Mars 2007 / nous accédons à la seconde rivière :
Après plusieures séances et stratégies étudiées, nous décidons de faire équipe avec le spéléo club Avalon pour entamer les travaux au niveau de l'affluent en février 2007.
Un mois pus tard, bingo ! Nous découvrons 135 mètres de galeries concrétionnées parcourues d'une eau turbulente entre plusieures cascades. Arrêt sur une petite trémie transpersée par la rivière.
Développement : 1016 mètres.
Mai 2005 / découverte d'un affluent :
A 736 mètres de l'entrée, un passage bas sur la droite d'une zone bien décorée nous conduit sur un regard par lequel une seconde rivière, plus importante en débit, est découverte.
Malheureusement, l'eau sort littéralement de la roche, par un orifice impénétrable.
Novembre 2003 / franchissement de la trémie terminale :
Juste quelques blocs bougés pour accéder à la suite !
Ca devient grand, très grand ! Les galeries s'élargissent et sont joliment décorées de concrétions variées, et de formations d'argile tout à fait particulières au trou de la Chaise.
380 mètres de première d'une traite...
Le rêve quoi...
Mars 2003 / les étroitures aquatiques n'existent plus :
Disons le franchement, nous avons laissé dormir le trou de la Chaise pendant presque 2 ans, tout en sachant que d'importantes découvertes restaient à faire... Une bonne "cartouche" comme on dit...
Après quelques séances, les dernières étroitures du début sont agrandies. Nous prospectons alors la grosse trémie instable. Le sommet est rapidement atteint, et c'est via une étroiture qu'un puits de 15 mètres nous ramène dans la rivière.
Nous nous arrêtons sur une petite trémie compacte après 285 mètres de première, ce qui porte le développement à 505 mètres.
Avril 2000 / franchissement des étroitures :
Ce fut long ! Très long ! Dans des conditions difficiles et relativement "humides". Après l'agrandissement de 4 premières étroitures, nous franchissons en apnée serrée les 2 derniers rétrécissements qui nous offrent 130 mètres de première !
Hormis quelques passages bas légèrement aquatiques, aucune difficulté n'est recensée sur ce nouveau parcours.
Mais un gros travail reste à produire : pour prospecter la suite du réseau en toute sécurité, il faut impérativement ouvrir les dernières étroitures !
En effet, nous bloquons sur une grosse trémie instable peu engageante avec ces 2 étroitures sévères sous l'eau. Au moindre problème, c'est la catastrophe pour assister un équipier.
Mai 1999 / ouverture de la galerie :
Au pied de notre troisième palier, une étroite ouverture se présente à nous. Nous entendons clairement le chant de la rivière...
L'accès au réseau se fait par le plafond d'une petite salle via un ressaut de 3 mètres.
L'aval siphonne immédiatement. Vers l'amont, en franchissant un bloc, nous pénétrons dans la salle des Rolling Stones où une fissure dans les plafonds est prospectée sans succès. Nous sommes trop près de l'entrée et la perspective d'une seconde entrée ne nous intéresse guère.
La galerie se développe ensuite en suivant les bancs calcaires assez minces et verticaux, réduisant parfois la largeur à moins de 40 centimètres. A nonante mètres de l'entrée se situe une zone de six étroitures successives dont trois sont totalement impénétrables et sous le niveau de l'eau. Cet endroit marque le point terminal de notre toute première visite : 90 mètres de première.
La cavité se développe dans les calcaires viséens et prend une orientation est en direction du chantoire d'Evrehailles. Ce dernier se situe à une distance de 1100 mètres de la résurgence et constitue selon nous le principal point d'absorption des eaux rendues. Le potentiel vertical est de 110 mètres.
Septembre 1997 / mise en place du chantier :
Nous creusons un puits de 3 mètres jusqu'à obtenir une belle paroi de roche en place et ainsi progresser vers l'intérieur du massif tout en réalisant plusieurs crans de descente.
C'est peut être une perte de temps mais nous préférons dégager un passage suffisement large pour manipuler facilement des outils et se confectionner une petite "chambre de visite" suite à la fermeture du trou.
Au total, ce ne sont pas moins de 5 bons mètres cubes de terre et roche que nous dégageons.
Historique de la découverte :
C’est durant l’après-midi du mercredi 24 septembre 1997 que nous décidons de nous rendre derrière la gare d’Yvoir dans le but de prendre quelques photos de la petite résurgence. Nous nous rendons sur les lieux vers 15 heures, profitant du soleil de ces premières journées d’automne.
Notre attention est tout d’abord attirée par une crevasse au pied de la falaise, située à une vingtaine de mètres en aval du point de sortie de l’eau.
Ce phénomène est pour nous en rapport direct avec le réseau actif du massif. Philippe y descend et nous renseigne la présence d’un colmatage obstruant l’accès à la petite cavité. (trou du renard découvert par la S.S.N. en 1954, faussement appelé aussi trou Cri-Cri). Nous procédons à la réouverture début 2000.
-voir la topographie du trou du renard-
Quelques mètres plus loin, nous prenons le sentier descendant le versant du talus d’éboulis, nous menant droit à la résurgence. Nous sommes tout de suite surpris par le débit important de celle-ci compte tenu des rares pluies de la fin de l’été. Mes collègues réalisant les quelques clichés, je remonte le glacis et remarque un effondrement semi-circulaire une dizaine de mètres plus haut. Ils me rejoignent quelques instants plus tard et nous nous empressons de sonder cette zone en divers endroits.
Nous ressentons alors un fort courant d’air s’échappant à mi-hauteur du talus, sur le côté droit du site. Très vite, c’est l’engouement de tous et une désobstruction improvisée commence avec pour seuls outils les pieds d’une vieille chaise en fer à la retraite découverte à proximité.
Ce fut le début d’une longue série de séances entre motivation et découragement. Entamer ce chantier si près de la résurgence était incertain.
Heureusement, le courant d’air n’a pas fait défaut et nous mena vingt mois plus tard au réseau de la rivière souterraine d’Evrehailles....
Accès :
L'entrée de la cavité se situe dans la réserve naturelle domaniale de Champalle.
Nos visites, pour travaux uniquement, se limitent à une petite dizaine par an, ce qui explique l'espacement entre nos découvertes. Une solide porte est en place conformément aux directives reçues de la part du conservateur et directeur du cantonnement de Dinant. Un agent des eaux et forêts visite fréquemment les lieux.
Toutefois, la visite d'un membre extérieur au club reste possible après concertation, pour toute personne marquant un intérêt certain pour nos recherches.
Chaque visite doit être préalablement signalée aux gardes ainsi qu'au directeur en spécifiant le jour, le motif et le nombre de participants. Nous devons ensuite en transmettre un rapport écrit.
Comprenez bien que nous ne pratiquons aucune forme d'égoïsme mais que nous tenons simplement à respecter nos engagements envers les autorités : discrétion et sécurité. -topographie-
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