CONCERT DE NOËL 2023

Offert par l'Ecole de Musique de Fondettes et Rémy Crépin de l'ONDF à l'orgue.


Rémy Crépin à l'orgue de la cathédrale de Tours

Biographie de Rémy Crépin :

Rémy Crépin a débuté l'orgue avec Jean-François Maupetit, organiste de Sainte-Marie de la Guillotière à Lyon. Étudiant à l'INSA de Lyon, il a eu la chance d'intégrer la section musique étude et de travailler l'orgue avec Paul Couëffé, organiste de réputation internationale et grand pédagogue. Son apprentissage s'est terminé au conservatoire de musique de Nice avec Jean Wallet qui lui a beaucoup appris et l'a accompagné jusqu'à la fin de son 3ème cycle. Il a été organiste pendant plusieurs années à Mougins, suppléant à la cathédrale de Nice et organiste de la mission catholique de Zürich. Il est aujourd'hui suppléant à la cathédrale de Blois, à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire et à Fondettes ainsi qu'à Vernou où il habite et où il joue l'orgue de Francis Poulenc. 

Au programme d'orgue : trois pièces de Jean-Sébastien Bach :

Prélude en Ut Majeur - BWV 547 - Prélude de Noël.

Choral BWV 659 : "Nun Komm der Heiden Heiland" - Choral de l'Avent : "viens maintenant sauveur des païens". 

Choral BWV 645 : " Wachet auf ruft uns dis Stimme" - "Réveillez-vous, la voix du veilleur vous appelle".

extraits de Gilles Cantagrel : Guide de la Musique d'orgue chez Fayard :

Prélude en Ut Majeur - BWV 547 (4'40)

https://www.youtube.com/watch?v=P97d0Y8Hx_g

Oeuvre puissante, de construction complexe, la densité de son écriture la rattache aux années de Leipzig : Une étude plus approfondie permet même de penser que ce serait le tout dernier Prélude et Fugue composé par Bach. On l'appelle parfois "Prélude de Noël". Il existe en effet une analogie assez évidente entre le Prélude et le Choeur d'entrée de la Cantate de l'Epiphanie "Sie Werden aus Saba alle kommen"(Ils viendront tous de Saba) BWV 65, de 1724 : même tonalité d'Ut Majeur, même motif ascendant, même rythme ternaire, tous relevant de la symbolique musicale de Noël. C'est aussi le climat de la cantate de Noël "Christen äzet diesen tag" (Les chrétiens mangent ce jour) BWV 63 de 1723, avec sa procession en marche parmi les carillons vers son but lumineux. Mais surtout, il faut remarquer, en cours de développement (mesure 54), l'apparition d'une figure descendante, déjà implicite à la mesure 6, qui n'est autre que le motif initial des variations canoniques sur le cantique de Noël " Von Himmelhoch da komm ich her" (Je viens du haut du ciel) BWV 769, également en Ut Majeur, ultime chef d'oeuvre de la musique d'orgue de Bach datant des années 1746-1747.

Le Prélude : Il représente l'aboutissement du travail de synthèse et de développement que Bach réalisa tout au long de sa vie, entre la structure d'un mouvement d'un concerto instrumental de style vivaldien et une puissante et rigoureuse élaboration contrapuntique, atteignant ici les bornes de l'abstraction. L'exposé du thème, découpé comme celui d'une fantaisie de Froberger, se fait en canon à l'octave, à la mesure. Bâti en 4 sections d'une mesure chacune, ce thème présente les 4 éléments musicaux qui vont constituer toute la matière musicale du Prélude, avec un cinquième élément dérivé, combinaison du 2e et du 4e. Le Prélude est articulé en trois grandes parties. Exposition (Mesures 1 à 21) au ton principal, suivi d'une contre exposition à la dominante. Le Développement (Mesures 22 à 63), successivement en Fa Majeur, la mineur, ré mineur, Fa Majeur, Ut Majeur et Sol Majeur. Conclusion (Mesures 64 à 88), en Ut Majeur, fa mineur et Ut mineur, puis Pédale de dominante, accord de fausse cadence et coda en Ut Majeur.


Choral Nun Komm der Heiden Heiland - BWV 659 (5')

https://www.youtube.com/watch?v=NjTemQJvWcI

Viens maintenant, sauveur des païens, Reconnu comme fils de la vierge, C'est pour le monde s'émerveille, Que Dieu lui a commandé de naître ainsi.

Ce cantique, sur lequel s'ouvre le petit livre d'orgue (Orgelbüchlein N° 1 BWV 599), est traité trois fois de suite dans le recueil de Leipzig. Pour deux de ces trois chorals (N° 9 et 11), nous possédons un état antérieur de rédaction, et deux versions préalables pour le N° 10. Il existe aussi une fuguette sur ce cantique dans le recueil Kirnberger. Ce choral orné est l'un des plus justement célèbre de Bach. La mélodie apparaît au soprano, dans les mille volutes d'une richissime ornementation, sorte d'Arioso au pouvoir expressif. C'est un admirable chant qui s'élève par vagues, effusion d'adoration et d'imploration dans l'attente du Rédempteur. L'accompagnement est réalisé à l'Alto et au Ténor en empruntant l'intonation du cantique, qui réapparaît discrètement à chaque période, et en répondant au chant par des jeux d'imitations. Pour sa part, la basse s'avance en une pulsion régulière de croches, respiration sereine pour ce chant exalté. L'attente du Messie étant liée au plan de la rédemption et à la perspective du sacrifice, c'est sur cette grande arabesque de caractère presque tragique, accusé par les sombres coiuleurs du ton de sol mineur que se termine le Choral, arabesque descendant d'une octave et demie. Peut-être le compositeur se souvient-il ici de la péroraison du Choral homonyme de Buxtehude ( BUX WV 211), également en sol mineur.


Choral  Wachet auf ruft uns dis Stimme - BWV 645 (4'30)

https://www.youtube.com/watch?v=IiUyz4HG-Kc

Réveillez-vous, la voix du veilleur vous appelle

Ce choral pour orgue est sans doute aujourd'hui le plus populaire de Bach. Il est tiré de la célèbre cantate "Wachet auf" BWV 140 qui date de 1731, où il apparaît comme N° 4. C'est, confié à la partie de ténor, l'énoncé de la mélodie du cantique sur les paroles "Sion, entend chanter les veilleurs", tandis que la ritournelle d'accompagnement est assurée par les cordes. A l'orgue, le thème du Choral est entendu, comme ce doit, au Ténor, en Cantus Firmus à Fondettes sur le jeu de Dulciane imitant une trompette ; la main droite joue la ritournelle au Principal, et le Pédalier assure la Basse (16' et 8').

La parabole des dix vierges - Evangile selon St Matthieu, chapitre 25 (AELF)

01 « Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux.

02 Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes :

03 les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile,

04 tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile.

05 Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.

06 Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”

07 Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe.

08 Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.”

09 Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”

10 Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.

11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !”

12 Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”

13 Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.


Choral extrait de la cantate 147

Jesus bleibet meine Freude,

Meines Herzens Trost und Saft,

Jesus wehret allem Leide,

Er ist meines Lebens Kraft,

Meiner Augen Lust und Sonne,

Meiner Seele Schatz und Wonne;

Darum lass' ich Jesum nicht,

Aus dem Herzen und Gesicht.


Jésus demeure ma joie,

la consolation et la sève de mon cœur;

Jésus me préserve de toute souffrance

Il est la force de ma vie,

le plaisir et le soleil de mes yeux,

le trésor et le délice de mon âme.

Voilà pourquoi je ne laisse pas Jésus

hors de mon cœur et de ma vue.