Dans l'harmonieux et lumineux chœur gothique, des vitraux du 20e siècle, offerts à la paroisse par le pasteur Paul Wagner illustrent le message de la résurrection. Ils sont dédiés à ceux qui sont morts dans la foi au Christ.
Ces vitraux ont été complétés en 2001 par des créations originales de Thierry Tristan Ruhlmann pour les quatre grandes baies du côté Sud de la nef. Ces nouveaux vitraux ont pour thème la création première du livre de la Genèse et la création nouvelle par l'Esprit de Pentecôte. Le maître-verrier d'Alteckendorf s'est servi de différentes techniques du verre (utilisation d'émaux, superpositions de verres, thermoformage, gravures à l'acide, sertissage en plomb) pour réussir un savant mélange du traditionnel et de l'innovation.
« Que la lumière soit »
« Dans l'histoire de l'art, le vitrail est le produit de la théologie de la lumière et du symbolisme des couleurs dès le haut Moyen Âge. Le panneau de verre, tout en transmettant la lumière et les couleurs, invite à une dynamique du regard et du cœur par autant de changement d'aspect au cours d'une journée et tout au long des années.
Il interpelle à sa manière le chrétien qui le contemple, par les symboles, les images et les lumières transcendantes qui énoncent autant de vérités fondamentales de la foi chrétienne.
Les vitraux de l'église de Waltenheim-sur-Zorn s'inspirent de la création première selon la Genèse et de la création nouvelle par l'Esprit de Pentecôte.
Les éléments cosmiques apportent leur dynamisme à la terre et à l'homme qui veut recevoir, d'une main qui accueille, cette espérance divine.
C'est un nouveau langage, celui de l'Art qui vient nous ouvrir à l'agir de Dieu. Puisse-t-il être, avec l'Esprit Saint, libérateur pour notre entendement et notre foi. »
Par Evelyne Schaller
« Les vitraux…
Partons à la découverte des vitraux existants dans la nef de l'église. Tronqués par la tribune, seule la partie basse en est visible.
Réalisés probablement vers la fin du XIXe siècle, ils reflètent une certaine austérité, restant simples dans leur formulation, frise périphérique végétale stylisée, rigoureuse dans sa répétitivité, le remplissage avec des losanges confirme, si besoin est, le parti pris d'un dépouillement extrême. Le challenge, lors de la conception des nouveaux vitraux était de s'ouvrir à l'image et aux techniques actuelles, tout en conservant à l'ensemble une certaine cohérence.
L'originalité de la démarche réside donc dans un savant mélange de vitrail traditionnel peint, représentant à l'identique, dans les parties basses des fenêtres, frises et losanges.
Assise sécurisante, dont les racines, profondément ancrées dans l'histoire, ne dénature en rien l'espace.
À mesure cependant que s'élève le regard, l'ensemble, méthodiquement, se dilue jusqu'à devenir incandescant, créant le mystère d'une spiritualité en mouvement.
L'opulente générosité du souffle divin, qu'incarnent la colombe et les langues de feu, est message d'Amour. Et l'Esprit de Dieu qu'une main accueille, exprime les bases de notre foi... »
Par Thierry Ruhlmann.
" L'église telle que nous la voyons aujourd'hui est un ensemble de constructions ou de modifications successives de différentes époques. La tour, avec ses pierres d'angle en grès rouge, est la partie la plus ancienne, la date de 1312 est taillée dans le contrefort. Il est parfois supposé qu'il s'agissait déjà d'une modification d'un premier édifice modeste du XIIe siècle. Le merveilleux chœur aligne avec son abside et la belle sacristie avec leurs remarquables voûtes gothiques, dont les arcs ont été mis en valeur, datent probablement de la même époque bien que parfois attribués à una modification du XV siècle.
Avec la réforme introduite dans le bailliage de Brumath en 1570, dont Waltenheim faisait partie, l'église devient protestante et, en 1686, avec l'instauration du simultaneum, le chœur avec la sacristie et l'autel principal sont attribués par décision royale aux catholiques.
Au fil du temps, l'église devenue vétuste et trop petite pour l'augmentation des pratiquants, principalement des protestants, la nef est démolie en 1778 et reconstruites plus grandes l'année suivante avec l'aide du conseil de fabrique (Schaffnei) de Brumath qui régissait les biens des paroisses de l'ancien bailliage. Pour finir, le clocher est rehaussée en 1843 par la commune civile et la plus ancienne des deux cloches actuellement en service est installée.
La dernière rénovation intérieure a été effectuée en 1978 avec l'aménagement d'un autel unique dans le cœur. Les deux confessions utilisent depuis, sans distinction, le chœur et la nef.
La propriété de l'église est transférée en automne 1996 à la commune civile assure dès lors la maîtrise d'œuvre des travaux."
Par A. Wydmusch