saint-didier-sur-arroux(saône-et-loire)

SAINT-DIDIER-SUR-ARROUX

(Saône-et-Loire)

Accueil

- Cartes IGN au 1/25000e 2825 ouest Saint-Léger-sous-Beuvray et 2825 est Autun.

- Accès : depuis Etang-sur-Arroux, la D297, distance 6 km 500. Depuis Luzy, N81 direction Autun, puis à hauteur de la commune de Poil, prendre la D297, distance 14 km 500.

Situé aux confins du Nivernais, entre l'Arroux et le Mont Dône, Saint-Didier-sur-Arroux est une petite commune rurale morvandelle isolée. Les principaux hameaux ont des toponymes qui évoquent l'influence gallo-romaine: Charency, Gissy, Patigny, Demetry.

Charency est le nom primitif du bourg, où fut élevée une église sous le vocable de Saint Didier, évêque de Vienne au VIe siècle et natif d'Autun. Au XIe siècle, la paroisse porte encore le nom de Charency. En 1842 y fut construit un château de style néo-gothique, aujourd'hui ruiné. On n'en voit que quelques tours crénelées et une chapelle eu milieu des prés, un peu au-dessus de l'Etang de Boussons. L'ensemble donne une impression très romantique.

Gissy était une petite seigneurie et un hameau attesté au XVe siècle.

Patigny se trouve sur une voie Bibracte- Toulon-sur-Arroux qui a laissé des vestiges encore bien visibles de son emprise et parfois de son empierrement, notamment entre la Ranche et Patigny. Aux Jouleaux, on voit un petit château avec tour ronde, belle construction des XVe ou XVIe siècle.

Demetry, hameau aujourd'hui bien isolé, en bordure de la rive droite de l'Arroux, était au début du VIIe siècle une villa appartenant à Saint Didier, évêque d'Auxerre, un autre personnage donc, que le Saint Didier patron de la paroisse. Au Xe siècle, Demetry était une possession de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun. Un gué existait sur l'Arroux, entre Demetry et le hameau de Rondeaux. Un chemin ancien dont il ne reste que des vestiges discontinus, sur la rive droite de l'Arroux, depuis Etang jusqu'à Thil-sur-Arroux croisait le chemin du gué, sous la villa de Demetry, et porte toujours le nom inexpliqué de "Chemin de Patata".

St Didier fut chef-lieu de canton peu après la Révolution. Plusieurs de ses maisons sont des habitations bourgeoises cossues, qui abritaient des notables. L'église de St Didier a été reconstruite en 1846. On voit sur la place qui la borde le socle d'un calvaire érigé au début du XIXe siècle en souvenir de l'un des personnages les plus éminents de la commune. Il s'agit d'Hugues Nardon, qui fut au début de sa vie un révolutionnaire très engagé et qui devint ensuite un serviteur zélé de l'Empire. Il s'était lié d'amitié dans sa jeunesse avec Joseph Bonaparte, en compagnie duquel il avait été pensionnaire au collège d'Autun. Devenu membre du corps préfectoral, il fut successivement administrateur de la province de Parme en Italie, puis de la province de Cuenca en Espagne, baron d'Empire, Grand d'Espagne. Il fut assassiné au cours d'une émeute en 1812. C'est ce que rappelle son épitaphe, sur ce qui reste de la croix, dite toujours "Croix Nardon".

A l'entrée est de St Didier, on peut voir le château de St Didier, belle demeure du XVIIe siècle. A une centaine de mètres, en bordure de la route qui descend à Demetry, se trouve un gros rocher présentant à son sommet une sorte d'encoche de la forme et de la dimension d'un fauteuil: c'est la chaise du Diable, pierre qui met en scène le diable constructeur du pont de Toulon-sur-Arroux, comme à Dettey et Uchon.

L'Etang de Boussons, dont les eaux s'échappent vers une rivière descendue du Mont Beuvray, au nom si évocateur de "la Braconne", forme un magnifique plan d'eau ayant un peu plus d'un kilomètre de longueur et trois à quatre cents mètres de largeur. On peut l'admirer tout particulièrement le long de la D114, qui emprunte sa chaussée. C'est le séjour habituel et l'étape de nombreux oiseaux.

© Roland Niaux, 09 février 1994

Publication électronique : 2006-2007

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