relais 1 - ma saintélyon by Fanch

Fanch

Vendredi soir 19h

Olivier passe me prendre. C’est parti pour notre saintélyon ! Nous faisons un stop chez papa et maman Maurice qui nous recevront comme des rois pour un repas plus gastronomique que diététique. L’élément bonne conscience avec une soupe de légumes puis une bonne grosse portion de lasagnes qui en appelle une autre et enfin une bonne part de gâteau au chocolat (accompagnée de son petit yaourt :) ).

Samedi matin 11h

Départ vers Lyon. Nous nous arrêtons près de Clermont pour déjeuner. Nous arrivons sur Lyon aux environs de 15h. Nous allons visiter la halle Tony Garnier. Magnifique bâtiment avec sa structure métallique et son toit typique en escalier qui est aussi une salle de concert. Nous allons rapidement faire un tour dans le village partenaires mais la fatigue du trajet tout autant que l’importante concentration de gens auront raison de nos désirs mercantiles. Nous nous installons pour ¾ d’h dans les gradins pour écouter les conférenciers nous intéresser (plus ou moins) avec des sujets comme l’hygiène de vie, les soins des pieds, les chaussures minimalistes, l’hydratation…

Nous rejoignons Laurence et Carmen à l’hôtel tout proche pour réunir la triplette magique des Bons Mayennais et fignoler les derniers détails pratiques avec notre logisticienne.

Samedi 18h40

Départ vers St Etienne. Nous nous sommes équipés à l’hôtel. Nous garons la voiture tout proche du parc expo et nous dirigeons vers la pasta party. Il est 20h et après une bonne heure de queue nous découvrons avec beaucoup de déception le contenu de notre repas : une barquette de pâtes trop cuites, une sauce bolo très (trop) chiche relevée de sa petite poignée (pincée) de gruyère. Le dessert tout aussi frugale (2 petites bananes encore un peu vertes) ne vient pas atténuer notre amertume. Alors que nous voyons les athlètes s’installer dans le parc, pour certains commencer à s’équiper, pour d’autres s’allonger et chercher le sommeil, nous décidons conjointement de fuir cette ambiance stressante. Direction le multivan d’Oliv pour 2h d’attente dans la chaleur de notre cocon métallique et surtout dans une bonne humeur qui fait plaisir à voir…et à vivre !

Une partie de belote et des fous rire à foison plus tard, voici venue l’heure de me préparer.

Samedi 22h40

Nous laissons les filles se rendre à Soucieu pour attendre le 3ème relais de Laurence. Oliv m’accompagne sur la zone de départ. Je serai dans le début du 2ème sas qui part 10’ après le 1er. Ce qui est très bien d’ailleurs. L’ambiance monte progressivement. Petit coup de gueule au passage à ceux qui passent par-dessus les barrières et viennent se mettre au chausse pied dans la multitude en tassant tous ceux qui ont fait l’effort d’arriver à l’heure…pas cool !

Samedi 23h50

Il fait froid mais c’est largement supportable en short. Le départ est donné. Je donne RDV à Oliv à Ste Catherine. Dans mes plans les plus optimistes, je table sur 2h45 de course (28 Km pour 850m de D+). Les 1ers kilos s’effectuent au train. Je cours avec le frein à main pour ne pas m’épuiser sur cette portion bitumée de 7km. Au 8ème kilo, nous rentrons enfin dans le vif du sujet. Quittant sorbiers, nous rejoignons les premiers chemins. Nous créons le fameux serpentin lumineux qui zébrera la campagne stéphanoise puis lyonnaise tout au long de la nuit. Jusqu’à St Chrito, nous sommes souvent sur des « singles » montantes avec des possibilités limitées de doubler donc…on marche ! par contre sur les portions bitumées et certaines descentes, j’en profite pour reprendre pas mal de monde. C’est conforme aux prévisions : ça monte beaucoup, ça descend un peu et ça se suit énormément. Les discussions des coureurs aux alentours s’espacent. J’entends maintenant exclusivement le bruit des pas qui raisonnent sur la terre gelée et le souffle des coureurs qui partagent le chemin à mes côtés (de temps en temps un petit vent gastrique d’un traileur vient réchauffer l’atmosphère et faire marrer les coureurs alentours). L’ambiance est à la concentration au sein du peloton. Seuls les quelques habitants des hameaux viennent égayer la nuit par leurs chaleureux encouragements. Il faut être au moins aussi fous que les solos pour venir dans le froid et au milieu de la nuit encourager plusieurs milliers d’inconnus.

Dimanche 1h30

J’arrive à St Christo. J’ai une pêche du tonnerre. Pas de douleurs, le cardio impeccable. J’ai ôté mes gants depuis la sortie de St Etienne car j’ai chaud. J’en profite pour appeler Oliv. Si ça continue comme ça, je passe le relais en 2h45 tranquille ! ...si tout se passe bien…

Aux alentours du 22ème kilo, j’ai les étoiles dans les yeux. Malheureusement ce ne sont pas celles du ciel car la brume masque la visibilité. Je sens les jambes devenir de plus en plus lourdes…Et bien oui, vous l’aurez compris, ça s’appelle un début d’hypoglycémie. La même qu’à Vienne. Sauf qu’elle me prend beaucoup plus tôt et que je m’étais sustenté régulièrement depuis le début de course. Post-course, je pense surtout que la maigre assiette de pâtes n’a pas suffi à m’alimenter pour répondre à l’exigence de la course et la lutte contre la fraicheur. Bref, je passe 3-4 kilo à marcher et alléger mon sac de tout ce qui ressemble à des aliments. J’avais pris un peu large je trouvais…tu parles, j’aurais dû prendre toute l’épicerie en fait ! Toutes mes réserves y sont passées. 25ème kilo je récupère progressivement mes jambes mais je manque néanmoins de m’étaler de tout mon long plusieurs fois en laissant trainer les pieds sur les cailloux qui affleurent. Preuve que je retrouve mes esprits : je retrouve la parole et une flopée de jurons bien sentis viennent déchirer la nuit !

L’envie de faire la 72 est, à ce moment précis, trrrrrrrrrrrrrrrrrrès loin… tout comme la jonction avec Oliv en 2h45 d’ailleurs ! Les 2 derniers kilos, je peux partiellement refaire un bout de mon retard et j’ai repris un rythme de course plus approprié à mes projections initiales.

Dimanche 3h20

Après 3h11 de course, je passe le relais à mon Oliv qui se caillait les miches depuis près d’1/2 heure dehors. Il m’avait senti tellement bien lors de mon appel au 15ème qu’il me croyait capable de mieux…et bien ça lui aura valu 20’ de froid supplémentaire !

relais 2 - by Oliv

relais 3 - by Laurence

nos conclusions