par des savants byzantins, de l’ordre de Photius et des compilateurs des 53 séries de Constantin Porphyrogénète, savants qui nous ont transmis sous des formes analogues les restes de la science grecque. Les auteurs qu’il renferme sont cités par les Arabes, notamment dans le Kitab al-Fihrist, comme la source de leurs connaissances en chimie. Ils sont devenus, par cet intermédiaire, l’origine des travaux des savants occidentaux, au moyen âge, et par suite le point de départ initial des découvertes de la Chimie moderne. En raison de cette connexion leur publication offre une grande importance. Ils renferment d’ailleurs une multitude de procédés et de recettes techniques, susceptibles de jeter un jour nouveau sur la fabrication des verres, des alliages et des métaux antiques sujet jusqu’ici si obscur et si controversé dans l’histoire des grandes industries. »
Berthelot et Ruelle fournissaient ainsi aux chercheurs une remarquable collection de textes alchimiques. En même temps, Berthelot soulignait la nécessité de poursuivre les recherches en examinant les manuscrits alchimiques des bibliothèques d’Europe que les éditeurs n’avaient pu examiner. C’est ainsi que le projet d’un Catalogue des manuscrits alchimiques grecs prit tout naturellement la suite des travaux de Berthelot et Ruelle. Cette entreprise proposée par Joseph Bidez fut adoptée par l’Union Académique Internationale en 1924. Il s’agissait de faire l’inventaire et la description des manuscrits alchimiques. Ce travail a été mené à bien sous forme d’un Catalogue des manuscrits alchimiques grecs en 8 vols, Bruxelles 1924-1932.
Comme l’écrit le R. P. Saffrey dans l’introduction du premier volume des Alchimistes grecs :
« ... dès le départ, dans l’esprit de Joseph Bidez, le but de l’entreprise était de rechercher et de décrire les manuscrits alchimiques en vue d’éditer les textes, les étudier, en tirer des enseignements variés. J. Bidez a pu réaliser la première étape de cette valeureuse entreprise grâce à l’admirable réunion, autour de lui, des meilleurs collaborateurs possibles : Henri Lebègue, Armand Delatte, Marie Delcourt, C. O. Zuretti, Otto Lagercrantz, D. W. Singer, G. Goldschmidt et J. L. Heiberg. <...> Quand la guerre est arrivée en 1939, les huit volumes décrivant les manuscrits alchimiques des principales bibliothèques de l’Europe avaient été publiés... »
Le projet actuel, Textes alchimiques, se situe dans la continuation de ces travaux inestimables et se donne comme but d'offrir de nouvelles éditions critiques mises à jour et répondant aux exigences scientifiques actuelles. En 1968, le R. P. André Festugière proposait d’entreprendre l’édition des textes alchimiques grecs. Le programme initial, proposé par le Père Saffrey et publié dans le premier volume des Alchimistes grecs comportait 12 volumes à paraître dans la Collection des Universités de France (Collection Budé).
Adopté en 1922
Les objectifs de ce projet à long terme dirigé par l’Académie du Japon sont les suivants : rassembler des reproductions sur microfilms de documents historiques non publiés concernant le Japon et conservés à l’étranger afin de les analyser, d’en établir des inventaires, de les retranscrire, de les traduire et de les publier avec des annotations.
La collection est de loin la plus importante au Japon et est principalement composée de documents historiques des États-Unis et d’Europe, ainsi que de documents concernant les ministères des affaires étrangères de divers pays et la Compagnie des Indes orientales.
Ce projet a été proposé et accepté en 1922 lors de la troisième assemblée générale de l’UAI sur proposition de l’Académie impériale du Japon. Au cours de la période 1923-1940, l’Académie a rassemblé des copies manuscrites des quelques 1985 volumes conservés aux Pays-Bas.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1954, le projet a été repris à la demande de l’Académie, désormais rebaptisée Académie du Japon. Le travail a été confié à l’Institut historiographique de l’Université de Tokyo, qui a continué de recueillir des documents par microfilmage au lieu de les copier à la main.
Au moment où l’Institut historiographique publia l'Historical Documents relating to Japan in Foreign Countries: An Inventory of Microfilm Acquisitions in the Library of the Historiographical Institute (The University of Tokyo, en 14 volumes, Tokyo, 1963-1969), il avait établi une collection de 700.000 prises de vues provenant de 16 pays. Ceux-ci incluent des copies de documents historiques conservés aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, en Suède, au Vatican, en Italie, au Portugal, en Espagne, au Mexique, en France, en Australie, en Inde, en Indonésie, au Royaume-Uni, en Autriche, au Danemark et en Belgique. Le projet a été subventionné pour une première période entre 1954 et 1966 (par l’UAI en 1954, par l’UNESCO et le Conseil international de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH), de 1954 à 1966).
Sur recommandation de l'UAI, l'UNESCO et le CIPSH ont soutenu le projet pour une seconde période de 1975 à 1985. Le gouvernement néerlandais a également apporté son soutien à ce projet à ses débuts.
A la fin de cette seconde période, le nombre total de microfilms s'élevait à 1 141 088 prises de vues sur 2 052 bobines. Ces documents provenaient de 61 institutions dispersées et dans 19 pays.
Bien que le financement du projet soit terminé, l’Institut historiographique continue de collecter des reproductions de documents au moyen de microfilms et d’images numériques et s’emploie actuellement à numériser ses collections de microfilms, y compris les documents étrangers. L’Institut a entrepris la publication des documents importants de ces collections dans leur langue originale avec des traductions en japonais, sous le nom de « Nihon Kankei Kaigai Shiryo (documents historiques en langues étrangères relatives au Japon) ». Des progrès réguliers ont été réalisés, avec pour résultat les publications ci-dessous.
L’Institut historiographique a mis au point la « Catalogue Database of the Batavia's Uitgaand Briefboek, 1621-1792 (BUB) », dont les volumes originaux sont conservés aux Archives nationales des Pays-Bas, à La Haye.
Ces activités bénéficient du soutien du gouvernement japonais et d’autres organismes de financement.
L’Académie du Japon et l’Institut historiographique poursuivent leurs recherches sur divers documents inédits concernant le Japon. Récemment, ils ont rassemblé des documents historiques en Asie de l’Est et en Russie. L’Institut historiographique développe désormais des relations de collaboration avec les Archives historiques de l’État russe, les Archives navales de l’État russe, l’Institut des manuscrits orientaux de l’Académie des sciences de Russie et les Premières Archives historiques de Chine. Ils ont publié trois catalogues de documents historiques relatifs au Japon conservés en Russie et en Chine. Chaque année, l’Académie du Japon subventionne des échanges de recherche avec des instituts étrangers afin de développer de futures activités de collaboration liées à ce projet.
Adopté en 1962
Adopté en 1964
Le projet international d’édition et de publication des Fontes Historiae Africanae a été proposé en 1962 par le professeur Ivan Hrbek de l’Institut oriental de l’Académie tchécoslovaque des Sciences de Prague, et adopté par l’UAI en 1964 à l’initiative du CIPSH en tant que projet de catégorie A (Projet dirigé par une Académie).
Origines
Les origines du projet Fontes Historiae Africanae et d’une nouvelle recherche sur l’histoire africaine se situent dans les années 1950 et 1960, lorsque les connaissances historiques existantes sur l’Afrique ont commencé à être réévaluées de manière critique et radicalement redéfinies.
La difficulté propre à l’histoire de l’Afrique est double : d’une part, il existe un problème de sources et, d’autre part, un problème de méthodologie. Tout effort pour réévaluer et réécrire l’histoire africaine du point de vue africain, pour reconstituer et reconstruire l’histoire précoloniale constitue une étape cruciale de la décolonisation de l’histoire africaine. Cette tache a toutefois été rendue difficile par la rareté comparative des sources documentaires pour les périodes les plus anciennes, par les différences de type, de provenance et de quantité des sources écrites et leur répartition inégale dans le temps et dans l’espace. Cela a entrainé la nécessité d’accorder une grande attention à la découverte, à l’examen et à l’authentification des sources de l’histoire africaine, à développer d’autres sources historiques jusque-là non conventionnelles, et à développer et affiner les méthodes d’étude des matériaux du passé qui ont été produits sans faire intervenir la pratique de l’écriture. Une autre des carences initiales importantes de l’historiographie africaine était, à l’époque de la création du projet, le manque total d’ouvrages heuristiques, de travaux de base et d’éditions de documents qui, dans pour d’autres régions déjà couvertes par le travail de l’historiographie, avaient déjà été publiés au cours des siècles précédents. Les études historiques africaines ne disposaient pas de tels travaux et ont dû les créer « sur le tas ».
Au fil des ans, les historiens de l’Afrique ont démontré les possibilités de reconstructions historiques basées sur des traditions historiques orales et ont attiré l’attention sur différentes catégories de sources écrites dont l’existence a souvent été ignorée dans le passé. Il s’agit des premiers écrits de provenance africaine, des documents conservés dans les archives territoriales africaines et à travers lesquels « la voix africaine » peut être mieux documentée, ou des sources arabes dont l’importance et la richesse ont par le passé été clairement sous-estimées. D’immenses domaines documentaires ont commencé à apparaître ainsi que de nombreuses sources historiques jusque-là peu ou pas utilisées, telles que des documents arabes, des traditions historiques orales et des textes historiques africains écrits localement à la fois en arabe, en ajami, via des systèmes d’écriture locaux ou en alphabet latin. Toutes ces sources combinées avec les témoignages des premières activités européennes en Afrique ont permis de réunir une documentation conséquente.
Objectifs
Les objectifs principaux du projet, tels que déclarés dans la proposition soumise à l’UAI, sont de préparer et de publier des éditions critiques et des traductions de sources écrites et orales, de textes historiques ou de collections de documents traitant de sujets particuliers de l’histoire de l’Afrique subsaharienne. Les textes, présentés dans la langue d’origine, sont accompagnés d’une traduction en anglais ou en français. Le but premier est que la traduction des textes en langues étrangères vers l’anglais ou le français et la publication des documents originaux et d’archives améliorent l’accès de ceux-ci pour les universitaires basés en Afrique et à l’étranger. La priorité est donnée aux textes ou aux recueils de fragments jusqu’à présent inédits, mais de nouvelles éditions critiques de textes déjà publiés pourraient être envisagées ultérieurement.
Trois séries principales ont été établies en regroupant les publications sur la base des principales langues, ou groupes de langues, du matériel source : l’arabe, les langues éthiopiennes et les langues africaines autres que l’éthiopien. Une quatrième série, la série Varia, a également été créée pour accueillir les textes rédigés dans d’autres langues et pour lesquelles un très petit nombre de textes sont connus (par exemple, le latin).D’autres séries organisées selon la langue pourraient être créées si cela semble souhaitable. Une série intitulée Subsidia Bibliographia a également été lancée.
Adopté en 1985
L’histoire du Corpus des Astronomes byzantins remonte à 1981 : c’est, en effet, cette année-là, au Congrès Byzantin de Vienne, que le projet a été lancé ; il fut accueilli très positivement par le rapporteur Robert Browning. Le projet a été accepté par l’UAI en 1985.
Le projet puise ses racines dans une tradition bien plus ancienne, en particulier dans l’enseignement du Chanoine Adolphe Rome (1889-1971) à l’Université Catholique de Louvain. Le Chanoine Rome a été un des grands promoteurs de la recherche en Histoire des Sciences de l’Antiquité. Très doué pour les sciences et les mathématiques, ses supérieurs l’avaient envoyé à l’Université catholique de Louvain pour y faire des études de philologie classique, mais son goût pour les sciences l’avait conduit à s’intéresser à de nombreux textes scientifiques anciens. Il fut l’un des grands redécouvreurs de l’astronomie de Ptolémée par le biais de ses éditions des Commentaires de Pappus et de Théon à l’Almageste de Ptolémée, publiés dans la collection Studi e Testi de la Bibliothèque Vaticane (54, 72 et 106) et de nombreux articles sur la science grecque. Autour de lui se regroupaient de nombreux étudiants qui devaient consacrer des mémoires ou des thèses de doctorat à des textes scientifiques grecs. Parmi eux, son successeur, l’abbé Joseph Mogenet. Chargé par le Chanoine Rome d’éditer les commentaires de Théon d’Alexandrie aux Tables Faciles de Ptolémée, J. Mogenet avait été appelé comme collaborateur scientifique à la Bibliothèque vaticane, où il récoltait, durant ses séjours romains, quantité de textes scientifiques inédits d’époque byzantine, notamment des textes astronomiques. Ces trouvailles donnèrent lieu à de nombreux mémoires d’étudiants (plus de 40), où une édition provisoire avec traduction et commentaire s’efforçait de défricher les textes inédits, aussi bien d’inspiration grecque ancienne que d’inspiration arabe, juive ou latine. J. Mogenet aurait souhaité publier ces textes, sous forme d’Anecdota, qui auraient été un couronnement de ses nombreuses recherches. C’est dans cette optique que, en prévision de l’éméritat de Joseph Mogenet, j’ai pensé à un véritable Corpus des Astronomes byzantins. Malheureusement, le décès inopiné de mon maître en février 1980 ne lui permit pas de voir le lancement de ce Corpus. Le Corpus des Astronomes Byzantins fut proposé au XVIe Congrès International des Etudes Byzantines à Vienne en 1981 :
A. TIHON, Un projet de Corpus des Astronomes Byzantins, XVI Internationaler Byzantinistenkongress, Akten I, Beiheft, Jahrbuch 125
der Oesterreichischen Byzantinistik 31 (1981) (2. 1) (pas de pagination).
Le projet a bénéficié de l’appui d’éminents byzantinistes, comme I. Ševčenko (†), Gilbert Dagron, de codicologues, comme Jean Irigoin (†), Mgr Paul Canart (†), et d’éminents historiens de l’astronomie ancienne comme Otto Neugebauer (†) et Paul Kunitzsch. De plus la série a tout de suite reçu la collaboration de David Pingree (†) et d’Alexander Jones. Un problème majeur était de trouver un éditeur qui accepterait de publier et de financer ce corpus : l’astronomie byzantine intéressait peu de monde, et les grandes maisons d’édition n’ont pas donné suite à ce projet. Il a fallu recourir à un système plus artisanal, et présenter des textes « camera ready » prêts à la reproduction. Les premiers volumes ont paru chez J. C. Gieben (Amsterdam). Mais, comme on peut le supposer, les textes astronomiques byzantins ne sont pas destinés à un vaste public, et l’entreprise n’était pas d’un rendement commercial évident ... L’éditeur ayant stoppé la publication, les volumes suivants ont été publiés par A. Hakkert, puis par Academia à Louvain-la-Neuve. Actuellement la publication des volumes du Corpus a été confiée aux éditions Peeters, dans le cadre de la collection des Publications de l’Institut Orientaliste de Louvain.
Pendant longtemps, l’astronomie byzantine est restée un secteur marginal : si elle a conquis rapidement droit de cité auprès des historiens de l’astronomie arabe qui ont vu très vite l’apport que les sources byzantines apportaient à la connaisance de l’astronomie arabe et persane, elle est restée longtemps ignorée des historiens des sciences médiévales occidentales et des byzantinistes eux-mêmes. Il n’en va plus de même aujourd’hui. Les progrès rapides de la paléographie grecque, et notamment les identifications des copistes de l’époque paléologue (XIVe et XVe siècles), la mise à disposition des reproductions de manuscrits sur internet, et les nombreux articles généraux que j’ai publiés sur ce sujet, ont décidé des jeunes chercheurs à se lancer dans l’aventure.
L’édition critique d’un texte scientifique, particulièrement astronomique, est un travail long, difficile et ingrat. Il s’agit d’un travail trans-disciplinaire qui demande des compétences approfondies en paléographie, codicologie, langue grecque d’époque classique et byzantine, langues orientales, une bonne connaissance du contexte historique et culturel, sans oublier les connaissances astronomiques nécessaires, la création de programmes informatiques adaptés à l’analyse et à la comparaison des tables astronomiques. Il faut donc s’assurer la collaboration de divers spécialistes, soit en langues orientales, soit en informatique, et la coopération entre différents projets de recherches et de rencontres
Adopté en 1997
Ce projet comprend toutes les sources historiques écrites sur le Río de la Plata et le Chili entre 1500 et 1900. Il couvre la zone géographique de la vice-royauté du Río de la Plata, la Capitainerie générale chilienne et une partie de ce que l’on appelle aujourd’hui le Brésil, à savoir les états modernes de Santa Catalina et du Río Grande.
Les documents officiels de chaque état et les documents relatifs aux relations entre l’Église catholique, les États et Rome ne sont pas inclus. Le but du projet est de proposer un regard différent sur le passé, différent de celui reflété dans les sources politiques et administratives. Les villes et le pays sont décrits, ainsi que les usages et les modes de vie, en plus d’une vision critique des événements politiques. Dans certains cas, des informations précieuses sont fournies concernant la taille de la population, la faune et la flore ou le climat.
Le projet a été créé en 1996 et proposé à l’UAI lors de l’Assemblée générale de 1997. Le Dr García Belsunce fut responsable du projet depuis sa création jusqu’en août 2018 ; il a immédiatement commencé à travailler sur les premiers documents et a édité la Descripción del Perú, Tucumán, Río de la Plata y Chile. Cette chronique a été écrite par le Frère Reginaldo de Lizárraga – un frère dominicain – pour rendre compte de ses voyages dans les dernières années du XVIe siècle jusqu’à sa mort en 1609. Comme beaucoup d’autres documents de cette collection, la chronique a été éditée en 1909 et a été très difficile à trouver.
Les sources sélectionnées pour ce projet incluent la correspondance privée – comme l’édition de la Correspondencia 1802-1806 de Juan Martín de Pueyrredon –, des revues et des manuels, comme le Diario de la Invasión écrit par John Bent ou Fracasos de la fortuna y otros sucesos acaecidos écrit par Miguel de Learte. Les sources qui n’avaient jamais été publiées ont été choisies en priorité mais il est également possible de trouver dans le projet des sources éditées il y a longtemps et difficiles à trouver, même dans les bibliothèques, comme l’ouvrage de Lizárraga déjà mentionné. De courts récits et des autobiographies sont également inclus.
Ce projet a atteint une portée régionale avec l’inclusion de l’Uruguay et du Paraguay. Cela a permis la publication des Noticias del Paraguay, une chronique de Julio Ramón de César. Un an plus tard, l’Académie uruguayenne a publié un récit de voyage intitulé Tres viajeros a las costas orientales del Río de la Plata, édité par Fernando Assunçao.
Certains de ces manuscrits appartenaient à des collections privées, comme les textes de Learte ou les Mémorias de la prisión : Las casasmatas de El Callao 1815-1827, écrits par des prisonniers de cette époque. D’autres ont été trouvés dans des archives publiques et des bibliothèques, dans leur pays d’origine ou à l’extérieur. C’est le cas des mémoires de David Angus, ingénieur écossais dont les écrits ont été retrouvés par Garcia Belsunce à la Bibliothèque nationale d’Edimbourg. Le manuscrit de Jerónimo del Portillo a également été découvert par Mme Ripodas Ardanaz à la Hispanic Society of America.
Dans tous les cas, le directeur du projet a choisi un spécialiste pour rédiger une étude préliminaire. Tous parlent de l’auteur et des thèmes inclus dans le document. Des informations sur son lieu de conservation sont également incluses, si nécessaire. Dans certains cas, une liste de vocabulaire est incluse pour une meilleure compréhension. Ce groupe de sources éditées s’adresse aux historiens mais aussi à tous ceux qui aiment les livres de voyage et les mémoires.
Adopté en 1957
Adopté en 2004
La Chine et le monde méditerranéen - Sources archéologiques et documents écrits, depuis les époques les plus anciennes jusqu’à la fin du XIVe siècle de notre ère
Dans le monde d’aujourd’hui, caractérisé par une mondialisation galopante dans laquelle la Chine devient un acteur de plus en plus important, la compréhension de la dynamique historique des contacts et des interactions sino-européens est plus significative que jamais. Améliorer notre compréhension dans ce domaine est l’objectif fondamental du projet de l’UAI « La Chine et le monde méditerranéen : sources archéologiques et documents écrits ».
Objectifs et subdivisions du projet :
1. Rassembler et publier les objets provenant d’une sphère culturelle donnée et découverts dans une des autres sphères culturelles grâce à l’archéologie, en particulier les objets romains trouvés en Chine et vice versa. Ce sous-projet est la tâche principale des participants chinois, en particulier des membres de l’Institut d’archéologie de l’Académie chinoise des sciences sociales de Pékin.
2. Rassembler et traduire les textes relatant les contacts Est-Ouest et la conscience de l’existence de l’autre :
(1) Textes européens sur la Chine. Une partie de ce travail a déjà été réalisée par différents chercheurs, en particulier par le savant français George Coedès dans son ouvrage Textes d’auteurs grecs et latins relatifs à l’Extrême-Orient depuis le IVe siècle av. J.-C. jusqu’au XIVe siècle (Hanoi et Paris, 1910). La toute première tâche de l’équipe de ce sous-projet dirigée par le professeur Samuel Lieu de l’Académie australienne a été de traduire avec précision cet important matériel grec et latin en anglais et de le commenter.
(2) Textes chinois sur l’ancien monde méditerranéen: La première étape, comprenant des traductions de textes jusqu’à la fin de la période Tang, a été achevée par M. Yu Taishan de l’Académie chinoise des sciences sociales et est maintenant disponible en ligne : http://sino-platonic.org/complete/spp242_china_mediterranean.pd
(3) Le troisième grand sous-projet consiste à lancer des études de synthèse sur l’importance des données collectées dans les deux premiers sous-projets. Le travail à ce sujet a déjà commencé avec la collecte de données textuelles et épigraphiques. Ce sous-projet a donc deux objectifs particuliers :
– (i) examiner et analyser les témoignages de contacts Est-Ouest établis durant la période préislamique, notamment grâce aux travaux de doctorants attachés au projet ;
– (ii) mener des études comparatives impliquant des chercheurs de différentes parties du monde. Ceci est spécialement destiné à renforcer la coopération scientifique entre la Chine et l’Europe.
Depuis le lancement du projet en 2008, cinq volumes monographiques ont été publiés par Brepols dans la série Studia Antiqua Australiensia in Silk Road Studies, deux des volumes étant basés sur des travaux de doctorat effectués par des étudiants impliqués dans le projet.
Consulter la liste des publications sur le site de Brepols
Adopté en 2012
Le projet de traduction du Joseon wangjo sillok vise à traduire en anglais, page par page, cette longue chronique qui a documenté l’ensemble de la dynastie Joseon, sur une période d’environ cinq siècles et, à la fin du travail sur chaque volume, à en fournir gratuitement la traduction anglaise.
L’Institut national d’histoire coréenne espère achever la traduction anglaise des archives royales d’ici 2033.
Joseon wangjo sillok
Le Joseon wangjo sillok (朝鮮王實錄 - Véritables archives de la dynastie Joseon) comprend 28 ensembles de registres chronologiques différents. Chaque ensemble couvre le règne d’un souverain et était compilé immédiatement après la mort du dirigeant en question. Ainsi, les Véritables Archives ne sont pas une histoire typique, planifiée et écrite par un individu ou une équipe d’individus spécifique. La collection couvre les règnes de 25 dirigeants, du roi Taejo au roi Cheoljong, et s’étend sur une période de 472 ans. Les Véritables Archives de l’empereur Gojong et de l’empereur Sunjong ne sont pas inclus dans le Joseon wangjo sillok car ils n’ont pas été compilés pendant la période Joseon. Ils ont en fait été produits par le Bureau du gouverneur général de Corée entre 1927 et 1932, à une époque où la Corée avait perdu sa souveraineté face au Japon impérial : les récits sur l’empereur coréen et la famille impériale ont été considérablement déformés à cette époque. De plus, les normes strictes de compilation des annales appliquées pendant la période Joseon n’ont plus été suivies après la disparition de cette dynastie. En conséquence, un grand soin est nécessaire lorsqu’il s’agit de faire référence ou de citer des documents historiques inclus dans les Véritables Archives de l’empereur Gojong et de l’empereur Sunjong.
Le Joseon wangjo sillok porte également le nom de Yijo sillok (李朝實錄 – Véritables Archives de la dynastie Yi) et est parfois désigné par son abréviation, Sillok. La collection comprend deux ensembles d’ilgi (日記 – comptes rendus quotidiens), à la place d’un sillok (實錄 – Véritables Archives), pour les deux dirigeants Joseon qui ont été dépossédés et dépouillés du titre posthume de « grand roi » (大王 – daewang), à savoir Yeonsan-gun et Gwanghae-gun. Ainsi, les annales de leurs règnes sont respectivement connues sous le nom de Yeongsan-gun ilgi et Gwanghae-gun ilgi, bien qu’elles aient été compilées de la même manière que les autres annales dynastiques, et la nature de leur contenu est également la même. Une version des Véritables Archives a été compilée pendant la plupart des différents règnes, mais les versions révisées ou complétées de certaines de ces Véritables Archives ont été compilées plus tard, car les Véritables Archives de Seonjo, de Hyeonjong et de Gyeongjong n’étaient pas satisfaisantes. En outre, dans le cas des Comptes rendus quotidiens de Gwanghae-gun, les deuxième (正草本) et dernière (中草本) versions, qui n’ont pas connu d’impression, ont également été préservées. Le projet final de ces Comptes rendus contient des informations qui sont extrêmement précieuses car elles ont été supprimées de la version finale.
La plupart des Joseon wangjo sillok ont été imprimés sur du papier grâce à des caractères mobiles en bois. Cependant, les annales des premiers règnes anciennement stockées aux archives du mont Jeongjok et deux volumes de l’ilgi Gwanghae-gun ont été transcrits à la main. Les exemplaires existants du Sillok en Corée du Sud proviennent de diverses sources et sont conservés à plusieurs endroits. L’Institut Kyujanggak d’études coréennes de l’Université nationale de Séoul possède 1 707 fascicules (卷 – gwon), reliés dans 1 187 livres (冊 – chaek), provenant des archives du mont Jeongjok, 27 livres des archives du mont Odae et certaines autres pages. De même, les Archives nationales de Corée ont dans leur dépôt de Busan 1 707 fascicules (848 livres) provenant des archives du mont Odae. Les textes conservés sur les deux sites ont été collectivement désignés comme Trésor national n°151. En 1997, Hunmin jeong-eum (Les Sons corrects pour l’instruction du peuple du roi Sejong), l’explication théorique de Han-geul, l’alphabet coréen et les Véritables Archives de la dynastie Joseon ont été inscrites au programme « Mémoire du monde » de l’UNESCO. Les Véritables Archives ont été écrites en chinois classique, les rendant inaccessibles au lecteur moyen. En 1968, la King Sejong Memorial Society commence à traduire le Sillok en coréen. Ce projet est repris par le Korean Classics Research Institute en 1972 et achevé en 1993. La version coréenne a été publiée en 413 volumes, offrant au public coréen la possibilité de lire directement le texte. Pour améliorer son accessibilité, le texte a été numérisé et fourni au public sous forme de CD-ROM par Seoul System (renommé Soltworks en 2003). Dans le même temps, l’Académie des sciences sociales de Corée du Nord a traduit la version archivée du mont Jeoksang en coréen entre 1975 et 1991, donnant 400 volumes de texte Han-geul.
Adopté en 2015
Les villes méditerranéennes : les facteurs de développement. Analyse diachronique, transversale et multidisciplinaire / The Mediterranean towns: items for development. Diachronic, transversal and multidisciplinary Analysis (MEDTOWNS)
Ce projet étudie la manière dont les villes méditerranéennes ont contribué au développement des différentes sociétés à travers l’histoire de l’humanité. Celles-ci ont toujours été des centres dynamiques de développement et d’amélioration des différentes civilisations et cultures, de la Préhistoire à nos jours. La société urbaine articule son propre espace tout en transformant le paysage et en imposant un contrôle économique, social et politique sur la région. Les villes et les régions sont devenues une combinaison inséparable, et ce avec des conséquences importantes et transversales, puisque les régions dépendent des intérêts urbains et que les élites urbaines ont une incidence sur le pouvoir et le gouvernement.
OBJECTIFS ET AXES
Le projet de recherche étudie la fonction des villes dans le développement des sociétés méditerranéennes par un travail comparatif et interdisciplinaire articulé en six axes :
Villes et articulation politique et territoriale. Les villes et villages ont projeté leur vigueur sur leurs régions respectives. Dans la zone méditerranéenne, les régions se sont adaptées de différentes manières aux intérêts des élites urbaines au cours de l’histoire. Celles-ci ont imposé une orientation spécifique sur la région dans différents domaines (notamment l’économie, l’influence sociale, les actions institutionnelles et l’intervention politique).
Morphologie urbaine et identité sociale. La morphologie urbaine est un miroir de la réalité sociale qui s’inscrit dans des racines historiques. La structure des villes et des villages doit être étudiée du point de vue historique pour comprendre leur évolution sociale ainsi que l’évolution du patrimoine.
Mobilité et déplacement de personnes. La région méditerranéenne a toujours été un carrefour des mouvements de populations. Les régions méditerranéennes ont connu une série de mouvements migratoires à partir de et vers différents points cardinaux. La raison de ces mouvements fut économique mais aussi idéologique ou culturelle. Les différents espaces nécessitent une analyse diachronique très attentive pour comparer leurs parcours historiques avec les problèmes actuels.
Dynamique économique. Les villes et villages méditerranéens se caractérisent par une activité économique qui justifie leur poids, puisqu’elles ont également mené les régions et les pays dans les domaines social et politique. Eu égard à la longue évolution historique de cette région (qui comprend l’agriculture et un commerce important), sa dynamique économique devrait être mieux comprise à travers une analyse diachronique.
Relations culturelles, religieuses et diplomatiques. L’une des caractéristiques permanentes des villes et villages méditerranéens est le contact entre différents peuples, le partage ou la lutte pour des identités diverses. Tout au long de l’histoire, les sociétés urbaines ont développé différents modèles d’intégration ou de rejet. Une perspective interdisciplinaire est vitale pour comprendre les problèmes actuels autour de la coexistence des cultures dans la région méditerranéenne.
Ressources énergétiques et changement climatique. Les villes et villages méditerranéens ont historiquement excellé dans la gestion des ressources énergétiques. La production économique et l’févolution démographique ont conditionné l’approvisionnement énergétique dans toute la région méditerranéenne, avec des difficultés et des limites notables.
Adopté en 2015
Le projet Medieval European Coinage est basé au Fitzwilliam Museum, Université de Cambridge, et supervisé par la British Academy ; nous sommes fiers que notre projet ait été le 88e adopté par l’UAI en juin 2015.
Le professeur Philip Grierson (1910-2006) a créé le projet Medieval European Coinage (MEC) en 1982 afin de produire un compte rendu à jour et faisant autorité sur la monnaie médiévale (ca. 400-1500) et pour remplacer la seule enquête comparable (et très dépassée), le Traité de numismatique du Moyen Âge d’Arthur Engel et Raymond Serrure (3 vols., Paris, 1891-1905). Le projet a ensuite été dirigé par le Dr Mark Blackburn (1953-2011) et est actuellement dirigé par le Dr Elina Screen (éditrice générale, 2011-) et géré au jour le jour par le Dr Adrian Popescu, conservateur de la section Coins and Medals au Fitzwilliam Museum. Le projet couvre l’Europe de la péninsule ibérique à la Scandinavie et de l’Irlande à la Russie et à la Roumanie d’aujourd’hui. Les volumes couvrent les pièces de monnaie de l’Europe occidentale et orientale et de l’Orient latin, mais omettent délibérément Byzance, que Grierson a couvert dans un projet séparé en plusieurs volumes sur la collection Harvard à Dumbarton Oaks. Les monnaies islamiques sont introduites brièvement dans les volumes des régions où elles ont circulé et influencé les monnaies occidentales, telles que l’Espagne et l’Orient latin, mais sont par ailleurs omises.
La numismatique médiévale est un domaine dynamique, avec de nombreuses recherches menées par des numismates universitaires et des conservateurs de musées, et par des chercheurs-collectionneurs au niveau local. La littérature souvent technique est donc dispersée dans des études spécialisées dans de nombreuses langues, ce qui rend l’accès aux recherches les plus récentes et la compréhension d’une vue d’ensemble et de ses implications difficile pour les non-spécialistes. Chaque volume du MEC fournit aux historiens, archéologues, historiens de l’art et numismates une évaluation approfondie et accessible du matériel numismatique, accompagnée d’un catalogue entièrement illustré de la collection internationalement reconnue du Musée Fitzwilliam, qui comprend environ 30 000 pièces médiévales et fut en grande partie constituée par Philip Grierson lui-même.
Les volumes contribuent particulièrement à situer les monnaies individuelles, qui sont généralement étudiées ville par ville ou souverain par souverain, dans leur contexte régional et international plus large. Les volumes stimulent également les recherches futures en identifiant différents problèmes et questionnements. De plus, chaque volume comprend des documents complémentaires tels qu’un glossaire et un index des lieux de découverte des monnaies. Les volumes du projet sont publiés par Cambridge University Press, tandis que les pièces sont également mises à la disposition du grand public via Collections Explorer, le catalogue en ligne en accès public du Fitzwilliam Museum.
Chaque volume du MEC est préparé par d’éminents spécialistes de la numismatique médiévale et le projet compte actuellement dix volumes en préparation. Vingt-trois auteurs (passés et présents) issus de douze pays participent au projet. Il est supervisé par le Sylloge of Coins of the British Isles/Medieval European Coinage Project Committee de la British Academy, présidé par le professeur Simon Keynes. Les auteurs du volume, le personnel du projet et les membres du comité ne sont pas rémunérés.
Cinq volumes sur les vingt projetés de la série ont été publiés entre 1986 et 2017. Ces ouvrages ont trouvé leur place dans les coeurs et les esprits, ainsi que sur les étagères, non seulement de la communauté universitaire, mais aussi des conservateurs de musées, des collectionneurs et des numismates professionnels, pour qui les volumes sont une référence inestimable lors du catalogage des monnaies. Un compte rendu récent de Bernd Kluge sur MEC 12: Italie (I). L’Italie du Nord décrit le projet comme « das bedeutendste Unternehmen der Mittelalternumismatik » [l’entreprise la plus importante de la numismatique médiévale] (Geldgeschichtliche Nachrichten 294, 2017, p. 374).
Adopté en 2017