" Du grec spéos (grotte souterraine), logos (science) ; science qui a pour
objet l’étude des cavités naturelles du sous-sol "
Ce n’est que vers l’an 1950 qu’une réelle dimension sportive s’est développée avec les premières innovations techniques spécifiques à cette nouvelle approche du milieu souterrain, garantissant la sécurité des spéléologues. Petit à petit, l’engouement de quelques passionnés a permis la découverte et l’exploration de nombreuses cavités, et l’enchaînement de records tant en développement qu’en profondeur.
La plus vaste, « Mammouth Cave » aux Etats-Unis, totalise plus de 550 km de galeries. La grotte Voronja, en Abkhasie dans le massif de l’Arabika, descend à plus de 2190 mètres sous la surface terrestre !
Cette discipline à pourtant du mal à se faire connaître en tant que sport à part entière.
Beaucoup de personnes jugent l’exploration des grottes dangereuse et marginale. Elles imaginent souvent un tas d’éboulis instable à travers lequel un « illuminé » risque sa vie en s’y faufilant à la recherche d’on ne sait quel plaisir. Il faut savoir qu’une grotte n’est pas une poche d’air souterraine aléatoire arrivée là on ne sait comment, susceptible de se combler à tout moment.
Une fédération mondiale aurait eu bien du mal à se développer si son activité se résumait à envoyer n’importe qui se faire enterrer vivant. Le but de cet article est de résumer nos activités de façon simple pour non seulement vous informer mais aussi promouvoir la spéléologie à sa juste valeur.
Les différentes activités :
Tout d'abord, le spéléologue n’est pas limité, comme beaucoup pourraient le croire, à la simple visite de grottes. Si étymologiquement, « spéléo » (spéos en grec), signifie grotte souterraine, la dimension plus moderne du terme inclut maintenant toutes les cavités artificielles, ce qui étend son domaine aux carrières, mines, puits, et souterrains en tout genre.
Ensuite, il faut distinguer les activités « randos », peu techniques et nécessitant un minimum de matériel, des activités sportives, pour lesquelles l'application de techniques alpines sont nécessaires (cordes et échelles).
A côté de cet aspect « visite » se développent d’autres approches moins connues du milieu souterrain :
Prospection :
recherche d’indices en surface ou à l’intérieur même d’une cavité, qui permettent de fonder l’éventuelle présence d’une grotte encore inconnue ou d’une prolongation à un réseau existant.
Désobstruction :
lorsqu’un endroit est jugé suffisamment prometteur, il fait l’objet de travaux visant par exemple à vider une galerie obstruée par un bouchon d’argile, de limons, de pierres, à dégager un passage trop étroit, à élargir une fissure, …
Le tout dans des positions peu descriptibles à l’aide d’outils parfois lourds et encombrants.
Autant dire, les amateurs sont très rares !
Exploration :
visite en première d’une cavité inconnue. C'est une découverte totale !
Cette activité est rare en Belgique compte tenu du peu de découvertes importantes. La cause : manque de motivation de la plupart des clubs pour la désobstruction.
Etude scientifique :
si une nouvelle cavité présente un intérêt marqué à faire l’objet d’une étude (géologique, hydrologique, historique ou biologique), les spéléos ont l’occasion d’y participer activement, encadrés par des spécialistes.
Plongée spéléo :
c’est une discipline nécessitant beaucoup d’entraînement et très exigeante.
Sans la contribution de ces plongeurs de l’extrême, bon nombre de grottes seraient encore stoppées sur un passage noyé dissimulant la suite.
Le matériel complet représente plusieurs dizaines de kilos à transporter sur de grandes distances, en franchissant des zones parfois très étroites avant d’atteindre le lieu de plongée…
Topographie :
consiste en la levée d’un plan précis d’une grotte pour en faciliter la visite mais aussi l’étude hydrogéologique du système dans la perspective de futures recherches.
Photographie :
très long et délicat dans les grottes (contraintes importantes : obscurité, humidité, éclairages capricieux, matériel lourd et encombrant, temps…).
Entraînement :
pratique de techniques alpines sur rocher ou structure artificielle. Cette activité nous permet de tester du nouveau matériel, de nouvelles techniques sans les contraintes du milieu souterrain.
Le débutant devra impérativement passer par ces séances en extérieur sur rocher ou sur structure artificielle (mur d’escalade) pour se familiariser au matériel ainsi qu’aux techniques de base qui lui permettront de parcourir une cavité verticale en toute sécurité.
Initiation :
encadrement d’un groupe de visiteurs ne pratiquant pas habituellement la spéléologie (scouts, groupements sportifs, associations, ...)
Les guidages ne peuvent être dirigés que par des spéléos confirmés, et habitués à l’animation des groupes. Il leur faut de plus connaître parfaitement la grotte visitée, et mettre en œuvre l’encadrement recommandé au niveau sécurité.
Recherche d'archives :
dans les bibliothèques ou sur le web.
Permet d’élargir les connaissances spéléologiques ou historiques d’un endroit pour enrichir les publications, les expositions ou sa documentation personnelle.
Fréquence :
La spéléologie est l’un des rares sports en « pleine nature », pouvant se pratiquer autant l’hiver que l’été, autant la nuit que le jour : en effet, la température à l’intérieur d’une cavité reste plus ou moins constante et est grosso modo égale à la température moyenne de la région où elle se développe.
Cela permet de rester actif toute l’année sans se soucier du mauvais temps (sauf pour une grotte à caractère dangereux lors de fortes pluies).
La motivation est un facteur essentiel pour le bon déroulement de la spéléologie. Aussi, aucune activité n’est obligatoire ou interdite à quelqu’un (sauf si non adaptée).