De Waterberg à Okonjima : Kambazembi Trail, Girafe Trail et Leopard Track

J19 : Mercredi 21 novembre 2012


A notre réveil, nous trouvons un curieux visiteur (ou un visiteur curieux) sur notre terrasse : c'est un calao de Monteiro. Mais il y a beaucoup d'autres oiseaux dans le camp pour le plus grand bonheur des amateurs.

Avec seulement 20 petits degrés au thermomètre, l'atmosphère s'est bien rafraîchie et les polaires bienvenues, le temps du petit déjeuner.

A 8 h 15, nous sommes déjà prêts à nous offrir une balade supplémentaire. Ce sera Kambazembi Trail.

Mais qui est ce Kambazembi ? Il s'agit du chef de la résistance herero qui s'est battue en 1904 contre les forces coloniales allemandes sur le site du Waterberg.

Le sentier se faufile dans une forêt d'arbustes parsemée de gros blocs de grès écaillés, lesquels permettent ici ou là un coup d'œil sur la plaine.

Nous avançons sans faire de bruit, à l'écoute des bruissements de la forêt, à l'affût d'une rencontre avec un herbivore. Et pourquoi pas un hippotrague noir ou une antilope rouanne, des espèces rares protégées par le parc national ?

Finalement, nous ne verrons ni l'un ni l'autre, mais du plus petit au plus gros…

Des acariens de l'espèce des Trombidiidae (en anglais… red velvet mites), particulièrement actives après la pluie.

Des damans des rochers à l'allure débonnaire !

Et toute une colonie de mangoustes rayées se faufilant entre nos jambes (ou presque !) en poussant de petits cris.

La séquence de 30 secondes… comme si vous y étiez !

Une balade de 3 kilomètres seulement, une distance que nous avons involontairement doublé en ratant une bifurcation mal signalée. En tout 6 kilomètres et près de deux heures de déambulation que nous avons finalement bien appréciées.

Notre prochaine destination est Okonjima Main Camp, rebaptisé depuis Okonjima Plains Camp, à 100 kilomètres.

Vers 12 h 30, nous nous présentons à la barrière d'entrée de la propriété pour un premier contrôle avant deux supplémentaires ainsi que le passage d'un portail automatique. Ici on ne plaisante pas avec la sécurité.

Okonjima Nature Reserve s'étend sur plus de 22 000 ha et se compose de trois espaces différents : 20 000 ha de réserve naturelle privée dédiée à la réhabilitation des fauves, 2 000 ha consacré à l'hébergement et 200 ha pour le centre de soins des carnivores.

Les panneaux sont très explicites en traversant la partie "réserve naturelle"… attention danger !

Une fois sortis de la zone dangereuse, nous pénétrons dans la partie dédiée à l'hébergement où évoluent aussi quelques animaux tels que girafes, babouins, zèbres, antilopes, phacochères…

Nul besoin de tondeuse à gazon !

L'enseigne du lodge donne le ton.

Ici les activités tournent autour de l'observation des félins (essentiellement guépards et léopards). Dire que jusqu'en 1994 les propriétaires ont abattu ces animaux, prédateurs de leur bétail, avant d'en faire un atout et de créer un centre de réhabilitation dans le but de les relâcher dans la réserve. Depuis l'an 2000, plus de mille guépards et léopards ont ainsi été réintroduits dans le milieu naturel.

Vous aurez remarqué que nous n'étions pas spécialement fans de game drive mais dans le cas particulier de ce lodge, il est impensable de rater une aussi belle opportunité d'approcher les félins.

Nous écoutons donc avec intérêt les différentes propositions : demain matin très tôt, Leopard Track et aujourd'hui en fin d'après-midi, Cheetah Track. Pour le Leopard Track, nous sommes partants, mais le Cheetah Track… bof, les chimpanzés ne nous attirent pas vraiment. Un peu plus tard, nous réaliserons que "cheetah" (qui pour nous évoque le prénom de la guenon dans Tarzan) est le nom anglais du guépard. Notre ignorance nous a donc fait louper la possibilité de voir des guépards. Je sais, c'est bête mais deux game drives auraient sans doute été trop pour nous.

On nous propose aussi un "night walk" après le dîner. On n'a pas bien compris ce qu'on pouvait y observer mais comme c'est à pied et qu'en plus c'est de nuit, on ne demande pas mieux.

En attendant, allons voir à quoi ressemble notre "view room".

Waouh ! Un chalet indépendant à la décoration soignée, avec deux lits double donnant sur de grandes baies vitrées pour une vue +++ sur le bush. Ambiance "out of Africa" garantie.

Pendant que les autres hôtes embarquent pour le "Cheetah Track", nous partons à pied sur Girafe Trail (6 km).

Ah, si on pouvait rencontrer les deux girafes vues plus tôt dans l'après-midi, ce serait une expérience inoubliable car à pied, l'effet est vraisemblablement très différent.

Certaines vadrouillent probablement dans le secteur, vu la quantité de crottes et de traces de pattes.

Le sentier nous amène sur les hauteurs, histoire d'apprécier l'étendue du domaine. Un océan de bush à perte de vue !

Sur le parcours, nous effrayons un grand koudou allongé sous un arbre. Il se relève d'un bond pour disparaître dans la brousse avant qu'on ait eu le temps de le voir. En revanche, sur la fin du trail, nous tombons sur deux oryx dont l'un se laisse approcher de très près avant de poursuivre tranquillement sa route. Séquence émotion !

Après le dîner (excellent d'ailleurs), il nous reste à faire la balade nocturne. On se demande bien ce qu'on va y voir. Curieusement nous sommes les deux seuls volontaires. Finalement en guise de balade, nous marcherons moins de 500 mètres pour nous rendre dans une cache (hide) afin d'observer le comportement nocturne de certains animaux, en l'occurrence des porcs-épics venant se servir de restes de fruits et légumes. Une expérience plutôt insolite mais ce n'est pas tout à fait ainsi qu'on imaginait un "night walk" !

J20 : Jeudi 22 novembre 2012


5 heures du matin, j'ouvre un œil et… une oreille puis deux… intriguée par un grognement étouffé. Le rugissement d'un lion ? Comment est-ce possible alors qu'hier nous avons randonné dans un périmètre soi-disant sécurisé ? Le son se répète encore, Hervé confirme qu'il s'agit sans doute bien d'un lion.

Une heure plus tard, avant d'embarquer pour la traque aux léopards, nous nous faisons confirmer à la réception que ce sont bien des rugissements de lions que nous avons entendus : en effet il y a deux vieux fauves hébergés dans le centre de soins voisins. Ouf !

6 heures : en compagnie de quatre autres personnes, nous grimpons dans l'énorme 4 x 4 bâché du lodge, un engin aux allures de char d'assaut, conduit par Pieter secondé par une de ses collègues.

Direction… la partie "Nature Reserve" !

Les léopards réintroduits dans le milieu sont tous équipés d'un collier électronique pour pouvoir être retrouvés, suivis, et étudiés de près.

A peine la barrière d'entrée franchie, les choses sérieuses commencent : mise en 4 x 4 du véhicule, blocage du différentiel, conduite dans le sable et mise en action de l'antenne émettrice, à l'écoute d'un éventuel signal.

L'émetteur indique bien un léopard tout proche, mais malgré plusieurs allers et retours consécutifs, l'animal n'est pas évident à localiser de façon précise. Alors Pieter n'hésite pas à employer les grands moyens et le 4 x 4 devient char d'assaut, arrachant et écrasant les broussailles sur son passage. Hum, et la conscience environnementale ?

Au prix de ces petits massacres, le conducteur arrive à ses fins et immobilise l'engin à deux pas du fauve. Mais il a beau faire, on ne le verra pas mieux que ça.

Deuxième tentative, un peu plus loin, au pied d'une colline mais l'émetteur envoie des signaux trop faibles : le félin est trop loin.

Troisième essai dans un espace plus dégagé où le succès est au rendez-vous.

Nous trouvons une femelle allongée, nous tournant le dos. Nous retenons notre souffle !

Puis elle daigne un regard ! Superbe !

Quand elle se lève, nous la suivons, tout excités (en 4 x 4… pas à pied)… avant de croiser sa route ! Impressionnante !

Grâce à ce drive, nous avons pu accrocher le quatrième des Big Five à notre tableau de chasse. Ne manque que le buffle, plus familier des zones humides alors pour ce faire, il faudra revenir pour un second voyage.

C'est sur ces belles images que se termine véritablement notre périple en terre namibienne avant un retour à Windhoek et une dernière nuit à Olive Grove Guesthouse.