glux-en-glenne(nièvre)
GLUX-EN-GLENNE
(Nièvre)
-Cartes IGN 1/25000e 2825 ouest St Léger-sous-Beuvray et 2824 ouest Arleuf-Haut Folin.
Accès :
depuis Château-Chinon, la D978 direction Autun jusqu'à Pont-Charreau, puis sur la droite la D197 qui remonte la vallée de l'Yonne sur 10 km, enfin la D300 qui mène jusqu'au bourg de Glux. Distance depuis Château-Chinon : 18 km.
Depuis Autun, le chemin le plus rapide est celui qui mène au Mont Beuvray, soit la N81 jusqu'à Fontaine-la-Mère, puis la D61 jusqu'à St Léger-sous-Beuvray, la D3 devenant D18 à la limite départementale de la Nièvre jusqu'à l'Echenault et enfin la D300 jusqu'au bourg de Glux. Distance depuis Autun : 33 km.
Sur la commune de Glux se trouve la moitié nord du Mont Beuvray, et donc la moitié de l'oppidum de Bibracte. Comme le Beuvray est partagé entre trois communes et Bibracte entre deux, il sera traité dans une notice spéciale.
Au bourg de Glux est édifié le Centre Archéologique Européen du Mont Beuvray. Le Centre archéologique européen emploie à Glux une vingtaine de personnes en permanence et accueille des équipes internationales de chercheurs et d'universitaires venant travailler chaque année sur le site de Bibracte. Il met à leur disposition une logistique de pointe - laboratoires, matériel de fouille, bibliothèque, techniques d'investigation - unique en France. Il assure également la formation des étudiants et des professionnels appelés à travailler en liaison avec des archéologues et l'initiation des jeunes à l'archéologie. Le Musée celtique de Bibracte s'est installé à l'entrée principale de Bibracte, au col du Rebout, à cheval sur les départements de la Nièvre et de la Saône-et-Loire.
Glux est le village le plus élevé du département de la Nièvre, tout entouré de montagnes boisées : au nord, le massif du Folin, au sud le Mont Beuvray et à l'ouest le Mont Preneley. Village de près de 800 habitants à la fin du XIXe siècle, n'en ayant plus que 115 au recensement de 1990, pour la plupart retraités, il ne tire ses ressources que de l'exploitation forestière, et place son espoir dans l'accueil des chercheurs et touristes attirés par le site de Bibracte et la beauté des forêts morvandelles.
L'église, sous le vocable de St Denis, est un édifice bâti à la fin du XIXe siècle sur une église romane. Celle-ci comportait de nombreux matériaux gallo-romains en remploi. Un petit oratoire gallo-romain, proche de l'église, a été fouillé par Bulliot, l'inventeur de Bibracte, au XIXe siècle. L'origine du village, qui au Moyen-Age s'appelait "Lieux" est donc très lointaine. On ne sait comment il a pris le nom de Glux, qui peut avoir un rapport avec le nom donné à la paille de seigle, glui ou glu, dont on couvrait autrefois les chaumières du Morvan. Quant au déterminatif de situation "Glenne", il est d'adjonction récente, et rappelle qu'avant la Révolution, la majeure partie de la paroisse dépendait de la châtellenie de Glenne, suivant une limite allant de l'Echenault aux sources de l'Yonne et suivant ensuite le cours de cette rivière. Sur la place de l'église, un monument rappelle le souvenir de son héroïque curé, l'abbé Bornet, curé des deux paroisses voisines de Glux et de St Prix, né en 1896, officier de réserve, qui ne cachait pas ses sympathies pour la Résistance, à laquelle il participa activement. Arrêté par la Gestapo, il mourut sous la torture, le 9 juin 1944.
Les sources de l'Yonne sont situées à 1 km 500 à l'ouest du bourg de Glux, au pied du Mont Preneley, sur la ligne de partage des eaux séparant les bassins versants de la Seine et de la Loire, et où se croisent quatre très vieux chemins. On y accède facilement, soit depuis le hameau d'Anvers, sur la D500, à 750 mètres au sud-est, soit depuis la D300, à 1 km au nord-est, au croisement du GR13. L'actuelle source principale de l'Yonne ne se remarque pas spécialement : il s'agit d'un pré gorgé d'eau dont les multiples filets forment rapidement, par leur réunion, un ruisseau qui était capable, au XIXe siècle, de transporter annuellement huit à dix mille décastères de bois (100 000 mètres cubes !) jusqu'au Port des Lamberts. Ce "port", lieu de stockage des bois flottés, est seulement à 800 mètres en amont du pré d'où l'Yonne prend sa source, avec 40 mètres de dénivelé. En bordure de ce pré, dans le Bois de la Grande Vente, des fouilles archéologiques dirigées par le Dr Olivier ont mis au jour, au cours des années 1980, un lieu de culte associé aux sources de l'Yonne, datant de la Tène finale. Ce sanctuaire n'est pas isolé en pleine campagne. Il se situe à cent mètres d'un col où se croisent plusieurs voies gallo-romaines. Il est probable que de nombreuses habitations l'entouraient. Les remparts de Bibracte ne sont qu'à trois kilomètres en ligne droite.
Le capital touristique de Glux comprend le GR13, qui sort de Bibracte par la Porte de l'Ecluse, traverse le hameau de l'Echenault, évite le village pour rester à travers les bois de la Grande Vente et du Haut des Chaumes pour arriver au pied du Haut Folin. A l'Echenault, s'embranche sur le GR13 le sentier du Tour du Morvan, qui après avoir traversé le village se dirige sur Saint-Prix par le hameau de Villechaise, l'un des plus agréables hameaux du Morvan, magnifiquement situé, face à l'est, sur une pente assez raide. De Villechaise, on peut partir à la découverte de petits sites merveilleux, perdus dans les bois, surtout en direction du nord (se munir de la carte IGN pour l'orientation générale, sans trop se fier aux tracés indiqués, parfois bouleversés par les travaux forestiers ou par une nature exubérante).
© Roland Niaux, 09 février 1994
Publication électronique : 2006-2007