Jean-François Gras - décembre 2023

Séjour dans le Hoggar du 3 au 17 décembre 2023 

Après une interruption de 11 longues années, on peut retourner de nouveau à Tamanrasset et dans les massifs adjacents, mieux, les procédures sont facilitées et obtenir le visa n’est plus qu’une formalité (si j’ose dire). Nous avons profité de l’occasion pour y aller, Tiphaine (qui n’était jamais venue) et moi-même.

Nous arrivons donc dans la nuit du 2 au 3 à l’aéroport de Tam, Laïd nous y attend et je suis bien content de le retrouver ; après avoir récupéré nos bagages et une fois nos passeports vérifiés scrupuleusement (plutôt deux fois qu’une) par la police, il nous amène au camping où nous finirons paisiblement notre nuit. Les policiers nous escortent aussi jusqu’au camping, sympa !

Le lendemain matin, Laïd vient nous chercher et nous allons chez lui pour charger les véhicules, nous faisons aussi connaissance avec Abda qui nous accompagnera et conduira l’autre pick-up. Pour le chargement c’est confortable, il y a de la place ! Nous sommes très vite complices avec nos deux compères et les préparatifs se font dans la bonne humeur.

Les derniers achats terminés nous quittons Tam, qui prend des airs de mégapole, en direction du massif du Tesnou, après In Amguel on commence à retrouver le désert que nous attendions. Nous passons devant le Taourirt d’In Ecker, théâtre d’essais nucléaires français plus ou moins ratés et, une soixantaine de km plus loin nous quittons la nationale pour nous enfoncer dans le massif du Tesnou. 

Figure 1. Le Tesnou. Figure 2. Sommets d’In Tinebard, oued Amghah. Figure 3. Laïd et Aba.

Au programme à Tesnou : deux voies sur l’Éléphant : Biskoas Kemendal et La Porte des sables pour (re)prendre contact avec le rocher de là-bas, puis, dans une vallée au sud de l’Eléphant nous avons répété une voie que j’avais ouverte avec un camarade en 2012. Nous y avons ouvert une sortie, car à l’ouverture nous avions rejoint le sommet par une vire ascendante faute de temps. Le résultat est une longue (11 longueurs) et jolie voie, un peu expo, qui ne dépasse pas le 5, ambiance montagne : Les Goujons manquants (2e ascension).

Le jour suivant nous avons levé le camp en direction de la Téfédest blanche plus précisément vers l’oued Timakatine où l’un des deux dômes nommés Tehoudjine (les pouliches) recèle de courtes jolies voies. Le lendemain matin nous y avons fait le beau dièdre ouvert en 2005 : Beau Téton et l’après-midi une jolie voie dure et expo que nous avions ouverte en 2012 : Joe Strummer (2e ascension).

Le lendemain une journée de jonction en voiture nous amène à l’oued Amghah en passant au pied de la toujours aussi farouche Garet el Djenoun (Oudane). Sur les sommets facilement accessibles qui bornent cet oued au nord et au sud nous avons ouvert des voies belles et très peu fréquentées

Dans le nord de l’oued Amghah (oued Ouarined) nous avons répété une voie de 9 longueurs en 5+ maxi qu’on avait ouverte en 1988 avec deux copains : Sacco et Vanzetti (3e ascension) puis nous avons levé le camp pour rejoindre l’anse sud de l’oued et deux beaux sommets jumeaux proches de la guelta nommée In Tinebard.

Nous avons répété une voie sur chacun des sommets, la première journée nous avons fait Afraou (2e ascension) sur le sommet de gauche : une voie d’une dizaine de longueurs entièrement assurée sur coinceurs (à part 1 clou au relais 6) en 5+ maxi, je l’avais ouverte avec un ami en 2009, cette année nous avons modifié le tracé de la voie pour rester au maximum dans les fissures /dièdres et ça donne une très belle voie un peu plus soutenue. Le lendemain nous avons répété Tralik (3e ascension) sur le sommet de droite, 11 longueurs, 6a+/ A2 maxi ; on l’avait ouverte en 2006, belle voie avec quelques passages expo obligatoires, ça a bien clôturé la partie escalade de notre séjour !

Le jour suivant nous avons quitté l’oued Amghah en direction de l’oued Adjelil que nous voulions un peu « explorer ». L’oued est très sableux dans sa partie basse et il a fallu toute l’expérience de nos deux conducteurs pour remonter jusqu’au point d’eau à proximité duquel nous voulions installer le camp. La source d’Adjelil n’est plus qu’un mince filet d’eau, les roseaux ont brulé, le puits est à sec, triste constat : partout le réchauffement climatique est à l’œuvre ! À part ça le paysage est superbe et nous faisons deux jolies balades.

L’heure du retour a sonné et en deux petites journées de 4x4 nous rentrons à Tam retrouver Majid pour un repas chez lui et, après un bref repos, Laïd et Majid nous ont accompagnés à l’aéroport.

Majid est toujours au top question organisation et c’est toujours aussi tranquille de partir par son intermédiaire.

Merci à Laïd et Abda qui ont été deux compagnons formidables, disponibles et de bonne humeur. Ils nous ont fort efficacement accompagnés dans notre belle échappée. Les discussions au coin du feu ont souvent été sources d’éclats de rire et le thé était succulent.

Il faut noter les talents d’intendant et de cuisinier de Laïd qui arrivait encore à faire une excellente salade fraîche 12 jours après notre départ. Très important aussi : nous aurons eu de l’eau minérale jusqu’au bout du voyage !

Si les conditions le permettent vous pouvez compter sur moi pour revenir l’an prochain !

Visionnez la vidéo du 6 mars 2024. Pour en savoir plus, contactez Jean Francois.