Pnom Penh

la fin de son

Pnom penh

Au cours du séjour en Extrême-Orient, une permission de 10 jours, pour services rendus, est accordée à l'ensemble de l'équipage du LCT 9091, à prendre sur place à Pnom Penh. Ils sont hébergés et nourris sur leur bâtiment.

Et comme tout a une fin, retour sur le LCT pour poursuivre la mission...

Ils sont tous rentrés sains et saufs.

Petit souvenir : une piastre à l'effigie d'Ho Chi Minh en cours dans les régions libérées.

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Le marin Michel COLLARD arrive à la fin de son séjour indochinois et rejoint la Base de Toulon en mai 1953. Il est affecté sur l' Escorteur d'escadre "Tirailleur". A son bord, il accomplira plusieurs manœuvres en méditerranée et visitera plusieurs pays lors des escales.


En mai 1954 après ses quatre années passées dans la marine, Michel Collard ne souhaite pas rengager.

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Autre témoignage

Courant 1951, Jacques Battistini, gendarme départemental en Corse, se retrouve à Hué (Centre Annam) dans un groupe composé d’un jeune lieutenant et d’une douzaine de sous-officiers de gendarmerie, de la 2e LMGR, 2e escadron, pour la mise sur pied et l’encadrement d’une unité amphibie vietnamienne d’intervention (DM du 4 août 1951, création d’une unité fluviale, d’engins d’assaut et de combat au Vietnam Centre). Toujours sous le signe de l’urgence, gradés et gendarmes volontaires seront intégrés à Mytho, au Sud Vietnam, au sein d’une unité comparable. Pendant un mois, ils reçoivent un entraînement poussé sur les particularités, le maniement et l’emploi d’un matériel spécifique.

Les six engins d’assaut et les équipements concernés sont embarqués avec ces sous-officiers sur le Calais pour en assumer le convoyage jusqu’à Hué. Cette unité est basée à Qui m-Long, sur la rivière des parfums, près de cette ville. Elle se compose de six LCVP (Landing Craft Véhicule and Personal) formant trois sections, de deux LCVP chacune. Chaque LCVP est commandé par un garde républicain, chef de bord, avec dix Vietnamiens d’équipage. Le chef de section est un gradé ou garde, qui assure en même temps les fonctions de chef de bord de son engin.

Armement par engin : 1 canon de 20 Oerlikon, 3 mitrailleuses de 30, 2 fusils lance-grenades 1 fusil Garand par homme, PA et PM pour le chef de bord.

Les liaisons radio : par SCR193.

La reconnaissance aérienne : chiffres blancs sur le toit.

Dans un climat d’incompréhension entre Français et Vietnamiens, les débuts sont difficiles. Notre jeune officier, le lieutenant Georges Pistre, soude très rapidement son équipe de vieux soldats constituant l’encadrement de l’unité. Puis, par une intelligente diplomatie, déployée auprès de son pair, le lieutenant Nguyen Huu Hanh, il parvient très rapidement à rétablir un climat de confiance et de camaraderie entre Français et Vietnamiens.

Un entraînement intensif est poursuivi par tous les équipages : reconnaissance des zones d’action, entraînement au tir de toutes les armes du bord, aux manœuvres, ainsi que la recherche de polyvalence de nos marins, quant aux différends postes à pouvoir tenir (pilote, canonnier, mitrailleur, lance-grenades, radio, etc.). Les sorties journalières et nocturnes sont répétées. Un soin particulier est accordé à la formation des tireurs (économie des coups, courtes rafales de trois à cinq coups biens ajustés, la précision doit être la règle). Nos barges sont devenues de redoutables petites canonnières, manœuvrantes, blindées, armées, capables d’intervenir très rapidement.

L’inconvénient est que nous sommes détectables à grande distance, à la vue comme à l’ouïe, ce qui nous vaut la mise en place de « comités d’accueil ou d’adieu » animant nos sorties, sur nos trajets aller et retour.

L’implication totale de notre lieutenant, avec ses gendarmes, à la mission confiée, donne à cette unité une capacité d’emploi qui va surprendre. Elle sera déclarée opérationnelle le 15 novembre 1951, un mois après sa mise en service, et se verra confier de multiples missions. En alerte permanente, elle est en mesure d’intervenir en tout temps et tous lieux, de jour comme de nuit.

Devenue très efficace dans ces zones humides, elle connaîtra des épisodes parfois difficiles face à un adversaire plus nombreux, rusé et invisible, caché dans des trous sur les rives, sur les grands arbres en bordure des rivières, et dans des plans d’eau, en respirant pour survivre avec un roseau pour tuba !

Les gendarmes mènent également des actions pacifiques auprès de la population vietnamienne. Secours de pêcheurs avec leurs familles en perdition sur des barques dans la lagune ; d’autres familles, lors de deux typhons sur la ville de Hué.

Les deux seuls Corses de l’unité, Jean Desanti et Jacques Battistini, se trouvent réunis sur la 3e Section. Ils forment avec leurs équipages une solide équipe, devenue exemplaire sur le plan relationnel. Leur complicité amicale propre à la détente, où l’humour ne cède pas ses droits malgré le danger présent, amuse notre jeune lieutenant, qui n’est pas étranger au choix de cet embarquement. Ses sorties sur cette section sont ponctuées par des joutes de tir à l’arme individuelle avec les équipages, mais plus particulièrement avec Desanti qui est une des plus fines gâchettes de la Fluviale (exercice possible, si la mission le permet !).

Le climat d’entente cordiale entre Français et Vietnamiens va conduire cette unité à une brillante réussite, très appréciée par le haut commandement.

Des témoignages de satisfaction collectifs sont décernés par le général de corps d’armée Salan, commandant en chef en Indochine, et par le général Leblanc, commandant les FTCV (forces terrestres du centre Vietnam). Trente-deux citations sont accordées aux militaires de l’escadrille pour leurs faits d’armes ; six militaires sont blessés au cours des combats.

Le colonel Dupuy, commandant la 2e LMGR, dira de ses gendarmes, à son départ d’Indochine : « De mars 1947 à mars 1954, pendant sept ans, avec vos camarades des 1re et 3e LMGR, vos anciens et vous-mêmes avez prouvé que notre Arme savait pacifier, mais aussi se battre. »

Le séjour effectué au Centre Annam par les gardes républicains détachés à l’encadrement de cette unité fluviale vietnamienne a laissé à chacun d’eux une camaraderie et un souvenir ineffaçables. Leurs deux officiers, les lieutenants Georges Pistre et Nguyen Huu Hanh, ont permis à toute l’équipe de vivre une extraordinaire aventure, encore très vivace cinquante ans après.

Major (ER) Jacques BATTISTINI